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(R)evolution of dog

« Oh, comme il est mignon ! »

Phrase pouvant signifier selon les circonstances :
« Qu’il est joli ! »
Ou : « qu’il est bien apprivoisé ! »
Oui oui, même dans le cas d’un enfant. Sera considéré comme apprivoisé l’enfant qui n’est pas sauvage : il est à la fois sage, affectueux, apte à la vie en appartement, propre, enclin à manger ce qu’on lui donnera, doué, etc. Il n’est pas sur la défensive.
Ici, nous allons parler de ces qualités chez les animaux : jolis et apprivoisés. Avant toute chose je vous invite à considérer avec attention la galerie suivante.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Lapin-1 winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Chien winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Rongeur winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Poney winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Cochons winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Vache winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Black_white_cat_on_fence winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Mouton

« Oh, comme il est mignon ce {insérez ici nom de la bête} ! »

Ne soyez pas embarrassés : c’est une réaction normale. La science a étudié le phénomène, et vous y autorise. Qu’est-il arrivé à ces animaux en passant du stade sauvage au stade mignon ? Taille réduite, yeux exposés, robe tachetée, queue enroulée, fourrure moelleuse, oreilles repliées. Darwin disait : je ne connais pas une espèce de mammifère domestique qui n’ait, dans une de ses variétés de par le monde, les oreilles repliées. Réfléchissez-y : ce n’est pas naturel, au sens : ce n’est pas une bonne idée quand on vit en pleine nature.

Sélection par l’élevage ? Certes, mais le point de départ reste problématique. Qui, de la poule ou de l’œuf… c’est très amusant d’élever des chiens pour en faire des chiens plus mignons, mais s’ils ne sont pas un peu mignons au départ il ne va pas être facile de débuter l’élevage. Vous voyez vraiment les chasseurs de l’aube des temps aller traquer des loups dans leurs terriers pour élever leurs petits au biberon, sans savoir encore ce que ça donnerait ? Faut être dingue. La bête a toutes les chances de mourir, et une fois sur deux vous aurez un adulte chez qui l’instinct du loup – de la fuite, de la morsure… – ressurgit et prend le dessus. Les premiers chiens qu’on a élevés étaient déjà en quelque sorte des chiens ; on appelle ce stade le proto-chien. Et celui-là, d’où il sortait ?

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Loup
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Loup2
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Loup3
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Loup4

Souvenons-nous de nos origines. Petits, malingres et mal armés, nous survivions à l’époque comme les petits singes d’aujourd’hui aux portes des grandes villes : en mangeant les restes des plus grands prédateurs de notre écosystème. Et c’était pas nous. Difficile à imaginer, hein ? C’est l’âge d’or du tigre à dents de sabre et de toute sa clique. Paraît que cette période nous a rendus intelligents, a étendu notre régime alimentaire, nous a appris à fonctionner en société, et à créer des outils. On est devenus apprivoisés pour survivre. Retenez bien cette formule : on a réduit notre distance de fuite. L’amour est peut-être né à cette époque. En tout cas, les relations fusionnelles, certainement.

Arrivés au stade sapiens sapiens, voilà que nous prenons le dessus sur la chaîne alimentaire locale, où que nous soyons. C’est nous qui occupons le terrain, squattons les cavernes, entassons les carcasses de nos proies, et laissons derrière nous une appétissante odeur d’ordures. Nous avons gardé avec nous la distance de fuite réduite héritée de nos ancêtres, les survivants de l’âge des tigres. Nous sommes curieux et attentionnés, nous regardons et observons au lieu de préserver notre bulle de sécurité à tout prix. Nous ne sommes plus des animaux sauvages ; en revanche, nous sommes des philosophes en herbe, nous nous interrogeons déjà sur le mouvement des étoiles. Tout naîtra de ce creuset, la science, la religion, l’étude de la psychologie, la criminalistique, les lois. L’efficacité à survivre est différente. Survivre en étudiant le meilleur, plutôt qu’en étant le meilleur.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Lionwinter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Lionrepu

Et qui s’intéresse à nos ordures ? Car le cycle est sans fin. Les loups, nos anciens prédateurs, devenaient de braves charognards errant au fond de nos cours. Et le phénomène se répétait : les plus empathiques avaient le dessus dans cet écosystème. Les loups idéaux, forts, intelligents, féroces, tous sens en alerte, étaient les meilleurs dans les bois, dans les zones sauvages ; mais dans les zones habitées, ceux qui survivaient le mieux en transmettaient leurs gênes étaient les loups empathiques, qui lisaient nos réactions, savaient quand ne pas nous déranger et quand nous amadouer ; les loups à distance de fuite réduite, qui ne craignaient pas de nous approcher de tout près et mangeaient nos restes quasiment dans la main, avant le retour des plus sauvages qui avaient fui en nous voyant sortir les poubelles. Un phénomène évident dans les grandes décharges infestées de chiens sauvages, aujourd’hui encore.

Ces chiens-là, quoi qu’on en dise, sont déjà des chiens. Les proto-chiens sont déjà aptes à être domestiqués. Vous savez, les singes dont je vous parlais tout à l’heure ? Ils sont comme nous autrefois : petits, pas très forts, en danger la nuit… Ils cohabitent avec des proto-chiens sur les tas d’ordures. Ils enlèvent les petits, les élèvent au milieu des leurs, et créent un lien avec eux. Une fois adultes, les chiens montent la garde autour de leur colonie, les avertissent en cas de danger, et les défendent si le danger approche d’un peu trop près. Ces chiens sont implantables dans une cellule familiale d’une autre espèce alors qu’ils sont déjà assez grands pour se nourrir par eux-mêmes. Psychologiquement, ce ne sont plus des loups, mais des êtres d’empathie avides de compagnie à contempler, à étudier.

« Si Job avait planté des fleurs sur son fumier, il aurait eu les fleurs les plus belles du monde ! »


Maintenant, venons-en au développement physique du chien. C’est une chose qu’on peut étudier grâce à la génétique : le schéma suivant ne vous dira pas grand-chose en lui-même, mais il signifie que le chien en tant que modèle génétique est apparu en Asie.
Les couleurs représentent les variations du génome à travers les âges ; là où il y a le plus de couleurs présentes, c’est que le potentiel de variation est le plus grand, donc la source de toutes les variations. Ce sont apparemment les sociétés primitives du Moyen-Orient et d’Asie du Sud-Est, premiers grands pôles humains (et premiers magnifiques tas d’ordures sédentaires) ; puis arrivent les chiens spécialisés des colonisateurs des régions froides : zone himalayenne, Sibérie orientale, passage de Béring, Nord des Etats-Unis. Eh oui, chez moi, l’Alaska ^^ On dit que nos malamutes sont les plus anciens chiens de traîneaux de l’Histoire.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 DogYDNA

Restons en Sibérie, voulez-vous ? Et faisons un bond jusqu’aux belles années du stalinisme. On y produisait des manteaux de fourrure, et il est plus facile à cet effet d’élever des renards que de les capturer dans la nature. Mais les animaux étaient trop stressés pour se reproduire ; l’idée du généticien Belyaev, suivant la méthode utilisée avec les lapins, était de les sélectionner sur la base d’une suppression de l’hostilité à l’être humain, de sorte à faciliter les choses pour les uns comme pour les autres. L’expérience a commencé en 1959, et se poursuit toujours. Elle a pris un tout autre tournant.

Il ne s’agit plus de conquérir le marché de la fourrure, mais d’observer à l’œil nu le phénomène de domestication, et ce qu’il implique. Notre généticien s’est donc procuré un petit cheptel de renards sauvages, réduits à la captivité certes, mais aucunement apprivoisés. Et il a croisé ensemble uniquement les individus qui présentaient un comportement agréable. Curiosité, empathie envers l’attitude humaine, distance de fuite réduite par rapport à la moyenne de l’espèce. Ça vous rappelle quelque chose ? En fait, il a recréé « en laboratoire » l’évolution qui fut naturellement celle des proto-chiens au contact des premières communautés humaines.

Dans un premier temps, les renards étaient seulement soumis, plutôt que dociles. Ils se laissaient manipuler, même s’ils ne semblaient pas y éprouver un quelconque plaisir ou rechercher le contact humain. Et des spécimens tachetés sont apparus, aussi.
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Pietrain

Dans un deuxième temps, ils se sont montrés de plus en plus amicaux, regardaient les chercheurs dans les yeux, les accueillaient par de petits jappements et se collaient à la grille au lieu de se terrer dans le fond de leur cage. Ah, et ils présentaient une queue enroulée.
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Queue_enroulee

Enfin, on a abouti aux spécimens actuels : de vrais toutous qui suivent les gens, veulent être portés dans leurs bras, répondent à leur nom, et jouent avec les enfants sans manifester la moindre agressivité. Et ils ont développé ce caractère amusant : des oreilles tombantes.
winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Oreilles_tombantes

Marrant, non ? Quand on compare à la galerie en début d’article…
C’est ici qu’intervient la théorie qui fait mal au crâne. ^^ Le comportement animal a une origine physiologique : il est déterminé au moins en partie par des stimuli neurochimiques ou de nature hormonale (qui sont eux mêmes gouvernés par les gènes codants les hormones et neurotransmetteurs en question). Or on sait que ces mêmes stimuli influent sur le développement physique des individus. En supprimant de leur sélection les individus porteurs d’un comportement agressif, des caractéristiques hormonales qui justifient ce comportement, et des gènes qui induisent cet état hormonal, la présence humaine provoque donc une évolution qui est parallèlement comportementale, morphologique et génétique.

C’est du sérieux ^^ En analysant des prélèvements sanguins faits sur les renards, on a prouvé que leur dosage hormonal était différent de celui de leurs congénères sauvages.
- Moins de corticoïdes, et elles apparaissent plus tard : la période de socialisation, celle pendant laquelle le jeune individu peut être intégré à une « famille » d’une espèce différente, est plus longue.
- Plus de sérotonine, un neurotransmetteur ; c’est décisif pour l’empathie. Savez-vous que lorsque vous regardez un visage humain, vous visez automatiquement le côté gauche (par rapport à vous), plus révélateur de sa pensée ? Le chien fait pareil. Quand il regarde un visage humain. Pas quand il regarde un objet, ou même un autre chien.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 32te8z80
L’évolution du chien lui a donné l’intelligence du cœur.


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The antics of gay art

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Joliestatue

Jolie statue, ne trouvez-vous pas ? La Grèce est vénérée depuis toujours pour son patrimoine artistique, fondateur des plus modernes aspects de la vie occidentale : son côté scientifique, sa politique complexe, son point de vue sur le monde... Ici vous avez un portrait d'éromène et d'éraste : du grec Eros, l'Amour physique, l'un des mots signifiant que l'homme le subit et l'autre, qu'il l'exerce. Ces termes désignent justement le couple philosophe/disciple, qui se retrouvait également dans l'armée, dans la littérature, et notamment dans les mythes : Héraclès par exemple est connu pour ses nombreux éromènes. La valeur d'un homme se mesurerait-elle au nombre de ses... disciples ? ^^

Allez, comme vous avez été sages, vous avez bien mérité une petite visite culturelle de l'art antique, grec mais aussi latin : les Grecs nous ont livré bien des révélations sur leur mode de vie et leur mythologie par le biais de fresques peintes sur leurs vases, les fameux vases à figures rouges...

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Vases

Tandis que les Romains, empereurs de l'univers à leur propre échelle, étaient célèbres pour leurs luxueuses villas, ornées quant à elles de fresques parfois grandeur nature :

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Fresque

Nous avons également conservé des pièces de monnaie ouvragées, d'un grand intérêt archéologique, et qui forment de magnifiques collections :

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Monnaie

Et je ne saurais terminer ce petit panorama artistique sans vous présenter la célèbre coupe Warren, aujourd'hui propriété du British Museum, dans un parfait état de conservation qui dépasse de loin toutes les répliques que l'on peut en vendre :

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Coupe-1

Magnifique souci du détail, n'est-ce pas ? Enfin, pour mes amis les black supremacists - je sais qu'il y en a, ne soyez pas timides ^^ - un petit témoignage toujours de l'Antiquité, mais de l'autre côté de la Méditerranée. On sourit pour la photo, messieurs !

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Egypte

Je n'aimerais pas être taxé de subjectivité. Non, il n'y avait pas que ça dans l'art Antique, loin de là. Les femmes existaient - sans quoi une bonne partie d'entre nous n'existerait point - et elles avaient leur part de rigolade aussi. Et je ne parle pas seulement de l'île de Lesbos ! Une preuve, pour clore cet article en beauté, que les messieurs aimaient aussi les femmes :

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Dames

... Pourvu qu'elles soient douces :sifle:


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Le dilemme du prisonnier
Donc, je regardais un bon vieux documentaire des années 80, et soudain apparaît à l'écran ce sacré Dawkins (je vous le présente vite fait : le génie insupportable. Il s'est pointé à l'écran avec sa gueule de vainqueur - le vainqueur des années 80, celui avec le brushing - et il a expliqué pourquoi il faisait ce documentaire : il avait sorti un livre très intelligent et personne n'y avait rien compris. Plein de gens étaient venus le complimenter en s'imaginant qu'il était d'accord avec eux, mais pas du tout. Donc il était obligé de faire un film pour essayer de rendre sa théorie un peu plus claire pour les andouilles que nous sommes. J'adore ce mec ^^)

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Ouais, ça c'est mon Dawkins à moi.

Et il se trouve qu'il basait son explication sur l'étude des comportements animaux, c'est un zoologiste ; sur le football, les échecs et autres situations où l'animal humain a le choix entre coopérer et s'imposer par la force ; et sur un petit jeu passionnant d'un point de vue psychologique, appelé le dilemme du prisonnier. Lui, il ne faisait pas ça en comptant des années de prison, il utilisait des pièces, comme ça après une série de tests il disait aux gens combien de pièces ils avaient effectivement gagnées, et combien ils auraient pu gagner en coopérant. Je vous montre :

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Je suis bleu et gentil : face à un rouge gentil, je gagne bien ; face à un rouge méchant, je perds le max. Je suis bleu et méchant : face à un rouge gentil, je gagne le max ; face à un rouge méchant, je gagne moyen. C'est le schéma des relations humaines. On peut l'appliquer en économie, en amour, en génétique, et caetera. L'idée n'est pas d'y jouer une fois, mais une série de fois. Evidemment si je suis méchant une fois, je remporte tout ; mais la personne en face devient alors méchante aussi, et nous ne gagnerons tous les deux qu'une somme moyenne en comparaison de ce qu'on aurait pu gagner si on s'était alliés. Enfin, le maximum est bien sûr ce qu'on gagne en trouvant quelqu'un qui se soumette à nous - c'est l'exemple de l'abeille qui se sacrifie pour défendre sa ruche, sachant que ses gènes sont à l'abri tant que la reine continue à pondre. Les humains atteignent rarement ce niveau d'abandon de soi, et dans leur cas, ce serait une forme de coopération extrême.

Voilà pourquoi on l'appelle le dilemme du prisonnier : situation immorale s'il en est, vous-même et un copain à vous avez commis un crime. La police vous soupçonne, vous êtes en garde-à-vue... bref, ça craint. Vous pouvez soit plaider coupable, mettant ainsi les flics de votre côté sur la base de la bonne volonté et du repentir que vous manifestez ; soit protester de votre innocence... en espérant que votre copain ait la bonne idée de faire la même chose, sinon vous êtes fichu. En revanche, si vous plaidez innocents tous les deux, le jury aura peut-être un doute et votre condamnation sera plus légère.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Sanstitre3-20

En détournant une formule inventée par un de ses "fans" (ceux-là même qui ne comprennent rien à sa théorie), Dawkins appelle ça "Nice guys finish first" : les plus sympas finissent premiers. Evidemment, quand on sait que sa théorie s'appelle "l'égoïsme génétique", on comprend qu'il y ait eu une petite confusion. Mais en observant la réalité, on se rend vite compte que plus on veut assurer la survie de ses gènes, ce qui est un but égoïste, plus ou se montre altruiste, car sans donner ce bon exemple il y a peu de chances que les autres le soient envers nous. Il donne l'exemple de la première guerre mondiale : en principe, aucune coopération possible entre les armées en présence. Eh bien, détrompez-vous. Trêves de Noël, snipers qui faisaient exprès de rater leurs cibles, canonniers qui s'excusaient en entendant que leur tir avait interrompu le chant dans la tranchée d'en face... Les deux fronts, en tout cas les individus qui les composaient (bien sûr les généraux n'étaient pas de la partie) s'envoyaient ainsi des signaux qui signifiaient : je te laisse survivre si tu me laisses survivre. La saga des James Bond aussi a eu une formule que nous pouvons détourner : live & let live.

Applicable dans la vie de tous les jours, hors de tout contexte dramatique : je te laisse vivre, alors laisse-moi vivre. Et dire que c'est nos gènes qui nous apprennent ça.
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Un vaste malentendu (Merveilleuses Lois Américaines...)
Votez intelligent. C'est une prière solennelle. Ne votez pas pour ceux qui nous ont collé dans les dents les quelques exemples de lois merveilleuses que je vous propose ci-dessous, sous la forme de petites histoires. Ce sont bien sûr des histoires imaginaires, mais les situations sont réelles, et des gens comme vous les vivent, tous les jours, dans notre beau pays.

Shelly a quatorze ans. Elle se rend compte qu'elle passe de plus en plus de temps avec son oncle. Ce dernier a une attitude étrange, la complimente sur son corps de femme en plein développement, la câline, la fait dormir avec lui... Elle ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive, mais la vérité, c'est qu'il l'a violée. Elle parle à sa mère, qui la conduit au commissariat pour porter plainte. Confronté aux membres de sa famille, l'oncle fond en larmes et avoue. Entretemps, Shelly s'aperçoit avec horreur qu'elle est tombée enceinte.

Lorsqu'elle se rend à la clinique pour supplier qu'on "lui enlève ça", on lui répond que la loi l'interdit. Elle insiste ; on la prévient qu'elle va se retrouver en prison si elle tente quelque chose de façon clandestine. Et, d'ailleurs, elle risquerait sa vie. Effrayée par les histoires horribles qu'on lui raconte, la petite se résigne. Pour elle, la prison, c'est le synonyme de l'endroit où se trouve à présent son oncle. Elle ne veut plus jamais avoir quoi que ce soit en rapport avec lui. Elle vit sa grossesse dans la douleur, car son corps n'est pas prêt, et dans la terreur, car elle est certaine que l'enfant va ressembler à son sinistre père. Elle ne dort plus, s'affaiblit et perd le goût de vivre.

A la naissance du bébé, elle espère que ses ennuis seront terminés, qu'elle va pouvoir reprendre une vie et une scolarité normales. Les séquelles physiques sont importantes, mais elle passe du temps à l'hôpital et commence à se remettre ; ses parents sont à ses côtés pour la soutenir. Soudain, on lui apprend une nouvelle information : elle va devoir se rendre à la prison avec l'enfant, pour le présenter à son père ! Ce dernier a réclamé un droit de garde, et cela, la loi le permet. Pendant dix-huit ans, Shelly devra le voir régulièrement, et parler de lui à son enfant, lui dire la vérité. L'homme n'a été condamné qu'à quinze ans de prison ferme, et il se peut qu'il sorte avant cela. Donc au moins trois ans de liberté où il pourra s'inviter chez Shelly en qualité de père de son enfant. Elle songe à l'abandonner, mais ses parents y sont opposés.

L'enfant de Shelly n'a pu être adopté par Jorianne et Deanna, les voisines de la famille, qui en mouraient pourtant d'envie. Ce sont deux femmes en couple, ce qui dérange suffisamment en soi ; et les agences d'adoption les placent systématiquement à la fin de leurs listes, ce qui fait qu'elles n'ont jamais leur chance. En effet, Deanna a changé de sexe. Pour ce faire, elle a du se plier à la législation de son état, qui l'oblige à se faire suivre par un psychiatre pendant deux ans afin de confirmer son besoin profond. Elle n'éprouvait cependant aucune fragilité psychiatrique, mais elle s'est pliée au règlement. A présent, elle est donc cataloguée comme "ayant un passé psychiatrique", ce qui rend les agences méfiantes. Elle n'a aucune chance de ce côté-là.

Shelly n'a pas supporté qu'on lui répète "bientôt quinze ans !" Il s'agissait de ses quinze ans à elle, mais elle ne s'appartenait plus depuis quelques temps. Elle s'est jetée par la fenêtre de l'hôpital. Prise en charge immédiatement malgré son souhait évident de mettre fin à sa vie, elle s'en est sortie après un long coma. Aujourd'hui elle se déplace en chaise roulante et ne réagit plus quand on lui parle ; elle ignore qu'elle a un enfant, c'est ce qu'on appelle un légume. Au moins, elle ne vit plus dans l'angoisse. Sa petite fille a été retirée à ses parents, qui la maltraitaient comme si elle était la cause de leur malheur. Elle va de famille d'accueil en famille d'accueil, et échouera sans doute chez son père à sa sortie de prison.

Jorianne a un ami gay, Phil, qui accepterait de leur faire un don de sperme afin de réaliser leur rêve d'enfant. Ils se rendent ensemble à la clinique voisine, qui pratique ce genre d'intervention quotidiennement et les met immédiatement en confiance. Mais quand les médecins font remplir à Phil leur questionnaire, ils découvrent que c'est un homosexuel et lui signifient aussitôt que l'insémination ne sera pas possible. En effet, bien que contrôlé en entrant dans la banque puis en sortant de la banque, le sperme "homosexuel" est désormais banni du système. Officiellement, c'est pour une question de forte contamination par le virus du sida.

Phil se souvient du jour où il a voulu donner son sang. On lui a fait remplir un questionnaire, et on l'a refusé. "Population à risque concernant le virus du sida". Il a bien expliqué qu'il était vierge. Rien à faire. Comme il était trop têtu, finalement l'infirmier l'a emmené à part et lui a dit la vérité : le sang "homosexuel" est un sang qui contient une tare. Du sang de sous-homme. Personne ne voudrait être transfusé avec ça ; et le mélanger au sang des "vrais mecs" crée une faiblesse dans l'espèce humaine, une égalité qui n'a pas lieu d'être. Phil quitte la banque de sperme en pleurant. Pas seulement pour lui, aussi pour Deanna.

Il y a des années que la médecine a reconnu son erreur : les homosexuels ne sont pas des tarés, et n'étant pas malades ils ne sont pas contagieux ; n'étant pas "mauvais", ils ne sont pas à mettre à l'écart. Certains politiques n'ont pas encore entendu ce discours. Or, les transsexuels sont toujours classifiés parmi les troubles mentaux, les fantasmes déviants. Phil pense à Deanna, qui ne pourra peut-être jamais avoir d'enfants, et qui ne verra peut-être jamais de son vivant le jour où on la considérera pour ce qu'elle est, une femme parmi les autres. Shelly, elle, a été traitée par la loi comme une femme, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Un vaste malentendu.


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General Custer is back from the dead !!

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Custer
Voilà la bête. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, pas vrai ?

Vous connaissez Custer ? Mais si, même les plus incultes d’entre vous. Tom Cruise vous en a touché un mot dans le Dernier Samouraï.


Algren: Il s’appelait Custer.
Katsumoto: Je connais ce nom. Il a tué de nombreux guerriers.
Algren: Oh, oui. Beaucoup de guerriers...
Katsumoto: Alors, c’était un bon général.
Algren: Non. Non, ce n’était pas un bon general. Il était arrogant et inconscient. Il s’est fait massacrer parce qu’il a conduit un seul bataillon à l’assaut de deux mille Indiens en colère.
Katsumoto: Deux mille Indiens ? Combien d’hommes avait Custer ?
Algren: Deux cent onze.
Katsumoto: J’aime bien ce Général Custer !
Algren: C’était un meurtrier, tombé amoureux de sa propre légende. Ses soldats sont morts pour elle.
Katsumoto: C’était une bonne mort.
Algren: Eh bien, peut-être que vous aurez la même un de ces jours !

Ah oui, un meurtrier, parce qu’il massacrait les Indiens, d’où leur colère. Vous verrez deux ou trois flashbacks à ce sujet dans le film. Mais ce n’est pas pour vous parler d’un film que je suis là. Vous savez, quand on dit que les Républicains ont été figés au dix-neuvième siècle et ont refusé d’évoluer depuis ? George Armstrong Custer est mort en 1876. Et certains refusent toujours de l’enterrer.
Maintenant, est-ce que vous connaissez Pat Rogers ?

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Pat1

Mais noooon, pas celui-là. Le fameux leader du comité national républicain (et lobbyiste à ses heures perdues) qui vient d’écrire un gentil courrier à Susana Martinez, gouverneur de l’état du Nouveau-Mexique. Un vieux monsieur sympathique et souriant, très bien mis, pas du tout comme l’infâme redneck à moustaches au début de cet article. N’empêche, il juge que ce vieux Custer a fait beaucoup pour la nation, et qu’il s’agirait de ne pas l’oublier, ou lui manquer de respect.

winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Pat2

Or, Susan Martinez a commis une grave erreur qui a déshonoré la mémoire de ce grand homme, et Pat Rogers lui a écrit pour le lui signaler : elle s’est permis de rencontrer une délégation de ses administrés Natifs Américains. Ouais, des Indiens en colère, ceux-là même qui ont tué le grand homme à moustaches. Rendez-vous compte, elle leur parle et tout, limite elle voudrait les représenter au conseil d’Etat… oh, une minute, ça fait partie de son boulot, en fait. Ce sont ses administrés. Elle a l’OBLIGATION de les représenter, et c’est en partie leurs voix qui l’ont élue, non ? Et ça voudrait dire qu’éventuellement, on n’a plus le droit de tuer des Indiens ? …On vit vraiment dans un monde de merde.


Collabos, plus lâches que des saletés de Français, planqués aux allégeances douteuses ! Ce pays va tout droit en Enfer. Votre concurrent républicain n’aurait jamais déshonoré le Colonel Custer de cette manière. J’espère que les personnes qui vous ont conseillé cette rencontre seront remises à leur place, et forcées de lire le compte-rendu de sa mort dans son intégralité !

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winter’scomin’.harvablog.com - Page 3 Love

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