MARSHEYNA ♥ say something i'm giving up on you

Grâce à Demyan, je passais finalement une bien meilleure soirée que je n’aurais cru. Heureusement qu’il avait été là, sinon j’aurais été seule et sans doute un peu déprimée. Je lui serais éternellement reconnaissante de m’avoir ainsi sauvé la face ! Toutefois, nous n’étions pas non plus des siamois, il s’agissait d’une des dernières soirées où l’on se trouvait en compagnie de tous nos amis et il était tout à fait normal que lui comme moi voulions passer les voir un petit moment. Je profitai donc de l’un de ces instant où j’étais seule afin de me diriger vers le bar pour noyer un peu ma peine. La soirée tirait à sa fin et il y avait pourtant encore tellement de gens que je n’avais pas vu. Marshall par exemple. J’avais cru constater que la fille qui l’accompagnait n’était pas Apple ce qui me laissait curieuse mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’aller le questionner à ce sujet. Je sirotais tranquillement mon verre de champagne, les yeux dans le vide sans porter d’attention particulière aux gens autour de moi.

Apple m’avait laissé tomber tout juste avant le bal et, franchement, ce n’était pas plus mal. Notre relation avait été courte, mais agréable et confortable. Elle allait me manquer, mais ce soir, c’est Azalee qui m’accompagnait. C’était une bonne amie et j’étais content de ne pas être ici seul. Pourtant, je ne passai pas la soirée avec elle dans mes souliers et donc je me retrouvai seul à un moment, en profitant pour aller au bar me prendre un verre. Je commandai un bon scotch et regardai distraitement les gens danser avant de regarder qui se trouvait au bar, un sourire m’étirant les lèvres en voyant nul autre que Leyna. Elle n’avait pas l’air dans son assiette, avec sa flute de champagne et son regard dans la vague. Je m’approchai lentement par derrière, posant mes lèvres directement contre son cou, ce contact m’électrisant immédiatement de la tête aux pieds. « Tu m’as manqué princesse..» lui soufflais-je en me collant contre son dos.

Expliquer pourquoi j’étais soudainement aussi triste me serait difficile mais j’avais l’impression que l’on m’annonçait que le père noël n’existait pas. Je me sentais si idiote, d’avoir cru qu’un truc spécial m’arriverait, que quelque chose changerait ma vie. Non pas que je ne m’amusais pas au contraire c’était juste… qu’il manquait ce petit détail qui ferait en sorte que tout soit parfait. Je tentais donc de combler le vide avec une énième coupe de champagne, j’avais même cessé d’en compter le nombre au fil de la soirée. Puis comme si Dieu avait tout a coup pitié de moi, je sentis une présence derrière moi qui me fit aussitôt sentir mieux. Il n’avait pas besoin de parler, ni même de bouger davantage, je savais de qui il s’agissait. C’était cosmique. Je retardai même le moment de me retourner, profitant simplement de son odeur et surtout pour tenter de cacher le petit teint rougeâtre qui avait fait son apparition sur mon visage. « Je sais. » dis-je en rigolant légèrement. Oui oui, ma tête passait encore dans les portes je vous jure. « T’as pu passé une bonne soirée quand même ? »

Je sentais le corps de Leyna répondre au miens sans même qu’elle n’ait à parler. Aucune parole n’était réellement nécessaire entre nous, nos corps s’attiraient comme des aimants, nos cœurs comme s’ils ne devaient former qu’un. « Je sais. » finit-elle par dire et je la rejoins dans son rire, trouvant pour le moment que ce son était le plus beau au monde. « T’as pu passer une bonne soirée quand même ? » J’hochai la tête en la contournant, me retrouvant face à elle. « Ça été.. mais elle ne fait que commencer il me semble. » Je souris à nouveau, croisant enfin son regard et le soutins pendant un moment. « Et toi?»

Le plus ironique dans la situation actuelle, c'est qu'elle me rappelait très exactement le moment précis où j'étais tombée amoureuse de lui. C'était tout bête, une simple soirée dans un bar où il m'avait rejoint alors qu'à l'époque nous n'étions que des sexfriends. On avait discuté, on s'était confié et il y a eu ce moment où tout avait changé. Celui où il m'avait dit je suis là. Ça n'a rien de spécial pour la plupart des gens mais c'est à cet instant que j'avais su que jamais plus il ne pourrait sortir de ma vie. Nous n'étions pas parfaits seulement à voir combien nos rires formaient un tout, je trouvais qu'on s'en sortait plutôt pas mal dans la perfection. « C'est mieux que je croyais. » dis-je sans aucune envie d'élaborer davantage. Tout ce que je voulais c'était me noyer dans ses yeux si magnifiques. Le reflet de la lumière dans ses pupilles me donnait l'impression d'y apercevoir des diamants. Aussi ridicule que ça pouvait sembler, je pourrais le regarder comme sa en silence durant des heures. « Ta petite-amie est devenue invisible ? Je ne l'ai pas vu ce soir. » La question me brûlait beaucoup trop les lèvres pour attendre plus longtemps avant de la lui poser, il me connaissait après tout. L'attente de la réponse faisait battre mon coeur à cent à l'heure et je dus porter de nouveau mon verre à mes lèvres pour tenter de calmer le tout.

« C'est mieux que je croyais. » Je savais qu’elle passait une soirée beaucoup moins satisfaisante que ce qu’elle laissait entendre. Avait-elle du regarder ses amies embrasser leurs petits amis toute la soirée? J’espérais vraiment que ce n’était pas le cas. Je détestais la voir dans l’état dans lequel elle était présentement et j’espérais fortement pouvoir y changer quelque chose. « Ta petite-amie est devenue invisible ? Je ne l'ai pas vu ce soir. » Elle porta son verre à ses lèvres et je souris à sa question qui se voulait innocente, mais qui était loin de l’être venant d’elle. J’esquissai un sourire et portai distraitement ma main à sa joue que je caressai de mon pouce. « On a rompu, j’suis ici avec Azalee en tant que cavalière de dernière minute. » Elle devait bien connaitre la brunette après l’avoir vu quelques fois durant nos entrainements de football. En effet, Aza’ était une des rares filles de l’équipe alors difficile à manquer.

À m’entendre on aurait pu croire que j’avais passé la soirée à l’observer ce qui n’était pas un mensonge complet. Après tout il était agréable à regarder on va se le dire… Puis j’avais cet espoir que d’une quelconque manière il se la joue chevalier et qu’il vienne me sauver de ma solitude en passant le reste de la soirée avec moi. C’était possible maintenant qu’il était officiellement redevenu célibataire ce qui me décrocha un léger sourire que je tentai de cacher. « Ah, je vois. » Qu’est-ce que je pouvais bien ajouter de plus ? Que j’étais désolée pour lui ? Certainement pas, après sa rupture avec Blaise c’était l’une des meilleures choses qui avaient pu lui arriver. Une relation sans sentiments c’est satisfaisant un temps mais jamais éternellement, il valait tellement mieux que ça. « Au moins comme ça tu peux t’amuser, c’est cool. » Putain ce que j’étais idiote. Il y avait des tonnes de choses que j’aurais pu lui dire, que je l’aimais par exemple. Mais je n’y arrivais tout simplement pas comme si quelque chose me bloquait, la peur de me faire rembarrer encore une fois.

« Ah, je vois. » Tout autre personne aurait dit un truc du genre « désolé pour toi » ou « navré de l’apprendre », mais pas elle. Heureusement d’ailleurs, sinon j’aurais directement su qu’elle me mentait. « Au moins comme ça tu peux t’amuser, c’est cool. » Je fronçai les sourcils, glissant ma main vers son menton que je relevai pour l’obliger à me regarder. Je sondai son regard, combattant une forte envie de simplement me pencher pour capturer ses lèvres et réalisai qu’elle avait raison. J’étais célibataire alors donc libre de faire ce que je voulais. Même si ça impliquait de faire des conneries. Mon pouce glissa sur sa lèvre inférieure et en moins de deux mes lèvres capturaient les siennes.

J'ignorais ce que je devais dire ou même s'il existait une phrase qui soit correcte. Je n'étais pas triste de cette rupture, j'en étais plutôt très heureuse mais j'évitais quand même de lui en faire part. Non, telle une idiote je balançais tout bonnement qu'il allait pouvoir s'amuser. Si je souffrais je ne pouvais que m'en vouloir à moi-même... Et pourtant je sentais sa main contre ma joue. J'étais comme une statue de glace à ce contact, incapable de dire ou faire quoi que ce soit sinon avoir le réflexe de le repousser lorsqu'il m'embrassa. « Qu'est-ce que...» je n'avais même pas envie de terminer cette phrase au fond. Je ne voulais pas faire ça, revenir une fois de plus à la case départ de ce qui nous blessait depuis tout ce temps. Mais je ne pouvais pas combattre mon coeur même avec tous les efforts possibles. C'était stupide et masochiste de m'approcher de lui de cette façon, de m'abandonner dans ses bras et de reposer mes lèvres sur les siennes de façon si passionnée et romantique. Pourtant ça me paraissait être la chose la plus logique à faire et je ne m'en privai en aucun cas.

J’étais stupide. Stupide et égoïste. Mais il n’en avait jamais été autrement alors autant en faire le profit maintenant. J’avais envie d’embrasser Leyna et rien ni personne ne pouvait m’en empêcher. Pas même elle. Surtout pas elle en fait. « Qu'est-ce que...» Elle ne termina même pas sa phrase, son corps répondant au miens comme s’il en était l’autre moitié –et c’était probablement le cas. J’approfondis notre baiser, passant ma main libre derrière son dos pour la coller un peu plus contre moi, sentir son corps se blottir contre le miens au maximum. Ce n’est que lorsque je manquai d’air que je me reculai, appuyant mon front contre le sien sans dire un mot. J’ouvris les yeux et croisai son regard, qu’est-ce que j’étais en train de faire?!