Dans une bulle.... de champagne ? ❤ PRIALYA

« Il faut croire que j'aime m'entourer de fous... » J'hausse les épaules et lui adresse un sourire, il fait parti de ces fous dont je parle... En fait il n'y a pas une seule personne de mon entourage qui n'en fasse pas parti, ils ont tous un problème, il leur manque tous une case à un moment où à un autre ! « Arrête de t'excuser pour ça, je sais que ce n'était pas volontaire, enfin que ça ne m'était pas destiné, je te taquine avec. » J'étais joueuse et Priape avec un peu d'alcool tombait dans tous les pièges que je lui tendais mais je n'avais vraiment pas fait cela pour qu'il s'en veuille. J'avais eu mal un moment, un beau bleu un certain temps et maintenant ce n'était presque qu'un lointain souvenir. « C'est de te fréquenter qui me rend raleuse.... Quoi que je crois que je tiens ça de mon père... Imagine comment va être notre bébé avec un père raleur et une mère raleuse, on est pas sorti avec lui ! » Je finis quand même par m'asseoir sur un bout de la veste noir de Priape qui craindra moins la couleur verte de l'herbe que ma robe. Sa main sur mon ventre, ma main sur la sienne, j'étais juste bien comme ça. Ce n'était pas vraiment ordinaire comme situation et si quelqu'un nous voyait il devait surement se demander ce qu'il se passait, mais je m'en fichais... parce que oui ce n'était pas courant de voir un ex avec sa main poser tendrement sur le ventre de la femme qui porte son enfant... Notre situation était vraiment compliquée, proches sans être ensemble en fait. C'était compliqué pour moi qui voulait plus avec Priape mais c'était déjà une belle avancée tout de même et une belle position, je n'aurais pas pu imaginer réussir à en revenir là avec le jeune homme lorsqu'il s'était énervé à plusieurs reprises et notamment dans cette chambre du Spring Break après que je lui ai confirmé les dires de Matthéo. Non je sens rien, il doit faire la grêve depuis tout à l'heure il a pas aimé qu'on le bouscule surement. T'as hâte de le sentir venir chercher le contact de ta main dès que tu la poseras plus tard ? « Par pitié pas les urgences ce s... » J'allais dire pas ce soir, mais en fait je n'en avais envie à aucun moment et c'est à ce moment là que je sentis un petit gilis dans mon ventre pile en dessous de nos mains. « Là t'as senti un peu bougé parce que ça vient de bouger légèrement ? » Petit père était encore petit il ne fallait pas lui en vouloir si il ne se faisait pas beaucoup sentir. « Arrête de mater tout ce qui a grossi chez moi Zacharias avant que j'en vienne à coller ma main sur ta joue et pas pour une caresse. » Je suis moqueuse, j'ai le sourire aux lèvres mais je l'ai bien vu bloquer sur ma poitrine qui s'est elle aussi accentuée comme mon ventre. Ca ne se fait pas de regarder les femmes comme ça mais d'un autre côté c'est une manière de savoir que je lui plais encore... Ce n'est pas si mauvais que ça donc. « Priape... Un papa manque toujours des choses dans une grossesse parce que ce n'est pas lui qui a la chance de porter le bébé... » Je marquais une courte pause, oui malgré les nausées et tout porter la vie était la plus belle chose qu'il me soit arrivée. « Mais tu sais, on devrait peut être repenser à ce dont on avait parlé... Vivre ensemble pour que tu loupes le moins de moment possible... » J'étais celle qui avait demandé du temps, du recul alors il attendait surement que je sois celle qui remette ce sujet sur le tapis, voilà c'était chose faite.

Talya avait évoqué le coup que je lui avais malencontreusement donné, elle répondit qu’elle savait que ce n’était pas volontaire, que je n’avais pas besoin de m’excuser davantage mais c’était plus fort que moi. Je m’en voulais terriblement d’avoir levé la main sur elle. « Si ça peut te consoler, j’risque d’avoir moi même un bel hématome aussi dès demain. » fis-je en effleurant un instant ma propre mâchoire à l’endroit où le poing de Théo l’avait percuté au cours de la soirée. Heureusement que l’alcool avait un effet anesthésiant dans un sens. Une fois installés dehors, on plaisanta sur le futur caractère râleur de notre enfant. « Peut être que un père râleur + une mère râleuse, ça s’annule du coup ? »  plaisantai-je avec un petit rire. Enfin, mon sourire s’estompa lorsque la blonde me reparla de l’altercation avec les flics. Mon inquiétude de papa poule refit surface : peut être serait-il plus prudent d’aller aux urgences. Mais Talya protesta, sans néanmoins finir sa phrase. « Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? » fis-je en lui lançant un regard inquiet. Elle me rassura aussitôt en me racontant qu’elle venait de le sentir bouger. La perception devait surement être interne parce que je ne l’avais pas ressenti. Mais un large sourire refit son apparition sur mon visage. « Faut qu’il prenne du muscle le petiot parce que je n’ai rien senti là… » J’avais quand même souligné les formes qu’elle avait pris au niveau du ventre, alors que mon regard lui s’était égaré au niveau de sa poitrine. Visiblement, j’avais manqué de discrétion puisque Talya m’en fit la remarque. Je me défendis prenant un air des plus innocents : « J’observais juste ta robe… » Puis l’on reprit notre sérieux. J’allais manquer des petits moments de cette grossesse, c’était obligé. Talya souligna avec justesse que c’était le cas pour tous les pères. « Y’a pas que ça… » Et la jeune femme ré-aborda un sujet que l’on avait laissé en suspens : le fait d’habiter ensemble pour la durée de la grossesse. « Talya, faut que je te dise au fait. J’ai trouvé un appart. » lui annonçai-je avec un petit sourire. Ma main relâcha son ventre pour venir s’appuyer sur l’herbe et me redresser. Je pouvais pas parler de tout ça à moitié couché, c’était un sujet sérieux. « C’est pas encore très bien aménagé, je voudrais que tu le vois avant de m’y installer vraiment mais, je compte y vivre à partir de cet été. J’emménagerai après le voyage dunster je pense.»  

« Ca me consolerait si c'était moi qui t'avais collé le pin qui cause cet hématome pour me venger mais c'est pas le cas ! Qu'est ce que t'as fabriqué encore pour prendre un coup ? » Ma main se posa sur son visage à l'endroit indiqué, il allait être sacrément gonflé s'il avait pris un coup aussi fort qu'il m'avait donné car si le coup que j'avais reçu n'avait pas été un loupé je pense qu'il aurait fait mal à son vrai destinataire. « On va espérer, enfin je préfère encore qu'il râle plutôt qu'il joue des poing comme papa ou tonton ! » Mon sourire s'étira, je le taquinais mais je n'aimais vraiment pas le voir se battre et Emrys non plus mais pour d'autres raisons, lui je n'aimais juste pas le voir taper sur Raphaël pour des histoires qui ne le regardent pas et qui sont déjà réglées. « Il a pas encore autant de force que toi, laisse lui le temps ! Mais moi je l'ai bien senti. » C'était infime, minime mais je savais que c'était mon bébé qui commençait à se faire sa place dans mon ventre et à réagir à ce que je pouvais faire ou au monde extérieur. « Juste ma robe oui... Et moi quand je te regarde j'observe juste ta cravate. » Je lui fais un petit clin d'oeil. Il sait très bien que quand je le regarde je le dévore de la tête aux pieds, tout comme je sais qu'il ne fait pas regarder que ma robe, c'est un homme, il ne faut pas l'oublier ça quand même. Je m'arrête de le taquiner et de blaguer quand il me dit qu'il doit me dire quelque chose, j'ai peur d'un coup. « Je déteste les phrases qui commencent par le prénom et qui sont suivis par il faut que je te dise quelque chose... Mais comme c'est pour l'appart t'es pardonné. » J'avais cru qu'il allait m'annoncer son mariage avec ma cousine moi ou un truc du genre, cette folle aurait bien été capable de me voler mon mec jusqu'au bout pour me faire chier et faire vivre une enfance aussi pourrie à mon bébé qu'avait été la sienne à cause de moi en partie selon elle alors que je n'avais rien fait, je n'avais été qu'un pion dans tout cela. « T'as trouvé c'est vrai ? Il est où ? Tu sais je ne veux pas que tu ne le prennes pas s'il ne me plait pas ou autre, si tu t'y sens bien c'est l'essentiel... Mais oui je viendrais le voir avec toi, quand tu voudras. Il est comment ? Tu m'en parles un peu ? » J'étais curieuse. « Bouge pas trop sinon ta veste risque de finir déchirée avec la baleine assise dessus ou ma robe risque d'être toute verte. » En fait non meilleure idée, s'il était assis et que sa veste tirait, je n'avais que me lever et m'asseoir sur ses genoux, sur ses jambes, ce que je fis. « Je ne te fais pas mal ? »

« Avec ta force de mouche ? Je suis pas sûr que t’arriverais à me faire un bleu… » la taquinai-je avant de répondre plus sérieusement : « Je n’ai rien fait c’est ça le pire… » Parfaitement innocent, j’étais arrivé en retard à ma table et j’avais été accueilli par le poing de Théo. Une entrée fracassante donc. Talya me faisait bien savoir qu’elle n’aimait pas ces démonstrations de violence, que ce soit de ma part ou de celle de mon aîné. Mais en ce qui concernait Emrys, je ne pouvais pas être tenu responsable, surtout que son animosité à l’égard de Raphael remontait à bien avant sa petite séance de flirt avec mon ex. Installés ensuite sur l’herbe, le bébé se manifesta. Je ne percevais pas encore ses mouvements. « C’est peut être à cause du tissu de ta robe non ? Enfin, je suis pas en train de te proposer de l’enlever ici hein… » précisai-je alors avec néanmoins l’idée en tête qu’une petite séance de communication à travers ventre, mes mains sur la peau nue de Talya, cela serait surement plus efficace pour percevoir les premières galipettes du petit. Finalement, je me redressais, tirant un peu sur ma veste ce qui fit changer Talya de position. « Mais non tu ne me fais pas mal, t’es loin d’être une baleine… » répondis-je alors qu’elle s’était assise sur moi. « Il est à Harvard Square. Et je m’y sens bien, même si je n’y ai pas encore passé beaucoup de temps. » Juste une très agréable soirée avec Aby, et ça me suffisait pour avoir une bonne première impression de l’endroit. « Il n’est pas très grand, il n’y a que deux pièces : une pièce de vie assez spacieuse et une chambre à part qui est assez vaste également. Il est propre, lumineux et le loyer est plutôt abordable. » expliquai-je en répétant les arguments de l’agent immobilier. « Il est au premier étage, donc j’aurais pas trop de marches à monter avec le cosy quand tu me laisseras le petit. » ajoutai-je avec un petit sourire. Je m’imaginais déjà bien avec notre bébé dans cet appart. Il était de la bonne taille pour caser un lit parapluie, une table à langer. « Oh et y’a une baignoire dans la salle de bain. » Point important pour un jeune papa. Les bains des petits quand il fallait casé la petite baignoire dans la douche, c’était compliqué, et la salle de bain pouvait vite devenir une piscine.  

« Je pense que tu m'as assez énervée certaines fois pour que je te casse la mâchoire si je t'avais frappé à ce moment là ! » Je mords l'intérieure de ma joue pour ne pas rire, parce que oui il vaut mieux en rire qu'en pleurer mais par exemple lorsqu'on s'est engueulé et qu'il m'a déposé devant l'hôpital pour que j'aille avorter avant de faire un malaise et qu'il s'en soucie... Là j'aurais pu vraiment lui faire mal si j'avais été assez en forme pour le frapper. Mais bon, je n'étais pas celle qui l'avait frappé et il me disait que celui qui l'avait fait n'avait pas d'excuse en plus... C'était un peu comme Priape qui frappait Raph, pas d'excuse, même pas celle du petit ami jaloux comme lui et moi n'étions pas ensemble... M'enfin, j'aimais bien me dire qu'il était jaloux, cela montrait qu'il n'était pas complètement prêt à passer à autre chose dans notre histoire et me laissais entrevoir une petite possibilité de le reconquérir avec de la patience et du naturel. En même temps je ne savais pas calculé les choses, c'était un gros défaut chez moi surement mais non je ne calculais rien, quite à blesser ou à faire rire ou me faire aimer pour cela... Priape me fit complètement sortir de mes pensées en me parlant de ma robe et de me l'enlever, mais pas ici. Mes yeux s'écartèrent de surprise et je ne pus m'empêcher de rire. « Je suis rassurée, je ne me retrouverais pas nue sur la pelouse devant tout le monde. » Me retrouver nue ou légèrement habillée devant l'homme que j'aime même s'il n'est plus avec moi ça ne me dérange pas mais nue devant tout le monde, non très peu pour moi. En attendant j'étais bien installée sur ses genoux, ses jambes, enfin lui les fesses dans l'herbe et les bras en arrière pour se tenir assez levé pour qu'on puisse discuter. Les gens autour de nous devaient surement se demander ce qu'on faisait avec notre histoire parce que c'était un joyeux bordel que tout le monde connaissait grâce à CS... M'enfin, je m'en fichais, je profitais juste de ce moment avec lui surtout quand on parlait appartement même si ce n'était que pour le temps de la grossesse pour qu'il ne loupe rien... Un temps limité qui me fendait le coeur mais c'était mieux que rien. « Premier étage avec Charlie dans les bras quand je serais enceinte jusqu'au cou, ça devrait pouvoir le faire aussi... » Et oui il ne fallait pas oublier que j'allais avoir deux enfants moi... « On ne va pas être de trop toutes les deux dans ton chez toi ? Tu ne vas pas avoir l'impression d'étouffer ? Moi je tiens pas trop de place surtout que je garde mon appartement, mais Charlie a besoin d'affaire et d'attention... Je ne veux pas que tu te sentes obligé... » C'était ma fille, il m'avait accepté avec elle et le ferait surement encore maintenant mais je savais qu'à nous deux on pouvait être un poids. Il était quand même en train de parler avec moi d'appartement pour qu'on puisse passer la grossesse ensemble mais je ne pouvais pas écarter ma Charlie... « La baignoire c'est bien pour maman qui rentre complètement lessivée du boulot et qui a besoin d'un bon bain... Et pour laver les enfants aussi ! » Je le regardais avec un petit sourire aux lèvres avant d'ajouter : « Tu peux prendre les clés quand tu veux ou tu les as déjà ? Tu me diras quand tu voudras qu'on aille le voir d'accord ? »

« Permets moi d’avoir de sérieux doute là dessus… » me moquai-je alors que Talya semblait certaine de pouvoir me blesser physiquement, vu mon don pour la mettre hors d’elle. Elle savait très bien me rappeler que je l’avais énervée, mais moi aussi j’avais une très bonne mémoire. « Mais je t’assure que certaines choses font beaucoup plus de mal que n’importe quel direct dans la mâchoire. » Petite piqûre de rappel histoire de ne pas oublier que les paroles que je regrettais et que j’avais prononcé sur le coup de la colère n’effaçaient en rien ce qu’elle avait fait, et ce malgré notre bonne entente actuelle. Enfin, je ne voulais pas que cela dérive vers une nouvelle dispute. Surtout qu’une fois installés dans l’herbe, le bébé se manifesta. Je n’avais rien senti, la couche de vêtements gênant surement la perception que j’avais du petit. La jeune femme s’assit ensuite sur moi alors que je me redressais pour lui raconter les dernières nouvelles : l’appartement que j’avais trouvé, qui correspondait à merveille à ce que je recherchais. « Y’en avait pas de libre au rez de chaussée… » expliquai-je alors que j’évoquais le premier étage du bien que je louais. Bien sûr, même la quinzaine de marche qu’il allait falloir gravir serait surement de trop une fois Talya avec un gros bidon, Charlie dans les bras, les courses, les packs d’eau, le cosy… « Mais tu m’appelleras si tu as besoin d’aide. C’est le but si tu viens squatter chez moi, que je puisse t’aider non ? » Que je ne rate pas les petits moments de la grossesse c’était une chose, mais que je commence à m’impliquer dans mon rôle de père c’était tout aussi important et ça passait par le fait d’aider Talya. Pour sa dernière question, je la rassurais : « Tu pourras prendre la chambre avec Charlie. J’ai prévu une virée shopping avec une copine pour me meubler, je m’achèterai un bon clic clac pour dormir dans le salon… On devrait y arriver. Et puis c’est temporaire… » C’était pas comme si on emménageait vraiment ensemble… « J’ai déjà les clés… Mais par contre j'ai pas encore de meubles. Je ne voulais pas trop m’installer si jamais tu ne validais pas ensuite. » expliquai-je. « Je pense que si tu l’aimes bien aussi, j’emménagerais courant juin, après le voyage dunster… »

A chaque phrase à chaque mot nous étions sur le fil, sur le fil du rasoir, sur le fil entre l'amour et la colère, entre le pardon et la rancoeur. Chaque mot pouvait donc nous faire passer d'un bon moment à une dispute, c'était plus fort que nous. J'avais fait quelque chose d'inacceptable, quelque chose d'irrespectueux, de blessant, une chose qui lui restait plus qu'en travers de la gorge et c'était normal, de son côté il avait eu plusieurs fois des mots très durs envers moi... Chacun avait du mal à oublier tout cela et c'était normal mais parfois, il y avait des moments comme nous étions en train de partager, des moments un peu suspendu dans le temps, suspendu jusqu'à ce qu'un mot nous ramène à la réalité, à d'éternelles excuses qui ne seraient jamais assez. « Je sais Priape...» Je sais que ma tromperie l'avait bien plus blessé qu'un coup, et ses mots m'avaient fait plus de mal que le bleu que j'avais sur la joue... « Tu sais très bien que je m'en excuserais jamais assez... » Et surtout je ne lui dirais jamais assez que je ne recommencerais pas et que ça ne me ressemblait pas mais je n'avais pas envie de m'éterniser sur le sujet plus longtemps, je voulais simplement changer de sujet, je voulais juste profiter et ne pas tout gâcher. L'appartement était le sujet idéal. « Le rez-de-chaussée aurait eu l'avantage de la terrasse peut être, et des escaliers en moins. Mais le premier étage est plus sécurisant. » Même si quand il ne serait pas là je retournerais surement chez moi, parce qu'après tout on n'emménageait pas ensemble. Lorsqu'il confirma cela indiquant que c'était temporaire, je ne pus m'empêcher de rigoler à l'idée qui me traversait l'esprit. Ouai j'avais envie de lui répondre : c'est temporaire, Charlie et le bébé passeront dans le salon quand tu rejoindras le lit conjugal. Mais non je me retiens me contentant simplement de rire. « Tu sais je peux très bien prendre le clic clac aussi, comme ça tu pourras avoir une chambre et un bon lit quand je ne serais pas là, quand tu voudras te retrouver un peu seul... » Ces derniers mots m'avaient plus que serrés la gorge mais je devais me rendre à l'évidence que si on ne se remettait pas ensemble il faudrait que je vois Priape dans les bras d'une autre femme et cela pourrait arriver avant même la fin de ma grossesse. « On ira le voir quand tu voudras alors, mais comme c'est temporaire c'est quand même toi qui doit avoir le dernier mot ! » Je lui souris, c'est son chez lui après tout alors il doit s'y sentir bien et je ne dois pas l'envahir. « Tu me diras quand tu voudras que je vienne, en attendant que tu te meubles avec ton amie... Tu sais, tu peux venir chez moi.... » Bébé bouge et je le sens, lui pas encore, je n'ai vraiment pas envie qu'il loupe ça quand même, je veux pouvoir hurler Priapeeeee dépêche toiiiii ça bougeeee et qu'il arrive...

Classons le sujet et ne parlons plus de ça, je ne voulais pas me relancer là dedans, parce que même si ça remontait à plusieurs mois désormais, cela faisait toujours mal d’y repenser. Je voulais profiter de ce petit tête à tête pour parler des choses sérieuses, malgré mon état d’ébriété. Maintenant que j’étais posé dans l’herbe, ça allait déjà beaucoup mieux cela dit. Talya ne semblait pas me tenir rigueur du premier étage pour l’appartement, c’était temporaire de toute façon. Elle se proposa ensuite de prendre le clic clac mais j’objectais : « Je veux pas que tu aies mal au dos… Je préfère que tu aies un bon matelas. » Elle était enceinte après tout, son confort passait donc largement avant le mien. Et pour ce qui était de son avis, il comptait quand même, même si elle précisa que j’aurais le dernier mot sur la question. Je voulais qu’elle valide l’endroit, qu’elle se sente en confiance de me laisser notre enfant en garde là bas lorsqu’elle en aurait envie. « Je sais Talya c’est gentil mais… Faut que je profite des gars avant de m’en aller. » confiai-je avec une petite moue exagérément triste. Mais c’était vrai : mon Jaspou et mon Charlou allaient me manquer. Je repris un peu de sérieux pour poursuivre… « Il y a autre chose que je me demandais aussi… Tu as prévu quoi pour cet été Talya ? Parce que de mon côté, je ne pars pas cette année, je reste à Cambridge. » Puis on va dire que je n’avais pas vraiment besoin de me défouler au SC vu les excès que j’avais fait au SB c’était bien assez. « Ils sont en sous eff à l’hosto, j’y bosserais et je profiterais des jours de repos pour rattraper un peu mon retard. » Parce que mes résultats ce semestre étaient un peu au raz des pâquerettes, j’allais passer de justesse, il fallait que je potasse cet été pour retrouver rapidement mon niveau.  

Les papas sont trop mignons lorsqu'ils sont aux petits soins pour que la grossesse se passe bien mais Priape n'était vraiment pas obligé de faire cela pour moi... M'enfin, je comprenais bien que de toute manière c'est lui qui aurait le dernier mot, alors je lui adressais simplement un sourire, on verrait au pire le moment venu qui prendrait quoi, pas utile que le ton monte maintenant pour ça, pour si peu et pour si bête. « Oui oui profite des gars ! Mais quand t'as envie de passer tu le dis, un sms et c'est parti tu le sais bien ! » Le bébé était maintenant bien formé et il n'allait faire plus que grossir et grandir, enfin essentiellement, alors il allait le sentir à travers ma peau, il ne fallait pas louper cela. « Le Summer Camp ! Enfin tu sais je n'en ai jamais fait donc j'attends de voir ce que ça va être, comment ça se passe, ce qu'on va faire tu vois... Parce qu'enceinte de cinq ou six mois, si c'est un truc sportif je ne suis pas sûre de bien y avoir ma place, du coup j'attends, mais je pense quand même partir. » Priape n'avait lui pas l'intention de prendre un peu de repos, c'était vraiment triste car il en avait bien besoin, depuis le début de l'année il n'avait pas arrêté. « J'aimerais aussi retourner en Ukraine, ça va faire un an que j'en suis partie et ça me manque... Tu viendrais avec moi quelques jours ? T'as besoin de repos aussi ! Depuis qu'on se connait tu n'as pas arrêté ! » A mon tour de vouloir prendre soin de lui. Je me levais d'ailleurs de ses genoux commençant à avoir mal au derrière puis lui tendis mes mains pour l'aider à se relever. « Debout ! J'ai besoin de marcher et je pense que ça tangue moins pour toi ! » J'avais un sourire sur la visage comme toujours, je le taquinais.

« J’y penserais » fis-je en souriant, content de savoir que je n’avais qu’à passer un sms à la jeune femme pour passer du temps avec elle et notre bébé, même si pour le moment les faibles mouvements du petit ne suffisaient pas vraiment pour que l’on communique lui et moi. J’avais ensuite demandé à la jeune femme ses projets pour l’été, je me doutais qu’ils seraient différents des miens, ce qui allait donc entraîner un certain éloignement, le temps au moins des quelques semaines du summer camp. Elle me confirma qu’elle avait l’intention d’y prendre part, qu’elle attendait juste de savoir si c’était compatible avec son état de grossesse. Dans tous les cas, elle comptait partir. Au SC ou encore en Ukraine, où elle me proposait d’ailleurs de l’accompagner. « Je suis parti au spring break tu sais… » corrigeai-je alors qu’elle soulignait qu’elle ne m’avait jamais vu arrêter. «Et tu vois, ça m’a pas trop réussi… » Vu mes résultats au raz des pâquerettes ce semestre. « Je crois vraiment que Cambridge c’est le bon plan pour moi pour les vacances. » assurai-je. Ma décision était plus ou moins prise, je profitais encore un peu de mon statut de jeune étudiant célibataire, ce soir, pendant l’event dunster, et puis juillet août je me remettrais sur les rails, je retrouverais mon sérieux et j’avais bien l’intention de me calmer sur la bouteille. J’allais être papa je devais endosser le costume. Talya se remit ensuite debout et me taquina tout en m’invitant à me lever également. Je saisis ses mains qu’elle me tendait et m’en aidais pour me remettre sur pied. Dans mon élan, je me retrouvais finalement face à face avec la jeune femme, avec seulement quelques centimètres entre nous. Mon regard plongea dans le sien un instant, troublé. « Je crois que ça tangue toujours en fait… » Oui, ça tanguait tout autour de moi, mais ce n’était plus du à l’effet de l’alcool, c’était simplement l’effet Talya.