FOR A WALK IN THE SUN (+) NEMHAM

Il pourrait parfaitement assurer le doublage d’un minion, sa voix serait mixée pour apparaitre plus aigüe à l’écran et le tour serait joué. Peut-être même qu’il l’a déjà fait, qui sait, doubler un personnage dans un dessin animé n’est pas si difficile que cela, il faut juste s’inscrire à un casting au besoin et convaincre les producteurs. Comment je le sais ? Parce que j’ai doublé un personnage le temps de deux scènes dans un dessin animé lorsque j’étais plus jeune, au temps où tout allait bien dans ma vie. Ce fut une incroyable expérience, si je ne m’étais pas retrouvé coincé au beau milieu d’une guerre, tabassé par mon père et apeuré à l’idée de laisser ma mère et ma sœur toutes seules avec lui, si tout ceci ne m’était pas tombé sur le nez du jour au lendemain alors je serais parti, comme me l’avait proposé un producteur, à Las Vegas dans une célèbre maison de doublage. Peut-être que si j’avais accepté aujourd’hui ma vie serait radicalement différente. Comme celle de Nemo s’il devenait Bachelor. « Oui, juste le temps d’une saison, société de consommation oblige ! » Aujourd’hui on achète, on enfile et on jette à une vitesse étourdissante. Je me demande à quoi ressemblera la vie des prochaines générations si nous continuons à agir ainsi. « Je suis persuadé que tu serais le type de Bachelor qui se tape la candidate, sa mère, son père, ses frères et ses sœurs. En réalité tu as plus ta place dans une famille en or version sexe qu’autre chose quoi… » Je commence à imaginer, avec ce sourire mutin qui ne lâche pas mes lèvres une seule seconde. Les lèvres, malheureusement délicieuses, de Nemo s’étirent en un sourire qui ne laisse pas de place à l’interprétation. Il prétend m’imaginer dans des positions vraiment étranges, à prendre mon pied à l’aide de pratiques originales et questionnables. « Ouais, étranges mais pas trop non plus, j’suis pas encore suffisamment atteint pour me faire recouvrir d’excréments, ce genre de conneries dégueulasses ! » Mes traits se froncent naturellement tandis qu’une image à vomir s’installe dans ma tête, yeurk, il m’est parfois difficile de comprendre les autres. Son doigt d’honneur m’a inspiré une salve d’ironie, je réponds sarcastiquement sans jamais me démunir de mon joli sourire. Même lorsqu’il se plait à croire qu’il est ma plus belle rencontre de l’année… Ce qui n’est pas totalement faux cela dit ! « Peut-être, peut-être pas ! » Je me contente de répondre en relevant plusieurs fois de suite les sourcils, le suspense, il n’y a que cela de vrai. Nous commençons à jouer, même si le jeune homme s’indigne contre mon deal. Qui s’en préoccupe de toute manière ? Il marque le premier panier, me laissant entrevoir quelques compétences sous-estimées en basket. « Même pas de corps à corps ? Ce n’est pas très sportif tout cela ! » Je récupère le ballon et me lance, dribblant en approchant. Arrivé à sa taille, je dévie, envoyant le ballon entre mes jambes pour le récupérer en arrière et m’élancer jusqu’au panier de basket sur lequel je bondis pour marquer.

FAIT AVEC AMOUR PAR WILD HEART.

Avec ta bouille trop mignonne et ta personnalité parfois trop dragueur lourd et parfois délirante, tu pouvais presque parfaire une représentation des minions à toi tout seul. Bon, t'étais vachement trop grand et il te faudrait sûrement quelques années avant d'apprendre par coeur leur langage si original, mais franchement, si t'étais dans une série comme Once Upon A Time, tu serais the acteur pour le rôle. C'était presque dans tes veines, c'était pour dire. Par contre, Bachelor dans une émission de télé-réalité... Mouais, pas dans cette vie. C'était Graham qui devait se faire de l'argent grâce à une sex-tape, pas toi. Ta moue sur le visage, tu le regardais, l'air triste. « J'suis pas fait pour ça moi. J'suis trop mignon pour qu'on m'oublie. » Et la vérité sort de la bouche des Nemo. Bon, t'avais déjà la certitude que ton peuple n'oubliera pas ton visage, c'était déjà ça. Ils étaient bien plus loyaux que n'importe quelle ménagère devant sa télévision. Tu éclatais ensuite de rire, levant tes yeux au ciel face à son idée de quel type de Bachelor tu serais. « Tu as vraiment une trop mauvaise image de moi. Je t'assures, je serais le gentleman qui fait pas de vague. J'vais pas me taper une famille entière devant des millions de personnes. » T'aimais peut-être beaucoup le sexe mais t'étais pas encore fou à ce point. En parlant de sexe, c'était toi qui, à ton tour, imaginais Graham recréant toutes les positions du kama-sutra - entre autres. Tu éclatais encore plus de rire devant son air devenu ronchon, sourcils froncés, et eeeeeurk, si, tu l'avais bien imaginé scatophile. Le genre de pratiques que tu ne comprenais absolument pas, mais qui pourtant existaient bien. Y avait quoi de plaisant à s'enduire de merde ou encore de vomi hein ? Ça te retournait le coeur rien que d'y penser. « Comment tu ferais si t'étais amoureux de quelqu'un, mais du genre vraaaaiment amoureux en mode âmes soeurs et volonté de mariage et personne d'autre jusqu'à la fin de ta vie, et qu'elle était scatophile hein ? Et qu'elle avait besoin de ça pour s'épanouir sexuellement avec toi ? » Bim. Toi et tes questions qui portaient à réfléchir. Y avait pas mieux, surtout quand ça portait sur ce genre de sujet délicat. Et c'était une vraaaaie question légitime puisque l'amour rendait aveugle et nous faisait souvent faire des trucs vraiment fou, juste pour plaire et faire plaisir à l'autre. Mais peut-être pas dans tous les cas. Tu prenais ensuite les devants, un petit peu trop, mais eeeeh, il avait quand même osé dire que tu étais la plus grande déception de sa vie. C'était faux, hein ? Il fallait qu'on te dise que c'était faux. Ce serait quand même un putain de comble qu'après le début de vie pourri qu'ai vécu Graham d'après ses dires, ce soit toi, ô innocente petite chose du surnom de Nemo, qui le déçoive au plus au point, encore plus que son père. Ouais, il devait mentir, il le devait. Il continuait en plus dans le suspens, et tu te mettais un peu à grommeler en croisant tes bras contre ta poitrine, tes paroles d'amour comme réponses sarcastiques perdues. « Tu devrais faire attention à ce que tu insinues, j'suis le Grand Méchant Nemo et je pourrais très bien t'étouffer avec ton oreiller dans ton sommeil puisque j'suis un mec si décevant. » C'était toujours les solutions extrêmes avec toi, mais soit. T'avais déjà toujours l'impression de décevoir tout le monde de toutes manières, un petit peu plus ou un petit peu moins... Tu tentais ensuite de te concentrer sur le jeu qui commençait, et alors que tu tirais, tu loupais terriblement le panier. Meeeerde... Ça commençait bien , la mission lui en foutre plein la vue était déjà foutue d'avance. Tu lui tirais la langue quand il te provoquait, haussant tes épaules en souriant un peu en coin. « Tu veux déjà qu'on soit collé-serré Gramou ? Moi je laisse monter la température peu à peu... » Nooon tu dérivais pas tout en insinuations bizarres... Presque pas. En attendant, le collé-serré semblait marcher bien pour lui qui dérivait rapidement et marquait tel le dieu du basket. Tu récupérais le ballon, haussant un sourcil. « Mouais. C'est du show tout ça, t'es pas encore Troy Bolton mec. » Comment ça t'étais mauvais joueur ? A peine. Tu te mettais à ton tour à dribbler, puis tu te mettais juste devant lui, en mode je dribble tranquillement et je fais des petites passes à moi-même entre mes jambes en signe de provocation, un grand sourire sur le visage. Tu finissais par envoyer le ballon entre ses jambes quand il ne s'y attendait pas, et tu te dépêchais pour le récupérer en le dépassant, avant de sauter pour lancer le ballon vers le panier.

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« J'suis pas fait pour ça moi. J'suis trop mignon pour qu'on m'oublie. » Nemo n’en loupe vraiment pas une. Tu me diras, le rôle du petit con égocentrique inconscient de son arrogance lui va à ravir, alors pourquoi faire autrement ? Pourquoi appliquer une autre recette alors que celle-ci offre un résultat convenable et plaisant sur le long terme ? Attendez, suis-je vraiment en train de le comparer à une recette de cuisine ? « Je ne sais pas comment tu fais pour enfiler des baskets avec les chevilles que tu dois avoir. » Il a surement abandonné les lacets pour qu’elles soient plus élastiques, je ne vois que cela ! Ou alors il n’en met pas, peut-être qu’il m’a juste drogué avec une substance aérienne à inhaler ? Je suis à deux doigts de la crise de paranoïa. Quoiqu’il en dise, à mes yeux il a déjà le parfait petit scénario de prétendant à Bachelor, il serait celui qui se tape la candidate et toute sa famille ou presque, histoire de donner du poids à une théorie sur la transmission génétique d’une énergie sexuelle palpable… Ce genre de bêtises ! Il s’insurge contre cette vision que j’ai de lui à mon plus grand plaisir puisque je me contente d’esquisser une petite moue mutine et de lui faire une grimace. Comment peut-on d’ailleurs se retrouver à parler de scatophilie alors que nous ne parlions que de télé-réalité en premier lieu ? J’ai bien conscience que ces émotions sont de la merde que l’on s’asperge quotidiennement devant notre écran, mais quand même, c’est moins puant et salissant... Quoique… « Comment tu ferais si t'étais amoureux de quelqu'un, mais du genre vraaaaiment amoureux en mode âmes soeurs et volonté de mariage et personne d'autre jusqu'à la fin de ta vie, et qu'elle était scatophile hein ? Et qu'elle avait besoin de ça pour s'épanouir sexuellement avec toi ? » Attention les gars, damoiseau Nemo a parlé. Damoiseau parce que docteur Nemo sonne comme une mauvaise publicité potache. Le concept perd toute sa force, vous m’suivez ? « Tant pis pour l’épanouissement, il y a un moment où on doit s’arrêter, me faire chier dessus c’est au-dessus de mes forces. Il y a des choses que l’on ne peut partager ! » Vous me voyez uriner sur ma petite amie par exemple ? Non parce que clairement, rien que d’en parler je suis à deux doigts de rendre mon déjeuner. « Tu devrais faire attention à ce que tu insinues, j'suis le Grand Méchant Nemo et je pourrais très bien t'étouffer avec ton oreiller dans ton sommeil puisque j'suis un mec si décevant. » Je pouffe de rire en relevant les épaules, impulsif comme tout. « T’es en retard mon petit, j’ai réchappé à deux tentatives de meurtres dans le Cluedo spécial prison liées aux oreillers. On m’appelle le Rambo de la corde à présent ! » Je plaisante, joue au con, mais je n’invente rien. Un prisonnier a essayé de m’étouffer à deux reprises, une fois tout seul et une deuxième fois avec un mec. Par chance, je suis toujours aux aguets, même la nuit. Sans cela je serais surement mort. Je marque mon premier panier, n’hésitant pas à critiquer sa méthodologie pas assez frontale à mon goût. « Tu veux déjà qu'on soit collé-serré Gramou ? Moi je laisse monter la température peu à peu... » Il ne peut pas s’en empêcher hein ? Le revoilà en train de créer dans ma tête des images sensuelles, curieusement peu déplaisantes. « Toi t’as un souci, tu devrais consulter un psy, il y a de très bonnes thérapies de nos jours, tu sais, l’addiction sexuelle ce genre de choses ? » Je l’aurais bien vanné en utilisant le mot lourdeur et régime, mais pas sûr qu’il aurait compris la suite logique de ma blague. Il se la joue pendant un moment basketteur pro, le ballon passe entre mes jambes, il s’élance et loupe son coup, encore une fois. « La partie va être rapide finalement ! » Je ne peux m’empêcher de signaler, faussement résolu. Ma victoire n’en sera que meilleure. « Mouais. C'est du show tout ça, t'es pas encore Troy Bolton mec. » Il sait qu’il ne faut pas me dire cela ? Ayant été jeune, comme tout le monde, je garde un souvenir du premier High School Musical. Il ne m’en faut donc pas plus pour me mettre à trotter en sautillant comme une jeune fille guillerette et en secouant mes mains de haut en bas. « We’re all in this together… » Je chante en récupérant le ballon que je lance depuis le milieu du terrain, par certain d’avoir les restes suffisant pour marquer un tel panier.

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Tu sortais des phrases typiquement Nemonièmes, qui pouvaient peut-être agacer ceux avec qui tu communiquais sur le long terme, mais c'était toi, et on ne pouvait pas t'enlever ça. T'étais en vrai pas si sûr de toi, pas si arrogant ni confiant en ton physique et en ta personnalité, mais dès qu'il s'agissait de rire et de répondre à quoi que ce soit, ça te venait le plus naturellement possible. C'était peut-être parce que tu voulais profiter à fond de tous les moments où tu n'avais pas à être sérieux ou crédible, contrairement à lorsque tu étais à Monaco et sous les feux des projecteurs. « Heureusement que je porte des tongs alors, hein ? » Tu répondais du tac-o-tac avec un grand sourire, alors que franchement c'était assez petit et mou comme réponse, mais soit, tu te contenterais de ça. Tu te rattraperais plus tard, promis. Ou peut-être pas. C'était déjà assez effrayant de voir l'image qu'avait de plus en plus Graham de toi, une sorte de mixte entre un prétentieux narcissique et un infidèle nymphomane sexuel, et tu voulais pas non plus le pousser encore plus dans ces idée-là. Et d'accord, il commençait un peu à te connaître étant donné que vous étiez dans la même tente pendant tout l'été, mais le pire c'est que même durant votre rencontre, ou vos «retrouvailles» des mois plus tard, il avait déjà cette vision maléfique de toi. Heureusement, il n'était pas le seul plein d'imagination, car c'était bien toi qui commençait plus tard à l'imaginer en pleines pratiques bizarres couleur marron foncé. Et c'était pas joli joli à voir. Tu lui lançais l'une de tes fameuses questions qui portaient à réflexion, et tu lui demandais comment il ferait si l'amour de sa vie était à fond dans ce genre de choses. Après tout, on a tous des fantasmes différents dans la vie, et notre partenaire peut parfois aimer des choses à des années lumières de nos préférences. Tu éclatais de rire alors que Graham te gratifiait d'une réponse, et tu poussais encore, faisant exprès. « Mais Gramooooou, c'est de l'amour de ta vie dont on parle, celle pour qui tu donnerai le monde, celle sans qui tu ne pourrais plus voir ta vie, sans qui ton existence serait sans saveur ! Tu peux pas dire que c'est au dessus de tes forces sans même avoir fait la concession d'essayer Gramgram, il faut goûter avant de dire qu'on aime pas ! » Tu t'exclamais plein d'arguments, les mots ayant parfois des difficultés à sortir de ta bouche tellement tu avais du mal à ne pas rire de tes propres conneries. Décidément, tu adorais le faire chier, même si tu t'imaginais bien que tu n'arriverais pas à le faire changer d'avis sur le sujet – et en même temps, eeeerk quoi. Tu devenais plus bougon ensuite, et pas forcément le genre marrant du bougonage. Ça te faisait ressortir certaines de tes insécurités personnelles, et ça ne faisait jamais du bien ce genre de choses. Tu fus encore plus choqué quand Graham riait et te disait que t'étais en retard pour préparer son meurtre, car il en avait déjà survécu deux. Il y a peut-être quelques mois, avant le gymnase, tu aurais ri et tu aurais continué sur le sujet, ne comprenant pas à quel point il pouvait être vrai dans ses propos, mais maintenant, tu ne savais plus vraiment comment réagir face à cela. T'étais pas au niveau de Graham qui avait vécu ça il y a un moment maintenant et qui n'a eu comme choix que d'apprendre à vivre avec cela et à faire attention à lui et à surement prendre du recul une fois sorti de prison. Et toi, tu pouvais pas rire librement comme il le faisait, et tu te retrouvais telle une statue, parce que ton cerveau ne cessait de te rappeler que merde c'est pas une blague, on a bien tenté de le tuer. Tu lâchais un petit rire nerveux, presque étranglé, alors que ta main passait sous ton t-shirt aux couleurs de Captain America – le petit clin d'oeil like always - afin de gratter la peau au dessus de ton nombril, comme pour te donner quelque chose à faire. Tu finissais par te dépêcher de prendre le ballon, pour que la partie commence le plus vite possible. Graham réussi à marquer une fois, mais toi tes tentatives semblaient bien plus veines, malgré la volonté que tu y mettais. Tu sortais une petite blague face à sa remarque, et tu éclatais de rire, te détendant un peu de nouveau, quand il te répondait. « Si c'est toi mon thérapeute... » Tu lâchais en lui faisant un petit clin d'oeil, avant de critiquer sa manière de jouer. Tu le regardais faire le con alors qu'il chantait du hsm – ok tu pouvais pas l'épouser genre tout de suite ? Hsm quoi. - et tu pouffais de rire quand il ratait son tir. « Sorry buddy, mais non, t'es tout seul dans ta merde ! » Tu t'exclamais par rapport aux paroles de la chanson, avant d'attraper rapidement le ballon et de te dépêcher pour ne pas lui laisser le temps de réfléchir juste après son tir, et de tirer à ton tour.

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« Heureusement que je porte des tongs alors, hein ? » Il parvient encore à me répondre sans se défaire une seule seconde de son joli sourire. Je secoue la tête de droite à gauche, me marre. « Petit con va ! » El minus rey del petit con, voilà son surnom officiel. Encore mieux que Nemo, vous ne trouvez pas ? Allez savoir le pourquoi du comment, mais nous nous retrouvons à débattre sur cette capacité à accepter les pratiques originales d’une personne que l’on aime vraiment très fort et à les cautionner. Je suis peut-être trop égoïste alors, c’est surement cela puisque je n’imagine pas une seule seconde, je ne conçois pas, me mettre à faire l’amour avec des excréments sur le corps, ou pire encore parce qu’il doit bien exister des trucs plus dégueulasses encore. Il faut avoir l’estomac bien accroché et un sacré pet au casque pour se mettre à faire de telles choses non ? Qui peut éprouver du plaisir à se faire recouvrir de merde ? Oh non, moi vivant, jamais je ne me livrerai à des pratiques aussi barbares. « Mais Gramooooou, c'est de l'amour de ta vie dont on parle, celle pour qui tu donnerai le monde, celle sans qui tu ne pourrais plus voir ta vie, sans qui ton existence serait sans saveur ! Tu peux pas dire que c'est au dessus de tes forces sans même avoir fait la concession d'essayer Gramgram, il faut goûter avant de dire qu'on aime pas ! » Mon buste recule légèrement, comme pour prendre de la distance et le dévisager de la tête aux pieds. « Tu iras bouffer de la merde et rouler une pelle à ta copine si tu veux, ce sera sans moi. Il y a beaucoup de choses que je peux faire par amour, mais pas un truc aussi immonde. » Rien que d’en parler j’ai envie de vomir, vous m’imaginez en train de prendre un excrément entre mes mains, de m’en faire un masque et de me lécher les doigts ensuite ? C’est au dessus de mes forces et je remercie dieu pour cela. Pour une fois qu’il m’handicape dans le bon sens du terme. Nemo arrête soudainement de m’embêter avec ses bêtises quand je plaisante sur mon passé, sur les nombreuses tentatives de meurtres auxquelles je suis parvenu à réchapper en prison. Il se crispe et je comprends tout de suite qu’il est encore trop tôt pour faire preuve de sarcasme sur ce sujet. « Désolé, j’ai choisi d’en rire mais j’oublie parfois que c’est dur pour les autres d’en faire autant. » Dédramatiser me sauve la vie, me permet de ne pas sombrer. La partie de basket démarre, je marque les premiers points tandis que Nemo loupe le panier à chaque fois. Surement parce qu’il est trop occupé à me charrier avec de nouvelles allusions sexuelles. « Si c'est toi mon thérapeute... » J’imagine la scène, moi avec une paire de lunettes sur le nez, carnet noir contre les cuisses à l’écouter, à attendre un moment de silence pour sortir un beau petit et qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?. « Tu sais que j’étudie la psychologie, tu pourrais être mon cobaye ! » Ma muse de la psychologie. Pour l’heure, je crois avoir un petit souci psychologique moi aussi puisque je me dandine en fredonnant les paroles d’une chanson d’High School Musical devant une audience hilare… Entendez par là Nemo quoi ! J’en loupe mon panier. « Sorry buddy, mais non, t'es tout seul dans ta merde ! » Mon regard, empli de dédain, me précède. « Silence, vile personnage ! » Le Bon Dieu le puni et lui fait rater son panier, tant mieux, à mon tour de briller.

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Tu laissais une nouvelle fois ton rire s'exprimer, alors qu'il te traitait tranquillement de petit con, mais t'allais pas prendre ça mal quand même. Tu sentais bien que finalement, il aimait bien quand tu faisais le con, que ça le faisait marrer la manière dont tu lui répondais, même quand tu passais pour un gros débilos. « Mais tu aimes teeeellement quand je fais le con ! » Tu annonçais fièrement, avec un sourire Colgate qui en jalouserait plus d'une, avant de lui tirer puérilement la langue, tel un petit garçon. Petit garçon qui arrivait à jongler facilement entre deux tableaux, l'innocence même qui se transformait en la perversité personnifiée parfois. Et qu'est-ce que ça te plaisait, et qu'est-ce que ça te faisait rire quand il se dégoûtait lui-même à se penser quelques secondes adepte de la scatophilie, et tout cela par amour véritable. En même temps, t'étais presque certain que de ton côté non plus, tu ne pourrais pas tout accepter, et ce genre de chose semblait vraiment insurmontable. Même si t'étais en mode « j'essaie juste pour te faire plaisir mais je pense pas que ça va me plaire », t'étais presque certain de finir par dégueuler deux minutes plus tard, tes yeux comme violés de leur candeur. Finalement, ce sujet prouvait que vous pouviez être sur la même longueur d'onde toi et lui, ça ne criait pas franchement âme-soeur ? « MAIS NON, on parle de toi là, pas de moi ! » Tu gueulais complètement mort de rire, avant de te reprendre un peu, un petit sourire intéressé sur ton visage. « Qu'est-ce que tu pourrais faire par amour alors ?  » Gramou serait-il donc un grand romantique au fond de lui ? Suspeeens. La suite en tout cas te coupait net dans ta bonne humeur, et tu finissais gêné, parce que t'avais encore prononcé les mauvaises paroles, et tu lui avais encore une fois fait penser à son séjour morbide en prison, et le voir se moquer de ça... Ça te retournait l'estomac encore plus. C'était pas drôle ok ? Savoir qu'il avait du faire face à son jeune âge à ce genre de choses, à ce genre d'attentat, ça faisait froid dans le dos, mais ça ne te faisait absolument pas rigoler. Tu finissais par hausser un peu tes épaules, mordant ta lèvre nerveusement. « J'sais juste pas comment t'arrives à rire de ça, même après tout ce temps. Ça m'dépasse. » Tu avouais, histoire de t'exprimer un peu sur le sujet et qu'il comprenne mieux ta manière de réagir. Tu commençais ensuite à jouer, entre tirs de ballons ratés et allusions de mec très intéressé, et tu reniflais un petit rire en le regardant. « C'est une bonne idée... Et d'un autre côté ça pourrait totalement me bloquer. Qui te dit que c'est pas de toi que j'ai besoin de parler à mon thérapeute ?  » Et ouuuui, y a pas trente-six mille prénoms que tu pourrais sortir si on te demandait à cause de qui tu étais devenu dépendant sexuel. Même si en vrai, t'avais rien fait avec Gramou – ça se passait dans ta tête, et c'était déjà bien torride. Tu continuais à rater tes paniers, mais t'étais pas plus énervé que ça car c'était également le cas pour Graham. Franchement, vous étiez censé être sportif, mais vous vous révéliez nuls en basket – ou c'était peut-être l'été qui vous avait fait relâcher vos compétences. « Je ne suis pas vile ! T'es juste nul c'est tout ! » Tu riais avant de pousser sur tes longues jambes pour sauter et tirer une nouvelle fois devant lui.

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