PRIALYA ❤ stone le monde est stone

Je n'étais pas la seule troublée par notre proximité et la seule à vouloir m'approcher dangereusement de ses lèvres. Je le compris lorsque les siennes vinrent se poser sur les miennes. Ce n'était pas un petit baiser doux et rapide non, il se laissait complètement aller sans réfléchir, il laissait tomber les barrières le temps d'un instant se permettant même de coller mon corps un peu plus près du sien en exerçant une légère pression dans le bas de mon dos alors que sa seconde main venait se placer derrière ma nuque. Je me laissais complètement aller contre son corps, répondant à son baiser malgré le coup sur la tête qu'il me donnait. J'étais surprise oui, étonnée encore plus, mais surement pas mécontente. Lorsqu'il s'écarta après plusieurs secondes, je fus encore plus sonnée. Je ne savais plus trop où me mettre ni quoi faire et il se justifia bien rapidement. Comme toujours l'humour était la meilleure des solutions et c'est celle là que je choisis. « J'espère être la seule que tu embrasses pour faire taire alors et que tu as un remède moins... » Je levais les yeux au ciel pour tenter de chercher le mot qui me manquait mais non il ne venait pas : « Moins intime on va dire pour faire taire les gens en temps normal. »

Talya ne s’était pas débattue, elle n’avait même pas cherché à me repousser, mais elle avait l’excuse des médicaments qui agissaient surement encore un peu dans ses veines. Lorsque je la relâchais, gêné, bredouillant une excuse plus bidon que jamais qui me valut une taquinerie de la jeune femme qui leva les yeux au ciel avec amusement. « C’est que… Je… Enfin… » Oui bon elle n’était pas dupe et moi je ne voyais aucune autre justification à ce baiser. N’empêche que si elle restait là devant moi, dans cette remise exiguë je risquais bien de recommencer et là je n’aurais plus d’excuse dans ma poche, aussi bidon soit elle. « On n’entend plus de voix. Ils ont du partir, on devrait y aller je crois… » fis-je sans néanmoins réussir à m’éloigner vraiment d’elle, mon corps refusant obstinément de m’obéir, mes yeux se noyant dans les siens.

Priape avait beau s'être éloigné après ce baiser qui avait réanimé les papillons dans mon ventre, ceux que je n'avais pas eu depuis longtemps, depuis qu'on s'était séparé en fait parce que je ne voulais pas un autre homme que lui, il n'était qu'à quelques centimètres de moi et ses yeux dans les miens me troublaient. Il bredouilla une excuse qui ne fit que confirmer dans ma tête qu'en fait il n'en avait pas. Il commença à parler en disant qu'il n'entendait plus de voix et pourtant il ne bougea pas, ce fut moi qui le fit. Je n'avais aucune envie de sortir de cette remise exiguë, je n'avais aucune envie de m'éloigner de lui mais je bougeai quand même : dans sa direction, pour venir retrouver ce contact que nous avions eu quelques minutes auparavant passant mes mains dans son cou pour intensifier le baiser que je voulais lui donner. J'étais peut être sous médicaments, je disais surement des conneries plus grosses que moi depuis tout à l'heure mais là je faisais ça parce que j'en avais vraiment envie et j'étais incapable de reculer maintenant que nos lèvres s'étaient à nouveau trouvées.

J’aurais du reculer, ouvrir la porte pour que l’on retourne dans le couloir poursuivre notre évasion mais ce n’était pas possible, j’étais figé devant elle. Et lorsqu’elle bougea, s’approchant pour se faire rencontrer nos bouches à nouveau, ses mains autour de mon cou, je retrouvais soudain ma mobilité mais pas pour la repousser comme je l’aurais du mais pour répondre à ce baiser, savourant ce contact une nouvelle fois. Puis dans un éclair de lucidité, mes mains vinrent se poser sur ses épaules pour la décoller doucement de moi. Mon regard plongea à nouveau dans le sien. « J’imagine que tu voulais m’empêcher de parler c’est ça ? » plaisantai-je avec un petit sourire. N’empêche que si je restais une minute de plus ici, j’allais finir par lui faire l’amour dans ce débarras et ce n’était pas ce genre de chose qui allait clarifier notre situation. Nos baisers étaient surement déjà de trop. Mais vu les médocs qu’avait pris la jeune femme, elle ne se rappellerait peut être pas de les avoir échangé avec moi ce soir. Il n’y avait plus aucune voix dans le couloir, il fallait en profiter. Je saisis la poignée d’une main, de l’autre celle de Talya, et l’opération –sauve qui peut- reprit.  

« Je... Je crois pas que c'était pour ça. ... j'ai pas de bonne excuse moi... » J'aurais pu lui dire oui et ça aurait été aussi crédible que lorsqu'il m'avait avancé son excuse bidon. Mais non ce n'était pas crédible et je voulais qu'il sache que je savais ce que j'avais fait et que je ne le regrettais pas jetais toujours amoureuse de lui malgré toutes nos disputes malgré ses mots durs je l'aimais toujours comme une folle. Il ne me laissa pas le temps d'en dire plus il me prit par la main et m'entraîna à travers les couloirs pour que je puisse enfin respirer l'air libre. Une fois sortie et à l'abri des regards je repris ma respiration normale et fis face à Priape. « Merci.... et.... je suis désolée si j'en ai profité tout à l'heure... »

La mission est accomplie et je suis dehors enfin capable de respirer le grand air seule. Mon père va surement se rendre compte que je ne suis plus dans ma chambre, il va surement essayer de m'appeler c'est pourquoi mon premier réflexe est de couper mon portable. Et je réfléchis après mais oui impossible d'appeler un taxi sans avoir mon téléphone en marche. Priape se propose de me ramener et même si je ne veux pas abuser de sa gentillesse, je suis partant pour la moindre seconde passée avec lui. « Si ce n'est pas abusé que te le demander oui je veux bien que tu me déposes chez moi s'il te plait...» Je monte dans sa voiture, voilà notre fidèle cheval pour finir cette épopée et il me dépose chez moi. Je le remercie, déposé un baiser sur sa joue sans viser le coin de ses lèvres, il y a surement eut assez de dérapage pour aujourd'hui et je quitte la voiture pour rentrer chez moi.