(+Adrian) si je ferme les yeux, je ne te verrai pas

Leur petite discussion commençait à vouloir déboucher sur quelque chose de beaucoup moins catholique. Quelqu'un avait-il dit à Adrian que complimenter Eugene sur son physique était la chose à faire si on souhaitait lui créer un fort sentiment d'attirance ? Déjà que l'allemand avait du mal à regarder les yeux de son interlocuteur, à cause de cette bouche made in Sweden et de ses ces bras aux veines qui apparaissaient, signe de force, alors si à présent Adrian se mettait à jouer les jolis coeurs, il ne restait rien de la moralité du jeune homme. Il ne put que baisser les yeux et sourire, puis le remercier. « Tu sais comment faire rougir les garçons toi » s'amusa-t-il à prétexter, en feignant ne pas se sentir unique à ce moment-là. Il était beaucoup plus simple de se dire que ce genre de paroles étaient distribuées à la pelle plutôt que de les prendre trop personnellement, et ne pas redescendre d'un nuage. Ils continuaient à discuter innocemment jusqu'à ce que la fatidique heure de quitter le bar se fit pressentir. Qu'allaient-ils faire ? Bronzette, piscine, balade ? Un choix cornélien mais qui trouva une réponse toute trouvée, grâce à la personnalité excessive du brun. « N'ayant pas pour habitude de planifier mon quotidien ou même ma vie selon les propos d'un garçon, je préfère qu'on s'en tienne à l'aprem piscine-bronzette » fit-il, malicieusement, espérant avoir su garder éveiller l'intérêt que lui portait Adrian. C'était horrible de se sentir ainsi, quasi entrain de tromper son copain. Mais en même temps, il ne se passait rien, juste un échange de paroles et de beaux sourires. Bref, Eugene passerait son après-midi ici, qu'Adrian reste ou non. Même si la première hypothèse était à privilégier. Adrian s'en alla et Eugene sourit à son mot. Qu'avait-il à lui offrir ? Des réponses toutes plus évident lui vinrent en tête mais il allait garder ça pour lui, ignorant jusqu'où pourrait aller la persévérance du blond. S'il lui avouait un désir trop fougueux, nul doute qu'il ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait rien reçu. Pour le moment, Eugene se mit à son transat mais ne put que constater qu'il n'avait que trop chaud pour se dorer la pilule. Alors il s'assit au bord de la piscine, et ferma les yeux. Un peu de calme dans ses neurones était le bienvenue. Mais il sentait déjà une présence s'approcher, et instinctivement, il sourit.

J’étais un séducteur et ça sûrement qu’Eugene le savait déjà.  Je le regardais droit dans les yeux à chaque fort que je lui parlais. Il était si attirant. Je l’aurai bien pris sur le bar ici même, mais il fallait que je garde mon sang-froid. «Tu es encore plus beau quand tu rougis» C’était vrai qu’il était mignon quand il rougissait. Je m’étais levé pour aller vers la piscine ou pour la bronzette. J’avais demandé ce qu’Eugene préférait faire piscine-bronzette pour l’aprem. Nous allions voir combien de temps il résisterait. «Bah allons-y pour bronzette-piscine.» Je sortis vers mon transat pour aller chercher ma serviette. Je vis Eugene du coin de l’œil sortir du bar et il allait vers son transat. Il ne resta pas trop longtemps qu’il se mit sur le bord de la piscine. Je pris ma serviette et la déposa sur le transat à côté d’Eugene. «Excusez moi Monsieur, je peux m’asseoir à côté de vous ? » Je lui fis un clin d’œil et attendais sa réponse. Je savais qu’il allait dire oui. J’allais l’entraîner dans la piscine une fois assis. La piscine avait l’air bien fraîche. J’avais bien envie d’y aller et surtout avec Eugene. Il n’y avait personne encore dedans. Je vis quelques filles tenter de sauter, mais il s’arrêtait juste au bord. Elles étaient de vrais poules mouillées. « Vous voulez venir avec moi bel homme?»

Le soleil devait taper sur le crâne d'Eugene pour que son cerveaux s'échauffe de la sorte. Les gouttes de sueur qui venaient dégouliner le long de son nez n'étaient que d'infimes signe contrairement à l'envie dévastateur qui le prenait. Dévastateur était un mot ici très bien trouvé, puisque sa relation avec Elio s'en retrouverait à jamais changée si jamais il cédait. Mais pour le moment, la fraîcheur qui vint lui envahir les pieds lui permit de gagner un peu de paix intérieur. Les yeux fermés, il notait néanmoins la présence du Suédois à côté. Et voilà, ce dernier l'invita une seconde fois dans l'eau. Alors qu'Eugene avait facilement évité la question la première fois, prétextant vouloir travailler son bronzage, cette fois-ci il en avait besoin. Avec un peu de chance, son charme fera beaucoup moins effet une fois les cheveux mouillés, lui recouvrant la moitié du visage. Cela pourrait dégoûter Adrian non ? « Vas-y, mais sâches que j'y vais de mon plein gré et non parce que tu me l'as demandé » déclara le jeune homme, essayant à nouveau de dresser une certaine barrière. En espérant que cette dernière ne soit pas invisible, car la vue du corps bien travaillé du blond pourrait réveiller une fois de plus sa luxure. Il jeta ses lunettes de soleil sur son transat et réfléchit une nouvelle fois à la proposition. De l'eau, vite, de l'eau fraîche pour refroidir le moteur please ! Il pénétra dans l'eau et instinctivement fit un tour en profondeur, histoire d'être totalement trempé. Il ressortit de l'eau et avec sa main il vint remettre en place sa mèche, plus facile à magner car mouillée. Il se mit contre le bord de la piscine pour s'y détendre, les bras contre le mur, la moitié du corps flottant, il se sentait bien là. « J'imagine que tu vas t'amuser à faire des saltos périlleux dans l'unique espoir de m’impressionner ? » rit-il, s'imaginant totalement Adrian étant le type de mec se la pétant avec ses acrobaties.

J’étais venu voir Eugene encore une fois. Je m’étais assis à côté de lui et lui avais offert d’aller se baigner, mais il n’arrêtait pas d’argumenter qu’il y allait de son plein gré et que ce n’était pas à cause de moi ou d’un garçon. Le petit Eugene voulait être indépendant ou quoi ? Pourquoi me disait-il toujours cela. « Bah c’est ton choix mon beau. Je ne vais pas te forcer. Fait ce que tu veux ! » Je vis Eugene faire un petit tour dans l’eau. Le beau brun, me disait que je ferais des saltos périlleux que pour l’impressionner. Oui je voulais l’impressionner et il n’y avait aucun mal à cela. Je l’aimais bien ce Eugene. Je pris en considération qu’il n’avait personne dans sa vie, puisqu’un être sensé me l’aurait déjà dit non ? Il ne m’aurait pas laissé le flirter…«Tout pour t’impressionner !»  Je pris mon élan et plongeai. J’étais un bon nageur. Je fis quelques pirouettes dans l’eau et vins me mettre sur le bord de la piscine avec Eugene. J’étais plus proche de lui, nos bras se touchaient mais sans plus. Premier contact depuis quelques années.  Petit frison mais sans plus. « Tu veux faire une petite course de nage ?»  Je voulais m’amuser un peu avec lui. Si ce n’était pas que pur sexuel entre nous, nous pouvions bien être de bons amis. Comme avant, sans les câlins.

Si Eugene ne voulait pas entrer dans la séduction, une partie de lui, la plus noire pourrait-on dire, le souhaitait. Cela faisait un moment qu'on ne l'avait pas ouvertement draguer de la sorte, lui si comblé dans son couple avec l'héritier italien. Adrian avait un léger pouvoir sur lui qu'il ne pouvait nier, jouer sur leur proximité qui remontait à leur adolescence était une technique des plus intelligente, et efficace. Le brun ne quittait le corps musclé du blond et pourtant il essayait de se dire que ce dernier était tâché de boutons, de pustules ingrates et de poils dégueulasses. C'était malheureusement tout le contraire, il avait une envie de tater du muscle et ça, c'était mal. Comme si ce n'était déjà pas assez difficile, Adrian mêlait à son petit jeu de l'humour, un trait de caractère qu'affectionnait particulièrement l'allemand. Le silence régnait chez Eugene, il savait qu'il était mieux de se taire plutôt que d'ouvrir la bouche et regretter les paroles séduisantes qu'il pourrait dire. Mais les pirouettes du Sudéois le firent tellement rire, on ne pouvait qu'admettre qu'Adrian se donnait du mal pour l'impressionner. Son rire s'estompa lorsque ce dernier s'approcha de lui, le collant presque. Heureusement qu'ils étaient dans l'eau, heureusement qu'ils étaient dans l'eau pensait le Mather. Le voyant peut-être trop silencieux, il lui proposa une compétition. Chose à ne pas faire quand on connaissait le tempérament joueur et surtout mauvais joueur du jeune homme. Il fallait un prix, et il eut la maladresse de ne pas penser avant de lancer ces quelques mots « Qu'est-ce que gagne le vainqueur ? ». Il avait perdu une occasion de se taire certes mais son mauvais côté avait repris le dessus. Laissez la possibilité à Adrian de choisir la récompense était effrayant, mais tout aussi excitant.

J’avais finalement décidé de plonger et montrer ce que je savais faire à Eugene. J’étais doué dans l’eau et Eugene le savait, car nous avions été souvent nagé quand nous étions plus jeunes. Après quelques pirouettes dans ce jeu ultime de séduction, je me mis à côté d’Eugene. Nos bras se touchaient. J’eus un petit frison. C’était normal, cela faisait quelques temps que je n’avais eut aucun contact avec Eugene. Quand j’y pensais, je savais très bien que c’était de ma faute si nous n’étions pas allé plus loin dans l’adolescence. J’avais eu beaucoup de mal à affirmer mon attirance pour les mecs. Si j’avais accepté cette attirance, peut-être que ma vie aurait été différente et qui sait peut-être que je serai en couple avec lui aujourd’hui, car pour moi, Eugene avait été un coup de foudre et l’amour de ma vie. Je ne lui avais jamais dit par contre. Avec le temps, j’ai su l’oublier en croyant que je ne le reverrai jamais. Jamais je n’aurai cru qu’aujourd’hui cette blessure rouvrirai. Je lui avais proposé une petite course à la nage et il me demanda ce que le gagnant gagnait. «Si je gagne tu veux bien m’embrasser ?» J’étais un peu géné de le demander et s’il disait non, j’aurai le cœur en mille morceaux.

Pour un inconnu, voir ainsi les deux garçons, il les imaginerait totalement en couple, ou quelque chose dans le genre. Ils se souriaient bêtement, très proches l'un de l'autre, personne ne se surprendrait de les voir unir leurs lèvres. Une pensée qui fit sourire encore plus Eugene, car dans leur adolescence, ils étaient un peu comme ça, à se tourner autour, une petite amourette mignonne agréable à regarder. Eugene craignait que s'ils venaient à s'embrasser, qu'Elio le sache, et surtout, que leurs corps réagissent à cet effet et montrent une excitation trop visible dans leurs boxers. Néanmoins l'allemand gardait la tête sur les épaules, ou essayait, et c'était pas facile quand on avait un apollon en face de soit. Un apollon joueur, en plus de ça. Il avait pris l'avantage en demandant un baiser s'il gagnait. Eugene pouffa de rire, et baissa les yeux. Il réfléchissait: était-ce bien sain ? Après tout, chez les Mather, il avait déjà jouer au jeu de la bouteille et autres, c'était le jeu de l'embrasser s'il perdait nan ? Qu'il le veuille ou pas. « A voir si tu gagnes alors » lui fit alors Eugene en coulant le garçon. Il éclata de rire et nagea déjà en direction de l'autre côté de la piscine. Il était joueur mais tricheur aussi, à voir si Adrian allait rattraper son retard et remporter la victoire !

Très proche un de l’autre, certaines personnes pourraient pensés que nous étions un couple. Maintenant, je m’en foutais que les gens savent que j’étais bisexuel et que je pouvais très bien être avec un homme. Contrairement à l’adolescence, je ne le cachais plus et j’avais apprit à être bien dans ma peau. J’avais proposé à Eugene une course et surtout que si je gagnais, je gagnerai un baiser de sa part. J’aimerais bien. Je savais que j’étais doué en nage, mais je le prenais au sérieux, car peut-être Eugene était aussi très doué. Je savais qu’Eugene allait accepté. Il n’a pas changé de son adolescence. Aussi joueur et tricheur quand celui-ci me coula et prit un peu d’avance. « Tu va voir !» Je me propulsa avec mes pieds sur le bord de la piscine et je réussi à le rattraper. Je tirai sur son pied pour le déstabiliser dans sa nage. Petite bagarre amicale dans l’eau ? Pourquoi pas… Je ferais tout pour qu’il ne gagne pas et surtout que cette bagarre serait sexy ou même sensuelle, car nous serions très près un de l’autre.

Eugene avait pris plaisir à feinter le grand gaillard blond pour profiter d'une avance non négligeable dans leur course. Il était suédois, et les hommes nord-européens étaient connus pour être grand et bon nageur, donc il fallait mettre ses chances de son côté. Eugene arborait un sourire satisfait, il était content et amusé de se battre pour l'empêcher de l'embrasser, tout e se disant que si défaite il y avait, ce ne serait pas la fin du monde. Limite, ce serait le bienvenue. Mais il ne comptait pas le laisser faire si facilement et il eut raison: Adrian lui attrapa la jambe et l'amena vers lui en arrière. Eugene a bu de l'eau dans l'action, son corps s'étant instantanément immergé dans l'eau. Mais en se relevant, son dos vint se blottir contre le torse de son concurrent. Une sensation chaude parcouru Eugene bien qu'il était dans l'eau: il pouvait sentir les abdos d'Adrian contre lui. Pour continuer à lutter, bien que déstabiliser, il se jeta en arrière, amenant Adrian avec lui.

Le petit tricheur allait voir à qui il avait à faire. Je me mis à nager rapidement pour le rattraper. Je devais absolument gagner cette course. Je voulais ce baiser. Ses lèvres qui me manquait tellement. Je voulais bien savoir s’il embrassait encore bien comme à l’adolescence. Je lui attrapai la jambe et le tirai vers moi. Je l’enfonçai délicatement dans l’eau. Il était submergé. Quand il revint mon il était dos à moi. Je pouvais sentir sa peau contre la mienne. C’était dur de résister. C’est a ce moment qu’Eugene se jeta par en arrière et m’entraina avec lui. Je le pris dans bras pour être sur qu’il reste sous l’eau. Nous étions maintenant face à face sous l’eau. J’ouvris mes yeux en affrontant le chlore pour voir qu’Eugene me regardait aussi. Trois options s’offraient à moi. 1. Prendre de l’avance dans la course, 2. Continuer la bagarre ou 3. l’embrasser sous l’eau. J’allais attendre quelques secondes avant de prendre ma décision. Je devais agir vite, car nous allions bientôt manqué de souffle. Je ne comprenais toujours pas pourquoi Eugene m’attirait tant. J’avais réussi à l’oublier, mais cette fois ci allait être différent. Je ne pourrais jamais le chasser de ma tête. J’allais être malheureux s’il me laisse tombé ou qu’il ne veule rien savoir de moi.