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I'm a bulletproof, nothing to lose
feat. Kovache & Cody
Un appel en panique de son ex enceinte jusqu’au front suffit à démarrer Cody au quart de tour. Leur fille, Jess, toujours proie à des problèmes de santé au niveau respiratoire, venait de faire une crise et il lui fallait d’urgence son traitement. Et manque de bol, ce traitement, bien que très efficace, n’était disponible que sous prescription du médecin traitant l’enfant. Jusqu’à là, pas vraiment de souci ; ce docteur s’occupait de Jess avant même qu’elle soit née et avait donc promis que dès qu’une urgence se présentait, il serait disponible pour elle dans la minute. Ni une ni deux, Cody se dépêcha d’enfiler quelque chose sur le dos et courut jusqu’à l’hôpital où il exerçait. Quelle ne fut pas la surprise de Bleeker quand on lui dit que le médecin était en absence pour la journée, bloqué par un problème urgent. « C’est une blague ? Et la vie d’une gamine de quatre ans n’est pas un problème urgent ? Oh ben écoutez, si c’est pas urgent, j’ai qu’à rester assis là et attendre que ma fille meurt, hein. » Joignant les gestes à la parole, il prit place sur l’une des chaises en face du secrétariat, avant de se remettre debout comme s’il venait de s’asseoir sur un siège éjectable. Il revint à grandes foulées devant le comptoir et claqua ses mains contre le marbre. « Bien sûr que non je ne vais pas attendre ! Putain ! Donnez-moi son numéro ! Il a promis, merde, il a promis ! » Pauvre bureau en marbre, qu’est-ce qu’il s’en prenait dans la gueule à force de se prendre des coups à répétition par le Lowell qui n’en pouvait plus d’attendre que quelqu’un réagisse alors que sa fille était agonisante au fond de son lit. « Je ne peux pas. C’est une information confidentielle. Je suis désolé monsieur, mais vous allez devoir revenir plus tard ou trouver un autre médecin, je … » Cody la coupa de nouveau, s’adoucissant brusquement. « Oui, vous avez raison, je vais trouver une autre solution, je vais … » Il fit mine de partir. Feinte. Il prit son élan et sauta, s’écrasant le bidon contre le comptoir pour récupérer le livre que la secrétaire triturait depuis l’arrivée de Bleeker. Il l’arracha de ses mains et partit en courant, à toute berzingue, le bouquin sous le bras et l’esprit décidé à ramener ce médecin par la peau du cul. Essoufflé et à quelques kilomètres de l’hôpital, le brunet se posa sur un banc, crachant ses poumons (et peut-être tous ses organes en fait, il n’en pouvait plus là, à bout de souffle, à bout de nerfs). Enfin, il consulta le carnet de rendez-vous de son docteur, constatant ainsi avec effroi ce qui bloquait toute sa journée. ’RDV Diamantika Kovalevski’. Le sang de Cody ne fit qu’un tour.
Rassurez-vous, l’histoire se finit plutôt bien pour Jess. Il s’agissait en réalité d’une fausse alerte et elle reprit tout naturellement son souffle. L’histoire se finissait bien pour Jess. Pas pour Diamantika.
Il devait être vingt-trois heures quand Cody eut fini de courir d’un bout à l’autre de la ville, d’un appartement à l’autre, s’assurant que toute sa petite famille se portait bien. Mais Bleeker n’en avait pas fini pour autant, ne pouvant pas se résoudre à rentrer chez lui et faire comme si tout allait bien. Et si sa fille ne s’en était pas remise de sa crise ? Comment le jeune père aurait-il fait ? Il n’en revenait pas que Diamantika Kovalevski continuait à lui pourrir la vie même quand ils juraient mordicus que ni l’un ni l’autre ne voulait avoir à faire à l’autre. Aujourd’hui, elle venait juste de prouver une fois de plus qu’elle était qu’une égoïste, capable même de monopoliser un médecin pour gosse pour son propre compte. Il était temps qu’elle arrête ses conneries. Le temps où elle était reine et dominait Cambridge était révolu, il fallait qu’elle redescende sur terre. Alors Cody se pointa en bas de son appartement, se rappelant parfaitement où elle vivait. Il empoigna quelques cailloux – pas très gros, environ trois centimètres de diamètre – et les jeta les uns après les autres contre la fenêtre de sa chambre. « Debout KOVACHE ! DEBOUT ! Montre-toi, ALLEZ ! Tu fais la maligne quand t’es derrière une vitre, montre voir ce que ça donne en face ! Allez, sors, sors ! » Elle allait voir Cody remonté comme elle ne l’avait jamais vu.
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