Invité
est en ligne
Invité
Il était trop chou, à essayer de bloquer la cuillère avec les dents comme ça, pour m'empêcher de la retirer de sa bouche. Je ris légèrement en essayant un autre angle d'attaque pour la sortir, l'inclinant un peu plus, en prenant soin de ne pas y aller trop fort, pour pas lui faire mal. Les coups de cuillère métallique dans les dents, ça fait pas du bien, et j'avais surtout pas envie qu'il boude. J'insistais un peu, faisant une moue boudeuse et septique face à ses lèvres, jusqu'à ce qu'il la lâche, et que je puisse savourer à mon tour la glace. Cela fait, j'ajoutais que je n'avais peur de rien, même si je me blottis avec bonheur contre lui. Après ses mots, je tentais de l'imaginer en pull bleu Eliot, et cette idée me fit rire. Ouais, non. Jeno faisait des efforts pour moi, j'en avais l'impression, mais jamais il ne dormirait comme ça, ça serait de la torture je pense, voir pire. Puis ça sonnait faux, Jeno portant les couleurs de la Eliot House, c'est comme Andy à la Gay pride quoi. Tu devrais vraiment mettre ça pour dormir, ils sont trèèès confortables ces pulls tu sais , lâchais-je, moqueuse. Je devais même en avoir un dans mon armoire, trainant ici depuis qu'Andy avait passé une nuit d'insomnie avec moi, à regarder la télé. Me concentrant ensuite sur le film, je posais ma tête sur l'épaule de Jeno, captivée par les premières minutes, curieuse d'en savoir plus sur ce mec, promettant à sa fille d'être là à chacun de ses anniversaires. J'sais pas non plus. C'était mignon, carrément adorable même, et ça me fit immédiatement penser à mon propre père, plus là pour moi depuis deux ans à cause d'une divergence d'opinion. Un sentiment d'abandon m’envahit, rapidement chassé par la main de Jeno sur la mienne, cherchant la cuillère. Joueuse, je l'éloignant un peu, avant de le laisser l'attraper, captivée par le film. Après quelques secondes, je tournais un tout petit ma tête vers lui, ouvrant la bouche en grand, les yeux toujours rivés sur l'écran. Je suis devenue un oisillon, je ne parle plus tant que le film n'est pas fini en fait. Mais j'ai envie de glace. Puis d'abord il m'a volé ma cuillère, je vais pas manger la glace à la main quoi.
Je n'avais rien comprit à sa protestation, puisqu'il avait la cuillère dans la bouche, mais à tout les coups il disait que c'était pas les plus doux, les pulls de la eliot house. Je lui demandais cependant pas de répéter à nouveau, captivée par le film, par l'enlèvement d'une gamine juste un peu plus jeune que nous. Désirant de la glace j'avais ouvert la bouche, sans aucune arrière pensée pouvant amener des remarques vaseuses, riant doucement en sentant la cuillère s'échouer d'abord sur mes lèvres, avant d'entrer dans ma bouche. Je fermais mes lèvres pour garder la cuillère dans ma bouche, savourant le goût vanillé, toujours collée à Jeno. Je tentais de lui répondre, mais j'émis juste une sorte de gargouillis avec mes lèvres, gênée par la cuillère. Je l'enlevais de ma bouche pour la planter dans le bol, reprenant, sérieuse : Je crois que c'est réciproque. Avec toi, je suis moins.. Je passais ma langue sur mes lèvres, reprenant ensuite, un peu mal à l'aise d'avouer ça : Je suis moins snob. Moins.. Jones? Je grimaçais en avouant cela, mais je le pensais vraiment. Mon côté snob venait de ma famille et de mon éducation, et je ne pouvais pas tirer un trait dessus, mais parfois au contact de Jeno je me laissais plus aller. Et ça faisait un bien fou. En tout cas, ses mots m'avaient touchée. J'étais touchée, parce que c'était l'un des plus compliments qu'on m'ait jamais fait : en tout cas, que lui m'ait jamais fait. J'esquissais un sourire en voyant qu'il regardait ma lèvre, et je murmurais alors qu'il me lançait qu'il m'avait mit de la glace dessus : Enlève-la. Je me penchais vers lui, suivant son doigt, fermant les yeux alors qu'il léchant du bout de la langue les restes de vanille sur ma bouche. Je ris ensuite légèrement en l'entendant nous comparer à la Belle et le Clochard. Si, un peu. J'crois que notre couple va surprendre pas mal de nos amis, on est assez opposés, avouais-je en prenant sa main pour jouer avec ses doigts. Ouais, notre couple, c'est dit au moins. Tu t'es gouré de plat par contre, fallait faire pâtes à la bolognaise pour faire une imitation parfaite. Je me redressais un peu contre lui après, pour venir mordiller sa mâchoire, observant le film du coin de l'oeil. C'était une bagarre, rien de bien intéressant pour l'histoire je manquais pas grand chose.