Fraicheur nocturne • MARTIN

« Donc je suis la seule à te faire peur ? J'aime ça ! » Dis je en faisant un petit mouvement de la tête, lançant mes cheveux dans mon dos, un peu du genre à la l'Oréal comme si j'étais très sûre de moi. Mais après tout il n'avait parlé que de ses bijoux de famille, pas de sa tête, alors il ne craignait surement pas Priam. En même temps, quand on le connaissait on savait facilement qu'il ne faisait pas de mal à une mouche. « Tu crois que je suis assez blonde pour te donner la solution si facilement ? A toi de chercher ! » A la base je ne parlais que de la caravane ouverte sur le ciel mais il avait l'air d'aimer le défi et d'aimer voir plus loin, je n'allais pas l'en empêcher ça me faisait plutôt rire, comme tout le reste depuis qu'il était arrivé. « Tu veux te battre ouai ? Je suis pas ton moustique moi, je vais te faire manger le coussin en deux deux ! » Je fais quelque mouvements de poings avant de me calmer et de rassoir sur ma chaise, on ne partage pas le même lit donc pas la même couverture, on devra donc attendre un petit peu avant de savoir qui de nous deux gagnerait dans une telle situation. Je lève les yeux au ciel et vois une étoile filante, quand je demande à Martin s'il l'a vu il me dit que oui mais je ne le crois pas. « Je savais pas que les étoiles filantes filaient jusqu'entre les caravanes ou dans la pelouse, tu m'en apprends une ! Tu me conseillerais quoi comme voeux ? »

« T'oublieras pas de te manifester de temps en temps si tu mets un petit moment à trouver... Histoire que je ne t'oublie pas ! » L'art de dire d'une manière déguisée que j'espérais bien pouvoir repasser du temps avec Martin et sa non prise de tête, son humour facile et sa facilité à rire à mes conneries. C'était ce genre de relations qui faisait du bien non ? « Je laisse au moustique le soin de s'occuper de toi, t'as pas l'air si malheureuse que ça ! A moins que le truc que tu fumais tout à l'heure s'était pour oublié les soucis ? » Combien de jeunes de nos jours fument pour oublier leurs ennuis, pour se retrouver sur une autre planète, une planète où les soucis sont loin, où tout semble plus facile mais une planète imaginaire qu'ils se prennent en pleine face lorsqu'ils se rendent compte qu'en réalité elle n'existe pas. « J'ai pas de moustique dans ma vie... » J'éclate de rire puis je me reconcentre en le fixant droit dans les yeux.« Je crois qu'il me manque un peu de santé et encore plus de folie que je n'en ai pas... » Oui je suis comme ça moi, j'ai besoin vraiment de repousser mes limites de faire des trucs fous, des trucs cons. Il ne faut pas chercher pourquoi, surement à cause de la maladie, surement à cause de cette peur de partir trop vite sans avoir tout vécu comme si quelqu'un sur cette planète arrivait à tout vivre en une seule vie.

« Bon acteur dis donc, j'y ai presque cru ! Ma culotte te manquera surement plus que moi ! » Je lui lance un clin d'oeil, après tout c'est un homme et les hommes ne font pas beaucoup de cas des sentiments, même amicaux, ils sont plus à s'attacher aux objets, aux apparences non ? Il ne saura jamais m'oublier grâce à ma culotte, c'est drôle. « tu partageras ta détente un jour ou mon mec sera plus loin qu'à quelques mètres ? » Qu'est ce qu'il me prenait de poser cette question, depuis quand j'étais attirée par la drogue moi ? Je n'en savais rien, juste une envie de tenter, de flirter avec le danger, de profiter tout simplement puis je pouvais avoir confiance en Martin sur ses substances, il ne s'était pas encore écroulé pour avoir fumé de la merde donc c'était bon. Mais il devait surement se demander si j'étais sérieuse ou non vu la manière avec laquelle je l'avais accueillie. J'étais un peu girouette parfois sur certains sujets, celui là en était peut être un nouveau ! « J'ai trouvé mon fou enfin si tu veux bien l'être, bien sûr, je ne force personne moi ! » Je le fixe droit dans les yeux, ce n'est pas une demande en mariage, juste une manière de l'inviter à ce qu'on se revoit, à ce qu'il ne sorte pas de ma vie à ce que je ne l'oublie pas simplement après ma bonne nuit de sommeil en fait. Ce mec est plutôt cool alors vraiment si il y a moyen de repartager du temps avec lui, je suis de suite partante.

« Je t'aime bien avec ce surnom moi ! » Je lui fais un petit clin d'oeil, ah ah, c'est entre lui et moi ce genre de chose, si ça venait à s'ébruiter Priam serait fou alors qu'il ne s'est rien passé, ce n'est pas le but. « Fais pas l'étonné, je suis sûr qu'au fond de toi depuis que tu m'as vu tu te dis qu'un petit join m'aiderait à dormir ! » C'est assez connu que cela peut détendre et c'est peut être ce dont j'aurais besoin en ce moment, quel drogué digne de ce nom ne pense pas à prodiguer sa précieuse substance pour aider les autres ? « On verra peut être ça une prochaine fois alors, histoire que Priam ne s'aperçoive pas trop de mon absence ! » Oui parce que ça commence à faire un petit moment que je suis partie du lit et je ne voudrais pas qu'il se réveille de mauvaise humeur. Ca tombe bien puisque Martin pense aussi à rentrer voir son moustique. C'est assez drôle comme nom et je pense que ça va rester. « Allez file ! Si jamais tu me reconnais demain, ou que je réussis à te reconnaitre on parviendra peut être à se revoir ! » Je lui tire la langue et retourne dans la caravane alors qu'il se dirige vers la sienne. Je file me remettre au lit auprès de Priam, mes yeux n'ont pas vraiment envie de se fermer mais ils finissent quand même par le faire petit à petit.