Oksanna&Misha - Too hard to find someone like you

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Oksanna&Misha

• La mort ou le phénomène naturel qui va tous nous déprimer, nous faire nous sentir mal et avoir qu’une seule envie, quitter à notre tour ce monde, lâcher cette vie qui nous donne plus de quoi être bien. Pourquoi est-ce ça existe ? Pourquoi les personnes qui nous sont chère doivent toujours partir en première ? J’arrive pas à comprendre, j’arriverais jamais à comprendre pourquoi c’est comme ça. Pourquoi la vie est faite ainsi, pourquoi devons-nous subir ça ? Endurer toute cette douleur qui nous bouffe de l’intérieur et nous empêche d’avancer. Je vous jure que si un jour je trouve ce fameux Dieu, si un jour j’ai la chance d’être en face de lui, j’aurais deux trois questions à lui poser, et je ne partirais pas sans avoir eu les réponses désirées, et pas juste un « c’était son destin », je me contenterais pas de ça, car je lui répondrais tout simplement que j’emmerde ce putain de destin, que c’est pas comme ça que ça marche, qu’une personne d’une vingtaine d’années n’a pas à partir si tôt, qu’elle a encore beaucoup de choses à vivre, alors qu’il la ramène. J’vous assure que je ne serais pas en train de lui lécher les bottes et le caresser dans le sens du poil de sa barbe, loin de là même, j’me prendrais surement la tête avec, quitte à me prendre un éclair de Zeus dans le cul, au moins, j’aurais dit que ce j’avais à dire et je lui aurais fait part de ma façon de voir. La mort d’une personne proche nous marquait toujours, et, jamais ça ne changera, jamais nous ne pourrons nous habituer à ça, nous habituer à voir nos proches partir. S'y préparer est impossible, on pense pouvoir le faire, ou alors on refuse la chose, on la repousse jusqu'au jour où sa nous tombe sur la gueule, et, dans les deux cas, on est jamais prêt à affronter ça, on est pas fait pour ça putain. Alors ouais, la mort de mon frère, c'est quelque chose qui m'avait changé, et ça, à jamais. J'avais toujours été ce gamin un peu timide, à le suivre un peu partout, à essayer de faire tout comme lui sans vraiment y arriver, à avoir du mal à vraiment m'imposer, à plutôt écouter les autres, vous voyez, et, depuis cet évènement, j'étais tout le contraire. J'étais passé par plusieurs stades, allant du plus extrême au... Normal diront nous. J'me suis vu éclater la gueule d'un gars tout ça parceque sa tête ne me revenait pas. J'me suis vu m'embrouiller pour une putain de place de parking au point de casser la vitre du gars. J'me suis vu avoir des envies de meurtres. J'me suis vu tirer sur un gars pendant cette putain de prise d'otage, tout ça pour me venger de cette balle qu'il m'avait mis dans le bras, et je l'avais pas fait pour l'arrêter, non, il était déjà à terre, tenu par deux autres gars. Je l'avais fait juste pour faire passer ma colère, ma haine. Je n'étais plus le Misha d'avant, ce gosse perdu qui suivait, j'étais devenu une toute autre personne, mais, malgré ça, j'savais très bien être gentil, me montrer compréhensif et tout ça, mais, seulement avec les personnes que j'aime. J'venais de lui balancer sans la préparer que le coeur du Misha était désormais le mien, que c'était grâce à lui que j'étais encore en vie, et, sa réaction me fit comprendre qu'elle n'était pas au courant. J'aurais pensé, mais non, je m'étais trompé, une fois de plus. Alors, je la regarde s'assoeir sur cette chaise longue, je la regarde se demander ce qui se passe. Mais, comme j'ai dit, j'suis pas un connard quand j'aime une personne, donc, j'vais m'assoeir à côté d'Oksanna. "J'le suis aussi, sous le choc... Mais, si t'es ici... J'me dis que j'ai peut-être une chance de rattraper mes erreurs ?" Autrement, elle ne serait pas là non ? Alors, je lui tends ma main, comme pour la saluer. "Enchanté Oksanna, moi c'est Misha... Est-ce que ça te dérange qu'on fasse connaissance ?" Et qu'on reparte sur de bonnes bases par la même occasion. En réalité, j'voulais la prendre dans mes bras, pas juste lui serrer la main comme ferait deux inconnus, mais, après ce que j'ai fait, j'pense pas que je puisse... •

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OKSANNA & MISHA

Qui n'a jamais rêvé d'avoir droit à une seconde chance ? Une occasion de se rattraper pour ses erreurs, de changer le cours du temps, d'arranger tout ce qui ne va pas. On regrette toujours un jour ou l'autre nos actions, on se dit que cela aurait été mieux si l'on avait fait autrement, dit autre chose. L'erreur est humaine me direz-vous, et pourtant, en tant que simple hommes, en tant que mortels, il nous est impossible de revivre ces instants que l'on aimerait changer. On a beau le vouloir au plus profond de nous, être prêts à tout pour revenir en arrière, c'est tout simplement impossible. C'est hors de nos moyens. Alors tout ce qu'on peut faire, c'est avancer, regarder de l'avant, essayer de faire mieux à l'avenir, ce qui demande tout de même une sacrée dose de courage. En effet, il n'y a rien de plus dur que de laisser de côté nos regrets car ces derniers continuent de nous hanter. Que cela soit le soir, lorsque nous sommes seuls dans notre lit à ressasser nos souvenirs, ou dans la rue, lorsqu'on pense reconnaître un visage familier alors que ce n'est pas le cas. On ne se défait pas si facilement de toute la souffrance accumulée en une vie. En grandissant, j'ai eu tendance à me dire que jamais il ne faut se laisser aller à l'amertume, car nos erreurs nous permettent de ressortir plus fort. Puis je me plais à penser que tout ce qui arrive devait arriver et est arrivé pour une bonne chose. Mais je n'utilise cet adage que lorsque cela m'arrange. En effet, dans le cas de Misha, je pensais ne jamais pouvoir le revoir, ainsi je ne voyais pas en quoi cela pourrait être une bonne chose d'avoir été séparés. Séparés par ma faute, par la faute de ma fierté. Ainsi, je n'ai jamais cessé de regretter mes actes et mes choix. J'ai horreur de l'admettre, mais si je le pouvais, je changerais le cours des événements.
Du moins si j'avais pu. Car lorsque Misha me dit que ma venue serait peut-être l'occasion pour lui de se rattraper, je me dis que pour finir, j'avais éventuellement eu raison. Peut-être que toutes ces histoires de destins, de choses qui n'arrivent pas pour rien, ne sont pas des conneries. Si ça se trouve, mon arrivée à Harvard est en réalité une chance pour nous de reprendre où Misha nous avais laissés. Rien ne pourrait plus me réjouir que cela. Je ne souhaite rien de plus que de nous voir offrir une nouvelle chance, car je pense que nous la méritons vraiment. Après tout ce que nous avons vécu, tout ce que nous avons subit, il serait temps que nous ayons droit à cela. Mais je n'ai absolument aucune idée de la manière dont nous allons devoir nous y prendre. Pour ma part, je me doute que je vais devoir mettre ma rancune de côté. En effet, je ne me vois pas construire une amitié avec Misha si je lui en veux encore pour m'avoir laissée seule. Il va falloir que je lui pardonne. Mais lorsqu'il me tend sa main, et prétend m'avoir seulement rencontrée, c'est comme si je ne lui en avais jamais voulu. Je lui adresse un sourire que j'ai pourtant essayé de retenir. C'est plus fort que moi, sa voix et son attitude me font craquer. Je reconnais là le Misha que j'ai connu il y a si longtemps maintenant. Je place ma main dans la sienne et réponds amusée. « Absolument pas. » Je ne lâche pas sa main immédiatement, profitant de ce contact, simple et pourtant parfait. « J'ai hâte d'en savoir plus à propos de Misha Ienchenski ? » je lui lance, taquine. Mais à aucun instant cette phrase n'est un mensonge. En effet, je veux vraiment tout savoir de lui. Ce qu'il est devenu, avec qui il traîne, à quoi il passe ses journées. Il a sûrement beaucoup changé en cinq ans. J'ai beau avoir l'impression de ne jamais avoir été séparée de lui en cet instant précis, je sais qu'il va falloir que nous rattrapons beaucoup de choses l'un sur l'autre. « Raconte moi ce que tu es devenu. » je finis par lui demander, trop impatiente d'entendre à nouveau sa voix.

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• J'me suis souvent demandé comment ma vie allait être quand je n'étais encore qu'un enfant, comment tout ça allait se dérouler, si j'allais avoir la chance d'avoir la vie de tous ces gars riche que l'on voit s'afficher fièrement à la télé, si j'allais avoir cette vie de luxe qui ne m'était pas tellement destiné à la base. J'me demandais aussi si j'allais être connu, car plus tu regardes la télé, plus tu lis ces putain de magazine de merde, ces putain de sites qui mettent en avant la richesse, la beauté et la conneries, et plus tu te dis que c'est ça, c'est ça la vue que tu veux, c'est ça la vie que tu désires, que t'aimerais un jour être à leur place, qu'un jour, t'aimerais toi aussi qu'on te regarde, qu'on t'admire, qu'on t'adule. T'allumes la télé et tu tombes sur ce connard qui a baisé je ne sais combien de femmes, qui est pété de thune à en chier un paquet le matin, ce connard qui va te vendre du rêve, du rêve que jamais tu ne pourrais avoir, cette petite merde qui va baiser sa secrétaire sans que personne ne le sache, qui aura des enfants un peu partout dans le monde, sans que ces derniers ne sachent vraiment qui est leur père. Sans qu'ils puissent grandir en étant vraiment heureux. Un père absent, une mère qui galère à finir le mois, tout ça, la télé nous le dit pas, non, elle nous dit pas que la mère porteuse prends du crack, qu'elle s'explose la tête à coup de drogue et d'alcool juste pour oublier que sa vie est merdique, que sa vie n'est qu'un paquet de conneries, un gros paquet de merde. Seul ces enfants la tienne encore en vie, et, malgré qu'elle soit souvent dans des états pas possible, qu'elle soit souvent à la limite du comas, elle se bat, peut-être pas comme tout le monde aurait voulu, peut-être pas comme ces proches l'auraient voulu, mais, elle se bat à sa manière, elle essaye de s'en sortir à sa manière, et, jusque là, même si elle a plus de bas que de haut, elle s'en sort, elle est encore présente, elle est encore en vie, et ça, ces enfants ne peuvent pas lui reprocher, ils ne peuvent pas dire qu'elle est comme leur père, absent, leur putain de père qui s'affiche au volant de grosse voiture payé avec un chèque à six zéro. Alors, j'ai finit pas me rendre compte de tout ça, j'me suis rendu compte que ouais, j'avais de l'argent, assez pour plusieurs générations, mais, que je devais tout de même me sortir les doigts du cul, que je devais tout même faire des études, et puis, j'avais suivi les conseils de mon père, une fois de plus... J'ai toujours suivi ces conseils en réalité, mais, à certains moments, je n'aurais pas du, je n'aurais pas du l'écouter et partir, tout quitter du jour au lendemain, écrire cette lettre... Lorsque je sent le contact de la douce main de la jeune femme, je ferme les yeux une fraction de seconde et je retourne dans le passé, là où tout était beau, là ou rien n'avait d'importance, ou notre vie, ont la vivaient pour de vrai. Et, elle n'avait pas fait ce que je pensais, elle ne m'avait pas envoyé chier, en me demandant de repasser dans cinq ans, elle m'avait demandé de lui parler de moi... "T'abuses ! Tu sais que j'suis une merde quand il s'agit de parler de moi !" Et, j'avais sorti cette phrase sans me poser de question, comme si y'avait jamais eu cinq ans d'absence... "J'suis devenue un gars paumé moi, regarde... J'suis là, allongé sur une chaise longue à fumer des clopes et boire un café... C'est pas la meilleure image que tu es eu de moi j'pense... Autrement, si tu veux vraiment savoir... J'suis en droit, j'm'en sort plutôt pas mal, et, je remonte la pente petit à petit..." Ouais, je remonte la pente, ou j'essaie plutôt... Sauf que là, si tout ça n'était pas un rêve, ça allait être facile à monter, avec Oksanna à mes côtés. •

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OKSANNA & MISHA

Si l'on me demande ce que c'est pour moi réussir sa vie, ma réponse pourrait ne pas plaire à tout le monde. Nous avons tous une idée bien précise de ce que c'est de réussir dans la vie. Certains ont un but précis dès le plus jeune âge, d'autres se laissent porter un peu partout, attendant que d'autres fassent les choix pour eux. Certains se disent qu'ils auront réussi leur vie une fois qu'il auront fondé une famillé, laissé une trace d'eux aux futures générations, ou encore réussi leurs études. C'est un concept très subjectif que de savoir quand exactement on peut dire qu'on a de quoi être fier de notre chemin. Tout le monde ne veut pas la même chose, tout le monde n'a pas la même notion de ce qu'est la réussite. Pour moi, si je veux faire ma fleur bleue, cet instant viendra lorsque je serais heureuse. Du style, vraiment heureuse, comblée. Quand je n'aurais plus cette perpétuelle incertidute au dessus de ma tête, et que je saurais où est vraiment ma place. Vous savez, ce sentiment que plus rien ne peut vous arriver car vous être pile au bon endroit, là où vous deviez être, où vous étiez destiné d'être. Je ne saurais pas vraiment dire d'où je sors ce genre de truc. Probablement du fait que j'ai toujours cherché à trouver ma place parmi les gens qui m'entouraient, parce que j'ai toujours voulu partir à l'aventure, voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs.
Mais tout cela ne sont que des rêves d'enfant et en grandissant, je me suis forcée à mettre ces pensées de côté pour opter pour quelque chose de plus réaliste plus terre à terre. Ainsi, ma seconde idée de ce qu'est réussir sa vie, c'est de devenir quelqu'un. Quelqu'un d'influent, qui pourrait faire changer les choses rien qu'avec une phrase bien placée. J'ai bien vu ce que l'argent peut faire, or j'en ai pas mal. Mais l'argent plus l'esprit, c'est là que les choses deviennent intéressantes. C'est bien beau d'avoir un gros compte en banque, mais à quoi sert-il quand on ne sait pas quoi en faire ? Dans mon cas, mes études vont me permettre d'ouvrir ses portes qu'un simple milliardaire ne pourrait pas. J'ai choisi de me lancer dan les Relations Internationales car je sais que grâce à cela, je pourrais voir du monde et me faire voir au reste du monde. C'est aussi simple que cela. On est bien loin du désir d'avoir une belle famille et une belle maison, mais c'est quelque chose qui me tient encore plus à coeur. J'ai besoin d'avoir cette sécurité, car j'ai le sentiment que trop de choses se perdent trop facilement. L'argent, l'amour, tout cela peut s'envoler. Mais mon esprit, lui, restera intact. Après, je sais que ma vision n'est pas forcément LA bonne, car il n'y a pas de bonne réponse à ce genre de questionnement. C'est pourquoi je refuse de croire que quelqu'un prenne le mauvais chemin quand il s'agit de vivre sa vie. Nous prennons tous des chemins différents, aucun d'entre eux n'est bon ou mauvais. C'est pourquoi j'ai envie de secouer Misha lorsqu'il me dit qu'il ne me montre pas la meilleure image de lui. Je n'aime pas l'entendre dire de telles choses, l'entendre se rabaisser de la sorte. Il vaut tellement mieux. « Tu avais raison quand tu disais que tu étais une merde pour cela. Tu te sous-estime beaucoup je trouve. » je réplique afin de lui faire comprendre que je ne suis pas de son avis. « L'image que tu m'offre en ce moment est meilleure que ce que j'aurais jamais pu imaginer. » je continue, me rendant presque aussitôt compte du sens que cette phrase pourrait prendre. Lorsque je dis cela, je parle de sa personne en général, du fait que je ne penserais jamais pouvoir le revoir et que cela est déjà plu que satisfaisant. Je ne parlais pas forcément de son physique, bien qu'en réalité cela pourrait aussi être le cas. C'est vrai, il est encore plus beau qu'il ne l'était dans mes souvenir. Mais tout de suite, ce n'est pas le message que je souhaite qu'il reçoive. « Tu es quelqu'un de bien, de talentueux, tu vas y arriver. » je continue, tentant de rattraper la situation afin qu'il ne voie pas la gêne sur mon visage. De plus, j'ai envie de le rassurer. « Tu n'est pas seul tu sais. » j'ajoute enfin, lui montrant que je serais là en cas de besoin à partir de maintenant, tout comme j'aurais aimé l'être par le passé.

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• Après tout, je n’étais qu’un enculé parmi tant d’autre, un enfoiré de connard errant dans le monde comme un millier d’autre, j’étais un pion déposé pas je ne sais qui sur cette terre pour avancer pendant quelques années, puis redevenir poussière. Je ne sais pas si mon existence sur terre avait quelques choses de bénéfique ou non, j’veux dire, j’peux être quelqu’un de gentil, j’sais faire des blagues, j’sais faire plaisir aux gens, j’sais faire le bien autour de moi, mais j’ai un don pour faire tout le contraire pour ne pas vous mentir. Je démarre au quart de tour, j’suis plus impulsif qu’un impulsif, une vrai boule de nerf, un provocateur, je parle avec les poings et je me défends à coup de barre de fer, rien de bien flatteur. Je le sais tout ça, je sais très bien que j'suis le plus gros con qu'on peut trouver ici. L’instinct animal reprenait souvent le dessus sur moi sans que je m’en rende réellement compte. J’étais ce genre de gars qui se moquait bien des répercutions de ces actes et qui n’avait jamais pris le temps de réfléchir avant de faire quelque chose. C’est mauvais pour moi à certain moment, mais j’suis malheureusement comme ça, et pour le moment, on peut rien y faire, je laisse sortir la bête qui est en moi et je vis avec, je vis grâce à elle. J’frape, j’insulte, je fonce dans le tat, je provoque, je fais chier, j’emmerde, je dérange, je ne réfléchis pas, ou alors, seulement après coup, et j'me rend compte que j'ai merdé. Par moment j’me laisse aller, je ne pense à rien et j’attends, je laisse le temps défiler sous mes yeux sans chercher à l’arrêter, à lui dire « stop, laisse-moi reprendre le contrôle », et j’me réveille un ou deux jours plus tard. Le réveil, c'est maintenant, le réveil, c'est tout de suite. Le destin m'a offert le plus beau cadeau qu'on aurait pu me faire depuis que j'avais quitté la Russie, ce cadeau, c'était Oksanna. Moi qui pensait ne jamais la revoir, moi qui l'avait laissé dans un coin de ma tête, enfouis avec mon passé que j'avais essayé d'oublier, mais, on ne peu jamais vraiment s'en détacher. J'pensais pas la revoir, j'pensais qu'après ce que j'ai fait, qu'après le décès de mon frère, elle n'aurait plus envie de me voir, que cette lettre, elle l'aurait garder et relu à chaque fois qu'elle aurait pensé à moi, juste pour se dire que je n'en vallais pas le coup. Mais, secrètement, je rêvais qu'un jour, nos chemin se recroise, qu'un jour, je puisse l'apperçevoir au coin d'une rue lors de vacance en Russie, mais, jusqu'à aujourd'hui, jamais ça ne c'était produit, jamais je n'avais eu cette chance, alors, j'avais abandonné, j'avais laissé tombé et j'avais fait en sorte d'aller de l'avant. La réponse à la question du pourquoi du comment ma vie sentimentale est si désastreuse depuis que je suis ici porte un noms. Oksanna. J'pense qu'il ne doit pas y avoir d'autre solution, au fond, j'pense toujours à elle, au fond, on a commencé quelque chose que l'on ne c'est pas donné une chance de finir, que je nous ai pas permis de finir. Et, aujourd'hui, le destin m'envoyait un signe, dans cette période de mal, elle apportait de la lumière, cette si belle et douce lumière au bout du tunnel. A la fois puissante, mais naturel. Alors, comme elle m'avait demandé, j'ui faisais un rapide résumé de ma vie, mais, j'avais pas voulu abordé le point sentimentale, car, au final, qu'est-ce que ça aurait apporté qu'elle sâche que j'ai couché avec ma meilleure amie au moment ou j'étais perdu dans une relation sur laquelle je n'arrivais pas à mettre de noms. Qu'est-ce que ça aurait changé de plus ? Tout ça, c'est du passé, tout ça, c'était derrière moi et je l'avais bien compris, ça. Alors, je l'écoutais essayer de me rassurer à ma manière. Ont étaient presque comme des inconnu, après ces cinq longues années passés loin l'un de l'autre, mais, ça n'avait pas changé, il y avait toujours ce petit truc entre nous, ce petit truc que je pensais perdu. "Merci..." Avais-je doucement laissé glisser entre mes lèvres. Elle était là, assise à côté de moi, et, je la regardais, je me perdais dans ces yeux bleus, je me perdais dans ce rêve éveillé, et, sans faire attention à mes gestes, je me retrouva à la prendre dans mes bras, à la serrer contre moi. "Tu m'as manqué..." Doucement, je venais de lui dire ça à l'oreille avant de la défaire de mon emprise. Un léger sourire aux lèvres, je lui demanda à mon tour. "Et toi alors, parle moi de toi." Putain, elle m'avait manqué, et rien que ces quelques secondes à la sentir contre moi m'avait rappeler tous ces souvenirs, tous ces moments passé en sa compagnie. S'il te plaît, ne me réveille pas. •

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Jamais je n'ai réussi à sortir Misha de mes pensées. J'ai pourtant tout essayé. Je n'ai plus jamais parlé de lui, faisant comme s'il était mort avec son frère, j'ai enterré tous les souvenirs matériels qui me restaient de notre amitié, j'ai fait en sorte de ne jamais passer devant la maison de sa famille, je suis sortie avec des garçons comme si leur présence m'aiderait à l'oublier. Mais au final, il est toujours revenu vers moi d'une façon ou d'une autre. Lorsque je regardais des enfants jouer dans un parc, lorsque je tombais sur des amis que nous avions en commun, lorsque j'écoutais une chanson qui me le rappelait. Tout finissait par avoir un lien avec lui, c'était infernal, un vrai cauchemar. Je me suis longtemps demandé si tout cela n'étais pas une punition. Mon châtiment pour avoir fait la con avec lui, avec nos sentiments. Pour me rappeler à quel point je regrettais ce qu'il s'était passé. Même ma meilleure amie fréquentait la même université que lui. Bien entendu, je n'allais pas lui demander d'aller autre part qu'à Harvard, je ne suis pas folle à ce point, mais au début qu'elle y était j'ai eu tendance à ne pas toujours répondre à ses message. Voire les lire. J'avais trop peur de tomber sur le nom de Misha à un moment ou un autre. Me dire qu'elle était plus proche de lui géographiquement que je ne l'avais jamais été ces cinq dernières années avait toujours été une épreuve.
Jalouse ? Oui certainement. J'ai toujours été possessive, déjà enfant. Je n'aimais pas quand mes frères et soeurs prenaient ce qui était à moi, je voyais toujours d'un mauvais oeil quand mes amis se rapprochaient d'autres gamins. On a tendance à dire que c'est un vilain défaut, mais selon moi, c'est aussi une qualité. Ou du moins la preuve que je tiens réellement à mes proches, que je ferais tout pour les protéger et que je leur serais toujours fidèle. C'est un aspect de moi que peu connaissent, et pourtant il me définit beaucoup. Je ne suis pas comme ça avec grand monde, mais justement, cela montre là encore à quel point mon amour est inconditionnel, absolu. Jamais je ne trahis mes amis ou les miens. Cela fait partie des valeurs qui me sont fondamentales. Ainsi, même lorsque j'avais un petit ami, jamais je n'ai cessé de penser à Misha et jamais je n'ai trahi mes sentiments envers lui en m'engageant trop intensément avec quelqu'un d'autre. Je les appréciais, je les aimais bien, mais je n'arrivais jamais à passer le cap de l'amour avec eux. Ou lorsque je sentais que cela arrivait, je mettais fin à notre relation. En général, je préférais faire quelque chose de stupide et impardonnable afin qu'ils me quittent, sans que je doive leur expliquer le pourquoi du comment. C'est plus facile de se faire détester que de dire la vérité. Après tout, c'est bien connu. Je ne suis pas très courageuse quant il s'agit de mes sentiments.
Mais lorsque Misha finit par me prendre dans mes bras, en me disant que je lui avais manqué, je n'ai pas envie de prendre la fuite. Je suis un peu sur la réserve par rapport à tout ce qui s'est passé entre nous, mais je ne veux pas me perdre dans de telles réflexions. Tout ce que je souhaite, c'est de pouvoir lui faire confiance. Nous faire confiance. « Toi aussi tu m'as manqué. » je soupire à mon tour dans un murmure. Et je souri. Je me sens bien dans ses bras, comme si c'était là ma place. Mais cet instant ne dure pas, car Misha vient mettre fin à notre étreinte. J'aurais aimé rester plus longtemps comme cela, mais il faut avouer que cela aurait été étrange. Il me demande alors de parler de moi. Je n'ai jamais aimé faire ce genre de choses, car j'ai tendance à ne pas vraiment savoir que dire, à ne pas trouver mon histoire intéressante. Mais je me plie au jeu. « Alors ... Je suis arrivée à Harvard y il a quelques semaines. Comme je te l'ai dit, c'est Anatole qui m'a convaincue, du coup j'ai laissé mes études dans les Relations Internationales à Moscou pour les continuer ici. Et il faut croire que nous faisons partie de la même maison. » je lui dis en lançant un coup d'oeil sur le bâtiment de la Eliot House. Je reste ainsi, pensant qu'il n'y avait rien de plus à dire sur moi. Mais je sais que c'est faux, que sais que Misha en attend plus que de savoir quelles sont mes études. « Hormis cela, je ne sais pas trop quoi te dire. Je me concentre sur mes études, c'est le seul truc qui tienne vraiment la route pour moi en ce moment. » je finis par avouer. Je ne suis pas très fière de dire cela, c'est un peu comme admettre un échec. Je ne suis pas si intéressante que cela en fin de compte.

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• Je ne saurais pas ou commencer si je devrais raconter tout ce qui m'est arrivé dans ma vie. Je ne saurais quoi vous dire, je ne saurais quelles erreurs citer, quelles bon souvenirs je pourrais vous dire. J'me suis toujours demandé comment était la vie des autres, comme si je voulais savoir si la mienne était aussi bien que je le pensais, comme si au fond, je n'étais pas totalement heureux dans ma vie, comme si... Comme si je n'étais pas ce gars que j'aurais du être. J'me suis toujours demandé si le destin existait vraiment, si ce n'était qu'une connerie inventé par je ne sais qui pour nous faire croire à un avenir radieux, pour nous faire croire que tout est réellement écrit quelque part, et que notre vie, nos choix mais aussi nos rencontres sont déjà prédéfinis, comme si dans ce fameux livre, il y avait des sortes de marque page qui nous menneraient au livre d'un autre, au livre d'une autre personne qui sera présente dans notre vie, comme si notre nom, nos actions étaient aussi écrites dans le livre d'une autre personne, comme si mes parents avaient été fait pour se rencontrer, comme si je devais naître ce jours-là, comme si ma vie aurait été totalement différente si je serais né quelques heures plus tard. J'me suis toujours posé pas mal de question, j'me suis toujours dit qu'au final, si notre vie était déjà toute écrite, si le destin existait vraiment, à quoi celà servirait de vivre ? Car au final, quelqu'un connait déjà la fin de notre livre, de poche pour ces pauvres personnes qui auront une vie très courte, ou bien un roman, pour celle qui aurait la chance de vivre longtemps et d'avoir beaucoup de choses à raconter. On se demande tous au final si la vie de notre voisin n'est pas mieux, comment aurait été la notre si nous avions été le fils de notre oncle, d'une autre personne. Est-ce qu'on serait en ce moment en train de faire ce qu'on fait ? Est-ce qu'on en serait là ? Est-ce qu'on se poserait cette question ? Est-ce qu'une autre personne ne c'est pas déjà posé la question, et, surtout... Est-ce qu'on est réellement qui on est ? Est-ce qu'on est cette personne qui est en train de faire ce qu'il fait en ce moment ? J'veux dire, est-ce que vous êtes certains d'être vraiment vous ? J'me suis souvent perdu en cours de route, en cours de vie. Sans jamais comprendre ce qui pouvait bien m'arriver, j'me suis laisser m'enfoncer dans des conneries plus grosses que les autres, dans des histoires plus étrange que d'autres. Depuis que je suis arrivé ici, j'ai enchainé pas mal de conneries vous savez, j'vais pas m'en cacher, j'ai souvent été un connard, un gars vachement froid qui va te foutre son poing dans la gueule tout ça parceque tu lui as mal parlé. J'ai souvent plus agis avant de réfléchir. Mais, j'me dis qu'au final, le passé reste le passé, que petit à petit, j'arrive à changer entre deux périodes sombres, j'arrive à évoluer, à devenir quelqu'un de mieux, et, j'me dis que cette période de noir est en train de prendre fin, ou plutôt, je commence à le réaliser. Oksanna ici, c'était un peu à double tranchant, soit elle me descendait, elle me faisait payer ces cinq années d'absences, et, là, s'en était finit pour moi, j'étais bon à envoyer je ne sais dans quel asile pour mec déprimé, ou soit, c'était la lumière au bout du tunnel, la lueur d'espoir qui te fait remonter la tête de sous l'eau, et, j'optais plus pour la deuxième options. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres quand elle me dit que moi aussi, je lui ai manqué, et, j'finis par l'écouter me parler d'elle, complètement absorbé par ce qu'elle était en train de me dire. "Relations Internationales ? Et bah... L'aventurière est toujours là à ce que je vois..." De quoi j'avais l'air avec mes petites études de droit moi pour le coup ? Elle termine en me disant qu'en ce moment, les études sont le seul truc qui tienne la route pour elle. J'hausse un sourcil. "C'est parceque tu viens d'arriver que tu dis ça, mais, tu verras, tu vas vite te sentir chez toi ici..." C'était une coïncidence qu'on se retrouve dans la même confrérie, non ? Comme quoi, le destin avait voulu qu'on se retrouve... "Mais du coup, tu vis à la Eliot ?" Ouais, j'savais pas vraiment qui vivais ici étant donné que je n'y habitais même pas. •

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OKSANNA & MISHA

Lorsque j'ai décidé de venir à Harvard, ce n'était pas une décision mûrement réfléchie. C'était plus un coup de tête, je me suis laissée séduire par l'idée sans vraiment m'attarder sur les conséquences de cet acte. Ma meilleure amie avait tout juste terminé sa phrase que je m'étais déjà imaginée m'installer aux Etats-Unis, dans cette prestigieuse université. Partir à la recherche de Misha. On peut dire que c'était un sacré coup de tête, j'ai cédé à la tentation sans faire la moindre preuve de résistance. Cela m'étonne beaucoup lorsque j'y réfléchis car je sais que cela ne me ressemble absolument pas. Il n'y avait qu'à voir l'air ahuris d'Anatole au moment où je lui ai dit que je repartais à Harvard avec elle. Elle n'en croyait pas ses oreilles car elle me connaissait trop bien que pour ne pas s'attendre à ce genre de chose. Quand je fais quelque chose, je dois toujours avoir pesé les pour et les contre, avoir un plan, puis un plan de secours et en général cela me prend des jours. Même lorsque j'achète quelque chose, j'aime être sûre d'être consciente de mon choix. J'ai déjà mit des mois pour m'acheter un fer à boucler, simplement parce que j'avais besoin d'être certaine que je ne l'achetais pas juste sous l'impulsion du moment. Cela me donne l'impression d'avoir la situation sous contrôle, c'est rassurant. Je maîtrise ma vie.
Or, en prenant l'avion pour Harvard, je ne maîtrisais absolument plus rien. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête. Du moins, j'en ai une petite idée. Non en fait, je sais quelle était la raison. Tout revient toujours à cette même personne. Misha. Ce même garçon qui se tient en face de moi. C'est pour lui que je suis revenue, c'est pour lui que pour une fois, j'ai décidé de ne pas décider. De me laisser porter, sans me poser de questions sur ce que l'avenir va me réserver. Il a réussi à me faire lâcher prise pour la première fois, sans m'avoir même adressé le moindre mot. Sans que je ne l'ai vu une seule fois. C'est fou car ces dernières semaines, j'ai l'impression de ne plus être vraiment moi. Ou bien d'être un version de moi plus calme. Bien entendu, je suis encore nerveuse quant à ma vie loin de chez moi, mais je suis bien moins tendue que je ne l'étais en Russie. Je fais de mon mieux pour profiter de l'instant présent, me faire de nouveaux amis, réapprendre à vivre autre part. Et cela me fait du bien. J'avais besoin de cela, de partir, malgré toute l'angoisse que ce départ a pu générer. Je pense qu'avec le temps, je finirais par être vraiment épanouie. Surtout si j'arrive à reconstruire ma relation avec Misha. Ce serait parfait. J'aurais presque envie de le remercier de faire partie de ma vie. Pourtant, cela serait un peu étrange, étant donné qu'il m'a laissée pendant cinq ans et que nous aurions pu ne jamais nous retrouver si je n'avais pas fait ce choix. L'air de rien, il continue de changer ma vie. Comment se peut-il qu'il ait un tel pouvoir sur moi ? Cela me plaît, mais en même temps c'est effrayant. J'ai peur de me dire que quelqu'un puisse avoir autant d'influence sur ma vie, presque plus que moi. C'est donc ça avoir des sentiments pour quelqu'un. C'est donc ça l'amour. Laisser quelqu'un d'autre prendre les rennes pour soi.
« Bien plus que tu ne le crois. » je lui réponds. En même temps, j'ai traversé la moitié de la planète pour venir étudier ici, dans un pays qui m'est totalement étranger. Si cela n'est pas être aventurière, je ne sais pas ce que c'est. Je suis alors fière de voir qu'il retrouve cela en moi. Je veux l'impressionner, qu'il reconnaisse celle qu'il appréciait tant. « Oui tu as sûrement raison. C'est ça de vouloir changer de vie. » j'admets en tentant d'avoir l'air le plus enthousiaste possible. Car je le suis, mais je sais que j'ai souvent du mal à montrer ce genre de choses. Je ne suis pas très expressive alors on a parfois l'impression que rien ne m'emballe ou que je me fiche de tout, ce qui est faux. « Non, je viens de m'installer en colocation avec d'autres étudiants à Inman Square. Ce qui est déjà plus confortable que l'hôtel. » je dis en rigolant. Je fais alors référence aux dernières semaines passées sans avoir de vrai chez soi. Il fallait ce qu'il fallait, mieux valait vivre à l'hôtel que de s'embarquer dans quelque chose à la hâte et le regretter. Pour cela, mon besoin de contrôle avait repris le dessus. « Et toi, tu vis ici ? » je lui demande par curiosité. « Tu vis avec quelqu'un ? » Cette dernière question m'a échappée sans que je ne m'en rende vraiment compte. Est-ce que c'est vraiment pertinent ? Il faut croire car je suis tout de même curieuse de ce qu'il va me dire. Tout ce que j'espère c'est qu'il ne vive pas avec une demoiselle car j'aurais bien du mal à ne pas cacher ma déception. Je serais d'ailleurs bien curieuse de savoir s'il fréquente quelqu'un. Cela peut paraître égoïste, mais ce serait bien la dernière chose que je souhaiterais.

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Retrouvaille ♡

Oksanna&Misha

J'sais pas par ou commencer si je dois me mettre à parler de moi. Parfois, j'me demande si je suis vraiment en vie, si j'existe vraiment, si tout ça n'est pas un simple rêve, un putain de rêve. Si ma vie est vraiment celle qu'elle est, celle que je vise, car si on y pense bien, est-ce que j'ai cherché à en arriver là ? Je ne sais pas, honnêtement, j'suis plus sur de grand chose ces derniers temps. Est-ce que je ne suis pas qu'un fantome ? Est-ce qu'un jour, je ne suis pas mort, et, ce que je vis est le Paradis, ou l'Enfer, ou... Surement un mélange des deux en fait. J'ai longtemps cherché à comprendre ce qui se passait, à comment tout ça était arrivé, si j'avais lancé des signaux, si j'avais fait en sorte que tout ce passe de la sorte. Je ne sais pas, je ne sais rien. Je suis juste un gars ignorant, qui ne connait pas grand chose à la vie, car, est-ce que j'ai vraiment vécu ? Est-ce que j'ai profité comme j'aurais du profité ? Est-ce que je ne me suis pas moi même trompé ? Tout ça est assez étrange quand on y pense bien. Et si un jour, j'me reveillais, si un jour j'ouvrais les yeux et je finissais par me rendre compte en allant me regarder dans le miroir que j'ai une cinquantaine d'années, que tout ce que je pensais avoir vécu, ma belle jeunesse, n'était en réalité qu'un putain de rêve. Si j'me reveillais et que j'me rendais compte que Oksanna n'était qu'un rêve, que toute cette vie que j'avais était le pure fruit de mon imagination ? Comment je m'en sortirais ? Comment je réagirais ? Si j'me reveillais, et que je n'étais pas celui que je pensais être ? Une larme coulerait surement le long de ma joue sans que je puisse la controler. Déçu par cette vie qui n'aura pas été la mienne, déçu par cette fille que je n'aurais pas connu, qui était le fruit de mon imagination. Comment est-ce que je réagirais, en me rendant compte que je ne suis pas russe, que je n'ai jamais étudié à Harvard, que jamais mon prénom n'a été Misha. Comment est-ce que je ferais pour me reveiller ? Serait-ce un cauchemar ou un beau rêve que je devrais garder dans un coin de ma tête ? Je n'en ai aucune idée, je ne sais pas. J'sais que j'ai pas toujours fait les bons choix, j'sais que ma vie aurait pu se dérouler autrement, si je n'avais pas toujours écouté mon père. Peut-être que je serais mort, peut-être que je n'existerais plus, peut-être qu'Oksanna serait venue à Harvard pour rien, peut-être que j'aurais été en couple, amoureux, marié, avec des enfants. Putain, j'en ai aucune idée. Mais, ma vie n'a peut-être pas été la plus belle qu'on puisse avoir à certains moments, j'peux pas dire que j'ai manqué de quelque chose, loin de là même, j'ai toujours été un gosse pourri gâté à condition que je fasse ce qu'on me disait de faire, à condition que j'écoute et que je sois droit. Alors, si toutes ces histoires, toutes ces conneries étaient faites pour me mener à aujourd'hui, pour me laisser une nouvelle chance de repartir sur le bon chemin, et, cette fois ci accompagné de la personne qui m'a fait découvrir l'aventure, en compagnie de cette personne qui n'a pas arrêté de me hanter, et bien, je suis prêt à accepter le passé, prêt à repartir du bon pied. Oksanna me fit savoir qu'après avoir dormi à l'hôtel, elle avait finit par se mettre en colocation avec quatre autre étudiants. J'hôche la tête de haut en bas, et, j'me dis, qu'au final, si la vie aurait été plus belle, peut-être qu'aujourd'hui, on serait nous aussi en colocation avec Vitaly. "Ah t'as vite trouvé alors, et ça va, t'es bien installé ?" Et, lorsqu'elle me demanda ou je vivais, et surtout, si je vivais avec quelqu'un, un léger sourire se dessina sur mes lèvres, elle n'a pas perdu de temps avant d'essayer de savoir si j'avais quelqu'un ou non. Je la connaissais, et, si elle n'avait pas changé, c'est ce que sa phrase voulait dire. "Non j'vis aussi sur Inman, j'ai mon appartement, et, à part un aquarium avec des poissons, j'ai rien d'autre de vivant chez moi." Et encore, les poissons, doit y'en avoir quelques uns de mort, paix à leurs âmes... C'était étrange, étrange de se dire qu'après toutes ces années, après tout ce temps de perdu, aujourd'hui, elle passait ici, au moment où moi j'avais décidé de venir m'allongé sur cette chaise longue. Et si le gars du café aurait pris plus de temps, et si ce matin j'avais eu envie de dormir et de ne pas me lever, est-ce que je l'aurais croisé ? Est-ce que la vie m'aurait offert une autre chance ? Comme quoi, chaque action que l'on fait a des répercutions... •

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TOO HARD TO FIND SOMEONE LIKE YOU

OKSANNA & MISHA

On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Personne ne sait ce que l'avenir peut nous réserver, si l'on va encore vivre des années ou être fodroyé par la mort dans les jours qui suivent. Nombreuses sont les personnes à vouloir connaître leur futur, lire entre les lignes de leur main ou s'essayer à la divination. Ils sont curieux, ils sont anxieux. Ils veulent se rassurer ou orienter leurs choix, faire en sorte que telle prophétie se réalise ou non. Mais n'est-ce pas justement en voulant éviter quelque chose qu'il finit par arriver ? Oedipe lui même en a fait les frais. Ses parents ont voulu connaître son futur, ils ont appris qu'il tuerait son père, épouserait sa mère et ont souhaiter se séparer de lui. S'ils n'avaient jamais rien su, s'ils ne l'avaient pas abandonné, aurait-il réellement exaucé cette prophétie ? Je pense pas. La leçon à retenir selon moi, est qu'il ne faut jamais forcer le destin et surout vouloir le connaître. A quoi cela m'avancera de savoir si je vais vivre longtemps ou si je vais réussir mes études ? Je ne pense pas que cela serait une bonne chose car j'aurais envie de précipiter les événements, ou de les éviter et au final, je n'aurais pas vraiment l'impression de vivre ma vie, juste de l'éviter. Car n'est-ce pas justement une série de moments imprévisibles la vie ? Moi même qui suis accro au contrôle, jamais je ne voudrais me plonger dans ce genre de chose car je sais que tout cela m'échappe complètement. Si quand j'avais dix-sept ans, j'avais lu l'avenir, je ne serais pas sortie avec Vitaly, j'aurais déclaré mon amour à Misha, et lui et moi n'aurions eu qu'une histoire de courte durée puisque je n'étais pas prête pour lui à l'époque. Si j'avais su que nous nous retrouverions à Harvard, je m'y serais inscrite il y a bien longtemps, et notre colère l'un envers l'autre nous aurait empêchés de nous réconcilier comme nous venons de le faire aujourd'hui. Toute chose arrive au moment opportun et tout ce que nous pouvons faire est d'attendre que cet instant arrive, sans que l'on puisse s'y attendre.
Etant face à Misha, j'ai envie de faire confiance à mon destin. Je suis plus qu'heureuse de l'avoir retrouvé et de me rendre compte que le temps n'a pas trop altéré notre amitié. Je suis heureuse d'être venue remplir mes papiers pour la Eliot House aujourd'hui et pas un autre jour. Je suis heureuse de l'avoir rencontré ici et pas autre part. Pour une fois dans ma vie, je n'ai pas l'impression que tout part en cacahuète. J'ai envie de croire que tout va rentrer dans l'ordre, que nous allons pouvoir reprendre notre relation là où elle s'était arrêtée. Ou plutôt, je voudrais pouvoir la commencer, pour de vrai. Car nous nous sommes arrêtés amis, et ce n'est pas tout à fait ce que je souhaite. Je pourrais bien sûr me contenter de son amitié, mais c'est bien plus que je suis venue trouver à Harvard. C'est difficile à admettre, mais je l'aime. Je pensais que le revoir pourrait changer cela, que je serais déçue par ce que je vois et que je pourrais enfin tourner la page. Ce n'était pas ce que je souhaitais bien entendu, mais j'avais gardé cette éventualité en tête. Car j'avais imaginé mille et un scénarios sur nos retrouvailles. Un câlin, une gifle en pleine figure, des rires, des pleurs. Tout m'était venu à l'esprit car c'est comme ça que je fonctionne. Mais en fin de compte, lorsque je plonge mon regard dans le sien, je me rends compte qu'il est impossible que je puisse un jour l'effacer de ma mémoire. Il est là, dans mon coeur, il y a toujours été et y sera toujours. Misha et Oksanna, ce n'est pas prêt de finir.
Misha me demande si je suis bien installée dans mon nouvel appartement. Cela me fait plaisir de voir qu'il s'intéresse toujours à mon bien être. « Oui, ça va. Mes colocataires sont sympa donc je n'ai pas à me plaindre. » je lui réponds. Puis il me dit qu'il vit lui aussi à Inman Square, mais sans compagnie. A cet instant, je ne peux cacher mon contentement. C'est fou car nous venons de nous retrouver, et pourtant j'ai l'impression de me montrer déjà très possessive envers lui. J'essaye d'ailleurs de ne pas trop le montrer histoire qu'il ne prenne pas la fuite, mais il me connaît et je me doute qu'il a compris ce que voulais réellement dire ma précédente question. « C'est chouette, ça veut dire qu'on habite pas très loin. On aura pas de mal à se revoir. » je lance avec enthousiasme. Mais je me rends compte que je le suis peut-être un peu trop. C'est vrai après tout, qu'est-ce qui me dit qu'il voudra me revoir ? Nous nous sommes réconciliés mais rien ne nous oblige à être très proches. « Si tu le veux bien. » je termine, comme dans l'attente d'une confirmation. J'ai besoin de savoir que nous n'en resterons pas là une fois que nous aurons terminé cette conversation. Qu'il me donnera une chance de lui montrer ce qu'il représente pour moi.

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