POCKETFUL OF SUNSHINE ₪ ELYSIA

S’il y a bien une chose que Martin espérait qu’on ait fait trois secondes après sa naissance, c’est péter le moule dans lequel on l’avait conçu. Cependant, ça le frustrerait d’être le seul abruti capable de dire non à Elysia Vargas alors qu’elle semblait visiblement s’intéresser à lui. Ouais ouaisss, elle pouvait dire ce qu’elle voulait, son langage non-verbal parlait pour elle. Suffisait de voir la façon dont elle se trémoussait sur sa chaise, ses yeux de Bambi qu’elle ne raccrochait pas, et sa petite moue taquine quand elle attendait patiemment la réponse de Martin – moue dont elle n’avait probablement pas conscience. « C’est un ‘j’aurais accepté d’aller dans un jacuzzi avec n’importe qui, mais j’ai accepté un peu plus vite parce que c’était toi’ » Et il insistait sur le ’un peu’, elle ne le prenne pas pour un mec super précoce parce qu’il est face au soleil du Venezuela. « Tu fais fausse route. » décréta-t-il avec un grand sourire, pas peu fier qu’elle réalise qu’il était finalement moins limpide qu’il n’en avait l’air. « Mais si je te dis tout tout de suite, tu vas te lasser de moi et tu me lâcheras à la seconde où tu trouveras une autre marionnette avec qui jouer. J’suis peut-être un peu maso, mais j’préfère que ce soit mes ficelles que tu tires. » termina-t-il avec un naturel déconcertant, avant de boire une nouvelle gorgée de son Martini.  

Je ne cache pas mes allusions, mes mimiques qui se veulent séductrices, tentatrices. Mon regard planté dans le sien, je n'en dérive pas, tel un défi que je me suis lancé, je joue un peu et je dois dire que ce jeu me plait bien. Un peu... ces mots me décrochent un sourire, je reprends mon verre entre mes doigts Je me contenterais de cette réponse Une nouvelle gorgé de mon jus de fruit, quel dommage, j'aurais tant aimé avoir quelque chose de plus fort, mais tout ne fait que commencer, l'alcool, Martin, ce n'est que le début de cette rencontre. Je tente de percer ce mystère entourant le jeune homme, je me suis faite une idée sur lui, une idée faussée. Les apparences sont parfois trompeuses et je commence à douter de mon jugement. Attentive à ses paroles, j'aime cette façon qu'il a de répondre, je ne sais pas pourquoi, à chaque fois, il me fait sourire, je suis amusée Je ne demande pas mieux que te découvrir Un regard pervers en sa direction, c'est à se demander de quelle façon je souhaitais le découvrir... de plusieurs façons de toute évidence. Tu veux t'attarder ici ou bien profiter d'un jacuzzi en ma compagnie? Non pas que je suis impatiente... quoi que.. Je finis ce verre puis me lève, laissant l'argent sur la table pour payer ces consommations, je m'éloigne pour rejoindre notre prochaine destination.

Le découvrir ? Martin arqua un sourcil. Le mot en lui-même puait la candeur autant qu’il respirait l’innocence. Mais matez le regard qu’Elysia lui lança làààà. Puis quand on prête un peu plus attention à la définition du mot ’découvrir’, il pouvait avoir plusieurs sens ; 1) apprendre quelque chose qui était ignoré, 2) laisser voir quelque chose, le montrer, 3) enlever tout ou partie de ce qui couvre quelqu’un. Elle tenait un peu trop à son jacuzzi pour que ce ne soit que pour goûter aux bienfaits des bubulles dans lolo. Et même si Martin était un peu réticent à montrer aussi peu de résistance, il se surprit à suivre comme un petit chien Elysia, laissant à son tour derrière lui quelques billets, terminant à la volée son martini. « J’arrive. » Ben elle était déjà partie. Il arriva à sa hauteur en quelques pas, fourrant les mains dans les poches de son short. Puisqu’il ignorait où se trouvait ce fameux spa, il se contenta de la suivre jusqu’à l’endroit de ses convoitises. Une fois là-bas, après avoir réglé droit d’entrée, vestiaires et tout le baratin habituel, ils furent guidés jusqu’à un bain installé sur une terrasse, offrant une vue imprenable sur le Grand Canyon. Le genre décor carte postale mais que t’avais gratos, pas pour dix cents. Martin, bien que furieusement impatient d’entrer dans le jacuzzi, s’attarda à demander à Elysia ; « Tu crois qu’on a open bar sur les cocktails ? » En fait, il s’en foutait. Mais c’était juste pour se désintéresser un minimum d’Elysia, elle qui kiffait trop quand les hommes étaient aux petits soins pour elle. 

J'étais partie en direction de l'endroit dont je lui avais parlé, Martin ne tarde pas à me rejoindre ce qui me décroche un sourire, prêt à me suivre, la conversation n'est pas terminée. On se sépare afin de rejoindre les vestiaires, enfilant mon bikini, serviette en main, je me rends auprès du jacuzzi là où m'attendais déjà Martin. Je souris à sa question Tu as envie de te retourner la tête? Je rigole doucement à ça, déposant ma serviette non loin du jacuzzi. Jetant un regard en direction d'un Martin indifférent, je finis par entrer dans le jacuzzi. Je m'installe confortablement, lâchant un long soupir d'aise. Je reporte mon attention sur Martin qui n'était pas encore entré dans l'eau, je l'observe de haut en bas, un sourire sur le coin de mes lèvres Il ne me manque plus qu'un peu de compagnie Ajoutais-je sans le quitter des yeux. Beh alors Martin! Tu entends quoi pour me rejoindre?

Elysia n’était pas dupe, suffisait qu’elle soit à un mètre de Martin pour lui retourner la tête. Non, honnêtement, elle avait l’ivresse de la téquila dans son sourire, nul besoin de se saouler en plus avec un quelconque cocktail. Et Ely le savait, elle n’était pas débutante en la matière, pas le genre de fille à douter de ses charmes ou quoi. « C’est pas avec ça que je me retournerais la tête. » Alors qu’il avait mieux qu’un open bar dans le jacuzzi dans lequel il s’apprêtait à rentrer. D’ailleurs, il y alla, dès qu’elle réclama sa compagnie, s’installant en face de la Mather, étendant ses bras sur le bord de la baignoire. Ouais, c’était une mini-victoire quoi, la fille qui réclame sa compagnie parce que Martin met trop de temps à se mouiller. Sur ce, il tourna la tête, se lambinant doucement face au panorama magistral qui s’étendait sous ses yeux. Il n’avait jamais rien vu d’aussi beau, et pourtant il en avait vu des paysages. Ouais, j’parle du Grand Canyon. Elysia ? OK, elle était pas mal aussi.

Je n'ai pas attendu pour entrer dans ce jacuzzi qui n'attend plus que moi. Mon regard tourné vers Martin, je le regarde faire. Mais qu'est-ce qu'il attend pour me rejoindre? Non pas que je n'attends que ça... mais presque. Je l'observe de la tête aux pieds avant qu'il ne finisse par me rejoindre dans l'eau du jacuzzi. Je dois bien avouer qu'il est plaisant à regarder, sinon, je n'aurais pas passé du temps à lui tourner autour. Tout n'est pas que jeu, même si c'est en grande partie ma façon de fonctionner. La tête tournée vers le panorama, j'avoue que la vue est magnifique. Je profite de son moment d'inattention pour me rapprocher de lui, venant m'asseoir à son côté en toute discrétion, il est bien plus concentré sur la vue, que sur moi, je dois bien attirer son regard. Tu ne regrettes donc pas de m'avoir suivi Dis-je doucement non loin de son oreille. Il est obnubilé par ce panorama, cela veut bien dure qu'il apprécie l'endroit..

Elysia était comme une louve sur sa proie. Puis elle était sournoise. Genre sitôt que Martin regardait ailleurs, Ely se rapprochait de lui oklm, en mode ’un deux trois soleil’ un peu. Mais Martin n’était pas un compteur très vif puisqu’il eut un semblant de sursaut en entendant sa voix sucrée à son oreille. Et la surprise en tournant la tête ; y avait une putain de proximité entre leurs visages. Cette désinvolture en était déconcertante ; il jurait pouvoir sentir les battements du sang dans ses veines, comme si un concerto de batteries se jouait au niveau de ses tempes. Elle avait ce genre de regard qui, une fois ancré dans le tien, t’embrasait comme un marshmallow sur un feu de camp. Pas une once d’hésitation ce fit quand il glissa sa main dans ses cheveux, dégageant son oreille. « Qu’est-ce que tu veux Ely ? » Oh, il avait sa petite idée. Enfin une envie. Non, pas une envie, une idée, enfin … Hého, résiste un minimum Martin STP, comme la chanson là, résiste, prouve que tu existeeeuh. Bref, il avait une idée. Mais Martin voulait qu’Elysia la dise. Au bout d’un moment, c’est fatiguant de jouer aux charades. Mon premier, mon second, mon troisième, mon dernier … Ouais, mais la solution ? Il était peut-être temps qu’elle se mouille aussi, et pas que par le bain à remous.

Je ne pouvais pas rater cette occasion pour tenter une petite approche avec Martin. Je profite d'un moment d'inattention pour me rapprocher de lui, murmurant quelques paroles à son oreille afin qu'il me prête de l'attention. Une fois fait, mon regard attrape dans le sien. Nous sommes proches, mon sang bouillonne, je ne détache pas mes yeux de lui, souriant en sentant sa main se glisser dans mes cheveux. Voilà la question tant intéressante, qu'est-ce que je veux au juste? La réponse est à cet instant plus qu'évidente, maintenant la question étant.. vais-je continuer à jouer ou mettre temporairement une fin afin d'en profiter enfin. Le silence demeure, je mets quelques minutes avant de m'exprimer dans un murmure Embrasse-moi Demandais-je en rapprochant doucement mon visage du sien sans pour autant venir toucher ses lèvres. L'observant toujours intensément, je me demande s'il va céder à cette tentation ou bien choisir un tout autre chemin. J'avais mis entre parenthèse mon jeu, la balle est maintenant dans son camp.

Embrasse-moi. OK. Quoi. Là. Tout de suite ? Pas que cette réponse surprenait Martin, il l’avait deviné que par les tentatives de rapprochement d’Elysia, et puis l’invitation dans le jacuzzi, il se doutait que ce n’était pas parce qu’Ely était fan de bubulles et qu’elle voulait partager sa passion avec le Tchèque. Mais juste, le premier truc qui lui venait à l’esprit, c’est que c’était trop facile. Elle le faisait courir depuis leur première rencontre, et là aujourd’hui elle lui offrait ce que, visiblement, il attendait ? Mmmf. On s’en fout, en fait. Le corps de Martin venait de divorcer de sa tête et refusait d’écouter sa raison. De ses cheveux à sa joue, il dessina de son pouce le contour des lèvres d’Elysia, avant d’entreprendre à son tour un rapprochement. Leurs souffles ne faisaient déjà qu’un, sans même qu’ils aient à s’effleurer. « Tu me tends un piège ? » Parce qu’il se connaissait. Et qu'ils ne jouaient pas au Monopoly. S’il l’embrassait, là, il n’y aurait pas de retour à la case départ pour lui. C'était la Prison direct, sans espoir de tirer une carte magique qui l'aiderait à sortir. Elle l’attirait, il ne l’avait jamais caché, malgré ses maigres tentatives pour montrer le contraire.

Doucement, mais surement je me rapproche de lui, croisant son regard, mon visage se rapproche dangereusement du sien. Qu'il m'embrasse, c'est ce que je souhaite à haute voix, mais il semble interpréter cela comme un piège. Je peux le comprendre après l'avoir fait courir mainte fois, jouant à le rendre dingue, je dois bien avouer avoir appréciée de le voir ainsi, mais à cet instant j'ai envie d'autre chose. Je souris un peu plus encore quand je le sens caresser mes lèvres. Observant ses lèvres, difficilement étant donné notre proximité, je sens mon cœur battre rapidement et pourtant nos lèvres ne se sont pas encore touchées. Mon regard dans le sien Ce n'est pas ce que tu désires? Ne désirait-il donc m'embrasser? Je lui en donne l'occasion, pas de jeu, j'éprouve tout autant le désir de découvrir ses lèvres. Tu préfères retourner à notre jeu? demandais-je en faisant un léger mouvement de recul.