ASELIA ★ J't'aime mais c'est trop dur d'te faire du mal (A)

Étrange, je ne savais comment réagir face à la découverte que j'avais faite. Je ne l’avais meme pas dit à mon père, cet homme a qui je confiais tout, celui que j'aimais tant, celui qui m'avait tout donné ; je gardais ce putain de poids pour moi. J'étais froide avec ma famille pour la toute première fois ; ils étaient pourtant mon tout mais je savais que si je me confiais, je ferais du mal ou je les ferais se prendre le chou et je refusais pour le moment d'etre la cause sans avoir réfléchi bien avant. Ainsi, au vue de ma froideur, ma meilleure amie, cousine enfin jumelle à présent, avait vu rouge. Après un très léger affrontement par message téléphonique, la jeune femme m'avait prié ou ordonné de la rejoindre sous peine de rester mourir auprès des bords du Charles River. Évidemment, je ne comptais pas jouer les débiles alors je ne perdais pas de temps à enfiler une veste et sortir de la bibliothèque où je terminais mon dossier sur les inspirations du film français "The Artist" qui était mon thème pour le projet du mois. Je ne mis pas longtemps à la rejoindre me garant plus aisément deux rues plus bas puisque j'étais en moto. Ce ne fut pas bien dur de la trouver si bien que je la rattrapais facilement. Asia ... je suis là ! Avais-je doucement, avec neutralité.

Quelques mots avaient suffi pour t'inquiéter au sujet d'Ofelia. Jamais tu ne l'avais senti aussi distante et tu détestais cela, tu savais que quelque chose clochait, tu l'avais lu à travers les lignes mais elle avait voulu t'exclure de ses problèmes. Enfin c'était sans compter sur ta ténacité pour obtenir d'elle de la voir. Il était hors de question que vous communiquiez par simples messages, ce n'était pas ton genre de ne pas parler en face à quelqu'un encore moins à ta famille. Et Dieu sait que le mot famille était bien faible pour désigner ce qu'Ofelia représente pour toi. Ta présence pourrait l'aider alors tu l'attendais le long de Charles River, tu attendrais toute la nuit s'il le fallait, mais tu doutais que ta cousine te pose un lapin. Rangeant ta caméra dans ton sac à main, tu te posais sur un banc. Tu n'étais plus d'humeur à faire quelques prises de vues pour ton prochain court métrage. Ton pied tapait frénétiquement contre le sol. Tu voyais une ombre s'approchait de toi. Nul doute c'était elle, tu l'aurais su sans qu'elle le dise. Te levant, tu la serrais dans tes bras." Tu as fait vite, tant mieux. " disais-tu en t'asseyant de nouveau, posant ta main sur la pierre froide, lui jetant un regard de supplication pour qu'elle prenne place à tes côtés.

A vrai dire, si j'étais froide dès le départ, je ne pus que sourire en la voyant ; c'est l'effet Asia et surtout, l'effet de voir la personne la plus importante dans sa vie, celle avec qui un ien indescriptible et incompréhensible existe : enfin maintenant, je l'ai compris. Rien qu'à cette pensée, j'en perd mon sourire alors qu'elle me serre fort dans ses bras en félicitant ma rapidité. Je comprend bien vite à son attitude qu'elle veut que je m'assoie près d'elle alors je contourne et prend place, presque timidement. Je ne suis pas comme d'habitude mais je ne saurais, a vrai dire, pas comment le redevenir tout de suite ; j'aurai trop peur de lâcher ma révélation. Ainsi, je tapote de mes doigts sur mes genoux, stréssée. Je ne veux pas parler mais je sens que si je laisse plus de silence, elle va grogner et attaquer alors doucement, j'entame la conversation et l'oriente vers elle ; Alors qu'est-ce qui t'es arrivé au spring break pour que "on fait aller" ? Dis-je en tentant de rire un peu.

Sa simple présence te rassurait. Elle était en un seul morceau, c'était le plus important qui soit quand bien même tu sais parfaitement que les blessures psychologiques sont les plus douloureuses qui soient. Peut être que ça forge le caractère mais on en guérit jamais. Tu en es la preuve vivante. Mais c'est grâce à Ofe et à tes proches que tu as quand même pu retrouvé une vie digne de ce nom. Tu lui devais beaucoup dans ta vie, c'était normal voir plutôt naturel que de lui rendre la pareille. Y'avait pas besoin de réfléchir. Un soupir de soulagement s'échappa de tes lèvres lorsqu'elle s'installait à tes côtés mais un silence, comme jamais il n'avait jamais existé entre vous, s’installa. Tu allais le briser mais Ofe te pris au dépourvu. Tu aurais du t'en douter, vous étiez tellement liées qu'il vous arrivait de penser, dire ou faire la même chose. Résumer ton Spring Break, ça allait prendre du temps et t'avais pas vraiment envie d'exprimer tes sentiments à voix haute. Mais peut être que si tu lui parlais, elle allait te fournir quelques chose en retour." Disons que j'ai déconné. Je me suis découvert une attirance pour un prof, que j'ai voulu oublié avec d'autres mecs mais rien n'y a fait. Alors oui je me suis embarqué dans quelque chose de dangereux, je ne devrais pas. Mais je vais gérer ça. " Il n'y avait que toi qui pouvait régler tes histoires de coeur, aussi terrifiantes soient-elles pour toi.

Le silence s'était installé et c'était surement la première fois quee nos rapports étaient si glacés. Pourtant, je ne savais faire mieux ; c'était impossible ! J'avais tellement peur de dévoiler qu'elle était ma jumelle, que son père s'abatte contre elle, contre mon père et contre ma tante enfin ma mère et que ce soit la folie dans la famille. Je flippais ! Alors forcément, j'étais froide parce que je voulais l'éloigner de ce secret et que je ne savais cacher mes émotions a cause de ma promesse à moi-même de tout lâcher pour ne plus souffrir en gardant tout à l'intérieur. Je voyais bien que ça la démangeais de m'engueuler et de me demander ce que j'avais, ce que j'avais fait pendant le spring break, mais maline, j'avais débuté, laissant la belle commençait les confidences et tentant d'éloigner l'action de moi. Ma Asia ? Amoureuse d'un professeur ? Je la regardais avec de gros yeux et puis, je la voyais beaucoup moins tombeuse, don juan que moi ... je l'avais toujours vu mieux, plus respectable que moi alors a chaque fois, l'entendre dire des choses de ce style ... ça me choquait ! Je soufflais, essayant de reprendre mon calme et je pris la parole : Mais si tu es attirée pourquoi pas voir, essayer ? Je grimaçais en me disant que je ferais mieux de pas l'encourager alors e me mordis la lèvre inquiète en reprenant : quel truc dangereux ? Dis-moi ... Une voix lègèrement paniquée.

Tu avais ce besoin de savoir qu'elle était en sécurité. Tu ne supporterais de la voir triste, au bout du rouleau et encore moins faire des conneries - c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité mais soit - Tu n'avais guère l'habitude de t'entendre avec les filles alors il était hors de question de la perdre elle, qui te connaissait sur le bout des ongles à qui tu pouvais tout confier y compris tes péchés les plus sombres. C'est d'ailleurs ce que tu faisais parce qu'elle t'avait coupé l'herbe sous le pied en préférant orienter la discussion sur toi. Tu lui confessais tes activités avec les hommes et surtout avec Clarence, même si tu ne savais pas vraiment où tu en étais avec lui. Ses yeux ronds étaient empreints de surprise et tu ne pouvais lui en vouloir car tu aurais eu la même réaction si les rôles avaient été inversés. Et pourtant elle t'incitait à suivre ton coeur. Tu évitais son regard lorsqu'elle te demandait ce que tu avais bien pu faire de si dangereux." Disons que.. On est allé plus loin. Je vais pas te faire un dessin quoi. Je sais que ce n'est pas la meilleur des choses à faire, qu'on aurait pas dû mais les sentiments ont pris le dessus. " Et elles ont encore le dessus sur ta raison qui elle te dit de le fuir si tu ne veux pas mettre ton avenir et le sien en danger.

Je n'avais jamais su prendre de la distance avec elle. Asia était la personne la plus importante, la prunelle de mes yeux et je comprenais maintenant pourquoi je me sentais aussi liée, pourquoi s'était comme si de la magie s'opérait entre nous deux toujours, tout le temps. Dès qu'il lui arrivait quelques choses, j'allais mal et vice-versa d'après ces dires. J'avais beaucoup d'opinions similaires aux siennes, bref on n'était extrêmement proche et c'est surement pour ça qu'on vivait pas ensemble pour pas se fermer aux autres de trop. Je me sentais ravie de la retrouver et si je cherchais à lui prouver, je n'arrivais que peu tentant quelques sourires paraissant faux rapidement. La brune m'expliqua que c'était plus grave que ça, qu'ils étaient allés loin et au vue de son ton, je comprenais que ça la perturbait grandement. J'étais soudainement sans idées, je ne savais pas vraiment ce que je pouvais dire face à ça en fait. Je me mordais la lèvre, regardant au large, tout à fait ailleurs avant de lui dire sans vraiment la regarder ; tu ne dois pas te rendre malade, on fait tous des erreurs et tu sais bien que tu es pas celle qui en fait le plus hein ? Dis-je me forçant à redevenir beaucoup plus moi, passant un doigt malicieusement dans ses cheveux pour mettre une mèche derrière son oreille.

Ce n'est pas avec tout le monde que tu parlais de tes problèmes de coeur mais Ofe n'était pas tout le monde, elle était ta meilleure amie, ta moitié, celle pour qui tu pourrais déplacer des montagnes. C'était surprenant mais tu étais nettement plus proche de ta cousine que de ta demi soeur, mais votre âge et votre caractère similaire y était pour quelques chose. Jamais vous n'aviez eu d'altercations, jamais vous n'aviez eu de secrets l'une envers l'autre. Tu remarquais son regard quelque peu égaré, fuyant, son sourire plus timide que d'habitude surtout envers toi. Quelque chose la tracassait c'était certain. Tu voulais savoir mais tu devais d'abord laisser parler tes sentiments sur tes propres problèmes, après tu aurais l'occasion de creuser un peu plus en elle. Poser des mots sur tes peines de coeur te faisait du bien, enfin c'est surtout en parlant avec elle qui te décompressait. De toute façon, elle l'aurait su un jour ou l'autre. Lorsqu'elle prononçait le mot erreur, tu attrapais la perche qu'elle te tendait." T'as fait une erreur ? C'est de ça dont tu parlais dans tes messages ? Une erreur. " C'était direct, c'était du Asia tout craché. Tu posais ta main sur la sienne comme pour l'encourager à se délivrer de son poids.

C'était juste comme ça, j'étais juste pommée alors j'entendais presque pas ses paroles, je me perdais dans mon esprit tordu. J'avais tellement envie de l'aider que je me perdais limite dans mes mots et j'avais beau essayer de me montrer comme d'habitude sous mon meilleur jour ; je ne savais pas faire, j'étais incompétente aujourd'hui, totalement. Un sourire faux sur le visage, je ne la regardais pas et je préférais divaguer dans d'autres cieux. J'essayais de la rassurer, lui rappelant que tout le monde fait des erreurs mais dans ma divagation totale, je ne pus que sortir que d'autres faisaient bien plus d'erreurs qu'elle, me chargeant de cela, ça se voyait et je m'en voulais déjà car je tournais mon regard vers elle, je pus apercevoir le doute et le questionnement dans son regard si expressif. Je tordais mes mains entre elle sentant le stresse d'un questionnement obligatoire et prévu tout proche. Je ne fus pas déçue ; a peine deux secondes après, elle me questionnait prenant la perche que je n'aurai jamais voulu ou du lui tendre. Je débutais mais impossible, je balbutiais. Je me levais nerveusement commençant divaguer, marcher avec anxiété. Je ne savais pas ce que je devais dire alors, je me contentais de rester sur place, debout, tapant du pieds sur le sol mais surtout dos à elle et je sortais la première chose qui me trottait dans l'esprit : Et bien ... non... pas d'erreur ... pas du tout ! Je tremblais quelque peu alors ma voix s'en faisait sentir. Je grimaçais et baissais la tete bêtement. Je... c'est juste ma ...m... enfin ... Abigael qui est très malade alors meme si je me suis habituée à etre orpheline au vue de sa facilité à ne pas m'aimer, ça fait un truc tu sais ... puis mon père va pas bien quoi ! Je gloussais de lui mentir car a vrai dire, je détestais ça clairement. Je ne lui avais jamais, oh grand jamais menti et bizarrement, j'avais peur qu'elle le sente vu notre lien, plus encore.

Il était hors de question que tu restes dans le doute, dans la peur et encore moins que tu restes planter là sans l'aider, sans savoir ce qui pouvait la tourmenter ainsi. Maintenant que tu avais craché le morceau quant à la situation dans laquelle tu t'étais mise avec Clarence, c'était à son tour de dire ce qu'elle avait sur le coeur. Tu pourrais te débrouiller de régler tes affaires avec l'homme qui hantait tes pensées jours et nuits mais là ce qui te tourmenter l'esprit, c'était de voir Ofe agir aussi bizarrement, comme si elle était devenu une toute autre personne. Elle était un simple fantôme de la fille que tu avais l'habitude de côtoyer. Tu regrettais légèrement d'avoir été aussi directe dans tes mots car sa réaction te fit frisonner. La voir debout, à faire les cent pas ne présageait vraiment rien de bon. Tu imaginais les pires scénarios qui soit. Elle avait dit être retourné en Italie, s'était-elle frotté à la mafia ? T'espérais vivement que ce ne soit pas le cas. Son silence était une douce et lente torture pour toi. Et enfin des mots sortaient de sa bouche, difficilement, péniblement et surtout ne te regardant pas, préférant te tourner le dos. Tu haussais les sourcils en entendant le prénom de sa mère. En entendant le mot malade, tu fus presque rassurée que ce ne soit que cela, t'ayant imaginé quelque chose de bien pire. C'était peut être méchant de penser que le mal se retournait contre elle et qu'elle l'avait bien mérité. Mais tu comprenais qu'elle soit déstabilisé, qu'elle s'inquiète et surtout pour son père. Te levant, tu venais te mettre face à elle, posant tes mains sur ses bras." Ils trouveront bien pour la guérir, dans ce genre de situation l'argent aide. Le plus important c'est que tu sois là surtout pour ton père. " La connaissant il était certain qu'elle n'allait pas l'abandonner. Sa mère c'était un autre cas mais tu préférais ne pas dire de méchancetés à voix haute, c'était quand même sa mère malgré leur relation conflictuelle.