MARSHEYNA ♥ say something i'm giving up on you

À quoi bon faire semblant ? Nous savions tous les deux que j'en avais envie, tout comme lui. S'il était assez égoïste pour m'embrasser alors je le serais tout autant en le laissant faire. J'allais peut-être regretter beaucoup de choses dans la vie mais chaque moment avec lui n'en ferais jamais parti sinon toutes les occasions que j'avais perdu de lui dire oh combien je le désirais. Et que dire de ceux qui portaient un regard rempli de jugement, qui allaient dire qu'on revenait une fois de plus à la case départ ? Qu'ils aillent se faire foutre. Il n'y a rien qui ne me faisait sentir plus complète que quand il se trouvait aussi près de moi. Lorsque nos lèvres se séparèrent je n'avais pas envie de dire un seul mot, juste de l'observer avec un léger sourire en coin, me délectant juste de son visage magnifique. Si j'ajoutais quelque chose, j'avais peur de tout gâcher une fois de plus.

Sans ajouter un seul mot, je me reculai un peu et lui tendis la main. Je ne savais pas exactement ce que je faisais, mais si j’avais bien appris une chose avec Leyna durant ces dernières années, c’était que l’improvisation était notre meilleure option à tous les deux. Ça nous évitait de trop penser et d’ensuite être déçu. Lorsqu’elle prit enfin ma main, je la guidai vers le plancher de danse. Encore une fois, merci maman de m’avoir obligé à prendre ces cours de danse sociale. Maintenant, je pouvais mener presque n’importe quel danse sans me prendre les pieds. Bon, en fait, j’étais même doué, mais shhh, c’est un secret.

Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pas cru avoir autant de chance ce soir et maintenant je pouvais dire que j'avais eu ma soirée idéale. Je n'avais pas besoin de plus que ça. Voilà pourquoi j'attrapai sa main sans élaborer davantage, me concentrant plutôt sur mon coeur qui battait la chamade et sur mes jambes molles qui pouvaient me lâcher à tout moment. Pas l'idéal pour danser hein ? Tant pis, j'allais me reposer sur mon partenaire qui avait assez de talent pour deux. « Tu sais, j'ai réfléchi, et j'ai eu une idée complètement folle... » finis-je par dire pour rompre le silence tout en tentant de garder le rythme. Bah ouais, c'était bien romantique et tout mais on allait pas non plus commencer à se la jouer muets.

Entrainant ma partenaire sur la piste de danse, je l’attirais contre moi, tentant d’oublier les regards qui se posaient sur nous. Qu’est-ce que j’en avais à foutre que les gens nous regardent ou nous juge? Rien, absolument rien. Je bougeai au rythme de la musique en ne la quittant jamais des yeux, son regard brillant sous les lumières de la salle. « Tu sais, j'ai réfléchi, et j'ai eu une idée complètement folle... » Ah bon? Parce qu’il lui arrivait d’avoir des idées qui ne le soient pas carrément? Je ris pour moi-même à cette pensée. « Dis-moi tout.. » parce que, quoi que tu proposes, je te suivrai au bout du monde.

Allez savoir pourquoi mais c'était ce moment que j'avais choisis pour lui parler d'une idée complètement sortie de nulle part. Pire que d'habitude j'entends. Je trouvais que la musique, les lumières, tout était propice à cet instant précis pour me lancer. « Alors voilà, comme je vais bosser pour l'entreprise familiale cet été le père de Jasper m'a proposé de me louer un appartement au centre-ville. » Ouais j'ai bien dit le père de Jasper, parce que en ce qui le concernait je ne m'en sentais pas encore assez proche pour l'appeler mon père à moi et encore moins papa. Bon allez une bonne respiration, un petit mouvement pour ne pas figer net au milieu de la piste, et on reprend. « Le truc c'est que j'ai un peu peur de vivre toute seule là-bas, je suis petite et adorable, ça fait de moi une proie facile. Je me disais donc que peut-être qu'Autumn aurait eu envie de découvrir New-York avec toi... avec nous... » Oui t'as bien compris, je suis carrément entrain de vous proposer à ta fille et toi de venir vivre avec moi à New-York pour les vacances. Comme une famille. J'essaie d'arborer un sourire pour ne pas laisser paraître que l'attente de la réponse me fait une boule inexplicable au bas ventre.

Je ne savais pas vraiment ce que Leyna allait me proposer ou me demander, mais je dois admettre que j’étais bien curieux. Du coup, je lui laissai prendre tout le temps dont elle avait besoin pour finalement me dire : « Alors voilà, comme je vais bosser pour l'entreprise familiale cet été le père de Jasper m'a proposé de me louer un appartement au centre-ville. » J’haussai un sourcil, tentant de voir où elle voulait en venir et notai par le fait même qu’elle n’avait pas référé à cet homme comme étant son père, mais celui de Jasper. Parfois, j’aimerais avoir ce luxe. Pour ma part, John Reilly ne méritait pas non plus que je l’appelle papa, mais c’était une toute autre histoire. « Le truc c'est que j'ai un peu peur de vivre toute seule là-bas, je suis petite et adorable, ça fait de moi une proie facile. Je me disais donc que peut-être qu'Autumn aurait eu envie de découvrir New-York avec toi... avec nous... » Je souris cette fois, sincèrement. C’était une idée complètement folle, mais si ça pouvait me permettre d’être avec elle durant tout un été alors je serais simplement imbécile de refuser. « Oui. Okay. Ouais, pourquoi pas? »

Maintenant que j'avais fait la proposition à haute voix, je réalisai d'autant plus à quel point c'était sorti de nulle part. Nous n'étions pas ensemble, même pas proche de l'être, et il venait à peine de se séparer donc il devait forcément avoir envie de profiter de ses vacances. Moi comme une fleur je débarque en lui proposant de vivre dans le même appartement que moi loin de tous nos proches, avec sa fille qui plus est, pendant tout un été entier. Je m'attendais à un vent énorme là... Attendez, quoi ?!? J'ai bien entendu, il a dit oui ? C'est bon je peux carrément mourir heureuse maintenant. Prise d'une soudaine impulsion je lui sautai dans les bras, le serrant très fort contre moi. « Putain je t'aime tellement ! » Wow... On se calme Leyna, tout est parfait là, gâche pas tout en le faisant fuir. Je me recule avec le teint bien rouge, reprenant ma position initiale pour danser. « Enfin je veux dire, je suis contente. Ça va être bien, ta fille m'a l'air adorable. »

Leyna ne s’attendait clairement pas à ce que j’accepte. Ça se voyait sur son visage et aussi dans son expression à la fois carrément enchantée et carrément surprise. Elle me sauta littéralement au cou avant de s’exclamer : « Putain je t'aime tellement ! » Je souris en riant un peu, passant volontiers mes bras autour de sa taille frêle. Elle recula ensuite d’un pas, visiblement mal à l’aise d’avoir réagi aussi fortement. Je n’en souris que d’avantage. « Enfin je veux dire, je suis contente. Ça va être bien, ta fille m'a l'air adorable. » Je secouai la tête, attrapant sa main pour reprendre nos pas de danse. « Ça va Leyna, pas la peine de te retenir. Je sais que tu t’attendais pas à c’que j’accepte… mais ça m’ferais plaisir de passer l’été avec toi. J’ai aucun intérêt à aller à ce Summer camp si t’y es pas. » dis-je finalement en l’attirant à nouveau contre moi.

Surprise, oui, c'était le mot parfait pour décrire ce que je ressentais à cet instant. J'avais lancée cette proposition sans grandes attentes, sachant très bien que l'été était le moment parfait pour les mecs pour faire la fête et s'amuser. Marshall était l'un de ceux qui aimait principalement adhérer à ce mode de vie donc je n'avais pas grand espoir qu'il ait envie d'abandonner tout cela rien que pour mes beaux yeux. Sa réponse positive m'envoyait ravie et que dire de ces paroles là. Voilà le retour des petits papillons dans mon bas ventre alors que je reprenais ma position de danse initiale. « Tu crois que j'ai tords de croire en nous ? » dis-je en passant délicatement ma main dans ses cheveux, souriante. Cette question n'en était pas vraiment une au fond parce que si je n'avais pas cesser d'y croire à l'heure actuelle c'est que je ne pourrais jamais lâcher prise. Encore moins maintenant qu'il affirmait vouloir passer l'été avec moi. Pour le coup je posai ma tête contre son torse, ayant tout particulièrement envie d'entendre les battements de son coeur.

Ses yeux pleins d’espoir levé vers moi, je ne pouvais m’empêcher de sourire face à Leyna. Elle était si petite et pourtant si belle. Si fragile et si forte. Bon sang qu’est-ce qui me prenait de penser à tout ça maintenant? « Tu crois que j'ai tords de croire en nous ? » Elle passa la main sur ma nuque et je frissonnai, secouant légèrement la tête de gauche à droite. « Non.. ou alors j’ai tord moi aussi. » me surpris-je à répondre, l’attirant rapidement contre moi, posant ma main sur sa tête alors qu’elle laissait cette dernière reposer contre mon torse. Et c’est peu dire, je faisais facilement un pied de plus qu’elle, mais qu’importe si elle avait l’air d’une naine et moi d’un géant. Elle était la seule que je voyais réellement ici ce soir aussi petite soit-elle. Je continuai de nous faire valser un moment avant de finalement nous entrainer vers le bord de la piste où il y avait moins de monde et finalement m’arrêtai, prenant son menton pour le relever et la forcer à me regarder. J’aurais voulu parler, trouver les paroles parfaites, mais rien de tout ça ne me venait alors je me contentai de faire la seule chose que je savais réellement bien faire et l’embrassai passionnément.