Sous surveillance (inspecteur Kova)

Bon malgré l’épisode cocasse de la voiture, nous ne nous étions pas fait repérer. J’avais juste perdu toute crédibilité auprès de ma partenaire qui se moquait gentiment de mon allure avant de me surnommer mister mayo. D’ailleurs, j’essayais maladroitement d’essuyer mon fute avant de quitter le véhicule pour suivre les pas de notre cible. On passa l’entrée de l’immeuble et on entendit alors une porte claquer : très bien il devait être arrivé chez lui. On marcha à pas de loups dans les marches, grimpant jusqu’à l’étage du winthrop. Je plaçais alors mon doigts sur mes lèvres avant de désigner mon oreille puis la porte, signifiant ainsi à Aby mon idée : il fallait qu’on écoute à travers si on entendait quoi que ce soit de compromettant. J’entendis distinctement la sonnerie d’un téléphone puis la voix du garçon retentit. Son –salut toi- me parut d’abord suspect. Je pensais aussitôt que c’était Elia qui l’appelait mais très vite j’eus de gros doutes là dessus. Il avait envie de voir celle qui l’appelait mais c’était impossible… Si il s’était s’agit d’Elia il n’aurait surement pas exprimé son incapacité à la voir. Je fronçais les sourcils, redoublant de concentration pour entendre des brides de la conversation téléphonique. C’était de plus en plus louche, parce que la fille au bout du fil lui manquait et qu’il l’invitait carrément à venir ici, soulignant qu’il vivait seul et terminant par lui dire qu’elle pourrait faire la cuisine. S’en était trop, je m’écartais vivement de la porte avec un air outré et chuchotait à ma partenaire : « J’arrive pas à le croire ! Faut qu’on prévienne Elia ! Il est en train d’inviter sa maitresse chez lui là !!! »

Nous pouvons dire que notre mission commence MAINTENANT ! Nous arrivons dans son entrée, et avant que Priape n'ouvre la lumière, je secoue la tête, l'aire de dire, - non pas de lumière restons discret. Petit à petit et avec adresse - ce qui m'arrive vraiment jamais, nous arrivons jusqu'à sa porte d'entrée. Je regarde Priape passer devant, il vient coller son oreille à la porte et moi aussi j'ai très envie d'entendre. Alors je m'approche et colle aussi mon oreille à la porte, mon regard vacille vers le sol, très concentré et plus il parle, plus je fais les gros yeux. Je ne peux m'empêcher de dire à mon partenaire en chuchotant, " Salut toi ? " Bon je me reprends très vite pour pas qu'on se fasse griller et ne pas en louper une miette aussi. Priape se détache de la porte il en a assez entendu et franchement moi aussi, « J’arrive pas à le croire ! Faut qu’on prévienne Elia ! Il est en train d’inviter sa maitresse chez lui là !!! » Je secoue la tête négativement, " Chuuuute Pripri ! " Dis-je en le tirant par sa manche pour aller au fond du couloir. " On va attendre encore un petit peu, avec un peu de chance, elle va se pointer tu penses pas ? " N'empêche que ça commence déjà à bouillir pour ma part. Car si Théo déconne une nouvelle fois, je vais vraiment vraiment pas apprécier .. Je relève mon regard vers Mister maYo, " Non mais sérieux, t'imagine si elle se pointe ici ? " Je secoue la tête, " Non on imagine pas laisse tomber ! " oui parce que apparemment, si je commence à atiser le feu, ce n'est pas moi qui vais retenir Priape et inversion.

Je n’étais pas le seul à être choqué par cette conversation. Comme moi, Aby qui avait l’oreille collée contre la porte également, fronça les sourcils et désapprouva complètement l’appel téléphonique du garçon. Je finis par m’éloigner de la porte et ronchonner comme quoi que nous devrions appeler sa cousine sur le champ. La brune m’intima le silence, tirant sur ma manche pour m’éloigner de l’entrée du winthrop. Aby suggéra qu’on attende pour observer, espérant carrément surprendre la femme au bout du téléphone en pleine visite à son amant. « C’est pas bête ça, faut qu’on se trouva une planque… » fis-je en cherchant des yeux un endroit où se cacher en attendant alors qu’Aby continuait de bouillonner. « J’imagine très bien oui… » grognai-je en serrant les poings. « Moi je me charge de l’autre bouffon et toi de sa pouffe. » fis-je en imaginant très bien la baston qui pourrait avoir lieu si la maitresse du jeune homme se pointait vraiment. « Viens on va se mettre ici… » fis-je en entrainant ma partenaire dans un placard situé non loin de la porte d’entrée du rouge, un endroit où le concierge de l’immeuble devait entreposer ses balais et autres produits ménagers et où il restait tout juste assez de place pour nous deux.  

Je propose à Priape de patienter un peu, étrange pour l'impatiente que je suis. Mais je veux qu'on fasse les choses bien. C'est Elia et Théo quoi. « C’est pas bête ça, faut qu’on se trouva une planque… » A la seconde ou il dit ça, je regarde autour de nous. M'ouai trouver une cachette ici ... La prochaine fois on se faufile directement chez lui ahah. Il n'empêche que si il y en a une autre, je ne sais pas dans quel état va finir Théo, « J’imagine très bien oui… » Je lève le regard vers Priape, grimaçant légèrement, « Moi je me charge de l’autre bouffon et toi de sa pouffe. » Je suis obligé de rire légèrement. Mais je ne dis rien pour autant, je comprends qu'il soit lui aussi sur les nerfs. « Viens on va se mettre ici… » Alliant le geste à la parole il nous embarque dans un petit placard à balais. On se sert un peu et il fait tout noir. Je grimace, et lui chuchote, " Tu crois qu'il y a des araignées ici ? " Dis-je en regardant un peu autour de moi, comme ci j'allais voir quelque chose, " Je vais te demander une prime de risque de tu sais ça ? " Je regarde l'encadrement de la porte, la lumière du couloir vient de s'éteindre et c'est très bien, comme ça nous allons pouvoir bien voir si quelqu'un entre quand la lumière s'allumera. Je chuchote à nouveau, " Tu prends toute la place. " Sur un ton plus amusé qu'agacé évidemment.

Il faisait sombre, c’était étroit là dedans, ça sentait l’humidité et les produits ménagers, et en plus on se marchait limite dessus, alors oui il y avait très probablement des araignées. J’hochais la tête : « Ne t’en fais pas, si y’en a une qui approche je te protège. » Puis concernant sa prime de risque, un petit rire s’échappa de mes lèvres : « Tu es au courant que tu n’es rémunérée qu’en sandwichs jusqu’à présent ? » Travailler bénévolement ça excluait les augmentations non ? Enfin, je cédais : « Mais si tu veux je te préparerais un vrai dîner un de ce quatre pour me faire pardonner de ces énormes risques que tu encoures avec moi… » Ma partenaire souligna ensuite la place que je prenais. C’était vrai qu’on manquait clairement d’espace. « C’est la mayo, ça fait grossir… » rétorquai-je en tachant de m’éloigner quand même un peu de la brune pour lui laisser de l’air pour respirer. Mais trébuchant sur je ne sais quoi dans ma manouvre, je perdis l’équilibre, tentant de m’agripper à ce que je pouvais, je ne réussis qu’à faire tomber balais et serpillères dans un tintamarre résonnant avant de me retrouver par terre les fesses dans un seau de ménage.

C'est sans trop de pression que Priape me répond, « Ne t’en fais pas, si y’en a une qui approche je te protège. » Non mais la il ignore que j'ai réellement peur des araignées. D'ailleurs un frissons me parcours tout le corp à la simple idée de savoir qu'il y en a peut être une qui me monte dessus. Je me rapproche légèrement de Priape avant de lui répondre, " Mais je rigole pas ! ", je parle évidement de ma prime de risque non mais ! « Tu es au courant que tu n’es rémunérée qu’en sandwichs jusqu’à présent ? » Je me pince les lèvres, haussant les épaules, " En sandwichs ! & en plus choisis par mes soins .. bon bon ... " Dis-je en souriant par la suite. « Mais si tu veux je te préparerais un vrai dîner un de ce quatre pour me faire pardonner de ces énormes risques que tu encoures avec moi… » Je ris légèrement, hochant la tête, " J'espère que tu y avais déjà songé ?! " Je le taquine un peu, mais on commence à franchement étouffer la dedans. Je regarde autour de moi, pensant toujours aux araignées ... Je me gratte même l'épaule alors que ce n'est que Priape qui me frôle essayant de s'écarter un peu de moi. « C’est la mayo, ça fait grossir… » Je me met à rire, " Ah ben voilà .. ! " Sauf que la Priape trébuche sur je ne sais quoi, normalement c'est moi la maladroite, mais pour le coup je dois dire que je ne trouve qu'une chose à faire c'est éclater de rire avant tout. Je met ma main devant ma bouche, avant d'essayer de le retenir. " Atte... " Je n'arrive même pas à parler, bien trop morte de dire. Je rigole un peu moins car je suis à deux doigt de le rejoindre dans sa chute. Mais je me retiens à temps à l'étagère, en réalité je suis en équilibre juste au dessus du jeune homme. - Awkward moment. J'essaie de me redresser rapidement, car je suis évidemment gêné. En plus on a fait plein de bruit ...

Étant seul dans mon appartement, je sursautais en entendant un grand fracas. Je relevais la tête d'un coup, m'empressant de congédier ma tante, intrigué. Qu'est-ce que.. ? Un bruit sourd et quelque chose qui ressemblait à des gémissements provenant du couloir appela mon attention. Raccrochant le téléphone, j'ouvrais la porte et sortit dans le couloir, juste appeler par un écho du bruit que j'avais entendu et qui m'emmena juste devant le placard à balais au fond du couloir. M'arrêtant devant, j'écoutais un instant, entendant comme des gémissements étouffés. Mon sixième sens me disait de lâcher l'affaire et rentrer chez moi mais, poussé par l'adrénaline de découvrir un truc grandiose, j'ouvris la porte de ledit placard et..quelle déception. « C'est quoi ce bordel ? » demandais-je choqué par le spectacle que je découvrais sous mes yeux. Priape était à terre tandis que la cousine d'Elia se retrouvait au-dessus de lui. Mais qu'est-ce qu'ils fabriquaient là ?

En promettant une rémunération par un dîner à ma chargée en chef de la nourriture, j’étais sûr de ne pas me tromper. Elle me taquina en me demandant si j’y avais déjà songé avant. « J’y pensais depuis longtemps… » répondis-je avec franchise et un petit sourire aux lèvres. Ce n’était même pas pour me montrer poli, c’était vrai. Depuis notre rencontre, il y avait presqu’un an maintenant, j’avais souvent eu envie de revoir la brune qui m’avait aussitôt parue sympathique. Peut être que le départ d’Elia et les revirements de ma vie et de la sienne n’avaient pas aidé à ce que l’on se recroise à nouveau. Il avait fallu le come back de Théo pour qu’on se retrouve là, finalement on devrait peut être remercier le winthrop… Enfin ne parlons pas trop vite, voilà qu’en quelques secondes, la mission vira au rouge. M’emmêlant les jambes, je tombais à la renverse, emportant balais et produits ménagers dans ma chute dans un fracas épouvantable et dans un éclat de rire de ma partenaire qui finalement manqua également de tomber et se retrouva juste au dessus de moi. Et sans attendre, un bruit de porte retentit… « Merde, pourvu que ce soit pas Théo. » chuchotai-je alors. Mais des pas approchèrent et la porte s’ouvrit sur notre cible qui nous demanda tout de suite ce que signifiait ce bordel. Des espions en cartons, voilà ce que nous étions. Je me relevais sur le champ, saisis Aby par la taille pour tenter une feinte : « Et bien Aby avait le fantasme du placard à balai, alors maintenant que je suis célibataire je me suis proposé pour l’aider à le réaliser. » Allez prenons Théo pour un pigeon et espérons que ça passe…  

« J’y pensais depuis longtemps… » Je souris amusé, mais tout de même satisfaite de cette réponse car elle semble sincère. De plus, venant de Priape, ca me flatte. Je lui adresse un petit sourire en guise de réponse. La situation bascule très vite, d'ailleurs, je pense avoir trouvé aussi maladroit que moi. Mais à en rire, Priape m'embarque un peu dans sa chute. Je me retiens, mais il ne me faudrait vraiment vraiment pas grand chose pour basculer moi aussi. « Merde, pourvu que ce soit pas Théo. » Je me pince baissant mon regard vers Priape et je pose machinalement mon doigt sur ses lèvres, "Chuuuute ! " Dis-je en tournant mon regard vers la poignet de la porte. Je crains le pire, d'ailleurs mon regard se crispe légèrement et ce qui devait arriver ... arriva. La porte s'ouvre d'un seul coup, « C'est quoi ce bordel ? » J'allais poser ma main sur la poignet pour la retenir, mais il a été plus rapide que moi, Zoophyl en personne ! Je ferme les yeux, comme ci il allait pas nous voir. Mais je r'ouvre vite les yeux quand Priape se lève soudainement et m'attrape par la taille. Je fronce légèrement les sourcils me demandant ce qu'il se passe, « Et bien Aby avait le fantasme du placard à balai, alors maintenant que je suis célibataire je me suis proposé pour l’aider à le réaliser. » Ah okay, je vois ou il veut en venir. J'ai encore envie de rire, mais je me mord intérieurement la joue, & en plus c'est moi qui vais passer pour la perverse ! Quelle idée de faire ca ici, au regard de toute les araignées ? Sérieux? Bon en même temps, Théo sort avec ma cousine, alors niveau fantasme il doit être pas mal calé. Mais Priape va vite voir que je suis quelqu'un qui ne sait absolument pas mentir -malheureusement. Je hoche la tête, " C'est ca ... le placard à araignées ...enfin balai ! " Dis-je en adressant un sourire à Théo, un faux sourire bien sur. Je relève mon regard vers Priape & lui fait les gros yeux, l'air de dire, - HEY pourquoi moi ?

« Et bien Aby avait le fantasme du placard à balai, alors maintenant que je suis célibataire je me suis proposé pour l’aider à le réaliser. » Vous voulez savoir qui dit cette phrase hein ? Ok, rembobinons. Je me trouve dans mon appartement en mode tranquille, passant un coup de fil rien de plus normal à ma grande-tante Cynthia quand soudain un grand fracas m'alarme et m'étant dirigé vers le placard à balais d'où il provenait, je pu tomber sur le merveilleux Priape -propriétaire de la phrase- et la sublime cousine de ma chère et tendre, qui se trouve au-dessus de lui. Évidemment, vous l'aurez compris, tous ces adjectifs qualificatifs ne ne sont qu'ironiques. Le type au sol se relève et s'accroche à sa compagne de bruitage. « C'est ca ... le placard à araignées ...enfin balai ! » Alors là je fais quoi ? Je fixe l'un puis l'autre comme si je jouais au ping-pong avec eux. « Sans rire ?! » m'écriai-je alors brusquement avec un grand sourire. « Bon et bien je vous laisse alors...profitez... » M'apprêtant à refermer la porte du placard, je la réouvris alors subitement. « Mais sinon moi aussi j'ai ce fantasme, j'peux m'joindre à vous ? » demandais-je en prenant une voix efféminée. « Ce placard près de MON appartement et super excitant n'est-ce pas ? Allez les gars, un plan à trois... » Pour le reste de cette phrase, j'avais choisi un ton plus dur, me demandant si le gabarie d'Aby suffirait pour taper sur celui de Priape ?