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Un voyage de près d'une journée entière, ce n'est pas ce que je préfère au monde. Si cela n'était pas du remariage de mon père, je ne serais certainement pas ici. Je suis certaine d'avoir les poches sous les yeux, j'ai mal aux jambes à force d'être rester assise et je suis affamée. La nourriture de l'avion, n'est point ce qu'il y a de plus nourrissant. Un bâillement s'échappe de ma bouche. J'aurais préférer dormir tout le long du voyage, mais j'en suis incapable. Je jette un regard à Maxime, lui fait un petit sourire pour ensuite chercher du regard mon père. « Ah tiens ! Le voilà. » Dis-je en pointant du doigt l'homme près de la cinquantaine d'années avec un costume qui vaut trop cher. « Prêt à jouer le rôle de ta vie qui pourrait te faire valoir un oscar ? » La fatigue parle à ma place et dans ces moments-là je me trouve hilarante.

Pendant dix secondes, le temps que Maxime et moi s’approchons de mon père, j’ai l’impression que mon estomac se fait écraser d’une main. Je suis nerveuse à l’idée que mon père découvre le mensonge et qu’il m’en veuille après. Ou alors qu’il me dise que c’est une honte. Non, je dois me convaincre que tout va bien aller. « Entièrement prêt, ma chérie… » La voix de Max me ramène sur Terre et en l’entendant, je me relaxe. Je pivote la tête vers lui et lui fait un petit sourire. Cinq secondes avant que mon père soit face à nous. Quatre, trois, deux, un et zéro. Il est là. Je lui souris, retire ma main de celle de Maxime pour laisser mon père me prendre dans ses bras. J’ai l’impression que ça fait mille ans que je ne l’ai pas vu alors que je l’ai vu pour le nouvel an. « Papa, je te présente Maxime. » Dis-je en me décollant de lui pour retrouver ma place auprès de ce dernier. « Mon petit ami. » Ajoutai-je par la suite en esquissant un sourire. Oulà, je le vois qu’il n’était pas préparé pour un truc comme celui-là. J’essaie de dire un truc, mais voilà je suis bloquée et je ne sais pas quoi dire alors je regarde Maxime en espérant qu’il comprenne que j’ai besoin de lui, là et maintenant. Pas dans mille ans.

Un. C’était le nombre de garçons que mon père avait rencontré. Sans que cela soit un mensonge, une mascarade. En 21 ans d’existence, je n’avais eu qu’un amour. Enfin, un amour que mon père acceptait plus que les autres parce qu’avec Arielle, j’en compte deux. Kid et Arielle. Bref, j’esquisse un faible sourire lorsque Maxime tend la main à mon père et que ce dernier l’attrape. Au moins, il ne refuse pas une poignée de mains, c’est un bon début. « Rosie n’est pas avec toi ? » Je pose la question même si, pour être honnête, je m’en moque un peu. « Non, elle est encore dans les préparatifs du mariage. On y va, les amoureux ? » J’acquiesce de la tête alors je me serre la main de Maxime dans la mienne. Après quoi, nous nous retrouvons à l’arrière de la voiture de mon géniteur. « Tu veux faire quoi en arrivant à la maison ? » Demandai-je en pivotant le visage vers Maxime après avoir repassé au moins cinq fois ma main dans mes cheveux. « On peut aller se promener ou alors tu veux te reposer ? » J’ai conscience que ça fait beaucoup de questions en très peu de temps, mais ça pourrait être pire si cela était mon père.

Un tour de la maison de mon père et sa future femme était presque obligatoire. Bah oui, il ne faut pas qu'il se perde en route le petit. Quoique cela soit amusant, ce n'est pas très gentil de mon point de vue. « Un tour de maison, je le note... Mentalement. » Et si j'oublie à cause de la fatigue, je lui donne la permission de me taper sur les doigts. Après la maison, c'est Sydney. Oui, bien sûr, je lui ai promis. « Bah tu n'as qu'à regarder par la fenêtre, tu visites. » C'est merdique, mais franchement dans l'état que je suis, je m'en moque un peu. Avec un bâillement, je vais déposer ma tête sur l'épaule libre de Maxime. « Je crois qu'il t'apprécie, en fait. » Murmurai-je pour que Maxime soit le seul à entendre ce que je dis. C'est con à dire, mais je peux le sentir. De toute manière, mon père est beaucoup trop occupé pour nous prêter attention. Mon regard dévie vers la fenêtre teintée et je sais que bientôt nous allons arriver. Argh, je suis tellement impatiente de voir Rosie.

J'hausse les épaules sachant pertinemment que mon humour est merdique. Je le vis plutôt bien même. « Le reste de la famille se compose de Walter, mais je ne crois pas qu'il sera présent. » Il y a Rosie également, mais elle, franchement, elle n'est pas de ma famille. Juste la future femme de mon père, ma belle-mère, mais sans plus. « Et tu ne veux pas rencontrer Walt, crois-moi. » Une vraie plaie. À partir de là, je me tais, profitant du paysage qui défile devant mes yeux jusqu'à ce que la voiture s'arrête dans une entrée de maison. Ma maison. Ou celle de mon père. Je débarque de la voiture, m'étire et d'une main, j'empoigne la poignée de ma valise roulante. Je tends l'autre à Maxime. « Je vais commencer par la pièce centrale, la meilleure : ma chambre. » Bah oui parce que forcément, il ne dormira pas dans la chambre d'amis. Pénétrant dans la maison, je salue Rosie et aussitôt, je me dirige vers le deuxième étage en m'assurant aux dix secondes que Max est toujours derrière moi. Le petit, il ne faut pas qu'il se perd. « Tadaaaaam ! » Je lève les bras dans les airs comme si je venais de gagner une compétition. L'instant d'après, je me laisse tomber sur le lit profitant de quelques de repos. J'en ai besoin, mais pas tout de suite. « Ce qui est bien avec cette chambre, c'est qu'elle a sa propre salle de bain. » Je prononce ces mots en faisant glisser une porte à la vitre givrée qui montre une salle de bain plus grande que ma chambre à Harvard. Maintenant, il est temps de visiter le restant de la maison, mais avant je lui laisse le temps de respirer un peu.