Dans une bulle.... de champagne ? ❤ PRIALYA

J'étais sur la piste de danse avec Nina parce que j'avais vraiment besoin de me changer les idées après tout ce qu'il venait de se passer. J'avais parlé avec Sienna, parlé avec Matthéo et Abygaelle, avec Isaac... Enfin avec beaucoup de monde et je revenais petit à petit à la civilisation, à celle que j'étais vraiment. Mais comment le faire totalement sans remettre le bordel complet dans ma vie ? Le contrôle de mes émotions et mes sentiments que j'avais pris ses quelques semaines sur ma vie m'avait permis de mener une vie avec un but: aller de l'avant sans me laisser atteindre, avancer coute que coute... Mais voilà ça ne me ressemblait pas et je n'avais pas envie d'être cette personne même si je n'avais qu'une envie là maintenant : rentrer chez moi. J'avais demandé du temps à Priape, il me l'accordait... La preuve, nous nous ignorions depuis le début du bal et celui-ci était déjà pas mal avancé quand même... Je le voyais, je croisais son regard de temps en temps mais rien de plus... Et puis il y avait ma tête qui était avec Isaac et Maxime, tous les deux au commissariat, Andrea partit les rejoindre... Oui sérieusement j'avais besoin de danser. La musique se termina, Nina s'éclipsa et je me retrouvais dans les bras de Priape en deux temps trois mouvements. Je regardais autour de moi et vis May et l'une de mes meilleures amies assez fières d'elles alors que nous étions maintenant dans les bras l'un de l'autre, très proches. Si leur but avait été de nous attirer sur la piste de danse pour qu'on finisse par danser ensemble je crois qu'elle avait réussi. Après un petit moment de panique, de surprise, je finis par déposer l'une de mes mains sur l'épaule de Priape et l'autre dans son autre main et je relevais les yeux pour croiser son regard. Je ne l'avais pas revu de si près depuis cette énorme dispute il y a presque un mois, en fait depuis cette dispute il n'y avait eu que notre appel qui s'était plutôt bien passé... Je finis par sourire et lui dire : « T'es très élégant ce soir, comme toujours. » J'espérais ne pas lui servir de canne pour tenir debout s'il avait trop bu, je l'avais souvent vu au comptoir. Je n'avais pas la force de le faire et mon ventre qui commençait à pointer le bout de son nez n'avait pas envie de recevoir de coup, pour le moment il était au chaud gentiment appuyer sur le corps de futur papa.

Se défouler sur la piste avec l’une de mes meilleures amies, cela faisait un bien fou. Mais pas le temps de souffler, May me poussa soudain alors que la mélodie ralentissait annonçant la fin de la chanson. « Mais qu’est-ce que… » Vu mon taux d’alcoolémie, mon temps de réaction était légèrement allongé, et je n’eus pas le temps de protester plus je me retrouvais face à Talya et ma partenaire de danse avait disparu. Un piège ? La coréenne m’avait attiré sur la piste pour me pousser vers mon ex ? Il aurait peut être été judicieux d’avertir May que j’avais bien du mal à résister à Talya, déjà à jeun, alors avec 4 grammes… Et puis j’aurais du dire à mon amie aussi que la blonde m’avait réclamé du temps ce que j’avais tâché de lui laisser depuis notre dernier appel. Je lui avais servi tout l’air et tout l’espace qu’elle voulait, même ce soir, en prenant bien soin de l’éviter depuis le début du bal. « Je suis désolé, c’est May qui… Je peux te laisser si tu préfères… » m’excusai-je maladroitement, un peu troublé par son regard planté dans le mien. C’était notre premier face à face depuis notre dispute. Mais Talya ne semblait pas gênée, elle me sourit et me complimenta même sur ma tenue. « Je te retourne le compliment… » Même floutée par mes trop nombreux verres, elle était superbe. Je devais me concentrer sur mes paroles, mes pas et ce, malgré mon taux d’alcoolémie. Il fallait que j’aie l’air à peu près sobre, même si j’étais très certainement grillé, empestant le whisky à trois kilomètres à la ronde. La chanson qui défilait changea de rythme de rythme : plus doux, plus lent. Un slow. Je soupçonnais May d’avoir été voir le dj pour lui demander ce changement mais pour le coup je ne lui en voulus pas. M’adonner à un rock avec mon ex petite amie enceinte dans mon état, ça n’aurait pas été très prudent. Le slow ne l’était pas beaucoup plus, mais pour des raisons différentes. Au moins, je ne risquais pas de la bousculer. «Comment se passe ta soirée ? » lui demandai-je alors, en essayant de ne pas paraître trop curieux ou intrusif.

May et Nina, deux petites fouines qui nous avaient conduit là, dans les bras l'un de l'autre. Je n'étais pas si gênée que cela par la situation et cela devait légèrement surprendre ou décontenancer Priape mais ce n'était pas grave. Je lui avais demandé du temps certes, de laisser passer le bal aussi, mais je pouvais quand même bien m'accorder un moment de liberté à me laisser aller à mes envies, et j'avais envie d'être avec lui, vraiment. Le temps je l'avais eu, du teps pour réfléchir, du temps pour faire le point, du temps pour me retrouver. Tout cela était derrière moi maintenant et la seule chose à oublier actuellement était ce bal où Priape était venu vaec Zoïa, mais dans ses bras et mes yeux dans les siens, ce n'était qu'un lointain souvenir. « Reste, j'irais remercier May plus tard. » Je lui souris. Oui j'irais la remercier de nous avoir poussé à faire le premier pas l'un vers l'autre ce soir même, même si Priape m'aurait surement fait vomir à cause de l'odeur du whisky si je n'avais pas dépassé le stade des nausées. Je lui souris simplement à nouveau lorsqu'il me retourna le compliment que j'avais fait sur sa tenue et me demanda ensuite comment se passait ma soirée... Hum... Que répondre... ? « Si on oublie que mes meilleures amies se prennent le nez, que mon meilleur ami s'est fait embarqué au poste de police et que mon ex est avec ma chère cousine adorée... » Je marquais quelques secondes de pause pour montrer toute l'ironie qu'il y avait dans mes derniers mots et repris : « Je crois qu'elle se passe plutôt bien pour nous deux et que bébé aime assez la musique pour s'amuser à bouger et me chatouiller un peu... » Mon regard qui était parti dans la pièce se reposa dans le sien, oui j'étais en train de lui dire que je commençais à sentir notre bébé bouger...

Un petit sourire étira mes lèvres alors qu’elle me répondit qu’elle irait –remercier- May plus tard. C’était donc que cet interlude dans notre phase silence radio ne lui déplaisait pas. Alors autant profiter de ce slow pour discuter. J’essayais de faire bonne figure. Autant devant beaucoup d’autres, je n’en avais rien à faire de passer pour de la viande saoule, autant devant Talya je voulais sauver les apparences. Je tournais donc lentement en rythme avec la musique, la jeune femme dans mes bras, en tachant de faire bien attention à ses pieds. « Sienna s’engueule toujours avec tout le monde, fais pas attention à elle… » conseillai-je en supposant que ses meilleures amies comprenaient forcément ma chère ennemie dans le lot. Quant à son meilleur ami embarqué par la police, je fronçais les sourcils. Il pouvait pas s’agir de Matthéo, je l’avais vu, à mon plus grand plaisir, encore récemment à la table. Il ne pouvait donc s’agir que de… Isaac ? Le dernier bémol à sa soirée était le fait que je sois ici avec Zoïa. « Arrête Talya, pas ça… » fis-je avec un petit ton réprobateur. « Je sais que tu as du mal à le croire mais ce soir Zoïa tient plus de marraine la bonne fée que de la mauvaise sorcière. » Oui, elle avait peut être encouragé mon ivresse mais au final c’était exactement ce qu’il me fallait pour affronter ce bal, la rouquine avait été le parfait soutien dont j’avais besoin alors je ne laisserais pas mon ex faire croire à tous que sa cousine avait le mauvais rôle. Je préférais largement rebondir sur sa dernière phrase que de m’éterniser sur le sujet Zoïa qui risquait de déraper vers une nouvelle dispute. « Tu le sens bouger là ? On va avoir un petit musicos ! » Mes yeux avaient glissé en direction de son ventre, imaginant les galipettes du petit bout qui s’y trouvait, un sourire gaga aux lèvres. Mais relevant la tête, je revins sur un autre sujet : sur ce qui était arrivé au dunster : « Il s’est passé quoi avec Isaac ? »  

« C'est plus Andrea et Nina qui donnent de la voix ce soir, Sienna est calme quand elle reste loin d'Alexys ! » Ces deux là ne s'aimaient pas du tout et avaient déjà eu l'occasion de se le dire dans cette soirée, mais Sienna était partie, avait fuit la dispute et c'était mieux ainsi, avec la perte des parents de Chase et le fait que je tourne la carte elle avait surement assez à penser comme ça sans avoir à en rajouter. « On sera toujours en désaccord sur ce sujet, tu ne peux pas comprendre alors n'en parlons pas... » Et ne parlons pas du fait que sa marraine la bonne fée l'ait entrainé dans la spirale infernale de l'alcool ce soir... Qu'il ne me dise pas qu'il avait trop bu tout seul, j'aurais bien du mal à le croire. « Je ne le sens pas non, c'est rare quand même, je pense que c'est juste le début... Je l'ai un peu senti tout à l'heure quand je me suis fait légèrement bousculée par un flic qui venait pour Isaac... » Matthéo était toujours là, je le voyais, alors il n'avait pas eu de mal à deviner que je parlais du dunster même si l'ambiance avant ce bal était aussi tendu avec le jeune homme qu'elle l'était avec le mather... Enfin c'était compliqué avec ce dernier, comme avec le premier en fait, rien n'était simple en ce moment malheureusement. « Il est accusé de meurtre, mais il n'a rien fait... Je crois que c'est pour cela qu'il a disparu après le Spring break... Enfin Maxime m'a raconté mais j'ai pas tout compris c'est allé trop vite... Je suis contente que tu sois là toi, ça me fait du bien. » Notre appel s'était bien passé et j'avais été celle qui avait pressé la détente du mauvais côté pour lui demander du temps, j'avais envie ce soir de lui montrer que je ne regrettais pas cette danse et que je voulais être près de lui, pour parler, pour continuer à avancer ensemble pour un bel avenir pour notre bébé, le meilleur qu'on puisse lui donner.

« Sienna et Calme dans la même phrase, ça me fait bizarre ! » me moquai-je gentiment en riant. Je ne connaissais pas beaucoup Andrea et pour Nina, je l’aimais bien. J’avais du mal à imaginer la blonde sortir de ses gonds parce que même pour me sermonner tout à l’heure sur mon état, je l’avais trouvée particulièrement patiente et diplomate. En tout cas, j’espérais que malgré les éclats de voix de ses amies, Talya passait une bonne soirée. On éclipsa d’un commun accord le sujet Zoïa, je préférais que l’on parle de notre bébé. Mais les paroles de ma partenaire de danse me firent me stopper. Je fronçais les sourcils : « Tu t’es faite bousculée ? Mais t’es sûre que ça va ? Tu devrais peut être allée t’asseoir et te reposer… » m’inquiétai-je. Talya avait vraiment tendance à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Ca me fit penser aux étranges textos que m’avait envoyé mon aîné. « Et c’est quoi cette histoire avec Emrys au fait ? » Décidément, ce n’était pas un bal de tout repos pour la blonde. Après qu’elle m’ait raconté pour Isaac, je secouais la tête, refusant de croire qu’il pouvait avoir commis un meurtre. « Il doit y avoir une erreur. » Talya m’avoua finalement qu’elle était contente que je sois là et un sourire flatté étira mes lèvres. Peut être que c’était l’alcool qui me faisait voir la vie en rose, peut être qu’elle n’avait pas vraiment dit ça. Mais j’étais bien moi aussi. Enfin ça tanguait un peu dangereusement, j’avais un peu l’impression de danser sur le ponton d’un bateau en pleine tempête. « On devrait quand même aller s’asseoir, faut que tu te reposes pour le bébé… »  

« Je suis sûre que tu te surprendrais à l'apprécier si vous passiez au dessus de vos différents tous les deux. » Parce que dans le fond j'étais incapable d'aimer deux personnes radicalement différentes. En fait c'était ça leur secret, ils se ressemblent trop pour réussir à se supporter, non en fait je n'en sais rien du tout, je sais juste que leurs taquineries m'amusent mais que j'aimerais parfois les voir faire la paix une bonne fois pour toute. « Priape j'ai aucune envie d'aller m'asseoir, je vais bien je t'assure... Je te l'ai dit la dernière fois, je ne prendrais aucun risque pour le bébé... Je ne suis pas en sucre ! » Enfin là il allait quand même falloir que les frères Zacharias arrêtent de se prendre pour des champions de boxe quand même et que mon meilleur ami me fasse un peu plus confiance pour que je puisse l'aider et ne pas laisser de situation comme celle là se reproduire même si je ne suis pas magicienne et qu'il m'est impossible de tout effacer pour permettre à chacun de recommencer les évènements en se comportant mieux. « Tu veux qu'on aille se promener dans le jardin toi ? Je sais très bien que tu n'en es pas à ton premier verre et peut être que l'air frais te ferait du bien ? » Je ne le sermonne pas même si je sais qu'il est tout à fait capable de le prendre comme ça, je constate juste qu'il a bu, de trop, mais qu'il avait surement de bonnes raisons de le faire et que je faisais surement parti de ses raisons alors comment faire pour lui en vouloir ? En attendant, je continuais de danser, j'avais tout de même réussi à avoir ma danse avec l'homme que j'aime au bal, je crois que je pouvais aller me coucher tranquillement après cette discussion. Un petit sourire s'étira sur mes lèvres à cette pensée, ah les hommes... « Isaac n'est pas un meurtrier c'est une erreur, c'est sûr oui. Et pour ton frère... Il a voulu t'imiter je crois, enfin il a pas supporté que Raphaël ne se laisse pas faire, du coup il s'est dit qu'il allait aller lui donner une leçon. Je suppose. Je déteste quand vous vous utilisez vos poings sur quelqu'un dont je suis proche. » Parce que mes proches m'aident à traverser ce que je vis que cela plaise ou non à Priape ou au grand Emrys.

« Tu sais que quand elle me frappe pas on arrive parfois à discuter calmement ? » confiai-je en repensant à la droite qu’elle m’avait collé quand elle était venue me raconter que j’étais le père en mode furie, ou encore tout en contraste à la discussion très posée qu’on avait eu il y a peu de temps suite au décès des parents de Chase. Talya me rassura, elle allait bien, elle n’était pas en sucre, réflexion qui m’arracha un petit sourire amusé qui s’effaça lorsqu’elle comprit qu’en réalité, je cherchais à m’échapper de cette piste de danse mouvante. « Je vois pas de quoi tu parles… » fis-je en toute mauvaise foie concernant le fait que je ne sois pas à mon premier verre. Mais oui l’air frais me ferait surement du bien. « J’ai juste envie d’aller voir les décorations extérieures tu vois… » Une excuse bien plus valable même si Talya me connaissait trop pour être dupe. Je l’écoutais me raconter les histoire entre Emrys et l’autre winthrop. Je grimaçais d’ailleurs en entendant Talya qualifier Raphael de -quelqu’un dont elle était proche- mais je me retiens de tout commentaire. J’avais promis de faire un effort, je m’y tenais. Plus de jalousie. « Je crois qu’il n’y a pas que ça… En fait Emrys n’aimait déjà pas beaucoup ton cher ami avant…. » D’après ce que j’avais compris lors de notre échange de sms. La fin de la chanson résonna et je n’attendis pas plus pour entrainer doucement Talya par la main vers la sortie. J’inspirais une grande bouffée d’air une fois dehors avant d’aller m’allonger sur le dos sur l’herbe, oubliant presque de m’intéresser aux décorations que j’étais pourtant censé vouloir observer. Je me tournais finalement sur le côté et vint poser ma main prudemment sur le ventre de Talya, conscient pourtant que vu la taille du bébé il ne risquait pas de venir me faire un check de si tôt. « Et là tu le sens bouger ? »  

« Non je ne savais pas, et je ne savais pas non plus qu'elle te frappait ! Pourquoi elle le fait ? » En fait Sienna était une folle alors ça ne m'étonnait pas vraiment d'elle mais pourquoi frapper Priape ? Je n'en savais rien, c'était surement leurs histoires, leur petite guéguerre à tous les deux et non la mienne. « Enfin... C'est surement un peu comme nous entre Sienna et toi, on arrive à parler calmement quand on évite de monter sur nos grands chevaux et quand tu évites de me cogner dessus. » Je montrais à Priape ma machoire encore bleuie par le coup que j'avais pris à la place de Raphaël. Je l'avais bien entendu camouflé avec du maquillage et du temps était passé depuis que je me l'étais pris mais on le voyait encore un peu. D'ailleurs le beau winthrop était au coeur de notre conversation, une conversation qui ne réjouissait surement pas mon ex qui n'avait qu'une envie : quitter la piste. « J'en sais rien, je sais juste qu'il a dit qu'on touchait pas à son petit frère et son petit frère c'est toi. C'est mignon mais nul, j'en ai mare de voir tous les gens autour de moi s'engueuler ou se taper dessus. » Voir les gens que j'aime se déchirer n'est pas forcément la meilleure chose qu'on peut souhaiter. Maxime et Isaac s'étaient pris la tête, Nina et Andrea aussi à cause de Maxime, Priape ne pouvait pas blairer ni Matthéo ni Raphaël ni Sienna... Enfin j'avais trop de personnes autour de moi qui se détestaient, parfois c'était lourd. Lorsque la musique se termina, la main de Priape glissa dans mon dos pour me libérer et son autre main resta dans la mienne, la serrant pour m'entrainer vers l'extérieur ou le jeune homme ne tarda pas de s'allonger dans l'herbe m'encouragea à faire de même : « Vous êtes vraiment tous décidés à ruiner ma robe ce soir... » Mackenzie m'avait fait asseoir sous la table avec elle, Matthéo m'avait fait asseoir sur le parvis et maintenant Priape voulait l'herbe. Je ne me fis pas prier après avoir vu que je pouvais trouver une petite place en m'essayant sur un côté de sa veste de costume pour ne pas avoir les fesses toutes vertes en me relevant. Alors que je venais à peine de m'installer, au niveau de son ventre, de ses côtés, appuyée contre lui et le regard dans le vide l'une de ses mains vint se poser sur mon ventre et ma main de son côté vint se positionner juste au dessus. « Non je sens rien, il doit faire la grêve depuis tout à l'heure il a pas aimé qu'on le bouscule surement. T'as hâte de le sentir venir chercher le contact de ta main dès que tu la poseras plus tard ? » J'étais enceinte de quatre mois, il ne fallait pas non plus trop en attendre du foetus qui était dans mon ventre, il était encore petit.

« Ta meilleure amie est tarée, voilà l’unique raison que je vois. » fis-je avec un petit rire moqueur. Bon en réalité, il me semblait me rappeler que c’était certaines paroles sur son ex qui m’avaient fait récolter un poing en pleine figure, mais je n’en étais plus tout à fait sûr, l’alcool ne m’aidant pas à avoir les idées claires. En tout cas, Talya ne rata pas l’occasion de me rappeler mon geste malheureux de la dernière fois. « Oh ça… » Ma main relâcha un instant la sienne et mes doigts effleurèrent doucement l’ecchymose désormais discrète que l’on devinait sous son maquillage. « Je suis désolé pour ça Talya. Je te le redis. » Je m’étais excusé par téléphone, mais je trouvais cela pas mal de le refaire de visu. Je l’écoutais me parler de Raphael ensuite, en essayant de ne pas afficher un air trop blasé. Et ce fut dur de cacher mon soulagement quand l’on se retrouva au grand air. Je l’entraînais vers l’herbe et son commentaire ne m’échappa pas : « C’est qui qui a un côté râleur maintenant ? » fis-je remarquer en riant. C’était que je lui déteignais dessus pour finir. Elle s’assit sur ma veste de costard histoire de préserver sa robe et je vins rapidement poser ma main sur son ventre. « Ils t’ont bousculée fort ? Tu crois qu’il faudrait aller faire un tour aux urgences pour être sûr que ça va ? » m’inquiétai-je alors que Talya me faisait savoir qu’elle ne l’avait plus senti depuis l’intervention des forces de l’ordre. « En tout cas, on commence à bien le voir ton ventre. » La grossesse était bien le seul moment où un homme pouvait dire à sa femme qu’elle avait grossi sans se prendre une claque en retour. Mes yeux voyagèrent un instant sur sa poitrine qui elle aussi, sous l’effet des hormones, avait pris nettement du volume. « C’est sympa la grossesse quand même… » commentai-je en pensant naïvement que mon coup d’œil était discret. Quant à sa question, oui j’avais hâte. J’hochais la tête même si tous ceci n’était qu’hypothétique pour l’instant : « Ca serait bien que ça puisse se faire oui… Mais je vais surement manquer certains moments. »