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Une fois le garçon de chambre parti, je me levais pour venir humer avec gourmandise les hamburgers. Okay, là j'avais vraiment faim. L'odeur de steak haché grillé me donnait envie de croquer dedans, et le pain avait l'air d'être fait ici, en tout cas il sentait sacrément bon. Je n'étais pas forcément habituée à manger des choses hyper luxueuse, mais généralement les gens voulaient m'en mettre plein la vue sans y arriver. Et là il avait réussit sans même peut-être y penser.. J'hochais la tête après sa question, répondant en me penchant vers les assiettes : On fait ça, toute façon j'ai trop envie d'y goûter là, ça sent telleeeeement bon ! Je ris ensuite en m'asseyant, moqueuse : Hoou monsieur fait le snob, on mange pas dans le lit, attention hein. Je lui offris le plus grand des sourires ensuite, ayant bien sûr saisit l'une des rares occasion de me moquer de lui sur un truc du genre. Toute façon, je n'aurais pas demandé ou proposé de manger sur le lit, pas sûre d'adorer de manger allongée ou avachie. J'hésitais cependant quelques secondes face à mon assiette, sur la façon de l'attraper pour le manger, parce que vu les étages de nourriture qu'il y avait, j'allais me disloquer la mâchoire.. Je ris en entendant Jeno, lui donnant un coup de pied léger sous la table : Je réfléchis à comment le manger, tu as vu la taille de la bête?! Je lui tirais la langue juste après, toujours en riant, avant de l'attraper et de le croquer, découvrant son goût. Jeno avait raison, c'était une tuerie. Je croquais une autre bouchée, avant de tourner immédiatement la tête vers Jeno en sentant son pied sur a jambe. Je fis un grand sourire innocent, mâchant ma bouchée, prenant tout mon temps avant de répondre : En effet, tu m'as cramée, j'avais prévu qu'il serait mignon et je me suis dis que je voulais l'impressionner. Je posais ensuite mon hamburger, léchant une trace de ketchup sur mon pouce gauche, en l'observant toujours avec une petite tête innocente : Hum, sauf qu'en fait comme tu l'as vu il m'a planté là, finis-je en haussant les épaules, d'un air presque fatidique, Du coup je crois que c'est mon copain qui est celui à pouvoir en profiter.
L'idée de devoir finalement le manger froid me força à croquer l'énorme hamburger, essayant un côté en espérant que la tomate n'allait pas s'échapper d'un côté, et le steak de l'autre. Finalement, il commença un peu provocateur avec son pied sous la table et je lui servis du pur Jones. Avec un grand sourire innocent, se transformant ensuite en sourire amusé, en voyant qu'il buguait quelques secondes par ma faute suite à ce que je venais de dire. Toute fière, je croquais dans mon repas à nouveau, le fixant. Cependant, je ne m'attendais pas à sa réponse non plus, et je manquais de m'étouffer. Comment ça, il plaint mon mec? Je me stoppais, reculant mon hamburger, les sourcils légèrement froncés, mi curieuse mi surprise, avant de rire légèrement en l'entendant parler, soulagée. Oooh oui, le pauvre homme, il devrait se plaindre, refuser de me voir et me mettre à la porte. Je mordis encore un petit bout de nourriture, tandis qu'il me servait un verre. Franchement, je m'attendais pas à ça pour une soirée télé, mais j'kiffais en fait. J'aimais bien passer des moments qu'avec lui, j'avais pas adoré la soirée Eliot, parce que je m'étais pas sentie complice avec lui, il me manquait un truc. Je posais mon morceau de hamburger restant pour prendre mon verre, lui répondant : Merci beaucoup. Je plongeais le nez dans mon verre, pas méga à l'aise avec les compliments, aussi surprenant que ça pouvait l'être. Parce que j'avais l'habitude des faux compliments, et venant de lui, ça m'étonnerait qu'il fasse ça par politesse. Je bu une gorgée, avant de tourner la tête vers le mather à mes côtés, avouant : J'suis bluffée Carpenter, je pensais pas pouvoir me régaler avec un hamburger, et pourtant..
J'espère quand même pouvoir être réduite à autre chose que nana "riche", hein. Mais bon, c'est vrai que je n'avais pas mangé ça depuis très longtemps.. Ouais, la dernière fois ça devait être un midi avec Andy, où on s'était vus en coup de vent, du temps où il était encore étudiant ici. Autant dire que ça commence à dater un peu. Je lui souris, légèrement curieuse de savoir ce qu'il pourrait faire pour me bluffer, continuant à manger sagement, pendant que lui semblait perdu dans ses pensées. La dernière fois, quand je lui avais demandé à quoi il pensait, il avait parlé de l'épisode du Spring Break de l'an dernier. Durant lequel j'avais fumé un joint, mon premier, et où j'avais rit plus que jamais en une seule nuit. Cu coup je ne posais pas la question, profitant de mon repas tandis que lui se leva pour prendre la télécommande, cherchant le film qu'on avait choisit ensemble. Il évoqua un pack de glace, et une petite idée germa dans ma tête. Je me dépêchais donc de finir mon hamburger, bien copieux, peinant un peu pour les dernières bouchées, avant de me lever : Tu as trois minutes pour trouver le film, quand je reviens je veux que ça soit déjà le moment du générique de début ! Je lui lançais ça, lui faisant un signe de la main en riant, sortant de sa chambre en lui lançant : je reviens ! Tu n'as plus que deux minutes 55 Jeno ! Comme une gamine, je courus jusqu'à la réception de l'hôtel pour aller jusqu'au restaurant ensuite, dans le but de trouver un bac de glace à la vanille. C'était mon péché mignon, et ça aurait parfaitement fini le repas. Après quelques secondes rapides de négociations, je piquais deux petites cuillères, et une assiette creuse avec plusieurs boules de glace. La serveuse n'avait pas voulu me laisser le bac entier, et je pouvais pas vraiment perdre du temps pour négocier, sans quoi ça allait fondre, et j'allais dépasser les 3 minutes. Remontant au pas de course, j'ouvris la porte de la chambre absolument pas délicatement, criant : Taaaadaaaam ! Je rentrais dedans, montrant la glace à Jeno avec un petit sourire. J'espère que j'ai pas été trop longue, dis-je en cherchant à reprendre mon souffle après mon sprint dans l'escalier, les joues rosies par l'effort, les cheveux légèrement en bataille.
Je culpabilisais légèrement de n'avoir eu qu'à venir me poser, tandis que tout avait préparé à l'avance, et j'avais envie de mettre ma petite touche, aussi simple soit-elle à ce moment. Et du coup, l'évocation d'un pack de glace à manger à la cuillère m'avait donné des idées, je m'étais précipitée en bas, j'avais filé mon numéro de chambre en suppliant la serveuse de se bouger, et j'étais remontée illico presto. Juste après être rentrée dans la chambre, le sourire gamin de Jeno me fit rire, et je m'avançais, heureuse de le voir sourire. Comme une idiote, ouais, mais j'kiffais pouvoir lui faire plaisir aussi, en fait. Eh ouais, de la glace, murmurais-je, m'approchant du lit pour m'asseoir à côté de lui une fois la place préparée, comme un petit nid. Bizarrement, j'avais l'impression que ce privilège d'installation toute prête et parfaite, sans plis, était dû à ce que je tenais dans les mains. Je m'assis en soupirant d'aise, posant l'assiette à soupe sur mes cuisse, tendant ma joue d'un air malicieux : Ils m'ont donné de la glace à la vanille et ça mérite une récompense cet effort ! En clair, j'veux un bisous. Encore. Je souris, prenant ma cuillère pour la planter dans la glace, la portant ensuite à ma bouche en fermant les yeux, savourant. Miaaam. J'ouvris ensuite les yeux, reprenant une cuillère en regardant Jeno : ça c'est la vie. Bougeant un peu pour trouver une place confortable contre lui, avec la douce couverture, qui n'était pas de trop vu la climatisation, je lançais : tu peux commencer le film, on est parés là.
Le moment ressemblait un peu à un moment cocooning parfait pour moi. Un film, une couverture, un lit, de la glace et Jeno. Parce que oui, à ma grande surprise, en quelques mois j'avais commencé à apprécier Jeno, et depuis quelques semaines, au lieu de penser à la détente comme un moment solitaire, Jeno entrait en compte dans l'équation. Et ça, j'avais pas l'habitude. Mon petit quotidien, mes habitudes et mon célibat, pas régulier mais persistant sur la longueur, c'était étrange que ça soit bousculé. Perdue dans mes pensées, je lâchais facilement la cuillère lorsque Jeno la prit pour goûter la glace à son tour, lui souriant finalement en tournant la tête, pendant qu'il mangeait avec une tête de gamin. Je ris en l'entendant répéter ma phrase, lui donnant une pichenette sur l'épaule : tu vois j'avais raison ! Je me tournais ensuite vers le film, observant la scène d'anniversaire commencer, cherchant rapidement à repérer les personnages principaux, par leurs prénoms. Puis je sentis le bras de Jeno glisser autour de mes épaules, et je me décalais en riant à l'entende de son prétexte pour m'attirer contre lui comme ça. Je répliquais, en secouant la tête et en prenant la cuillère de sa main : Je crois plutôt que tu veux un câlin, Carpenter. Tout en disant cela, j'avais pioché de la glace dans le bol, et je présentais la cuillère devant sa bouche, ajoutant : Je n'ai peur de rien, même pas de méchants dans les films. Menteuse. J'avais une trouille bleue des orages depuis toujours, au point de ne pas dormir pendant toute la nuit, terrifiée, si ça durait. Les seuls au courant étaient Andy et César. Et j'en avais terriblement honte. Du coup je baissais les yeux sur le bol, en prenant une cuillère pour moi à nouveau, me replongeant dans le film, bien calée sous le bras de Jeno, ma tête à moitié sur son épaule.