CHAMO ▸ no one knows that you cry

Je n'avais plus l'air de rien. Moi qui m'étais faite belle pour venir au bal avec Kol, voilà que mes larmes avaient réussit en cinq minutes à détruirent ce que j'avais passé presque une heure à faire. J'avais les yeux rouges, j'étais décoiffée à force de passer frénétiquement mes mains dans mes cheveux, mon nez coulait... bref: ce n'était pas beau à voir. Je venais de passer vingt longues minutes à sangloter dans les toilettes, partagée entre la colère et la tristesse. Beezus avait ruiné ma soirée et j'avais, je l'espère bien, ruiné la sienne. Je la détestais pour avoir été aussi cruelle avec moi et je m'en voulais pour avoir été aussi insupportable avec elle et Angel.
Utilisant le dernier mouchoir que j'avais dans la ridicule pochette qui me servait de sac à main, je sortie enfin des wc, sans regarder devant moi, bien trop occupé à recoiffer ma tignasse blonde. Evidemment, je rentrais, assez brutalement, dans quelqu'un, manquant de le faire tomber. Je l'attrapait presque machinalement par le bras par peur qu'il ne touche le sol par ma faute. j'avais suffisamment fais de dégât ce soir. « Désolée, je regardais pas où j'allais. » Dis-je avant de renifler bruyamment, un sourire forcé sur les lèvres.

Pour ta part, le bal se passait plutôt bien. Tu avais fait un peu connaissance aux nombreuses personnes qui constituaient ta table, et tu avais tout de même compris qu'il risquait malheureusement d'y avoir des tensions, plusieurs personnes ne semblant pas s'apprécier plus que cela. Et toi comme tu n'aimais pas vraiment la mauvaise ambiance ou les embrouilles, tu en profitais donc pour surtout te concentrer sur May, ta cavalière pour ce soir et très bonne amie. T'avais passé quelques minutes sur la piste de danse, réapprenant un peu à danser de manière potable depuis le temps que tu n'étais plus réellement retourné au Republik, et tu avais fini par visiter un peu mieux les lieux, histoire de ne pas en perdre une miette niveau décors. C'est là, alors que tu étais proche des toilettes, que quelqu'un te rentrait dedans, ce qui te faisait presque perdre ton équilibre tellement tu ne t'y attendais pas – mais par chance elle eu le réflexe d'attraper ton bras pour que tu restes un minimum stable. « Désolée, je regardais pas où j'allais. » Tu entendais avant de lever tes yeux vers la personne devant toi, étant déjà en plein « Ce n'est pas grave. » avant que tu la détailles quelque peu. Tu ne semblais pas la connaître, ni elle, ni de la maison ou non-maison d'où elle venait, mais tu fixais ses yeux rougis, qui te firent froncer les sourcils. « Ça n'va pas ..? » Tu demandais, même si la réponse semblait assez évidente.

Mes yeux bleu croisèrent le regard sombre du jeune homme. Il avait l'air gentil, terriblement et profondément gentil et sa question me prouva qu'en plus d'avoir l'air gentil : il était bien élevé. Au lieu d'ignorer ma tronche de déterrée, il me demanda si quelque chose n'allait pas. J'esquissais un rapide sourire, secouant doucement la tête alors qu'un faible « Rien ne va... » s'échappa de mes lèvres. « J'me suis disputée avec ma meilleure amie... » Ajoutais-je à mi-voix, comme si je le disais pour moi même, histoire de me le rappeler. Je baissais la tête avant de lâcher un court soupire. « J'suis désolée, je vais pas d'emmerder avec ça.» Lâchais-je alors dans un rire nerveux. Le pauvre avait une bouille adorable, et j'étais tellement bourrée que je me sentais capable de me confier à lui comme ça, sans retenue... alors que l'a dernière chose dont il devait avoir envie, était qu'une blonde éméchée, qui l'avait bousculé près des wc, lui raconte ses petits problèmes existentiels.

Tu pensais au départ qu'elle allait surement te remballer, te pousser de son chemin sans même prendre le temps de te répondre quoi que ce soit - et tu aurais surement compris, les filles ne semblaient pas aimer qu'on les rencontre pour la première fois lorsqu'elles avaient les yeux rouges et le maquillage coulant, surtout lors d'une soirée où l'on se devait d'être impeccable comme celle-ci. Elle t'avouait que rien n'allait, et tu mordais doucement ta lèvre quand elle te parlait de sa meilleure amie, hochant doucement ta tête. Apparemment, le bal n'avait pas fait que du bien ce soir, et comme chaque année, les disputes revenaient en renfort. Elle avait l'air réellement affectée par ce qu'il lui était arrivé, et tu fronçais tes sourcils, secouant ton visage quand elle s'excusait. " Non non, ça me dérange pas d't'écouter, si t'as besoin d'évacuer tout ça. " Nemo le thérapeute, t'allais presque changer de filière afin de devenir psychologue tiens. " Besoin d'un verre ? " Tu demandais, puisque certains préféraient parler avec un petit peu plus d'alcool dans le système.

« Non non, ça me dérange pas d't'écouter, si t'as besoin d'évacuer tout ça.» Je dévisageais quelques instants le jeune homme. « C'est toi qui devrait être mon ami, t'as l'air tellement plus sympa... » Dis-je à mi-voix. Gentil comme il était il me proposa un verre. Ma conscience lui répondait : « non c'est bon j'ai bien assez bu », alors qu'un soupire presque soulagé et un « Avec plaisir ! » sortirent d'entre mes lèvres. Si Bee me voyait elle me cracherait certainement dessus en me traitant d'alcoolo.... mais bon, elle n'était pas là pour me juger, il n'y avait que ce charmant inconnu et moi. « En faite... moi c'est Charlie. » Lui dis-je en esquissant un sourire alors que l'on se dirigeait vers le bar.

« C'est toi qui devrait être mon ami, t'as l'air tellement plus sympa. » Tu lâchais un petit rire à sa remarque – et si elle savait que tu étais un Eliot, son jugement serait peut-être assez différent de celui-ci – et tu passais ton bras autour de ses épaules. « On peut toujours remédier à ça ! » Tu t'exclamais en lui faisant un petit clin d'oeil, avant de l'entrainer avec toi vers le bar quand elle acceptait de boire un verre. « Tu veux quoi ? » Tu demandais, redemandant une coupe de champagne pour toi, avant de sourire doucement quand elle te disait son prénom. Super, elle portait le nom de ton ex, mais d'une autre part, il y avait tellement de Charlie à Harvard... « Enchanté, moi c'est Nemo. »

Il passe un bras autour de mes épaules et déjà je me sentais mieux. A croire qu'il avait des pouvoirs magiques. Puis sans plus attendre il m’entraîna vers le bar, me demandant ce que je voulais boire. « N'importe quoi du moment que c'est fort. » Répondis-je simplement en marchant à son rythme. Puis il se présenta. Nemo, c'était original comme prénom. (Bon j'avais entendu plus original: Beezus par exemple, ça c'est bien chelou !). « Enchantée. Tu seras mon nouveau pote du coup. » Plaisantais-je alors que le serveur lui apportait une flûte de champagne. Je fis signe à ce dernier de m'apporter un whisky glace, au point où j'en étais autant en finir... si Kol veut danser, il n'aura qu'a me porter. « Tu t'es déjà fais giflé par ton ou ta meilleur(e) ami(e) ? » Demandais-je un fois mon verre à la main.

Tu l'entrainais donc avec toi, un bras entourant ses épaules, comme si c'était ta meilleure pote depuis dix ans alors que tu ne l'as connaissais que depuis deux minutes. Mais t'avais rien a faire, t'étais un peu chamboulé que Viktor parte de Cambridge, et t'avais peut-être besoin de te concentrer sur quelqu'un pour oublier tes soucis. « Un bon Jack Daniels te fera donc le plus grand bien. » Tu répondais donc, en commandant un au bar avant de lui tendre. T'aimais pas vraiment en boire même si la marque était super connue, mais pour le coup, c'était fort. Tu te présentais donc, et tu riais doucement à sa remarque. « C'est avec graaaand plaisir ! Tant que t'es cool comme fille, ça devrait aller. » Après tout, tu te faisais des potes assez facilement, t'aimais bien parler aux gens. Tu sirotais ton champagne, souriant en la voyant commander en plus un whisky glace, puis tu fronçais tes sourcils à sa questions. « N-non... J'crois pas non... Ça t'es arrivé ? » Tu demandais, haussant un sourcil. T'imaginais que oui vu la question, mais quand même...

« J'suis suuuuuuper cool ! » Lâchais-je en m'enfilant mon whisky glace. Pff de quoi j'avais l'air sérieux ? J'attrapais le verre de Jack Daniels qu'il m'avait commandé. Il avait des goût de luxe se type, a croire que c'était un Eliot ! J'allais faire l'effort de le boire lentement, pour ne pas passer pour plus dépravée que je ne l'étais. (puis bon je n'avais pas bu de Jack Daniels depuis fort longtemps, donc autant essayer de l'apprécier). « Les gifles ça doit être un truc de fille alors... » Dis-je le nez dans mon verre. Puis j'ajoutais en plongeant mes yeux bleu dans les siens : « Ma meilleure amie m'a giflé tout à l'heure, j'ai encore mal... Elle a de la force, j'aurais jamais cru ça. » Je secouais légèrement la tête, avant de me frotter doucement la joue. C'est vrai que ça me faisait presque une impression de brûlure, c'était pas très agréable. Mais pourquoi je lui racontais tout ça ? « T'as les yeux vachement sombre. » Ajoutais-je, ne le lâchant pas du regard. Ce whisky était de trop, j'espérais simplement que je n'allais pas finir sur ses genoux à jouer avec ses cheveux, ça serait bien trop humiliant.

« J'vois ça. » Tu disais en riant doucement, avant de boire un peu plus de ton champagne qui te pétillait sur la langue. « Surement, les mecs ils aiment la violence, avec eux c'est les poings avant que t'ai compris. » Tu lui disais, levant tes yeux au ciel. C'était pas de leurs fautes aussi, quand t'as les gros bras mais pas le vocabulaire pour t'exprimer, tu finissais par taper pour un oui et pour un non, et ça t'exaspérait un peu les personnes de ce genre. Parfois on pouvait faire bien plus de mal avec les mots. Tu fronçais tes sourcils en la regardant alors qu'elle continuait de t'en dire plus sur la gifle. « Elle va pas bien elle ! Elle est juste venu te gifler comme ça ? » Tu demandais, un peu abasourdi par l'annonce, avant de lâcher un rire à sa remarque, haussant un sourcil quand elle te regardait. « C'est pour mieux te faire parler mon enfant. » Ouais bon, tu t'étais réapproprier le conte du petit chaperon rouge à ta sauce, c'était pas très grave.