CODY ✮ We must always meet at the wrong time.

Ce soir, tu étais un peu anxieuse, non beaucoup trop anxieuse parce que c'était la première fois que tu allais danser devant un tas d'hommes en chaleurs. Tu savais danser certes, mais danser dans un bar de striptease ? Non, tu n'avais jamais appris parce que tu t'étais dit que tu n'aurais jamais à y mettre les pieds. Faut croire qu'il ne fallait jamais dire jamais parce que ce soir tu y étais et t'allais danser dans une tenue ultra sexy. Tout ça pourquoi ? Parce que tu avais cédé aux yeux de chat potté d'une amie qui se trouvait malade dans un lit d'hôpital et qui risquait de se faire renvoyer si elle ne présentait pas son show ce soir. Contrairement à toi, elle vivait de ce salaire qu'elle encaissait et donc, tu te voyais mal refuser pour une simple danse. Ce n'était pas comme si tu allais danser toute nue non plus ein. Tu pouvais bien faire ça une fois dans ta vie pour aider une amie non ?. T'avais rien à perdre et ton amie avait tout à gagner, voilà pourquoi tu avais accepté. De plus, elle t'avait certifié que ce serait juste une danse et ensuite, tu pourras filer en douce ni vu, ni connu. Le bustier, le pantalon cuir, les bottes, le masque, tout y était pour ta prestation. Prestation que tu commençais d'ailleurs avec crainte, finissant par te prendre au jeu en te trémoussant devant ces mâles. Bien sûr, on était loin d'une prestation de chef, mais il fallait bien avouer que tu t'étais bien débrouillée et de toute manière, la plupart des hommes s'en fichaient, matant autre chose que ta prestation artistique. Anyway, ton show touchait à ta fin et tu en étais plus que ravie. Te dirigeant directement dans la loge, tu fus arrêtée par l'un des gérants qui te stoppait en déposant d'autres vêtements dans tes bras. Il te demanda de les enfiler pour aller rejoindre une des salles privées, car tu venais d'être choisi pour satisfaire un client. Toi, ton premier réflexe était de lui envoyer ton poing au visage. Non, tu ne te contrôlais pas quand sa chiait ta bête donc voilà. Et pour couronner le tout, tu lui balançais les vêtements au visage. « DANS VOS RÊVES ! » Crias-tu alors qu'il se redressa pour t'empêcher de sortir. Et ce que tu t'y attendais arriva. Il menaçait de renvoyer ton amie si jamais tu n'obéissais pas. Pas que ça, il menaçait d'appeler aussi les secours et de faire savoir que tu t'étais infiltré ici sans accord pour prendre la place d'une autre, ce qui te coutera très cher, si en plus, il appelait les flics. Avant même qu'il continue ses menaces, tu le stoppais. « C'est bon !. » T'allais entrer dans cette salle, mais tu n'allais rien faire et si le client osait te toucher, tu le castreras un point c'est tout. Tu soupirais en regardant le gérant sortir avant d'enfiler ces fameux vêtements, terminant par mettre tous ces tas de bracelets à tes poignets et le long voile blanc sur ton visage. Une chose de sensé au moins. Et une fois terminée, tu fus guidée ensuite par le gérant jusqu'à cette fameuse salle où tu entrais en te dirigeant rapidement dans un coin sombre de la pièce. Il y avait un fauteuil rouge -pour le client surement-, mais néanmoins, tu restais debout en attentant celui qui allait surement se retrouver sans couilles à la fin.

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La situation d’ermite ne dérangeait pas Cody. C’est vrai, il restait chez lui, au chaud, sans se préoccuper de porter pendant deux semaines consécutives le même jogging recouvert de jus de chips saupoudré à la bière blonde. Toutes les choses importantes se trouvaient à portée de main ; télécommande, nourriture, couverture, toilettes. Ouais bon OK, les toilettes ne se trouvaient pas à portée de main, mais plutôt à portée de … BIPPPP Oh c’est boooon, faites pas vos coincés, on sait tous ce qu’est une BIIIPPPPP fuck youuuu, c’est comme le forgeron dans Astérix, Cétautomatix ou quoi ? Breeeffff, finies les jeux de mots à deux balles, on est là pour parler sérieux, pour parler Cody Bleeker quoi. Oui, pour ceux qui en douteraient, c’est – et ça restera – un sujet très sérieux dans l’esprit de tous. Anyway. La condition Codyenne d’ermite ne convenait pas à tout son entourage. Ceux qui aimaient le moins Cody s’en contentait en se disant ’yeesssss une tête de con en moins !’ mais les potes de beuveries du jeune homme en avant marre qu’il se fasse porter pâle chaque fois qu’il prévoyait une sortie. Cette fois, ils organisèrent un commando d’élite et kidnappèrent Cody. Sisisi, ils le kidnappèrent. Ils se mirent à cinq pour l’attraper, un par bras et un par jambe – le cinquième supervisant le crime – et l’emmenèrent droit … Vers un club de striptease. Après l’avoir changé et forcé à enfiler un t-shirt et un jean PROPRE. Cody ne s’était jamais autant senti violé. Lui qui essayait de battre son record de crasse, le voilà propre comme un sou neuf. Oui. On l’avait même forcé à prendre une douche. VOUS M’ENTENDEZ ? UNE DOUCHE. Un évènement qui n’était jamais arrivé de tout le mois de juin.
Cody se trouvait donc dans un club de striptease, un whisky à la main. Mais contrairement à ses acolytes, il se trouvait dos à la scène, ruminant contre eux en sirotant sa boisson. Qu’est-ce qu’il n’avait pas envie d’être lààà. Pas qu’il n’aimait pas quand une nana presque à poil se dandiner sous ses yeux. C’est juste qu’il n’avait jamais pris aucun plaisir là-dedans, ne pouvant s’empêcher de penser à l’enfance malheureuse qu’elle avait dû avoir. C’est triste un club de striptease. Sisi.
Mais ses amis réalisèrent enfin que Cody ne regardait pas, mais absolument pas la scène. C’est alors qu’ils sortirent l’arme ultime – sisi ; LE SHOW PRIVE. « NON NON NON. Pas question que j’entre là-dedans ! » se débattit Cody alors qu’il enfonçait ses ongles dans le chambranle de la porte pour pas entrer. Ils étaient à cinq à essayer de le pousser et, au bout d’un moment, le Lowell lâcha et se retrouva propulsé à l’intérieur de la salle, tombant face contre terre sur la moquette rouge passion. Derechef, il fonça sur la porte, essayant de l’ouvrir mais de l’autre côté, ses potes s’étaient mis à cinq pour la bloquer. Cody n’avait donc pas d’autre issue possible ; il fallait qu’il subisse un lap-dance pour sortir. Non mais c’était vraiment une corvée pour Bleeker hein, zéro ironie. Il regardait la danseuse, debout à côté du fauteuil et, les mains dans les poches, s’avança jusqu’à elle. « Bon, ça se passe comment ? Tu sais, tu peux faire court. Je suis pas là pour ça. Je suis là pour faire plaisir à DES ABRUTIS FINIS OUI J’ESPERE QUE VOUS M’ENTENDEZ BANDE DE TRAÎTRES ! » s’égosilla-t-il en tournant la tête vers la porte close. « Non non, c’est pas à toi que je parlais, t’inquiète pas. » Tant qu’elle se mettait pas à croire qu’il avait un ami imaginaire ou quoi.

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Tu te demandais ce qui t'empêchait de sortir de là, tu n'auras qu'à dire que le client voulait simplement avoir une discussion avec toi pour plutard d'où le fait qu'il voulait te voir en privée, mais tu étais presque sûre que le gérant se trouvait de l'autre côté de la porte à faire le gardien histoire que tu ne fasses pas une fugue soudaine. Pff, ce mec là, tu l'avais au travers de ta gorge maintenant. T'avais pas apprécié comment il t'avait parlé et surtout le ton qu'il avait employé. T'étais pas une stripteaseuse, mais tu savais ce qu'elles enduraient maintenant chaque soir et ça te faisait mal pour ton amie. D'ailleurs, tu entendais tout un grabuge dehors, que passa ? Pourquoi tout ce bruit ? Tu n'osais même pas lever la tête, la gardant baisser en jouant avec le tissu de ta jupe longue. Ce n'est que lorsque le client fut projeté à terre que tu levais légèrement la tête pour regarder. Tant la surprise était énorme pour toi, tant tu fis un pas en arrière. Cody, Cody Bleeker. Ton ex dans un club de striptease et qui plus est, a demandé un show privé. Mais tu ne savais pas pourquoi, tu sentais qu'il avait été poussé, car à le voir se lever pour tenter de sortir devait sûrement être une arnaque de la part de ses potes. T'étais dans la galère toi maintenant, qu'allais-tu faire si jamais il te reconnaissait ?. Non impossible, tant qu'il ne touchait pas au voile noir sur ta tête, ce sera impossible pour lui de te reconnaître à moins que tu parles ?. Merde, t'allais devoir oublier la parole pour l'instant. Tant pis, tu le feras croire que tu es muette et puis basta. D'ailleurs, monsieur s'approcha de toi en te demandant d'écourter tout ça et d'une part, ça te rassurait vraiment qu'il ne soit pas là pour ça, même que sans te rendre compte, tu souriais. D'une autre part, t'avais peur qu'il te démasque donc va falloir que tu installes une certaine distance entre vous. Merde t'avais pas appris à parler le langage des signes et tu te connaissais que trop bien, à force, t'allais finir par parler parce que tu ne pouvais pas rester plus de cinq minutes sans le faire. Ce soir, tu allais devoir battre ton record et puis une heure n'était pas la mer à boire non ?. Et pour lui expliquer même que tu ne danseras pas, tu attrapais le poignet d'une de ses mains que tu posais sur ta poitrine. Ça c'était pour dire "moi", ensuite, tu levais tes deux mains devant son visage en faisant sonner les tas de bracelets à tes poignets ce qui voulait dire "danse" et pour terminer, tu hochais négativement de la tête pour un "non". Espérant qu'il comprenne que tu ne danseras pas. Sauf que comme Cody est le roi des gaffeurs, le mec qui ne comprenait jamais rien, c'était peut-être perdu d'avance. Tant pis. En voulant reculer davantage, tu marchais malencontreusement sur ta longue jupe ce qui te fit perdre l'équilibre, mais heureusement tu fus rattraper de justesse par le lowell pendant que tu bloquais rapidement ton voile pour ne pas qu'il tombe. Sentir sa main sur ta hanche te procura un énorme frisson, tellement que tu en avais eu la chair de poule alors que ta respiration s'accélérait. Tu restais là, penchée sur le côté, mais ton regard ne quittait pas son visage. Réagis bon sang. Ça suffit là, tu te redressais rapidement t'aidant de son chemisier que tu empoignais en reculant et tendant ton doigt vers le fauteuil rouge histoire qu'il aille poser son gros popotin.

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Comme si ce n’était pas déjà assez creepy d’être dans un club de striptease en pleine séance privée, il fallait en plus que Cody tombe sur la seule stripteaseuse muette de tout l’univers. Enfin, Cody le supputait. Parce qu’il n’avait pas rencontré beaucoup de stripteaseuse, juste pour info. Faut pas croire, le brunet ne paierait jamais pour qu’une fille se déshabille alors qu’il a un accès illimité à Youporn. Ouais je sais, c’est glamour, mais vous savez, faut pas vous voiler la face heeeein. Tous les mecs sont des porcs. « OK, moi qui espérais qu’on fasse la discussion le temps que l’heure se termine … C’est foutu je crois. » se força-t-il d’admettre, le ton désemparé. Anyway. Il leva les yeux vers le plafond sombre et poussa un profond soupir, avant qu’un OTNI (objet tombant non identifié) trébuche et manque de s’écrouler sur lui. Il la rattrapa en posant sa main sur sa hanche et là, un éclair le parcourut. Vous savez, le corps de son ex – la-psychopathe-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ndlr – il l’avait dessiné de ses doigts une bonne centaine de fois, jusqu’à situer à l’aveugle l’emplacement du moindre riquiqui grain de beauté, jusqu’à connaître chaque mont et sillon marquant ses courbes, jusqu’à ce qu’aucun millimètre carré de sa peau ne soit un mystère pour lui. Et bizarrement, alors que ses phalanges se serraient dans la chair nue de cette inconnue pour l’aider à combattre la force gravitationnelle (pour l’empêcher de se péter lamentablement la gueule, si vous préférez) il eut comme l’impression de toucher Diamantika. Chelou. Peut-être que c’est le fait de l’avoir revu quelques jours plus tôt qui le perturbait. Ouais ouais, c’est sûrement ça. « Oh-oh, t'es danseuse ou cascadeuse ? » pouffa-t-il de rire pour détendre l’atmosphère, mais la stripteaseuse était aussi froide que son whisky de toute à l’heure. OK … Pour une meuf censée allumée des dizaines de mecs tous les soirs, elle ne faisait ni chaud ni froid à Cody. Alors qu’il faisait abstinence depuis environ six mois. Elle se recula et pointa du doigt le siège, que Cody s’empressa de refuser avec une mine de dégoût. « Si ça ne t'ennuie pas, je vais rester là. Ça m’a pas l’air très hygiénique comme fauteuil, et puis c’est pas mon genre de truc. » Oui oui, le mec qui n’a pas quitté son jogging pendant deux semaines est le même qui parle aujourd’hui d’hygiène. Parfaitement. Who careeeees !

Rien qu'avec le petit contacte que tu venais d'avoir avec sa main, sa chair, sa peau, sa douceur surtout, tu te rendais compte que ça t'avait manqué et ça te manquait énormément. T'étais complètement perturbé et tu te demandais pourquoi t'arrivais pas à le haïr profondément. Non, il fallait qu'un simple touché te fasse autant d'effets et te ramène six mois en arrière. T'essayais de lutter de toutes tes forces contre tes sentiments pour ne pas craquer, mais il semblerait que même le ciel soit contre toi puisqu'encore une fois, il vous réunissait. C'était quoi son plan ? Que tu retombes dans les bras de ton ex ?... Que tu te rendes compte que c'est l'homme de ta vie et que t'as envie d'être avec personne d'autre que lui ?. Que tu aurais pu sortir avec n'importe qui, mais tu n'avais pas eu le courage de l'oublier ?. Pff, tu haïssais l'amour, tu haïssais les sentiments et tu te demandais si un jour tu pourras à nouveau donner ton cœur. Probablement pas. Quoi qu'il en soit, t'avais failli te casser la gueule au sol, mais heureusement qu'il t'avait rattrapé au bon moment, sauf qu'avant qu'il ne se doute de quoi que ce soit, tu reculais rapidement en lui montrant le fauteuil du doigt pour qu'il s'installe. Cody c'était Cody et comme tu t'y attendais, il refusa catégoriquement tandis qu'il prenait excuse sur l'hygiène. Le mec mal placé pour faire ce genre de remarque quand il laisse une barbe de trois jours sur son visage. T'allais faire la bêtise de répondre, mais tu te stoppais à temps. Ne t'appelant pas Diamantika pour rien, tu lui attrapas le bras afin de le guider vers le fauteuil où tu posais tes deux mains sur ses épaules et l'obligea brusquement à poser son popotin. Voilà qui était mieux maintenant et c'était une façon de dire tais toi et obéis. Puis comme il ne pouvait rien voir de ton visage, tu profitais pour lui pincer sur le bras. Bien fait pour lui !. Comment ça te faisait trop de bien là, tellement que t'avais le sourire jusqu'aux oreilles. Anyway, tu regardais autour de toi apercevant un petit buffet. T'ouvres le tiroir et dieu soit loué tu trouvais un stylo, mais malheureusement pas de papiers et t'avais pas envie de converser sur ta main et te retrouver tatoué au stylo, beurkkk. C'est là qu'une idée te vient à l'esprit, tu déchires un long morceau du tissu de ta jupe tandis que celle-ci se déchira jusqu'au dessus de tes cuisses, mais tant pis, ça te fera une jolie fente. T'installant sur le sol face à cody, tu déposais le tissu sur la table et commença à écrire. "Je ne suis pas une stripteaseuse, je remplace simplement une amie qui est malade. Mais cela me rassure que tu ne sois pas là pour faire quoi que ce soit parce que ça aurait vraiment été dommage que tu repartes sans bijoux de famille, si tu vois ce que je veux dire." Tu dessinais un smiley avec un large sourire à la fin de ta phrase glissant la feuille sous son regard. Une fois qu'il eut terminé de lire, tu la reprenais pour écrire à nouveau. "Pourquoi tes amis t'obligent à être ici ?" Finalement, tu commençais à te plaire dans ce rôle de fausse stripteaseuse muette. Attention mesdames et messieurs, c'était le rôle et la prestation de ta vie.

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Ouais nan, le rôle de la stripteaseuse dominatrice ne marchait que si la stripteaseuse se mettait par la suite à onduler ses hanches sur le corps d’athlète de Cody – et le rôle du corps d’athlète de Cody cherchait encore un acteur, mais apparemment y avait une erreur au casting car on le trouvait pas, perdu sous un amas de graisse. Ceci dit, alors qu’il se fit pincer par cette inconnue, le Lowell grimaça et étouffa un ’aaahwwwou’ en se massant la peau de son bras légèrement rougie. Bon bon. Quoi ? Ils allaient manger maintenant ? Non. Impossible pour Cody. Il ne savait pas quelle odeur flottait exactement dans l’air, si c’est la sueur des mecs en rut mêlée aux divers parfums censés attiser l’excitation de tous, mais le jeune homme étouffait autant que dans uen fête foraine. Il était prêt à renvoyer le crabe qu’il avait bouffé ce soir – et attention, ce crabe n’était déjà plus très frais depuis trois jours. En effet, Cody avait oublié Krabby dans le frigo. Il avait passé tellement de temps dans le frigo que Jess, sa fille, lui avait même donné un nom et le nourrissait de petits bouts de pain en scred. Oui. Jess Bleeker nourrissait un crabe mort caché derrière des pots de yaourt dans un frigo. On n’arrête pas le progrès dans cette famille. Mais franchement, j’pense que Jess tient ça de la mère. Maggie a un grain, contrairement à Cody qui était tout à fait sain. Bon, assez parlé génétique, maintenant voilà que la stripteaseuse se mettait à écrire un roman sur sa jupe. TOUT-VA-BIEN. Cody regarda autour de lui, cherchant des yeux la caméra cachée … Il lut et répondit ; « Parce que mes potes veulent que je sorte voilà tout. » Il n’avait pas de temps à perdre avec une stripteaseuse muette – ou qui fait semblant de l’être. « J’vais y aller, j’ai passé assez de temps ici je pense. » Ouais, cinq minutes avec une nana à poil, c’est comme la baleine ; cétacé. « Ravi de t’avoir rencontré, au revoir, à la prochaine ! » Ou pas d’ailleurs. Hors de question que Cody revienne ici. Il s’approcha de la porte et se mit à frapper, interpellant ses amis supposément de l’autre côté. « C’est bon ! Je l’ai vu toute nue ! Je lui ai touché les seins ! Elle a les mêmes que mon ex c’est pas intéressant ! Je passe mon tour, prenez-le, vous en aurez pour votre argent. » Allez savoir combien de billets ses potes avaient lâché pour lui payer cette séance privée.  

Puisque que tu ne voulais pas parler, tu avais trouvé une solution -pas la plus belle- mais cela en restait une quand même. T'avais installé ton ex sur le fauteuil et tu t'étais assise à terre pour pouvoir essayer de converser sans te faire prendre. Malheureusement, monsieur grincheux te répondit aussi froidement que la glace, même pire et tu t'y attendais de toute façon, pas parce que c'était toi, mais parce que Cody était tout simplement grincheux et ça doublait en présence d'une femme. Il était pire qu'un gamin et il osait parler de toi. Bref, tu le regardais se diriger vers la porte et crier sur ses potes, mais il n'avait pas fait que ça, il venait de critiquer à nouveau tes seins et ce, devant ses potes, enfin ça c'est s'ils étaient encore là. Tu roulais des yeux avant de les garder lever au plafond. « Mouais, ce n'est pas ce que tu disais quand tu jouais avec... » MERDE ! merde merdeuuuuh, pensais-tu rapidement en toussotant pour essayer de te rattraper, mais il avait dû entendre, c'était trop tard. Et puis d'ailleurs, pourquoi tu te cachais ? T'avais rien à cirer de son avis du pourquoi et du comment t'étais là, tu t'en foutais à présent de ce qu'il pouvait penser de toi alors t'avais pas à te cacher. Affirme toi et soit - la-psychopathe-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom- forte face à lui. Tu soulevais doucement le voile afin de le laisser tomber au sol, derrière toi. « Ça ne sert à rien d'aboyer, personne ne t'ouvrira, c'est une heure à respecter et le gérant a dû fermer la porte à clé pour ne pas que je fugue. Il m'en veut surement de lui avoir mis un coup de poing au visage. » Ce qui voulait dire coucou Bleeker, tu vas devoir me supporter durant une heure, youpieee. Pourvu que ça ne parte pas en live again. Et puisque vous étiez bloqués ici et que monsieur ne voulait pas s'asseoir sur le fauteuil, tant pis pour lui, t'allais te mettre à ton aise en commençant par t'asseoir dos contre la main du fauteuil et en pliant tes genoux. Tu prenais presque la moitié du fauteuil et alors ?.

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Quand il jouait avec … QUOI ?! Il avait joué avec que daaaaleeee avec cette stripteaseuse oooh, et même pas il l’avait reluqué, un peu de respect déé. Et puis pourquoi il tombait sur la seule stripteaseuse à avoir la voix criarde de son ex ? Ah, parce que c’était son ex. Génial. « Génial. » fut d’ailleurs la seule remarque qu’il fit en découvrant qu’il était pris au piège avec la plus grande psychopathe que la terre ait connu après le tueur en série dans Scream. Et encore, lui, il avait un masque rigolo. Cette fois-ci – et pour la première fois de la soirée – il la détailla de haut en bas et ce ne fut pas un regard impressionné qu’il lança. Non. Elle avait beau avoir fait du sport, bronzé, pris soin d’elle, elle n’avait rien de la Diamantika qu’il avait. La belle, naturelle et joviale. Et là, il ne parlait pas non plus de la tenue de tapin qu’il détestait profondément. Donc ce fut plus une mine de dégoût qui s’encastra sur son visage, mais il ne fit pas plus de remarque que ça. Ils avaient tous les deux changé en six mois. Si Diamantika n’aimait pas ce qu’elle voyait en Cody, qu’elle se rassure, ce sentiment était réciproque. Il la laissa s’installer sur le fauteuil et, de son côté, il se laissa glisser contre la porte de la salle et s’y adossa par terre. Voilà voilà. Retour à la réalité quoi. Il sortit son GSM, tenta d’appeler Azalee qu’il devait voir ce soir, mais dut se rendre à l’évidence que le réseau ne passait pas par ici. Etonnant hein. Alors il rangea son téléphone et lança une pique à l’égard de la jeune femme ; « Au moins, tu as trouvé ta place. » Oh c’est bon, elle lui disait pire.  

Oh tu te trouvais déjà géniale à la base, mais qu'il le confirme, t'attendais pas moins. « Oui je sais que ma présence est génialissime alors t'as pas besoin de l'dire ein !. » Balançais-tu avec ce faux sourire et ce regard aguicheur. Puis tu t'installais sur le fauteuil en prenant toute la place, digne d'une belle princesse et de ton serviteur qui lui, prenait la place du sol, MERVEILLEUX. Ce qui était bien, c'est que le Cody d'avant t'aurais poussé avec son gros fessier pour avoir la moitié de la place, si ce n'est pas toute la place et ce Cody là, tu le trouvais bizarre, moue, on aurait dit que vous aviez échangés vos places. Il joua avec son portable tandis que toi, tu fixais le plafond en regardant ta montre et bizarrement, l'heure ne tournait pas vite. Génial. Et comme si cela ne suffisait pas, monsieur te lança une pique, une pique assez déplacée d'ailleurs. Mais bon, tu t'y attendais maintenant t'étais pas aussi surprise que ça et à vrai dire, c'est tout ce qu'il savait faire de toute façon. « Vas voir ailleurs si j'y suis Bleeker... » et t'avais même pas été froide ou quoi que ce soit d'autre, disons que t'as été indifférente comme si cela ne t'avait fait ni chaud, ni froid. T'étais vaccinée now. Même que tu t'attendais à ce qu'il te fasse un dictionnaire de piques à lui tout seul, pour dire à quel point tu le connaissais. De toute façon, c'est lui qui se fatiguait à vouloir te blesser...again. « Ou alors change un peu de refrain, tes piques ne me font ni chauds ni froids et je me fous royalement de ce que tu peux penser de ma présence dans ce club. » En clair, t'étais plus la Diamantika qui se laissait faire et qui pleurnichait lorsqu'il se montrait idiot. T'avais appris à serrer ton cœur, à glacer ton sang et donc plus question qu'on te marche sur les pieds, plus questions qu'on te fasse souffrir ou qu'on te fasse pleurer. C'est bon, t'avais déjà réussi à construire tout un fleuve à toi toute seule durant ces derniers mois et maintenant, t'avais plus de larmes.

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feat. Kovache & Cody

Ce qui surprenait Cody, c’est sa totale indifférence à l’égard de Kovache. C’est vrai quoi. Fut une époque où elle agissait sur lui comme  un mentos dans une bouteille de Coca (Coka HIHIHHIHI). Quand ils étaient heureux, le feu était ardent, la passion étouffante, le souffle revigorant. Quand ils se disputaient, ils se brûlaient, s’ébouillantaient, se déchiraient, s’éventraient. Mais là, en fait, que Diamantika soit là ou pas, il n’en avait rien à cirer. C’était fou. Peut-être que Cody avait atteint un niveau de haine à présent incommensurable. Elle l’avait brisé à lui anesthésier le cœur. Vous savez, les boxeurs. Le premier coup de poing, ils ont très mal. Le second, ils ont mal. Le troisième, ils beaucoup moins mal. Certes, il n’éprouvera jamais de plaisir à se faire frapper. Mais à force d’encaisser, la douleur se dissout petit à petit au creux de sa chair et tout devient plus facile à encaisser. En économie, on l’appelle 'le coût marginal'. Et pour être un étudiant en économie, Cody sait très bien que le coût marginal décroît et que sa limite tend vers zéro. Il fallait bel et bien croire que le coût marginal de leur relation flirtait aujourd’hui avec le zéro. A moins que ce soit seulement Cody qui tente désespérément de s’y convaincre. « J’aimerais bien aller voir ailleurs. Mais t’es payée pour une heure et on est enfermé là. Alors à moins que tu t’appelles Harry Potter et que tu sais transplaner, c’est pas maintenant qu’on va se tirer. » ça doit être cool d’être un sorcier mine de rien. Cody s’en rendait compte maintenant qu’il était assis par terre dans un club de striptease avec son ex qu’il avait – contre son gré – payé pour une heure. Bref. Au moins, l’indifférence était réciproque, si on écoutait ce que disait Diamantika. Bien que Cody ne voulait pas discuter avec elle, il ne put s’empêcher de répliquer ; « Parfait. Alors pourquoi t’as attendu le dernier moment pour montrer qui t’étais ? Je parie que si j’étais le genre de gars à kiffer ce genre de choses, t’aurais dansé pour moi sans hésiter, tant que tu n’aurais pas à enlever ton masque. Et j’aurais peut-être jamais su que c’était toi. Là, t’as juste révélé ton identité parce que je préférais parler plutôt que de me faire allumer par une fille que je ne connais pas. Une part de toi avait peur que je te juge. Sinon t’aurais pas ressenti le besoin de te justifiant en me disant – m’écrivant – que tu rendais juste service à une pote. » Cody Bleeker, apprenti psychologue.