| i wonder what it's like to fly so high or to breathe under the sea. i wonder if someday i'll be good with goodbyes but i'll be okay if you come along with me. |
Tu t'avançais sûrement beaucoup même si c'était pour la déconne, car il pouvait très bien casser tout ton flow et te répondre que de toutes manières, non, il ne t'aimait pas du tout. Pas quand tu faisais le con, pas quand tu restais sérieux, pas quand tu souriais ni même quand tu lui disais bonjour, pas du tout. Il pouvait même prendre sa chance afin de te foutre tes quatre vérités à la gueule, et te dire droit dans les yeux qu'en fait il ne t'appréciait pas le moins du monde, et qu'il préférerait maintenant que tu restes loin de lui, jusqu'à la fin du Summer Camp et même après. Par chance, il finissait par aller avec aisance dans ton prolongement, et ton sourire grandissait encore plus tel un benêt alors qu'il disait qu'il mentirait s'il disait le contraire. Comme quoi tu ne demandais pas beaucoup, et qu'il suffisait que d'une concession pour te donner le sourire et balayer tes quelques insécurités. Ton sourire se tordait quelque peu après, quand il te prenait cette fois-ci en exemple alors que tu avais tout fait pour ne parler que de lui et ses relations scatophiles futures. Après tout, il était celui qui avait avoué pouvoir tout essayer niveau sexuel pour mourir moins con non ? Tu riais, hochant vivement ta tête de manière négative, car c'était pas toi le sujet du truc, no way. Tu levais tes yeux au ciel. « Ooooh non, je suis pas sûr de pouvoir tout faire par amour moi. J'ai pas ce côté romantique qui coule dans mes veines ! » Surtout que t'avais en fait leeeeeegerement tout gâché pour tes futures relations, puisque tu t'étais marié. Royalement, le truc qui n'était pas censé être pris a la légère. Sûr, t'aimais la romance. Lorsque t'étais en couple avec Oscar, vous étiez tout ce qu'il y avait de plus mignons et amoureux et romantiques. C'était peut-être l'effet du premier amour, ou c'était juste comment vous étiez, mais t'avais l'impression que ça faisait une éternité depuis que tu t'étais comporté comme ça avec quelqu'un. D'ailleurs, tu lui demandais ce que lui était prêt à faire lorsqu'il était amoureux, puisqu'il disait être prêt à beaucoup de choses. Tu clignais un peut des yeux alors qu'il répondait, comme pas très sûr de ce qu'il venait de dire. « Mourir ? C'est super déprimant ça ! Et en même temps vraiment mignon, je le conçois. Si on aime les tragédies à la Roméo et Juliette j'imagine. » Tu répondais, haussant un peu tes épaules. Tu pouvais comprendre. Aussi dramatique que cela sonnait, c'était censé être ça le vrai amour, le tout puissant. C'était celui pour qui on pourrait tout donner, se mettre à nu, et faire des choses tellement folles comme mourir afin de laisser la vie à celui qui est tout pour nous. T'espérais réellement que quelque chose comme ça n'arriverait jamais dans ton couple, parce qu'au final ça ne finirait qu'en deuil et en deux âmes soeurs séparées. Tu lâchais un petit rire qui n'en était pas vraiment un, lorsque Graham te demandait ensuite ce que toi tu cherchais – l'amour ou l'amusement. « J'adore m'amuser, c'est vrai, mais je suis du genre à attendre que l'amour tombe sur moi – même si mes parent eux pensent me l'avoir trouvé. » Tu finissais avec une petite grimace sur ton visage, alors que tu sentais comme une brûlure soudaine l'anneau de ton mariage que tu portais comme un collier caché derrière ton t-shirt, contre ton torse, afin de ne pas le perdre durant le Summer Camp. La tristesse de ta vie. L'envie de rire s'ôtait ensuite naturellement quand il faisait de l'humour assez noir, que tu adorais pourtant, mais que tu avais du mal à accepter quand ça faisait référence à Graham. Allez savoir pourquoi. Ça ne faisait que te retourner l'estomac, te tordre les tripes, et tu mordais doucement ta lèvre. « Ouais j'comprend. Je sais juste pas où tu puises toute ta force de continuer. » Mais dans un sens c'était très on qu'il s'accroche, puisque ça voulait dire qu'il était encore là. Tu te souvenais ensuite qu'il était étudiant en psychologie – et quand on y pensait c'était presque un comble, de faire ce métier avec les bagages émotionnels qu'il devait porter sur ses épaules depuis qu'il était jeune. Mais ce qui était sûr, c'est que tu ne prendrais surement pas Graham comme ton thérapeute personnel, qui savait si un jour ou l'autre tu n'aurais pas besoin de parler de ce bon vieux Gramgram à ton psy. Ça le fit au moins sourire et tu lui rendais ton petit sourire en coin, haussant négligemment tes épaules. « Hm, j'imagine que ce sera une secret entre lui et moi... » Il avait cru que t'allais parler le cap'tain. Le jeu se mit enfin en place après cela, mais on voyait bien que vous ne faisiez pas partie de n'importes quelles équipes mondiales. Vous ratiez la majorité des paniers, même si Graham avait toujours un point d'avance sur toi. Puis ta bonne étoile semblait revenir tout d'un coup, et tu sautais en bougeant tes hanches et tes bras comme un fou super fier de lui, après que tu réussisses à en mettre un. Tu tirais tout content la langue à Graham quand il te disait que peut-être il y avait de l'espoir, et tu n'eues pas le temps de répondre que déjà il te bousculait un peu et arrivait à son tour à en mettre un. Pas drôôôôle, il t'avait même pas laissé profiter à fond de ton moment. Tu lui lançais un regard noir, alors que tu attrapais à nouveau le ballon, et tu faisais des petits dribbles, sautant un peu comme pour te préparer à l'attaquer une nouvelle fois. Sauf qu'avec la chaleur qui tapait, et le peu de sport que vous faisiez – mais que vous faisiez quand même – tu finissais rapidement par sentir ta tête qui tournait, et t'étais bien moins à l'aise qu'auparavant. Tu lâchais le ballon afin de libérer tes mains et tu les posais sur tes genoux, un peu accroupi, comme pour essayer de rétablir un peu de stabilité en toi. Tu clignais des yeux, et tu ne semblais plus arriver à distinguer de vraies formes, si ce n'était des taches de jaunes et de blancs qui se grossissaient à chaque fois que tu tentais de regarder quelque chose. « J'te vois plus... J'te vois pluuuuuuuus. » Tu disais au départ comme un murmure, puis plus paniqué. Tu regardais autour de toi, essayant à nouveau d'attraper Graham pour ne pas que tu tombes dans les pommes et que tu te fasses mal, mais l'estomac en bouilli, tu finissais par t'accroupir de nouveau et sans même que tu n'ai le temps de réfléchir à quoi que ce soit tu dégueulait sur le coup... sur les pieds de Gramou.
FAIT AVEC AMOUR PAR WILD HEART.