PRIALYA ❤ Can't be exposed

Du regard je demandais à ma mère de ne pas essayer de comprendre ce qu'il se passait et elle respecta cela malgré ma tête déconfite et mes yeux et mes joues noyés de larmes. Je ne parlais plus, je ne dis plus rien, même dans la voiture qui me conduisait à l'hôpital, impossible de dire le moindre mot même avec les paroles de Priape. J'étais séchée. Séchée qu'il parle de manque de respect, qu'il me traite comme une nana qui se victimise alors que ce n'était pas du tout mon intention. J'avais juste voulu lui faire comprendre que ce n'était pas parce que j'avais déclenché tout cela que j'étais moins malheureuse de la situation que lui. Ce n'était pas le cas, loin de là même. En plus de la peine, j'avais la culpabilité, je l'avais cherché il fallait bien le dire et le reconnaitre mais quand même. il ne pouvait pas oublier si vite la personne que j'étais. En fait, soit ma tromperie l'avait amené à considérer que je jouais un jeu depuis le début que je n'étais pas la femme douce et légèrement craintive et naïve que j'étais véritablement, soit la tromperie l'aveuglait et il ne pouvait simplement pas repérer ma culpabilité et ma peine, la vraie... Je n'en savais rien mais je souffrais assez dans cette situation pour vouloir y mettre un terme en me débarrassant de ce que j'avais dans le ventre. Avant de sortir de la voiture je ne manquais pas de lui dire : « Je n'ai pas besoin de toi pour faire ça. Je suis irrespectueuse, la pire des garces que tu aies rencontré et bientôt la pire des mères, enfin non pas bientôt je le suis déjà comme j'arrive pas à m'occuper correctement de Charlie avec tout ça, alors c'est bon, laisse moi là. Rentre chez toi et je te promets que tu ne me verras plus. » Je sortis de la voiture faisant claquer la porte derrière moi. Je marchais d'un pas décidé vers la porte de l'hôpital jusqu'à ce que ma vision se trouble et puis... plus rien, le noir, le vide complet. Si seulement je pouvais rester dans ce truc où je ne voyais et n'entendais personne.

Arrivé sur le parking, j’avais coupé le contact mais Talya m’informa alors qu’elle ne voulait finalement pas de ma présence à ses côtés. Je ne pris même pas la peine de lui jeter un regard, j’hochais simplement les épaules : « Comme tu veux. » Pas un bon courage, pas un au revoir. Juste un comme tu veux froid et détaché. Fais comme tu veux, va tuer notre gosse ou bien va l’élever sous les cocotiers avec ton cher Matthéo. Je ne risquais un regard vers elle qu’une fois la jeune femme hors du véhicule, le bruit de la portière m’indiquant qu’elle en était sortie. Je regardais son dos qui s’éloignait alors qu’elle avançait vers les portes vitrées de l’établissement. Mais avant de les atteindre, les jambes de mon ex petite amie semblèrent se dérober sous elle et elle s’écroula sur le bitume… Merde. Je sortis aussitôt et courus d’un pas précipité jusqu’à elle. Me penchant vers elle, je lui demandai alors d’une voix forte et audible : « Talya tu m’entends ? » Elle était inconsciente, ne réagissant ni à ma voix ni à ma main qui alla se glisser dans la sienne. Une chance qu’elle ait fait son malaise juste à quelques pas de l’hosto. Je glissais une main derrière sa nuque, l’autre sous ses genoux, et je la décollai délicatement du bitume du sol pour me précipiter ensuite à l’intérieur où les soignants m’accueillirent aussitôt en me demandant ce qu’il s’était passé. Je déposais doucement la jeune femme sur l’un des brancards de libre : « Je sais pas ce qui s’est passé. Elle vient de perdre connaissance. Et elle est enceinte de… » Je marquais une courte pause, calculant mentalement et rapidement le terme de sa grossesse. « Presque 8 semaines. » terminai-je alors.  

J'étais incapable d'expliquer ce qu'il s'était passé. Alors certes j'étais enceinte, certes la situation était plus que chaotique et certes je ne mangeais surement pas comme je le devrais à cause de tout cela, mais il fallait que ça soit à ce moment là qu'un malaise arrive. Sérieusement, je n'avais pas besoin de cela alors que j'avais enfin réussi à laisser Priape derrière moi, à lui dire que c'était fini, que oui j'allais le laisser et ne plus jamais avoir à faire à lui... J'avais réussi tout cela et voilà que j'étais tombée sans savoir pourquoi ni quoi faire pour l'éviter. Je restais plusieurs minutes inconscientes avant de reprendre mes esprits allongées sur un brancard, le néon des urgences dans la figure et Priape penché au dessus de mon visage. Oh non mais sérieusement ne pouvait il pas me laisser crever devant l'hôpital ? Je n'avais aucunement envie de mourir mais à voir la tête de Priape à mon réveil après les mots supers durs que nous venions d'échanger ce n'était pas le rêve. Je bafouillais alors difficilement : « Va t'en... Laisse moi ...» Je ne voulais aucunement qu'il s'inquiète pour moi ou qu'il m'offre sa pitié parce que ma santé empattait clairement de la situation. J'avais survécu à pire une fois pourquoi n'y arriverais je pas une seconde fois ? Dans une autre ville encore une fois ? Cette idée était décidément trop présente dans ma tête ces derniers temps...

Sienna était malheureusement de garde ce jour la. C'était toujours un plaisiiiir de faire des gardes aux urgences adultes alors qu'on est en pediatrie depuis des mois, elle adooorait ca. Ou pas. Bref, c'était l'heure de la pause et un petit café s'imposait si elle voulait terminer sa garde sur ses deux jambes. Elle quitta le bocal, et c'est en allant chercher son café qu'elle croisa... Priape et TALYA?? Son amie était allongée sur un brancard et Pripri était penché au dessus tel un vautour. Apres un petit temps de réaction, elle fonça en direction du brancard comme une furie et planta son regard dans celui de Priape. "Qu'est ce qu'il sest passé???" C'était encore surement de sa faute a celui la!! Elle sourit tendrement a son amie qui était aussi pâle que si elle venait de croiser un fantôme, tout en passant une main sur ta joue. "On va t'installer dans un boxe... Comment tu te sens?" Sienna fit signe aux infirmière pour que son amie passe prioritaire. (Oui bon, y avait de grosses urgences qui attendaient... et puis c'est ca le privilège d'avoir des amis médecins!) "Tu peux peut être nous laisser seule un instant?" Demanda t elle a Priape d'un ton cassant.
 

Les soignants s’agitaient autour de nous. Il y avait foule aux urgences alors forcément ça courrait partout. Je me répétais qu’en début de grossesse, c’était fréquent d’avoir des petits malaises vagaux. Bref, elle était entre de bonnes mains là, j’aurais pu m’éclipser en douce avant qu’elle en revienne à elle… Mais mine de rien, je voulais être certain que ce n’était bien que ça, qu’une petite hypotension et rien de plus grave. Et puis aussi, je voulais m’assurer que son père allait pas débouler. Je restais donc et peu de temps après l’avoir allongée sur ce brancard, ses paupières se rouvrirent et la jeune femme revint à elle. Ces premiers mots furent pour me chasser… J’avais pas l’intention de m’éterniser là si Talya allait mieux. Et ce ne fut pas l’arrivée de l’autre tornade blonde qui risquait de me donner envie de rester. « Je m’en vais, je m’en vais… » me dépêchai-je de rassurer les deux jeunes femmes. J’étais trop déçu et abattu pour me battre avec Sienna aujourd’hui. Je savais désormais que j’étais pas celui que Talya voulait à ses côtés, c’était plus ma place. « Tu veux que je prévienne quelqu’un ? » demandai-je quand même à mon ex avant de partir priant intérieurement pour qu’elle ne me réponde pas Matthéo parce que là c’était sûr, j’allais charger une des secrétaires ou même Sienna de ce coup de fil, moi j’en étais pas capable..

Ma tornade blonde arriva de je ne sais où et même si les images n'étaient pas encore très nettes devant mes yeux je la reconnaissais parmi tout le monde. Sienna, Priape, Priape, Sienna, dans la même pièce, encore une fois à cause de moi, la blonde allait le détester jusqu'à la fin de sa vie. Je n'oublierais pas d'aller m'excuser auprès de Chase d'avoir été le facteur qui a empiré les choses entre ces deux là alors que je n'espérais que les rapprocher et qu'on puisse faire des sorties de couple à quatre. Balayé le couple. « Je me sens... Choutée et je vois encore trouble, j'ai envie de vomir aussi. » A peine avais je terminé ma phrase que je me relevais précipitamment pour vomir dans le récipient tendu par une infirmière qui avait des réflexes. De la bile et du liquide uniquement. Bien joué, j'allais me faire engueuler par la blonde et par mon ex qui n'était pas encore parti. « Je me sens mal... parce que je viens pour avorter... » Ouai dans un moment de trouble, de panique je venais de sortir la plus grosse connerie de ma vie devant ma meilleure amie qui avait perdu un enfant, Priape était encore là, ça avait l'air tendu entre nous, elle ne tarderait pas de faire le rapprochement et d'en rajouter une couche à Priape, qu'est ce que j'avais fait bordel. Enfin je m'en fichais, Priape et moi c'était terminé, finish, page tournée, il ne voulait vraiment plus de moi, juste parce que j'avais refusé de choisir entre lui et Matthéo, j'étais plus que blessée par cette demande et lui l'était pas mon refus de choisir. Je ne pus m'empêcher de faire un peu d'humour noir. « Ben préviens Matthéo puisque c'est soit toi soit lui... » Avant de me reprendre, non ce n'était pas moi ce genre de chose, je ne devais pas changer à cause de la peine et la colère. « C'est bon c'était une connerie, préviens ma mère tu sais très bien qu'elle est chez moi avec Charlie et qu'elle va s'inquiéter. » Priape tentait de me blesser un peu plus à chaque phrase ? Je crois que je venais de porter le coup fatal et je me détestais déjà d'avoir dit cela même si en temps normal il aurait très bien su que je n'étais pas sérieuse.

Elle détestait Priape et voir son amie dans cet état avec lui a coté... inutile de dire qu'une dispute avait du provoquer son malaise, et ca, ca l’énervait. A peine était elle arrivée qu'elle avait envoyé bouler Priape en lui demandant de partir. Bizarrement, il ne réagit pas. Merde. Il semblait triste et abattu, et Sienna était bien trop aveuglée par le fait qu'elle ne l'aimait pas pour le remarquer. Il prit la peine de lui demander si elle voulait qu'elle prévienne quelqu'un, et pour la première fois, il réussit a attendrir Sienna, qui resta silencieuse a la tête du brancard, en se mordillant nerveusement l’intérieur de la bouche. Talya se mit a vomir et Sienna passa une main dans le dos transpirant de son amie. Elle jeta un petit coup d’œil a Priape. "T'inquiètes pas, je prends le relai..." C'était bien la première fois qu'elle lui parlait calmement. Comme quoi tout est possible! Talya ironisait tandis que le pauvre Priape encaissait sagement. La situation était vraiment compliquée... et Sienna les laissait dire, ne voulant pas se mêler a ce qui ne la regardait pas sauf que... "PARDON??" Talya venait d'annoncer qu'elle était ici pour avorter! Sienna resta figée un instant. Elles en avaient déjà parlé et elle n'avait évoqué cette 'solution'! "Talya... c'est vraiment ce que tu veux? Il faut qu'on en discute... Ne prends pas une décision que tu pourrais regretter toute ta vie..." Peut etre que Priape lui avait demandé de le faire?
 

Talya se jeta sur un haricot que lui tendait une des infirmières pour vomir dedans avant de raconter à sa meilleure amie qu’elle venait pour avorter… Leanne m’avait raconté que Sienna avait fait une fausse couche de Matthew, alors je ne pus m’empêcher d’être complètement surpris par la façon dont mon ex petite amie avait simplement balancé sa décision comme ça. Je sentis tous les soupçons sous-entendus dans la question de Sienna à savoir si c’était vraiment ce que Talya voulait. « Moi j’y suis pour rien, tu vois j’ai pas d’armes sur moi… » fis-je en levant les mains pour m’innocenter. Talya s’était pas rendue ici le couteau sous la gorge, même si elle agissait clairement sous le coup de la colère. Chose que j’allais pas tarder à faire également suite à la réponse que me fit mon ex concernant les coups de fil à passer. Je lui jetais un regard mauvais avant de me tourner vers Sienna. Après tout, c’était elle l’interne de garde et elle m’avait assuré qu’elle prenait le relai donc : « Sienna je te laisse charger tes collègues de prévenir les personnes de confiance désignées par ta patiente. Tu noteras bien l’ordre hein : d’abord Matthéo et ensuite sa mère. » Allez je laissais le soin à Talya de raconter à sa chère meilleure pote l’ultimatum que je lui avais posé et les raisons de mon comportement. « Moi je m’en vais j’ai rien à faire là. » Je fis quelques pas vers la sortie mais de quitter l’endroit, je me retournai et lançai sur un ton méchant : « Oh et au fait Talya, essaie de pas vomir ta mifégyne, ça risque de moins bien marcher sinon… »

« Oui c'est ça bon vent, t'inquiètes pas pour moi que je vais tout faire pour supprimer la moindre chose qui me relira à toi dans ma vie, tu vois à première vue je sais faire des choix quand on m'y force. » Je lançais un regard qui voulait tout dire à Priape, si j'avais eu des flingues à la place des yeux il serait surement déjà criblé de balles. Lorsqu'il sortit de la pièce je laissais reposer ma tête sur le brancard. Je ne voulais pas faire cela mais est ce que j'en avais vraiment le choix. « Préviens ma mère Sienna, j'irais voir Matthéo en sortant et s'il le sait que demain c'est pas grave... Je voulais juste ironiser sur la situation... » C'était mal venu de ma part mais bon, il fallait bien se défendre avec les armes qu'on a. « Je ne récupèrerais jamais Priape, jamais Sienna... Parce que je ne pourrais jamais choisir entre Priape et Matthéo et c'est ce qu'il veut que je fasse... Il veut que je sorte Matt de ma vie... Je veux pas de ce bébé toute seule, je veux pas qu'il soit là en face de moi à l'élever tout en me détestant et me demandant simplement comme il va quand il vient le chercher.... Je veux pas ça... Mais je voulais pas en arriver là non plus... J'ai jusqu'à quand pour avorter ? » Je voulais savoir le délai exact histoire de ne pas faire les choses sur un coup de tête parce que c'était ma meilleure amie qui allait m'en donner un de coup de tête si je ne changeais pas d'avis rapidement. « Aide moi à me sortir de cette situation.... »

Elle n'avait aucune intension de rentrer dans leur petite guéguerre a tous les deux... elle avait déjà assez de sa mésentente avec Priape. C'est pourquoi elle restait en dehors de tout ca, jusqua ce que Priape lui adresse la parole. "Je me chargerai de tout ca... t'en fais pas." Répondit elle seulement. Elle trouvait la flexion de Talya un peu limite, même pour Priape, elle ne préféra donc pas en rajouter. M'enfin Priape ne prenait pas non plus de gants avec sa mifégyne... Sienna leva les yeux au ciel avant de reposer son attention sur Talya. "C'était un peu cruel..." Lui répondit elle calmement au fait qu'elle cherchait a ironiser sur la situation. "Je préviendrai ta mère, aucun soucis... Mais je ne pense pas que tu vas passer la nuit ici, des malaises vagaux en début de grossesse ca arrive très souvent..." Sienna l'écoutait en silence. Elle comprenait très bien qu'elle puisse ne pas avoir envie de tout ca... elle comprenait qu'elle n'ait pas envie de faire un choix entre Mattéo et Priape mais... elle comprenait aussi le point de vue du garçon. "Je pense que si tu es sur de vouloir le récupérer, alors tu devrais faire des concessions... L’avortement est autorisé jusqu'a 14 Semaines d'aménorrhée. Mais ce n'est pas quelque chose a prendre a la légère Talya!"