Mahée & Mira || Little talk

Je l'écoute me parler de son pays natal : le Brésil . Je ne doutais pas de la beauté du pays d'Amérique du Sud. Un jour, peut-être, aurais-je la chance d'y aller, de voir de mes propres yeux le carnaval de Rio. Mais d'après ce qu'elle me disait, elle ne vivait pas dans la plus belle partie du pays, plutôt dans les quartiers plus modestes. Je lui adresse un sourire moi non plus lorsque je vivais à Santa Barbara , je n'habitais pas dans les quartiers où vivent Tom Cruise ou Leonardo Dicaprio. J'étais plutôt dans un quartier modeste, une petite maison, étant donné que nous étions que deux, mais très agréable si on oubliait avec qui je vivais. «  Ce qui va te changer j'pense ça va être le climat, c'dur de s'habituer lorsqu'on vient d'un pays chaud » dis-je en grimaçant légèrement, c'était un climat, ordinaire, chaud l'été, froid l'hiver par ici, mais lorsqu'on n'est pas habitué, où que l'on est habituée au soleil toute l'année, ça doit être difficile. J'étais un peu étonné du fait qu'elle craigne les étudiants d'Harvard, qui se pensaient plus intéressant et supérieur aux autres . Pour ma part, je dirai qu'il ne faut pas y faire attention, il y aura toujours des personnes contre vous dans la vie, faut savoir les ignorer, ou, au contraire, leur rentrer dedans et leur tenir tête, leur prouver qu'elles sont bien inférieures à nous. Mais depuis que j'étais à Harvard, je n'avais jamais vraiment eu de problème de ce côté-là, et je voulais la rassurer un peu, en lui disant que certains restaient simples dans leur tête, comme Wolf, quoi que lui il est plus excentrique que simple . «  Ouais ! » dis-je avec un grand sourire. Je me rends compte, que, autant je déteste parler de moi, autant j'adore parler de Wolf «  Il m'harcèle toujours de messages quand je suis au boulot, pour savoir s'il y a du boulot, à quelles heures je rentre … » dis-je en haussant les épaules toujours le sourire aux lèvres

Passer d'un petit village à une ville, ça ne devait pas être évident c'est sûr. Tout doit paraître plus grand, que l'on pose ses yeux sur les routes/ rues, ou même les magasins. Dans les petits villages, l'épicerie du coin ne doit faire que 30 m² et tout le monde s'en contente très bien. Tandis que, dans les grandes villes, les supermarchés sont bien plus grands, et plus nombreux. Les commerçants se bouffent la gueule, pour savoir qui aura le plus de clients, qui fera les prix les plus bas. Le monde allait lui paraître bien différents vu d'ici, mais je doute pas du fait qu'elle s'y habituera. La preuve, elle prenait déjà l'habitude de venir dans un bar alors que là-bas elle ne devait pas y aller souvent. « c'est pas si terrible que ça non plus. Et la neige...c'est beau ! » dis-je en haussant les épaules, un petit sourire aux lèvres. Regarder la neige tomber à travers une fenêtre, un bon chocolat chaud entre les doigts, c'est certainement la meilleure activité possible en Hiver selon moi . Je pourrai rester bloqué des heures ainsi. Tout comme je pourrai rester des heures sur mon téléphone à envoyer des SMS à Wolf. D'ailleurs j'en avais parlé la jeune fille devant moi dont j'ignorai encore le nom en fait. « 3 mois, et je suis pas prête de le laisse tomber » dis-je avec un grand sourire fier. Je me rend compte, seulement aujourd'hui, que c'est la plus longue relation amoureuse que je n'ai jamais eue . Le cap des 3 mois, c'est un peu comme s'il m'avait fui durant de nombreuses années. Mais c'est aussi la première fois que je suis vraiment amoureuse, que j'aime vraiment quelqu'un. Les autres je les appréciais juste je pense. J'avais jamais dit je t'aime à quelqu'un avant lui. « En fait je m'appelle Mira ! »

Je me mettais à lui donner des raisons de fuir Cambridge pour retourner dans son pays, rien qu'en lui parlant de l'hiver que nous vivions chaque année. L'année dernière avait été exceptionnelle froide, avec de vrai tempête de neige qui avait bloqué New York pendant plusieurs jours. Et encore ce n'était pas la seule chose. Je ne savais pas si elle était au courant de l'attentat qu'il y avait eu, des prises d'otages datants que de janvier dernier, des événements récent auxquels j'avais assisté involontairement. Ouais, même si Harvard était la meilleure université du monde, ça reste un endroit assez dangereux au final. « Ouais, profiter de la fin des cours, du soleil, on en a tous besoin je crois ! » je dirai pas que j'en ai plus besoin que les autres, mais moi aussi j'avais mérité mes petites vacances loin du Bar, des alcooliques, des dragueurs lourds etc. c'pas toujours évident de faire face à ça. Surtout lorsqu'on a un mec jaloux comme Wolf. Parfois il venait au bar, pour me faire « la surprise » mais je pense plutôt que c'était pour surveiller que personne m'emmerde ou me regarde trop. Enfin ça me posait pas de problème de le voir ici, au contraire, ça fait plaisir de voir qu'une personne tient assez à vous, pour v'nir passer sa soirée dans ce trou. Mais par rapport à ce que je racontais à Mahée elle ne semblait pas vraiment du même avis, enfin j'en savais rien mais son ton semblait pas aussi confiant que moi lorsque je disais que Wolf et moi, ce n'était pas près de se finir. « M'ouais si on veut, mais bon, pour moi c'plutôt un record. » dis-je avec un petit sourire. Non pas que je change de mecs sans arrêt, mais disons que j'ai du mal à avoir des sentiments.

C'était rare que je me confiais aussi facilement à une personne. D'ordinaire, j'étais plutôt celle qui posait les questions plutôt que celle qui y répond. C'est drôle comment les rôles peuvent s'échanger. Mais pour une fois, ça ne me dérange pas tellement. Car on ne parle pas réellement de moi, mais de Wolf, ou plutôt de notre relation, et ça, ça ne me dérange pas d'en parler. Je suis même fière de pouvoir dire que je sors avec ce type , qui, malgré la liste interminable de ses défauts, restait une personne qui avait réussi à monopoliser totalement mon organe vital qu'est le cœur. J'sais pas pourquoi c'était lui qu'il avait choisi. C'est vrai que ça aurait pu être n'importe qui d'autre, une personne correspondant plus aux critères que j'avais du mec que je voulais à mes côtés car Wolf, il y répondait pas vraiment ; les gars tatouées et percés d'un peu partout ; pour moi à l'époque, c'était pas le genre d'homme qu'il me fallait. Mes exs, c'était plutôt des gars un peu musclé, aux sourires à vous faire tomber pas terre . Mais j'ai cessé de me poser toutes ces questions, c'est lui, et c'est tout ! « Euh oui... » dis-je un peu gêné , même si c'est pas de ma faute ou autre. «  disons que d'ordinaire, les quelques fois où j'ai passé le stade des 3 mois, je le passais avec appréhension car je savais que c'était la fin... » dis-je en haussant les épaules, avant de reprendre. «  parce que à chaque fois je me dis «  si t'as pas réussi à avoir de sentiments pour lui durant ces 3 derniers mois, t'en auras pas dans les mois qui viendront. » et ça sert à rien de continuer si je sais qu'il y aura rien de plus... »

Mahée avait l'air d'avoir un avis bien tranché sur le sujet de conversation qu'était les mecs. Selon elle, on ne pouvait pas leur faire confiance, se fier à eux et qu'ils finissent toujours par nous décevoir. Je partageais par cet avis pour ma part, mais je tenais pas non plus à me la mettre à dos, comme ça avait été le cas avec Esmé car on n'avait pas le même avis sur le fait de boire de l'alcool quand on est enceinte. Et même si on avait réussi à finir la soirée sans en venir en main, ça n'avait pas été très simple non plus. Surtout que je suis censé être gentille avec les clients, mais bon personne m'oblige à être toujours d'accord avec eux non . « On a tous déjà eu des peines de cœurs, des mecs qui nous ont fait souffrir, mais de leur côté, je pense que c'est pareil, toutes les filles ne sont pas des saintes ... » moi aussi j'en avais peut-être brisé des cœurs lorsque je rompais avec mes ex... ou même lorsque j'avais quitté la Californie, que j'avais quitté mes deux meilleurs mais, sans rien leur dire, préférant m'enfuir en espérant qu'ils m'oublieront rapidement. Une réaction que je regrettai aujourd'hui mais ouais on est tous différents. « c'est pas parce qu'un mec ou deux t'ont fait souffrir, qu'il faut tous les mettre dans le même panier ! » lui dis-je avant de lui faire un petit sourire. « faut juste trouver le bon ! »