POCKETFUL OF SUNSHINE ₪ ELYSIA

Vous savez, on a beau connaître les bases de la chimie organométallique des actinides par cœur, pouvoir réciter le nombre Pi jusqu’à la trentième décimale, savoir expliquer à la perfection le phénomène de la photosynthèse, il y a de ces mystères que Martin ne parvenait point à résoudre. Il avait rencontré une fille l’autre jour. Ouais je sais, on a envie de dire cool ta vie gros passe-moi une clope. Sauf que cette fille, elle se jouait de lui, merde, elle le rendait fou. Elysia avait mis au défi Martin de lui trouver un cadeau. OK, jusqu’à là, on est d’accord, c’est pas le truc le plus compliqué du monde. Google, c’est le meilleur ami des mecs qui ne savent pas quoi offrir à leur nana. Sauf qu’il avait pour mission de prouver à Elysia qu’il savait tout sur tout et qu’il serait capable de lui offrir LE truc qui lui correspond. Alors, la mission pistage durait depuis une semaine quand Martin s’avoua (presque) vaincu. Il avait besoin d’indice. Sherlock Holmes a des indices. Castle a des indices. Les Experts ont des indices. Même dans Fort Boyard ils ont des indices. Elle abusait, Elysia devait sûrement bien rire de la gueule de Martin à l’heure où j’écris. Et c’est en la croisant par hasard à la terrasse d’un café au centre-ville de Lake Havasu que Martin décida qu’il était temps de changer les règles. Il se posta face à elle et appuya ses mains de part et d’autre de la table ronde ; « Un radio-réveil ? Une magnette pour ton frigo ? De la stroh à 80% ? Une carte cadeau Fnac ? Oh, je sais, un accès illimité à la clim ? Un aller simple pour Ouagadougou ? Tombouctou ? Cap Vert ? Finlande ? Norvège ? Je chauffe là, non ? Allez, c’est obligé que je brûle avec au moins un de ces trucs ? » OK, elle le rendait fou. Elle gagnait. Il perdait patience.

Les vacances... que plaisir de pouvoir traîner, ne pas avoir à courir à droite et à gauche, pourvoir visiter des lieux que j'ignore encore. Je profite à fond de ces vacances avant que nous retournions tous à Cambrdige, j'espère ne pas voir ce jour arriver de si tôt, je n'ai pas envie que tout s'arrête, mais bon, toutes bonnes choses ont une fin. Posée à la terrasse d'un café, un cocktail sur la table, profitant du beau temps, quel agréable moment paisible... Jusqu'à... ce que Martin débarque, me surprenant au passage, je sursaute légèrement quand il pose ses deux mains contre la table. Mon regard tourné vers le sien, je souris, me retenant de rire, il m'amuse, je m'amuse avec lui et il semblerait que ça fonctionne. Il est perdu, il n'a pas réponse à ce que je lui ai demandé, je le vois Je pensais que tu avais réponse à tout... ça devrait être facile pour toi... Je me mords la joue pour ne pas me mettre à rire, plantant mon regard dans le sien Tu déclares forfait? Demandais-je avant de caler la paille de mon cocktail entre mes lèvres.

Et ça l’amusait. Vraiment. Elle torturait mentalement Martin, ses méninges fonctionnaient à plein régime et la frustration se sentait dans le creux de ses veines, mais elle n’en avait rien à foutre. Elle souriait. Limite si elle ne lui explosait pas de rire à la figure quoi. Rrrrrh. Martin se redressa, croisant les bras sur son torse nu, because il faisait incroyablement chaud ici, même un poulet braisé crierait mamaaan ramène-moi dans le congéloooo. « Arrête de retourner la situation en ta faveur. » Ouais, il n’aimait pas perdre contrôle d’une situation. Il devait tout gérer, c’est lui le maître, pas elle, pas Elysia, et résultat il se retrouvait à la supplier pour quelques maigres indices à propos de son énigme. C’est même pas la récompense – à savoir elle – qu’il visait, seulement prouver une énième fois qu’il avait raison. Puisqu'il a toujours raison. Présent de vérité générale ma gueule. « Plutôt mourir. » Ce qui n’allait pas tarder à cause de la surchauffe de ses neurones btw, mais inutile de rappeler à Ely qu’il était en galère totale. « Donne-moi une piste, juste une. Sans ça, j’partirais pas. Moi j’m’installe. » Sur ce, il tira la chaise à côté d’elle et y posa ses fesses.

Le fixant tout en buvant tranquillement de ma boisson, je le vois agacé par ce défi lancé, ça me fait sourire, j'aime le voir batailler de cette façon, ravie de lui prouver que personne n'est infaillible et qu'il ne peut pas tout contrôler. Mon regard se balade sur lui, il est torse nu, j'en profite, loin d'être désagréable à regarder, je ne cache pas ma façon de le regarder. Je cherche peut-être à le déstabiliser un peu, contente de voir que je peux le rendre un tant soit peu avec cette histoire. Il décide de s'installer sur la chaise libre, contant bien rester si je ne l'aide pas un peu. Je repose mon verre sur la table Tu veux boire quelque chose? Je ne compte pas l'envoyer boulet si c'est ce qu'il pensait, je suis même contente d'avoir un peu de compagnie en cet après-midi, surtout celle de Martin. L'occasion pour moi de le rendre un peu plus dingue encore J'avais l'intention de faire un petit tour dans un spa que j'ai découvert hier, ils ont un superbe jacuzzi, ça te dit de m'accompagner? Disais-je avec un petit sourire en coin, lui jetant un regard mielleux.

Alors OK. Martin s’incrustait à sa table dans l’espoir de la déranger – sait-on jamais, si elle attendait quelqu’un, les jolies filles ne sont jamais seules – mais au lieu de ça, elle lui proposait à boire. Peut-être qu’en réalité, à force de faire tourner les gens en bourrique, Elysia n’avait pas d’autres amis avec qui s’asseoir autour d’une table que son mojito. Sad life. Néanmoins, sous cette chaleur, accepter – à contre-cœur sisi – de boire quelque chose était une question de survie, alors il claqua des doigts pour interpeller le serveur derrière lui et demanda ; « Un Martini s’il vous plaît. Et un jus de fruit pour la dame. » ajouta-t-il sur le fil avant qu’elle n’ait pu en placer une. Ouais, rien que commander un verre pour elle représentait une prise de contrôle considérable dans sa relation avec Martin. Ouais, parfois il était un peu névrosé, jusqu’à ce qu’Elysia l’invite dans un jacuzzi avec elle. Pardon ? « Bien sûr que ça me dit ! » répondit-il spontanément, avant de réaliser qu’il faisait un peu le mec trop accessible, qui accepterait n’importe quelle invitation qu’une fille avec un sourire en coin pouvait lui envoyer. « Enfin je veux dire ouais, OK, ça sera sympa. Pour vaincre la chaleur, toussa toussa j’veux dire. Pas parce que ce serait avec toi, va pas penser ça. » Sa crédibilité s’enfonçait à approximativement six pieds sous terre.

Il ne me dérange pas du tout, non pas que je n'ai aucun amis fyi, mais à cet instant, je ne suis pas contre un peu de compagnie, surtout si j'ai une nouvelle fois l'occasion de pouvoir rendre cet homme fou à nouveau. Rien que de le voir galérer pour me trouver ce cadeau m'amuse. Alors? Pas si fort que ça finalement n'est-ce pas? J'arque un sourcil quand il commande un jus de fruit pour moi? Vraiment? Un jus de fruit? Je ne préfère rien dire là-dessus, mais mon sourire montre que cela me fait rire. Je l'invite à passer un peu de temps avec moi dans une sorte de spa et il se jette directement sur l'invitation avant de se reprendre, faignant l'homme indifférent Tu peux l'avouer... que c'est clairement parce que c'est moi Grosse tête? Non pas vraiment, une plus grande envie de le déstabiliser, de le faire danser. La serveuse apporte les verres et avant que Martin ait le temps de faire quoique ce soit, je lui pique son martini pour le goûter en buvant une petite gorgée Pas mauvais Dis-je d'un sourire espiègle.

Tout homme normalement constitué serait attiré par Elysia. J’veux dire, un homme avec un cerveau, des yeux, et ce qui fallait sous la ceinture. Après, en mettant ses courbes de côté et son sourire mutin, c’est pas son tempérament de feu, de flamme, qu’elle rendait Martin complètement chèvre, bouc, vache et j’peux faire tous les animaux de la ferme comme ça. C’est l’amour est dans le pré dans sa tête, ‘fin sans l’amour, encore heureux il ne manquerait plus que ça quoi. Il lui commanda donc un jus de fruit, se doutant parfaitement qu’elle se servirait chez lui, elle ne semblait pas ressentir la moindre gêne à empiéter sur le territoire des autres. En vrai, il kiffait ça. Même s’il passait pour le type qui gardait tout son contrôle, il adorait qu’une nana trépasse ses frontières. « Je pense que si quelqu’un d’autre m’avait proposé un jacuzzi, j’aurais dit oui. » Sauf si ce quelqu’un d’autre était un sumo avec une circonférence égale au jacuzzi. Dans ce cas, il se serait abstenu. Il reprit naturellement son verre sans même lui adresser un regard, avant de l’apporter à son tour à ses lèvres. Il poussa son jus de fruit vers elle, puis reprit ; « Joue à Masterchef avec une boisson de ton âge plutôt. » Il disait ça, pariant cependant qu’elle était son aînée.

Sa rapidité quant à me donner une réponse concernant le jacuzzi, m'amuse. Je souris tout en observant l'homme se tenant face à-moi, tentant de garder un contrôle sur tout, même sur le choix des boissons, ne me laissant pas le choix quant à accepter le jus de fruit... à moins que ce soit pour lui? Le que ce soit moi qui l'invite à faire trempette n'y est pour rien, il aurait dit oui à n'importe qui. J'arque un sourcil, me penchant légèrement sur la table afin de m'adresser à lui d'une petite voix Vu ton empressement, j'avais pensé que j'y étais pour quelque chose Une moue s'affiche sur mes lèvres juste avant que la serveuse revienne vers nous pour apporter les boissons. Un jeu. Directement je m'empare du verre d'alcool pour boire une gorgée, Martin récupère sa commande buvant par la suite. Une boisson de mon âge Tu as beaucoup d'humour.. Mais entre toi et moi, cette boisson te conviendrait le mieux, je ne suis pas certaine que le grand gaillard que tu es, serait capable de supporter un verre d'alcool Taquinerie, mettant en évidence son jeune âge ainsi que ce petit aspect frêle de jeune premier qu'il se dégage de lui. Un large sourire sur mes lèvres, je lui adresse en plus de cela un clin d'œil.

Elle était de ces filles qui parvenait à faire naître un désir incandescent chez les hommes en un sourire, un regard, un simple son voire un bête parfum. Même Martin. Il ne savait pas si Elysia lui plaisait vraiment ou si ça n’était qu’une guère attirance parmi tant d’autre, une attraction. La seconde, très certainement. Espérons. Puis la fourbe s’amusait à dégainer le combo aparté + petite voix + penchement en avant, enfin le truc qui était censé l’impressionner. Bon, elle restait mignonne, voire très mignonne, mais la vue imprenable style hôtel Cinq Etoiles avec balcon géant sur son décolleté, c’était un peu too much mine de rien. Alors, il s’esclaffa et continuer de nier tout en bloc de béton ; « Tu dois être habituée à ce que les hommes te répondent oui à cette question ? » Simple suggestion. Il n’était pas dupe, elle s’adressait à lui comme aux autres pantins qui se collait à elle avec la grâce, l’intelligence et la beauté d’une mouche sur une bande tue-mouche. Mais il s’en voulait de rester sur la défensive que par pur esprit de contradiction et non par conviction. « Attends, tu me testes ? » Oulalaaaa enfin un terrain dans lequel le brunet excellait. Si elle savait les produits et drogues que l’apprenti sorcier qu’il était mijotait dans son laboratoire clandestin, elle changerait vite d’avis. Mais ça, c’était son jardin secret, sa fierté. C’est pas l’alcool qui lui ferait peur.

Adoptant cette posture, je tente d'observer la réaction du jeune homme, voulant voir quel type d'homme il pouvait bien être. J'esquisse un sourire à sa question. Effectivement, je suis bien plus habituée par un oui que de son contraire... mais pour lui? Qu'elle est sa réponse? Je finis par me poser la question, moi qui suis parfois si sûre de moi, avec lui, il m'arrive de douter de certains points. C'est un non? Demandais-je sans le quitter des yeux. Tentant d'y déceler une réponse. Une nouvelle remarque et voilà qu'il finit par comprendre. Un sourire amusé sur les lèvres, je me renfonce sur ma chaise, rigolant discrètement après sa question Peut-être bien Avouai-je en buvant par la suite de ce jus de fruit, pas si dégoûtant que ça au final. Je fais fausse route? Le petit côté intello, inoffensif, n'est qu'une simple apparence ou une vérité? Je me pose la question. Je repose mes coudes sur la table. Je le fixe intensément, comme si je tentais de découvrir ce qui se cache en lui, mon regard se fait insistant, il a un côté... mystérieux ou bien... je ne sais pas dire. Il faut aussi dire que je ne connais rien du jeune homme.