Appel d'Elie à Kaleigh

Je n'avais encore annoncé mon retour à personne, même si j'avais déjà croisé d'anciennes connaissances dans les couloirs, alors que je faisais des allées et venues entre mon ancienne chambre d'étudiante, que j'étais en train de vider de mes affaires restées sur place, et ma valise. Mais je ne comptais pas garder le secret plus longtemps, et je savais exactement qui je devais appeler en premier. En espérant qu'elle ne me raccroche pas au nez.
Assise dans ma voiture, je composais son numéro, inspira un grand coup et colla mon téléphone à mon oreille. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries.

J'étais à mon tour en cours de route pour rentrer à Harvard. J'avais brillé par mon absence à la plus grande soirée de l'année et avais échappé aux résultats des élections, de votes qui m'avaient évincée du classement. Et pour tout vous dire, je m'en fichais... [...] Voyant que mon téléphone sonnait, je regardais l'écran et ne reconnus pas le numéro que j'avais supprimé il y a quelques temps... « Candice si c'est pour me faire un sermon tu peux le garder pour aujourd'hui parce que je rentre à Harvard là. »

Le ton de sa voix me surprit, et pendant quelques secondes, je restais sans voix. Si elle ne m'avait pas appelée par mon prénom, c'est qu'elle devait avoir supprimé mon numéro de son répertoire. Et merde ! Je me mordis la lèvres, mais me forçait à continuer, ne serait-ce que pour avoir bonne conscience.
« C'est n'est pas Candice ... c'est moi, Elie ... »

M'apprêtant à révéler enfin à ma meilleure amie la raison de mon absence soudaine et mystérieuse, une voix que je connaissais mieux que n'importe laquelle résonna dans le combiné, annonçant ce que j'avais reconnu... « Elie-Sara ? » Demandais-je sous la surprise au risque de me faire interpréter autrement.

J'étais intimidée à l'idée de lui parler, je me sentais bête.
« Oui. Je sais que tu dois m'en vouloir d'être partie du jour au lendemain ... j'aurai du te prévenir, je suis désolée. »

« Ouais... t'aurais du. » Répondis-je en fermant les yeux.

Je fermais les yeux, répétant le speech que j'avais préparé dans ma tête ces derniers jours.
« Je suis partie sur un coup de tête, j'avais besoin de me sentir seule ... de me retrouver un peu ... »

« Oui... en me laissant croire que mon homosexualité t'avais posé un problème ! » Lâchais-je sous le regard du conducteur. « Les yeux sur la route ! »

« Ce n'est pas le fait que tu ai fait son coming-out qui me pose problème, tu le sais bien ... J'ai ... j'ai juste compris que toi et moi c'était fini pour de bon .... et j'avais besoin de temps pour me faire à cette idée ...»

« Franchement... j'aurais préféré que tu restes en Afrique. Ou en Asie, enfin ou que tu sois allée. » Dis-je avec raideur.