thanks for the memories • ANDREA & TALYA

Ouai j'étais à l'hôpital depuis quelques jours déjà et autant dire que je ne souriais que pour que mon père voit que j'allais bien et qu'il m'autorise à sortir. Il foutait une pression folle sur tout le monde pour que l'on autorise pas ma sortie alors que mon entrée n'était même pas justifiée selon moi, depuis quand on cloitre quelqu'un dans une chambre d'hôpital parce qu'elle fait des malaises à répétition, qu'elle a de nombreuses nausées et qu'elle a un teint qui nous plait pas forcément ? Et depuis quand on bloque la personne sans lui laisser la possibilité de signer une décharge ? Non sérieusement mon père allait me payer cher son petit manège surtout si il ne cessait pas rapidement. Je pensais à tout cela et aussi à comment j'allais pouvoir me casser d'ici lorsque quelqu'un frappa à la porte sans entrer dans les trois secondes qui suivirent. Trop bizarre, les infirmières n'attendent pas que je leur dise d'entrer d'habitude. « Entrez ! » Une jeune femme en vêtement d'interne entre dans ma chambre, je ne la connais que de vue et je ne l'ai pas vu s'occuper de moi encore. Génial, une nouvelle surement, pourquoi on m'envoie les boulets ?

Cela fait plusieurs jours que j'ai appris que le père de Talya et ma mère sont toujours plus ou moins ensemble. Je les ai vu sur le canapé entrain de se déshabiller, comme deux gamins et ça m'a fait péter un câble. J'ai hurlé et je suis partie aussi vite que possible en claquant la porte derrière moi. Je ne sais pas comment ma mère fait pour lui pardonner. Il nous a laissé comme deux abrutis lorsque sa famille est revenue vivre dans le coin. J'ai envie de l'étriper dès que je le croise à l'hôpital. Il tente toujours de me voir, de me parler, de m'expliquer mais je fuis dès que je le vois ou l'entend rire avec une infirmière. Je frappe à la porte de Talya parce que j'ai entendu un bon nombre d'infirmière dire que la fille du boss était là. Je me demande pourquoi elle est là. En tout cas, elle est hargneuse, ça s'entend de l'autre côté de la pièce. " Talya c'est Andrea. Ca va ? " Elle a une sale mine. J'attrape son dossier et fronce les sourcils. Je ne comprends pas pourquoi on la force à rester ici alors qu'elle a juste besoin de repos et de manger. Être la fille du chef c'est peut être pas si cool que ça au final...

« Ah Andrea, je suis désolée avec les médocs qui me choutent légèrement je t'avais pas reconnu. » Plusieurs jours sous médicaments pour que je puisse me reposer et dormir plus facilement, cela ne faisait pas que du bien à mon cerveau, c'était la seule explication de pourquoi je ne l'avais pas reconnu alors qu'on s'était croisées plusieurs fois à la confrérie et qu'on s'entendait plutôt bien même si nous n'avions que très peu parlé finalement. « Ca va ! J'aimerais sortir d'ici et toi qu'est ce que tu fais là ? » Pas là à l'hôpital mais bien là dans ma chambre, je ne savais pas pourquoi la demoiselle venait me voir alors qu'on ne se connaissait pas plus que cela. Mais en tout cas cela faisait du bien de voir de nouvelle tête, en fait sa visite me faisait vraiment du bien peut être pas pour très longtemps.

Je souris légèrement quand elle me demande ce que je fais ici. " J'ai dis à Sienna que je veillerais sur toi pendant sa pause " Je lui souris largement en reposant son dossier. Non, Sienna n'en est pour rien. Je montre la chaise d'un coup d'oeil, lui demandant l'autorisation de m'asseoir et je l'approche du lit. " Non, Sienna m'a rien demandé du tout... Je voulais juste te parler de quelque chose " Comment est-ce que j'allais lui dire ça ? 'Salut, ton père se tape toujours ma mère alors qu'il nous a abandonné quand tu es arrivée d'Ukraine avec ta mère'. Je ressers ma queue de cheval et la regarde. Elle est dans le zig et me demande envie de mourir de rire. En tout cas, elle pourra pas m'attaquer, elle en a clairement pas les forces. " Tu dois te douter que ton père avait quelqu'un ici pendant que vous étiez en Ukraine... Cette femme c'était ma mère. Et il l'a quitté quand vous êtes arrivées avec ta mère " Je leur en avais tellement voulu à eux trois. Oui, même à Talya, parce que je me retrouvais une fois encore sans figure masculine, rien. " Enfin, c'est ce que je croyais mais je les ai surpris il y a quelques jours entrain de faire tu sais quoi " Je n'étais vraiment pas à l'aise à parler de ça avec elle et avec n'importe qui. " Je voulais juste te le dire parce qu'il fait le gentil alors qu'il se sert de ta mère comme de la mienne je crois " J'ai beaucoup parlé sur le coup, vraiment beaucoup. J'espère juste que je ne l'ai pas perdu.

« En fait tu sais que t'as pas besoin d'excuse pour venir me voir non ? » Sienna ou pas Sienna, Andrea pouvait venir si elle le souhaitait, ce n'était pas une nana que je détestais et n'avais pas envie de voir après tout... Même si ce serait trop mignon que Sienna poste quelqu'un devant ma porte pour me surveiller à chaque moment du jour et de la nuit, mais non quand même. Enfin bref, elle n'est pas là pour ma blonde préférée et finit rapidement par m'expliquer la raison de sa venue. Heureusement que je suis dans un lit et donc déjà assise et que je suis sous médicament pour rester calme car j'aurais bien pété les plombs à ses mots. « Ta mère ? Qui est ta mère ? » Mon père avait vraiment pu remplacer ma mère toutes ces années ? Quel con vraiment... « Tu les as surpris ? Il y a quelques jours ? Mais mon père est retourné avec ma mère quand on est revenue et il lui a juré qu'il l'aimait encore, enfin je veux dire ils sont encore mariés et tout...» Je détestais mon père parce qu'il nous avait abandonné mais j'espérais quand même qu'il était sérieux avec ma mère... Visiblement non, la déception n'était que plus grande. « Pourquoi tu viens me dire ça ? »

Je m'en veux de lâcher une telle bombe à la jeune femme. C'est horrible de ma part mais je n'arrive pas à contenir tout ça moi, c'est trop dure. Et j'ai l'impression que Talya mérite la vérité. J'ai pas envie de lui cacher ça et qu'elle l'apprenne plus tard par quelqu'un d'autre. J'étais terriblement jalouse d'elle jusqu'à il y a peu. Son père est loin du modèle masculin que je m'étais fais de lui... " Je te le dis parce que j'ai pas envie que tu l'apprennes par quelqu'un d'autre.. Ou que ma mère soit assez débile pour débarquer chez toi un jour " Ca serait bien le style de ma mère ça, débarquer et déclarer son amour à un con qui se fichait d'elle. " Il l'a quitté quand vous êtes arrivées, il lui a dit que sa place était prêt de sa famille et là... " J'en voulais autant à cet homme qu'à ma mère, ça c'est clair. " Il nous avait jamais dis qu'il avait de la famille avant votre retour... Sinon je ne me serais jamais attachée à lui " Je sais pas si elle sait que j'ai jamais eu de père... En tout cas, il était ce que je connaissais de mieux comme figure paternelle et là... Je le déteste, comme tous les hommes qui ont croisé ma vie.

Je suis enfermée dans cette chambre à cause des malaises et du poids que j'ai perdu depuis que je suis enceinte certes, mais aussi à cause d'un état psychologique que mon père qualifierait d'instable que je suis ici... Et elle vient me dire tout cela ? Est ce qu'elle a l'impression que c'est le bon moment ? Parce que si c'est le cas il faut lui dire que non ce n'est pas le moment de venir me dire cela. Mais elle est là et elle ne se décourage pas à me dire la vérité, c'est plutôt honorable de sa part et ça ne doit pas être facile. « Tu viens me dire que mon père a eu une aventure pendant tout ce temps où il nous a abandonné, qu'il a été près de vous, avec vous, enfin qu'il a pris la place d'un père pour toi et qu'il vous a abandonné quand il nous a demandé de revenir ? En même temps j'ai envie de te dire c'est lui qui nous a demandé de revenir alors heureusement qu'il l'a fait ! » Je ne contrôlais pas vraiment les mots qui sortaient de ma bouche mais je savais que ce que je venais de dire était méchant, trop méchant pour Andrea qui n'avait rien fait et surtout rien demandé là dedans. « Enfin je suis désolée d'avoir dit ça... C'était pas ce que je voulais dire... Mon père a tout fait pour que ma mère revienne près de lui, elle lui a pardonné en un claquement de doigt alors que je me suis toujours méfiée de lui et là tu viens m'annoncer ce truc qui me confirme tous mes doutes... »

" Je vais te laisser te reposer je crois " Lançais-je alors qu'elle venait de cracher son venin telle une vipère. Je n'avais jamais vu cette facette de Talya à la confrérie et ça m'étonnait grandement. Ca m'étonnait plus que le fait que son père ait demandé à sa mère de revenir. A quoi voulait-il jouer ? Avoir deux maitresses l'intéressait ou avait-il appris quelque chose ? Je n'en sais rien et je crois que je m'en fiche. Je sens mes jambes trembler et je déglutis difficilement quand j'entends la voix de Talya. Si c'est pour m'agresser une nouvelle fois, c'est pas la peine. Je me sens déjà assez humiliée comme ça... Il a tout fait pour que sa femme revienne auprès de lui et lui pardonne. Ca me brise. On était donc pas assez bien pour lui. Ou je n'étais pas assez bien pour lui. Parce que, clairement, ma mère il l'a fréquente toujours... Je me tourne vers la blonde et me tiens à la chaise de laquelle je me suis rapidement levée. " Je te le dis juste pour te prévenir. Parce que même si on se connait pas bien, je pense pas que t'ais besoin de penser que t'as un père et qu'il se barre sans rien dire " Qu'est-ce que je l'avais mal pris. Et je le prenais encore terriblement mal. " On a grandi toutes les deux sans père de ce que j'ai compris et quand celui que tu considères comme telle t'abandonne comme une merde, ça fait mal. Je veux pas qu'il te fasse ça et qu'il soit un salaud avec ta mère, elle le mérite pas " Et la mienne non plus, en soit. Même si elle le cherche carrément. [colot=crimson]" Je le déteste tu sais "[/color] Elle semble en avoir gros contre lui donc bon... autant me confier.

« Reste Andrea. Je suis désolée. » Je n'avais aucune envie qu'elle quitte ma chambre avec l'image de moi d'une fille qui aime trop son père pour lui en vouloir et qui se venge sur la fille qui a pris ma place pendant des années. Elle n'y était pour rien. « Mon père s'est barré quand j'avais 13 ans et il est réapparu dans ma vie et celle de ma mère comme un sauveur quand mon frère et mon mari sont décédés... Je le déteste d'avoir fait ça avec autant de facilité et de nous avoir abandonné... Mais je ne pouvais pas penser qu'il était capable d'avoir une double vie depuis notre retour. » Comment pouvait il jouer sur deux tableaux encore vraiment ? Il me dégoutait de plus en plus. « Tu n'y es pour rien si mon père est un connard... Tu voudrais que je t'en veuille d'avoir profiter de son attention pendant que ma vie n'était pas facile en Ukraine ??? » Je demandais ça vraiment oui parce que j'avais de la peine à comprendre comment elle pouvait croire que je puisse lui en vouloir même si j'en voulais à la situation certes. « Je suis désolée pour mon ton et tout... Je crois que ça plus tout ce qu'il se passe en ce moment je suis vraiment à bout ! »

Avec ce que je viens d'attendre, je crois que je le déteste encore plus, que j'ai encore plus envie de lui faire la peau. Il a donc fait sa petite vie avec nous et quand il s'est aperçu que sa famille avait besoin de lui, il les a fait venir ici. Mais quel être humain peut faire une chose pareil ? Je me le demande... Je soupire légèrement en me frottant le front et la base du crâne, comme si une idée magique allait venir, ce qui n'est clairement pas le cas. " Je sais pas si je crois que tu m'en veux ou autre mais ça serait... Légitime je pense " J'ai bien envie de lui dire que ma vie n'était pas vraiment facile non plus en Afghanistan mais bon, elle n'avait pas vraiment à le savoir... Et puis, autant éviter de lui dire que je lui en voulais d'avoir refais surface il y a peu. Elle n'y était pour rien, elle avait juste suivi sa mère. " Je le déteste tu sais, si ça peut te consoler. Il prend nos mères pour des connes et nous aussi, par la même occasion " Parce que sa mère avait cédé en revenant et la mienne avait fait de même... En tout cas, j'allais devoir courir vite parce que s'il me voyait sortir de la chambre de sa fille, j'étais morte, j'aurais droit à ma discussion, discussion que j'évitais plus que tout. " Tous les hommes que j'ai pu rencontré sont des connards, je crois que je suis maudite " Finis-je par lancer, riant légèrement. Enfin, pas tant que ça.