camilo ◇ we were bold and young.

Las Vegas, dernière journée. Il faut en profiter au maximum et c'est ce que tu fais. D'ailleurs, tu as la vague impression d'aimer davantage Las Vegas que l'Arizona. C'est bizarre à tes yeux. Tu t'attardes à ce problème seulement quelques secondes parce que tes yeux se posent devant le shooter d'alcool devant toi. Tu en baves presque. C'est le dernier, tu te l'aies promis il y a quelques heures. Finalement, tu pivotes la tête pour regarder tes nouvelles copines et après un décompte, l'alcool te brûle la gorge. Tu reconnais le goût de Tequila. Tu réprimes une grimace et décide de partir. Tu t’éclipses subtilement ne sachant plus très bien où tu te trouves. Merveilleux. C'est le summum, sérieusement. T'as l'estomac retourné, tu vas vomir, t'en es certaine. Tu te jures que plus jamais tu vas boire. Après un moment, tu colles ton dos à un mur et entame une méthode de respiration. « Plus jamais, Palm. Plus jamais. » Tu te dis en levant le visage au ciel.

Du coin de l'oeil, j'observais. D'un oeil traqueur presque, avec des yeux de lynx comme ceux qu'on voit chez les serial dans les séries clichés américaines. Assis de l'autre coin de la pièce, il n'y avait que moi et quelques autres personnes en cette période d'après-midi chaud à côté de la plage. Visiblement, aucune raison de se saouler la gueule comme d'hab. Mes yeux, eux, étaient fixés sur une toute autre chose, une fille ravissante d'une beauté que l'on ne croisait pas souvent. D'habitude, moi qui ne voyait une fille d'une autre facon, elle était totalement différente, malgré son attirance envers l'alcool. En fait, tout ce monologue je me faisais dans ma tête décrivait des gestes normaux de facon poétique, quel king j'étais. Je lancais à la belle blonde, pour l'interpeller. T'as pas l'air en forme. Si c'était moi je le buvrais pas. Entrée en scène à la beauf américain, mais j'avais un charisme différent des beaufs américains. À ma faveur.

Encore maintenant, je ne connais pas l'origine de cette envie d'alcool. Peut-être que je désirais faire un changement dans mon habitude de vie? Probablement que oui étant donné que c'est l'unique raison qui me vient en tête. J'inspirai une nouvelle fois profondément afin de chasser cette envie de vomir, toujours les yeux fermés jusqu'à ce qu'une voix s'adresse à moi. « T'as pas l'air en forme. Si c'était moi je le boirais pas l'air en forme. » Je ris parce que c'est ce que je fais sous l'alcool et le fait qu'il me dise que je n'ai pas l'air en forme alors que je le sais me fait rire. « Sauf que ce n'est pas toi... » J'arrive à dire entre deux hoquets. Bordel de merde. « MAIS si c'était toi, qu'est-ce que tu ferais à ma place? » Parce que dans un sens, je n'ai pas envie de faire du gaspillage alors qu'il y a des enfants dans le Tiers monde qui n'ont pas accès à ce réconfort. « Ce serait dommage de gaspiller, non? » Demandai-je d'une toute petite voix de fillette de huit ans. Franchement, ce n'est pas très mature.

Je m'approchais d'elle avec une démarche féline mais lente comme pour détailler chacun de ses traits. Sa légère chevelure blonde qui retombait le long de son dos finement courbé en disait long sur sa taille dessinée dans le détail. Son sourire mesquin et doux était invitant, donnait envie d'en voir plus, un sourire rare dans la société d'aujourd'hui. Rien de provocant, de quoi que ce soit. Juste sincère. J'aime pas le gaspillage en effet. Mais une quelconque boisson alcoolisée n'est jamais mauvaise à gaspiller. Je pris place sur le siège à ses côtés, près du comtpoir de granit devant nous, alors que le soleil allat se coucher bientôt et que ce petit bar de quartier était toujours vide. Voyez-vous, c'est comme une cigarette. Tu l'as dans les mains, c'est comme une arme, quelque chose qui te fais du mal. Si vous la jetez, croyez-vous que vous aurez fait une bonne ou une mauvaise action? J'avais dit le tout en chuchotant malgré que l'on soit dans une pièce relativement vide. C'était pour ajouter au moment, ne pas la laisser sortir de la visualisation.

Je me retourne vers le jeune homme afin de le détailler ce dernier qui s'est approché de moi et qui s'adresse à moi avec des mots qui m'est difficile de comprendre. Afin, maintenant, avec tout l'alcool que j'ai ingurgité. J'ai franchement l'impression que mon cerveau se noie en ce moment même. « J'aime pas le gaspillage en effet. Mais une quelconque boisson alcoolisée n'est jamais mauvaise à gaspiller. » Je comprends à moitié ce qu'il me dit, mais j'hoche quand même la tête. Je lui donne raison ou peu importe, je prétends que je comprends absolument tout ce qu'il vient de dire. Je relève le regard m'arrêtant quelques secondes à ses lèvres puis à ses yeux. Je ne le cache pas, il est canon. « Voyez-vous, c'est comme une cigarette. Tu l'as dans les mains, c'est comme une arme, quelque chose qui te fais du mal. Si vous la jetez, croyez-vous que vous aurez fait une bonne ou une mauvaise action? » Cigarette, contrôle, bon ou mauvais sont les quelques mots que je comprends réellement. « Je vois ce que vous voulez dire... Pour ma défense, je n'ai pas l'habitude de boire. » Et habituellement, elle ne me fouette pas à cette vitesse. « Aloooors, si je comprends bien, vous me conseillez de gaspiller comme ça ? » J'appuie mon visage dans la paume de main en relevant le regard vers lui.

Je souris. Elle avait l'air un peu perturbée par mon charabia, probablement l'effet de l'alcool. Je lui souris en retour, prenant son verre dans les mains et commencant subitement à la tutoyer. J'allais pas faire mon duc de Lancashire pendant trois heures avec une belle blonde bazanée qui fait la moue à un shooter. Je crois que tu devrais pas le boire. Tout simplement. Et moi qui détestais l'alcool, je pris la boisson et la but rapidement, reposant le verre brusquement sur la table en lui rendant son sourire. Je lancais au barman que j'allais tout prendre sur mon compte sans réellement savoir combien elle avait dépensée mais bon, pas important. Honnêtement, je veux pas que tu sois obliger d'avoir mal au ventre à cause de quelques millilitres de merde dans ton corps. Sinon c'est quoi ton petit nom? Lâchai-je spontanément. Je réagissais mal à l'alcool, c'était la raison pour la quelle je prohibitais cette boisson à mon organisme, mais le coup de tête que je venais de faire était stupide. Je restais assis, à la fixer, attendant une réponse.

HOLD ON, où est le shooter qui traînait devant moi depuis que je l'ai commandé ? Est-ce que je viens de rêver que ce mec, dont je ne connais absolument rien mise à part qu'il est canon, a ingurgité ce shooter ? Où alors c'est la réalité ? Je ne sais plus. En tout cas, de quel droit est-ce qu'il se permet de faire ça ? Non, mais je veux dire que pour une fois je me lâche. M'enfin, trop tard, il a disparu et l'argent que je dois va sur le compte de ce dernier. Aoooonw, il est attentionné en plus. C'est trop beau pour être vrai, il doit y avoir un truc qui cloche quelque part. Ok, Palm, tu dois le remercier maintenant. « Aaaah, merci ! » Je ne sais pas ce qui se produit, mais je dois le remercier en le prenant dans mes bras. Et je me décolle afin de répondre à sa question. « Palmyr. Et non, ce n'est pas une blague ou un faux prénom, mais bien vrai. » Parce que, ouais, mes parents ont désirés que leur seule fille porte un prénom hors du commun. La joie à tous les jours. Au pire, appelle-moi Palmier, c'est plus facile, apparemment. « Et toi ? » C'est bien beau qu'il connaisse mon prénom, mais moi aussi. Surtout qu'il paye ma facture.

Ah ca faisait longtemps que j'avais pas eu cette sensation de réconfort d'être dans les bras de quelqu'un, assez longtemps, même si elle sentait un petit peu l'alcool mais c'était pas trop grave. Nos joues se frôlèrent et elle se décolla, se présentant au nom de Palmyr mais faisant une petite blague sur la relation avec les palmiers, j'ai pas trop compris le shooter m'a brûle quelques neurones. Je m'inclinai et alla baiser son majeur avec douceur, avant de lever le regard. Oh non Palmyr c'est un très beau nom. Camilo, enchanté. Je me relevais, toujours mes yeux plongés dans les siens, et réfléchis à une idée de continuer la conversation. Réfléchis.. ah! Hum, j'allais revenir vers mon chalet, tu veux m'accompagner ou t'as des trucs à faire? Je me doutais qu'elle avait des trucs a faire, la question etait, moi ou le truc?

Le seul côté positif que je peux voir à l'alcool est que cela permet de voir une autre facette d'une personne. Non, sérieusement, l'alcool change réellement l'attitude des gens et de manière complète. Dans un sens. Enfin, une personne timide devient rapidement la personne la plus sociable de la soirée. C'est mon cas. Moi, Palmyr la naïve reste naïve, mais est plus amusante. Moins renfermée. La véritable moi n'aurait probablement bondit dans les bras de cet inconnu pour le remercier. Celle sous l'alcool oui, par contre. « Un gentlemen, en plus. Wow, je suis impressionnée. » Et ce n'est pas un mensonge. De nos jours, on ne croise plus des gens comme Camilo. « Ton chalet ? Tu veux dire ta chambre ? » Parce qu'on est à Vegas, pas à Grand Canyon Koa. Une légère différence. « Si c'est le cas, je t'accompagne seulement parce que j'vais par-là aussi. » Je me relève du tabouret lentement parce que sinon, j'vais tomber au sol et me faire mal. Quelle idée stupide d'avoir enfilé ces talons hauts. En tout cas, je peux compter sur l'épaule de Camilo pour me maintenir en équilibre. Impatiente d'être dans un endroit beaucoup moins bruyant. Je commence à avoir mal à la tête.

Je ris un peu et lui tendait la main pour l'aider à se relever et rester debout, seulement elle s'accouda carrément à mon biceps et à mon épaule, me prenant pour une statue ou quelqu'un sur qui elle pouvait compter, au sens propre du terme. Et merde ma chambre plutôt, merde l'alcool faisait déjà effet. Oui ma chambre désolé, j'suis pas au top. Puis elle me dis qu'elle m'accompagnait seulement parce qu'elle siège dans un hôtel comme le mien aussi, quelle coincidence tiens. C'est pas si loin t'en fais pas. dis-je en sortant et en la portant presque à bout de bras vers l'hôtel qui était à quelques centaines de mètres. Ca va aller tu crois? T'as pas l'air super bien. Elle avait l'air un peu étourdie et ne savait pas où donner de la tête, probablement avait-elle mal à celle-ci. Je la voyais passer la main dans ses cheveux et chercher un endroit de l'oeil. La pauvre.