Le grand jour était enfin arrivé, je dis bien le grand jour car on entendait parler que du bal depuis des mois. Il était forcément dans l’obligation que j’y participe, simplement pour fêter mes cinq mois de couple avec Eugene. Je m’étais habillé simplement parce que voilà, le costume basique est un passe-partout n’est ce pas ? J’étais quelque peu en retard et je savais qu’Eugene devait déjà m’attendre dans la foule. J’avais, bien sûr, penser à prendre la fleur que j’allais lui offrir. Ce n’était pas un bracelet comme pour les filles mais une fleur à accrocher à sa veste. Je finis par arriver sur les lieux, je pose mon regard à travers la foule cherchant l’homme de mes pensées. Je le repère finalement un peu plus loin, sûrement à ma recherche également. Je m’approche de lui d’un pas silencieux et me place derrière lui tout en gardant mon sourie aux lèvres. Bonsoir joli farfadet, tu es bien beau ce soir. dis-je en déposant un baiser dans sa nuque avant de sortir la rose rouge que j’avais dans mon dos la lui tendant. Tu veux bien être mon cavalier ce soir ? dis-je en arquant un sourcil, mon sourire toujours aux lèvres.
Des soirées, des bals de promo, il en avait déjà passé des tonnes le petit Gégène. Mais quand il s'agissait d'Elio, tout se corsait et il ne voulait plus que la perfection. C'était leur première sortie ensemble en grand public depuis le Spring Break et Eugene comptait vraiment faire en sorte qu'on les remarque. Après tout, il sortait avec l'homme le plus beau du campus et ce dernier également. La fleur qu'il gardait précieusement dans la poche de son veston sentait particulièrement bon. Alors quand il sentit en plus de cette odeur délicieuse une sensation revigorante lui parcourant la nuque, son sourire ne fit que plus d'éclats. C'est bon, son chéri était là. « On peut dire que tu sais faire des entrées remarquées, mon coeur » déclara-t-il en faisant volte-face à lui. Elio lui tendit la fleur qui lui était destiné et Eugene piqua un nouveau sourire de son catalogue Colgate. « Elle est magnifique » fit-il en la sentant niaisement avant de la mettre dans la poche haut de son veston et de saisir celle destinée à son homme. Une fleur blanche, aux antipodes de la rouge écarlate qu'il venait de recevoir. Elles n'avaient de points communs que la beauté l'odeur si douce et fraîche et un aspect très mondain. C'était dans leur différence qu'elles se complétaient, comme lui et Elio. « Biensûr, et toi, veux-tu passer le reste de la soirée à mes côtés ? » lui proposa-t-il à son tour en lui tendant la fleur blanche la plus pure qu'il ait trouvé.
J’aime plus particulièrement faire ce genre de surprise à Eugene, simplement parce que j’avais la chance de pouvoir voir son sourire amoureux et ses yeux pétillants de bonheur. Il était des plus élégants ce soir, il était même totalement sexy dans cette tenue mais je n’avais pas le droit de lui dire. Il allait sûrement en profiter. Quand il s’agit de t’impressionner, je suis toujours à la page. dis-je avec un sourire au coin. Je finis par lui offrir la rose rouge que j’avais acheté pour lui, cela représentait l’amour passionnel. C’est exactement ce que je ressentais pour lui. Je souris quand il me tendit la rose blanche, deux couleurs opposés qui vont pourtant parfaitement ensemble. Elle est splendide, merci mon amour. dis-je en prenant la fleur pour l’accrocher sur ma veste. Je m’approche alors de lui et passe ma main derrière sa nuque pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. C’était la première fois qu’on se montrait aussi tactile en public mais je n’en ai clairement rien à foutre du regard des autres. J’allais profiter au maximum de cette soirée en compagnie de l’homme de mes rêves. J’accepte de m’occuper de toi toute la soirée, et toute la vie également. dis-je avec un sourire au coin avant de lui caresser sa joue doucement.
Parce qu'il est parfait, il savait quoi dire. Ou plutôt ça lui venait naturellement alors Eugene avait des étoiles toujours plus grandes dans ses yeux. Cet amour guimauve, rose, dont il ne cessait de se moquer chez les autres, il le vivait à fond et se fichait d'être en contradiction. « Viens là que je te mange » lui fit-il une fois sa fleur mise. Elio s'approcha et déposa ses lèvres sur les siennes. Profitant de ce moment de tendresse devant tout le monde, Eugene se dit qu'ils étaient fin prêts, beaux comme des dieux. « Commençons par la soirée, et ensuite par la vie » répondit-il assez timidement en lui déposant un autre baiser. Il l'aimait, son coeur battait la chamade et il sentait qu'il fallait qu'ils entrent tôt ou tard, car si tard, ils finiraient bien plus vite dans un petit lit douillet. Ainsi, il prit sa main dans la sienne et s'engagea vers l'entrée, tout bonheur, tout sourire, avec une envie encore plus grande de passer une soirée parfaite à ses côtés.
L’amour rend con et niais, c’est exactement ce que j’étais face à Eugene. Je savais que j’allais sûrement avoir de gros problème si je faisais les titres de CS parce que mon père risquerait de découvrir mes tendances bisexuelles. Je savais déjà qu’il n’acceptera pas ce côté-là de ma personne, surtout pour un héritier comme moi. Mais je n’étais pas là pour penser à cela, je préférais simplement m’afficher et profiter des lèvres de mon cavalier et mon amant. Je l’embrassais avec tendresse, sans vraiment me soucier si on nous voyait ou pas. Le baiser finit, je ne pus m’empêcher de lui sortir une phrase bateau digne d’un film romantique. Quand je vous dis que je suis totalement niais quand je suis avec lui, je ne rigole pas. Je ne pus m’empêcher de sourire en le voyant rougir mais il avait raison autant que je m’occupe de lui durant cette soirée pour le moment. On verra le reste après. Je veux bien, à condition que tu ne boives pas trop. dis-je en lui lançant un regard désapprobateur. Il ne faut pas oublier qu’au dernier bal, il était totalement torché le petit… Bon, cela nous a permis de nous mettre ensemble mais tout de même. Je le suivis à l’intérieur m’approchant déjà du buffet pour manger un truc. Ben oui, je n’ai pas eu le temps de manger avant de venir, sûrement le stress de me retrouver dans ce genre de soirée avec mon petit ami.
Je suis heureuse d'avoir choisi de venir avec Charlie au bal et surtout d'avoir osé venir. Je suis toute souriante et je l'écoute bêtement, je souris, ouais tout simplement. Inquiète de savoir comment les autres filles sont belles par rapport à moi, je commence déjà à tortiller mes mains mais au final, je me retrouve agripper au bras de mon ami qui me confirme qu'il veut toujours de moi, mettant à mon poignet, le bracelet et cette fleur symbole que je suis à lui pour la soirée, je bats des cils en riant : Je suis très honorée, mon cher ! Je lui colle un baiser sur la joue et je le tire : Allez, viens on se jette dans la fosse aux lions ? Je souris à mon meilleur ami.
Recevant un baiser de sa part, je lui souriais tout content, son bras bien en main avant d'hôcher la tête et de lui confirmer ainsi que j'étais prêt. J'avais ma cavalière avec moi, je ne pouvais qu'aller bien. Affronter les personnes présentes était beaucoup plus simple quand vous avez votre meilleure amie au bras, c'est comme une protection. « Plus que prêt même ! » Répondis-je en lui envoyant un sourire ravageur. « J'espère que ta soeur sera sympa. » Répliquais-je en connaissant l'énergumène en question puisque ses frères et soeurs étaient tout simplement des amis. Elio je le connaissais de la Winthrop House mais les deux jumelles c'étaient depuis ma rencontre avec Ofélia, y'a bien longtemps à présent.
Je suis sur ma lancée et si je ne suis jamais bien heureuse de m'exposer ainsi, quand c'est une vie si réelle, un monde qu'on côtoie chaque jour où on se déguise tant, de jolies robes et qu'on se sent si jugé, je me sens assez forte grâce à Charlie ; il fait ma force alors je lui souris quand il me montre son envie de faire son entrée. Là, il me taquine parlant de ma cousine, bon c'est ma soeur, lui a toujours trouvé qu'on était comme des soeurs donc il nous traite ainsi et rien que de penser à ça, entendre ce mot alors qu'à présent, c'est une vérité me fait glousser, trop réfléchir et je deviens presque toute timide, attrapant son bras en avançant vers la salle de bal : On est bon, on peut le faire ! Je ris jaune.
Dommage, j'aurais sincèrement aimé avoir ma licorne. Enfin bon il y a des trucs quand même plus triste que ça dans la vie, genre les enfants qui meurent de faim en Afrique, ou mon compte en banque qui baisse à vue d'oeil. J'allais devoir me remettre de la chose. Pour se consoler plus rapidement, Demyan et moi nous étions diriger vers les photographes pour avoir quelques magnifiques souvenirs de notre couple d'un soir. J'avais d'ailleurs jouer le jeu jusqu'au bout en l'embrassant devant tout le monde. Ça n'avait rien de romantique, juste un truc furtif pour rire, parce que je suis un peu impulsive et que sur le coup j'avais cru que ce serait une bonne idée. Seulement je pouvais comprendre qu'après quelques poses, le pauvre avait envie d'entrer avec les autres.« Juste une dernière ! » Ouais parce que moi je kiffe être sous les projecteurs. Un dernier sourire et nous voilà main dans la main direction l'intérieur de la salle. « Tu es prêt pour ce soir ? » Et là je ne parlais pas de la soirée en soi mais plutôt pour sa mission de reconquérir Roxanna. Je refusais catégoriquement que l'on quitte cet endroit sans que ces deux là ne se soit remis ensemble, je m'en faisais un devoir personnel.
Tous les ans c'était la même chose, sauf que cette fois ci Mona était à mon bras. La situation était vraiment bizarre entre nous... elle avait acceptée mon invitation mais la discussion n'était pas très riche. Je n'osais pas trop parler de ce qu'il s'était passé et je la sentais très gênée. Je voulais m'excuser mais d'un autre côté je gardais un très bon souvenir de cette fameuse nuit à l’hôtel. Je m'étais faite la plus belle possible ce soir et mon choix s'était porté sur une belle robe orangée, dans le genre qu'on voit dans les disneys. Après la petite cérémonie d'ouverture, j'osais enfin me retourner vers ma cavalière pour lui déposer une couronne de fleurs sur la tête. " Tu es la plus belle ce soir " lâchais je en la contemplant de haut en bas. Nous ne nous étions pas beaucoup parlé depuis le fameux soir et j'avais peur d'une chose : le rejet.