MARLOES ○ keep it secret

je suis prête à l’écouter, mais je ne veux pas le forcer non plus. j’veux juste qu’il sache que s’il a besoin d’une oreille attentive je serais là. je vois bien qu’il n’est pas à l’aise et j’me dis que j’aurais pas dû ramasser cette carte, pas dû poser des questions par rapport à sa sœur. il y a des fois où je suis définitivement beaucoup trop curieuse. pourtant quand il me regarde je sens bien qu’il est prêt à se confier, alors je ne dis rien, j’attends simplement je ne veux pas le brusquer, qu’il se sente obligé de me raconter. je sais bien que parfois on a des histoires qu’on aimerait garder pour ça, je suis assez bien placée pour le savoir même. quand il s’assoit à côté de moi, je sens que c’est le moment, alors j’esquisse un sourire pour le rassurer, lui faire comprendre qu’il peut me parler, que je ne le jugerais pas. pourtant je ne m’attendais pas à ça. plus je l’entends parler plus je suis surprise d’une telle révélation, je n’y aurais jamais cru dans un autre contexte. mais là, je sens que c’est vrai, qu’il se confie véritablement à moi, je sais pas trop comment réagir, j’ai peur de mal agir, alors quand il me dit de m’imaginer dans sa position je le fais et je comprends ce besoin qu’il a eu. je pose ma main sur son genoux, en douceur, pour lui montrer que je le comprends « tu sais, j’trouve que t’as bien fait de faire ça.. » je me mordilles la lèvre avant de reprendre « vraiment, le plus important c’est que tu te sentes bien dans ton corps, on s'en fout de ce que pense les autres » j’esquisse un sourire et reprend une nouvelle fois « en plus t’es vraiment canon en mec » dis-je en riant, comme pour détendre l’atmosphère.

la tension est redescendue est ça se sent, j’suis contente qu’il m’ai confié son secret et même si pour moi je sais que c’est beaucoup de pression parce que c’est pas anodin comme secret je promets de tout mettre en œuvre pour l’aider à bien se sentir avec ça. je me doute que ça doit pas être toujours évident de cacher qui on est vraiment aux gens de son entourage alors je me dis que c’est pas mal que je sois au courant, qu’avec moi il pourra être lui sans avoir peur de faire la moindre gaffe.
j’ai juste peur de changer d’attitude par réflexe de savoir que c’est une fille, faut pas que je fasse gaffe à ce qu’il était mais que je me focalise sur ce qu’il est maintenant, soit un mec, et un vrai mec, avec des attitudes de mec et des traits de mec. « t’inquiète pas, je resterais toujours la même avec toi » dis-je en riant un peu, ça allait peut-être être un peu compliqué pour moi au début, mais il fallait juste que je m’y fasse et de toute façon je le cacherais bien, agissant comme j’avais toujours agi avec lui.
quand il m’avoue être content que la vérité soit dévoilé avec moi, j’avoue que je le comprends, ça devait tellement pas être évident pour lui, cacher tout le temps son histoire, faire attention à tout ce qu’on dit pour pas se trahir « au final j’ai bien fait de faire ma curieuse ? » je demandais avec une petite moue, parce que j’avoue qu’il avait dû me trouver un peu relou pour le coup. « je sais que c’était pas facile à dire pour toi, mais j’aurais tout à fait compris si tu m’en avais parlé » j’esquissais un sourire, c’était pas un reproche loin de là, mais aujourd’hui il pourrait m’en parler comme bon lui semble.

je vois bien qu’il est un peu touché mais pas tant que ça, je sais pas si il essaye de le cacher ou pas, j’essaye pas d’en savoir plus. ça doit être difficile pour lui de se livrer à quelqu’un sur ce qu’il est, ce qu’il ressent vraiment, je suppose que lui aussi il a une carapace difficile à percer, un peu comme moi alors je ne dis rien et je respecte. j’attendrais qu’il se libère totalement, pour l’instant c’est tout neuf, tout récent. quand il me dit que j’ai bien fait je souris et lui passe un peu la main dans le dos « j’suis contente.. ça doit t’enlever un poids je suppose » c’était vraiment cela qui me rendait contente, le fait de le soulager en quelque sorte de ce poids qu’il porte sur les épaules. je comprenais totalement ce qu’il me disait, les gens jugent parfois sans connaître, parce qu’on n’est pas exactement comme ils voudraient que l’on soit, et j’étais plutôt bien placée pour le savoir. « tu as raison… c’est bien que ce soit fait, tu sais maintenant que si t’as envie de te confier j’suis là » parce que je continuais de le voir comme il était, qu’il était mon ami et que je me devais d’être là pour lui. j’hochais la tête quand il me dit de lui parler si jamais j’en ressentais le besoin, ce n’était pas dans mes habitudes de me confier, je n’aimais pas embêter les gens avec mes histoires.

je me voyais pas refuser de lui parler, mais pour l’instant mes histoires étaient terminées et ma vie avait retrouver son calme. j’avais décidé de mettre dans un coin bien perdu de ma tête tous ces problèmes et j’avais clairement pas envie de les ressortir de là. ils sont bien là où ils sont « j’y penserais » lui dis-je alors en souriant. je n’oublirais pas, mais je ne suis pas sûre de pouvoir lui parler. j’étais du genre à tout emmagasiner en moi jusqu’à l’explosions. puis je me suis mise à rire « ouais je sais, on me dit souvent que je suis une amie extra-ordi-naire » dis-je en ironisant le plus possible, parce que j’étais pas plus douée pour accepter les compliments que pour parler de moi et que je me sentais un petit peu gênée. alors comme toujours je cachais ma gêne derrière mon rire. « merci à toi de m’avoir fait confiance » dis-je en embrassant sa joue à mon tour parce que j’imaginais bien qu’il racontait pas ça à n’importe qui, et si il le cachait de cette façon c’est que nous étions très peu au courant.

j’étais un peu gênée, mais c’était vraiment pas dans mon habitude de raconter mes problèmes, j’avais essayé pourtant mais j’y arrivais pas, enfin pas comme ça, peut-être qu’un jour je me retrouverais dans une situation où j’aurais besoin d’une épaule et je savais que je pourrais compter sur lui, et même si je n’étais pas sûre que ça arrive un jour j’étais quand même contente de savoir que je pourrais compter sur lui. « je m’la pète pas, j’énonce juste des faits » dis-je en riant, une petite moue d’enfant s’affichait sur mon visage quand il m’ébouriffais les cheveux « ehhhh » grognais-je un peu avant de raplatir mes cheveux. « tu te moques de moi farinha ? » dis-je avec un air de défi. « eh j’ai des droits d’auteurs, j’sais pas encore quel sera le tarif mais faudra payer à chaque fois que tu sors cette excuse » évidemment je plaisantais, si ça pouvait l’aider à cacher sa vérité il pouvait l’utiliser autant qu’il le voudrait. puis je fis une petite moue quand il m’a dit qu’il devait partir « tu m’abandonnes ? » en faisant mine de renifler, bien sûr je ne pleurais pas vraiment, c’était juste histoire de le faire culpabiliser un peu.