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THIS PLANE IS A DEMON | feat. ruben

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Jour 1

   
sous-titre

   
Heure : 17 heure
Lieu : avion
Participants : Wynter et Ruben


Le départ du Spring Break. C’est bien la première fois que fais un voyage comme ça moi. J’ai jamais été à l’université avant Harvard.. J’ai jamais vraiment beaucoup voyagé. Bon j’ai fait des allers retours France-Italie mais.. De là partir à un spring break.. Never. Je monte dans l’avion, un peu anxieuse. J’ai pas peur.. Mais presque. Si j’dois mourir dans cet appareil.. Eh bien ca sera fait. J’serais morte. Voilà tout.  J’me suis installée à mon siège en essayant de ne pas prêter attention aux personnes autour de moi. J’suis seule. Je voyage seule. J’veux que personne ne vienne perturber mon trajet qui promet d’être bien long. J’veux prendre tout ce temps pour réfléchir, m’enfermer dans ma bulle, de la musique, regarder le paysage.. Regarder les gens.. Comprendre pour quoi et comment quelqu’un à crée le premier avion. Essayer de méditer sur toutes mes erreurs passées au cas où je dois mourir. Penser à mes proches et à ma famille.. Bref. J’ai le temps de penser à pleins de chose dans cet avion, ce trajet.. Il a décollé quelques minutes après qu’on soit tous installés. Quelques heures après, peut être trois ou quatre, mes yeux sont rivés sur le hublot. A regarder les nuages, le peu de mer que l’on voit vu d’ici.. Je me torture peut être un peu trop l’esprit à penser à tout ce que je pense en ce moment. C’est peut être tout simplement de la torture d’esprit et pourtant.. Pourtant je continue. Je peux pas m’empêcher de penser à comment les choses se seraient passées si j’avais pas fait ça ou ça.. Est ce que je serais à Harvard ? Est ce que je serais encore en vie ? Est ce que je serais toujours à Rome avec Amen ? Je me suis détaché de mon siège pour me lever direction le fond de l’appareil pour rejoindre les toilettes. Je trace ma route. Je ne calcule personne sur mon passage. J’suis trop déconnecté du monde là. J’suis en face à face avec moi même. Je rejoins les toilettes.. Mes mains s’appuient contre le rebord du lavabo. Ma tête penché vers l’avant , mes bras tendus. J’sens les larmes monter, les yeux qui picotent. Tu te tortures vraiment l’esprit Wynter.. Arrête de penser à tout ça putain. Tu vas en nouvelle Zélande.. Pourquoi t’es pas juste heureuse ? Pourquoi tu penses qu’a ton passé tout le temps comme ça ? Heeeein ? J’y peux rien. Mon cerveau est comme ça.. Je suis comme ça.. J’aimerais être normale.. Réfléchir comme tout le monde. Ne pas repasser le passé sans arrêt. Ne pas pleurer dans une circonstance qui n’est pas du tout la bonne. J’ai essuyé les quelques larmes qui ont réussis à couler le long de mes joues. Je suis ressorti des toilettes. Les yeux encore un peu rouge, la tête baissé, pour ne voir personne. Je trace ma route pour rejoindre mon siège où là.. je suis tranquille. Dans ma bulle, mon espace.
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Le Spring Break se déroulait cette année en Nouvelle Zélande. Pas très loin de l’Australie. Pas très loin de chez toi, donc. Tu n’avais pas remis les pieds chez toi depuis trop longtemps. Est-ce que tes parents te croyaient morts eux aussi ? Est-ce qu’Athina les avait appelé pour leur apprendre la triste nouvelle ? Arg, t’espérais pas. Prendre l’avion ne t’avais jamais stressé, t’étais un grand habitué. En revanche, Nut, ce n’était pas sa tasse de thé. Ton chimpanzé voyageait dans la soute avec d’autres animaux plus.. communs dirons nous. Assis contre le hublot, tu regardais les nuages défiler sous tes yeux en remuant les jambes frénétiquement. Le stress ? Non, t’avais juste envie d’aller pisser, comme jamais. Finalement tu te lèves et marche jusqu’au fond de l’avion. Le toilette est déjà pris, pas grave, tu vas attendre. T’attends un peu, beaucoup. Punaise. Au moment où tu t’apprêtes à frapper, la porte s’ouvre et une jeune femme blonde sors des toilettes sans t’adresser un seul regard, même pas désolée d’avoir été si longue… Mais, oh. Tu la connais cette fille ! Enfin connaître est un bien grand mot puisque tu ne connais juste d’elle que son tatouage en forme de cupcake – d’ailleurs à mieux y regarder, ce n’était pas un cupcake –, ses jolies formes et son kiffe de ne pas porter de petite culotte. Princesse. Tu la suis du regard jusqu’à ce qu’elle soit à sa place puis rentre dans le petit cabinet. Quand même hein, t’as toujours autant envie de pisser. En sortant, tu te passes les mains sous l’eau puis avance dans le couloir de l’avion, cherchant la blondinette des yeux. Ah, ici. Zut, y’a un zigoto à côté d’elle. J’te donne vingt dollars pour aller t’assoir là bas vingt minutes. dis-tu à l’étudiant en montrant ta place du menton et en lui tendant un billet de vingt dollars. Le garçon attrapa le billet et s’en alla sans ronchonner. Tu t’installes à sa place et tourne la tête vers la demoiselle avec qui t’avais eu une rencontre peu.. ordinaire. On ne t’as jamais dit que ce n’était pas très poli de partir des gens sans dire au revoir ? lui dis-tu avec un sourire amusé. Bah ouais, parce que lorsque tu t’étais réveillé, la belle inconnue avait filé…
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Je suis revenue calmement pour retrouver mon siège, mon hublot, mes nuages et le peu de mer que je peux voir d’ici. J’ai remis mes écouteurs dans mes oreilles, du I know You de Skylar Grey dans les oreilles, j’retourne dans ma bulle, mon univers.. Mon p’tit jardin secret. Je prête même pas attention au gars à côté de moi. Y’a juste moi et moi. Pourtant j’sens bien que ca bouge à côté de moi. J’garde les yeux sur mon hublot, le menton reposé sur la paume de ma main. J’ai tourné la tête vers la voix à côté de moi me laissant voir un visage que je connais mais dont j’ai quand même pas vraiment de souvenir.. J’ai retiré mon écouteur, juste celui de son côté. Werner. Ouais.. Son nom je m’en souviens, sa tête me revient. C’était chez lui que j’me suis réveillée sans savoir vraiment comment et pourquoi l’autre soir. Je ne suis polie qu’avec les gens que je connais. J’ai quand même dormi chez lui.. J’crois. Ma main joue avec mon écouteur dans une main, mon visage sans expressions le regarde de haut en bas. Qu’est ce que tu veux ? Pourquoi il vient me voir ? J’ai encore du pq qui traine derrière c’est ça ?
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Je ne suis polie qu’avec les gens que je connais. Voilà. Pas de bonjour. Qu’est-ce que tu disais ? Elle était pas polie cette fille. Elle te réveille en t’agressant avec une chaise, elle s’en va de chez toi sans même dire au revoir et là, elle dit pas bonjour. Non, vraiment. Malpolie. Bon, ouais, c’est pas comme si tu venais d’lui dire bonjour toi aussi hein. Et t’en connais beaucoup, des gens ? lui demandes-tu en regardant sa main qui jouait avec son écouteur. Elle avait un vernis sombre sur les ongles, ça lui allait très bien. Qu’est ce que tu veux ? Pouarf, tu savais pas toi-même. Son prénom, toujours ? Mais si tu lui demandais, t’allais t’prendre une baigne. Elle avait pas l’air de bonne humeur hein. Enfin, est-ce que ça lui arrivait aussi d’être de bonne humeur ? Qu’est-ce que t’écoutes ? demandes-tu en pointant du menton le petit écouteur blanc qu’elle avait dans la main.
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Malpolie.. non. Chez moi j’étais même tout à fait sociable. Je souriais à tout le monde. J’disais bonjour trente fois par journée. Mais c’est ca l’Italie. C’est la chaleur humaine, que tu sois d’la mafia ou non. Mais depuis que j’suis ici, ca à plus le même effet hein. Fermée comme une huitre. A dire bonjour et bonsoir à personne. Le mal du pays m’voyez. Je gigote ma main, mon écouteur dans celle ci. J’ai levé les épaules en l’air ne trouvant pas vraiment d’utilité à cette question. Qu’est ce que ca peut bien faire que je connaisse du monde ou pas hein ? M’enfin.. Peu importe. J’ai commencé à rediriger ma main vers mon oreille pour remettre mon écouteur et revenir dans mon espace de solitude mais.. Il m’a coupé dans mon élan en me demandant ce que je j’écoute. Il ne lâche vraiment pas quand même. Il voit surement que j’suis pas dès plus ouverte à la conversation la tout de suite pourtant.. Il reste. J’ai légèrement levé le coin de mes lèvres pour faire un p’tit sourire. Ma main s’est dirigée vers son oreille où j’ai glissé l’écouteur, j’ai rapproché mon visage du sien histoire de pas avoir un câble tendu entre nous. Toujours ma chanson préféré à l’intérieur. Cette chanson elle me fait quelque chose.. Elle me donne des frissons.. La chair de poule. J’le regarde pendant que les paroles défilent dans mes oreilles. C’est carrément étrange de faire écouter ça a un type que j’connais pas tu vois.
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Elle en avait rien à foutre de ce que tu disais. Ca s’voyait hein, elle était prête à remettre son écouteur pour écouter sa petite musique, toute seule. Dans son monde. Dans sa bulle. Et là, t’aurais eu l’air bien con parce que tu aurais perdu vingt dollars bêtement. Trop bêtement. Et puis finalement, elle te glisse l’écouteur dans ton oreille, rapprochant sa tête contre la sienne. Ah, c’est pour que le fil soit pas tendu comme son string – ah bah non, elle n’en porte pas… - évidemment. C’est carrément étrange de faire écouter ça a un type que j’connais pas tu vois. Tu poses ta tête contre l’appui tête et écoute la chanson. C’était un truc lent. Un truc.. d’amour ? Ew, so weird. Et en effet, c’était étrange d’écouter une chanson qui parle d’une nana qui connait son bonhomme, avec un inconnu. Mais tu t’en foutais. T’étais plus un inconnu. Tu l’avais vu à poil, oh ! Tu vois, j’te pensais plus rock et truc qui bouge. T’as l’air d’être une junky. J’me trompe ? demandes-tu en arquant un sourcil. Ton regard se pose sur le tatouage qu’elle avait à l’épaule. Celui que tu avais touché, embrassé. J’étais persuadé que c’était un cupcake, princesse. dis-tu en glissant ton doigt sur l’épaulette qui dépassait un peu de son tee-shirt. T’avais posé tes lèvres sur une épaulette. Chut, c’était trop bizarre pour être soulevé ça.
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J’me rappelle de trop peu de chose de la nuit que j’ai dû passer chez lui. Que j’ai passé chez lui même. Sur son canapé.. Enfin apparemment elle n’a pas été que sur la canapé.. Sinon il ne serait pas venu me voir aussi spontanément non ? Peu importe. Contre attente j’lui ai passé mon écouteur. Ouais, en gros j’lui ai ouvert la porte d’ma bulle. C’est étrange.. Surtout en vue d’la chanson. Chanson que j’adore. J’ai ricané à sa remarque. J’ai repris mon écouteur pour de nouveau le laisser pendant. Une junky est une personne qui se drogue à l’héroïne. Chose que je ne prends pas. Fallait que je relève ce p’tit détail.. J’ai pas réussi à m’empêcher de le remettre à sa place. Apprend à connaître les gens précisément avant de te faire des idées comme ça. Parce que j’ai des tatouages que j’suis plus rock.. Faut croire que non. J’ai lâché un nouveau p’tit sourire avant de baisser le regard vers mes mains sur mes genoux. J’ai sentis son doigt parcourir mon épaule, mon tatouage ? Forcément. Tout est question de perspective. Ca pourrait être un cupcake ouais.. Ca pourrait aussi être une fleur pour d’autre personne.. Enfin. Tout dépend du point de vu quoi. T’en as des tatouages toi ? Me semble pas me souvenir d’en avoir vu un l’autre soir..
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Tu avais écouté sa musique, t’étonnant qu’elle soit aussi douce. Une junky est une personne qui se drogue à l’héroïne. Oh, mademoiselle te donnait des leçons en plus. Pour toi, Junky c’était une personne un peu folle, qui vit sa vie sans penser au monde autour, qui fume, qui picole, qu’écoute du rock. Bref, visiblement t’avais tout faux. Tu haussas les épaules. Apprend à connaître les gens précisément avant de te faire des idées comme ça. continua-t-elle avec un ravissant sourire sur le bord des lèvres. C’est elle qui t’disait ça, vraiment ? Ok, l’habit ne fait pas le moine.. mais comment tu pouvais apprendre à la connaître si c’était déjà la croix et la bannière pour avoir son prénom ? C’est ce que j’essaye de faire, d’apprendre à te connaître. réponds-tu avec un sourire à faire chavirer les cœurs sur le coin des lèvres, la pénétrant du regard avant de t’attarder sur son tatouage. Tout est question de perspective. Hm, tu n’étais pas d’accord. On ne se faisait pas un tatouage pour qu’il soit perçu de différentes manières. On faisait un tatouage pour raconter un truc, parce que c’était une partie de nous. Si c’était une épaulette, c’était une épaulette. Pas un cupcake, puisque ça ne racontait plus du tout la même chose. Donc ça n’te pose pas de problème que les gens interprètent mal des tatouages ? la questionnes-tu. Peut-être qu’elle s’en foutait remarque.. T’en as des tatouages toi ? T’avais jamais été fan des tatouages apparents, même si tu devais avouer que ça lui allait bien, à Princesse.. J’ai un pacman sur la fesse droite. réponds-tu très sérieusement.
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J’suis une fille assez calme. Même vraiment calme. Bon d’accord, j’aime pas stagner, j’aime quand les choses vont vite mais j’suis pas une mini boule d’énergie. J’sais me poser. J’sais rester zen, garder mon sang froid.. J’suis une meuf calme. Et une meuf calme qui est pas forcément bien fan de rock.. Enfin j’écoute de tout.  J’ai tiqué sur son interprétation de junky. Enfaîte ca m’a même fait rire d’le remettre à sa place. Enfin non.. C’pas le remettre lui à sa place. C’est plutôt remettre les choses à leur place. J’ai tourné les yeux en voyant ses lèvres dessinées un sourire. Apprendre à me connaître. Voilà bien un chemin très dangereux. J’lui ai répondu dans un p’tit ricanement faussement drôle. Bon courage alors. Il st revenu sur mon tatouage.. Un cupcake. Ma foi. Ca pourrait.. Mais c’est pas vraiment le cas non. Je me balade bien avec un château Disney sur le bras. Un tatouage c’est.. C’est personnel. C’est quelque chose qui t’appartiens c‘est gravé en toi.. Ca fait parti de toi et non je pense justement qu’un tatouage et la pour raconter quelque chose selon la personne qui le voit. J’ai relevé la tête, un regard très séri eux. J’suis lancé dans mon opinion là. Un Picasso, c’est une œuvre qui fait partie de son peintre pourtant.. Personne ne le voit de la même façon. Et puis ce sont mes tatouages. Je les voient comme moi j’ai envie de les voir. L’avis des autres, je m’enfiche tellement. Tu vois si je voulais qu’on voit un cupcake, j’aurais écris cupcake sur mon bras. Puis j’lui ai demandé si lui il en a des tatouages. J’lai regardé en fronçant les sourcils histoire de voir si il est vraiment sérieux ou pas. Intéressant.. J’taurais bien proposé de me le montrer étant donné que toi tu as vue bien des parties d’mon corps mais.. On est restreints par la place je crois.
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Du courage, pour apprendre à la connaître ? Il t’en faudrait. Tu ne connaissais toujours pas son nom hein, ca freinait quand même pas mal à l’apprentissage de la connaissance. Cette phrase ne veux strictement rien dire, et je m’en fou. Un tatouage c’est.. C’est personnel. C’est quelque chose qui t’appartiens c‘est gravé en toi.. Ca fait parti de toi et non je pense justement qu’un tatouage et la pour raconter quelque chose selon la personne qui le voit. Et puis elle blablata encore sur Picasso et ses peintures que tout le monde interprétait différemment puis sur le fait que si elle voulait que le monde voit son tatouage comme un cupcake, elle y aurait écrit cupcake. Sauf que c’était pas un cupcake, mais une épaulette. Et que tu l’avais vu comme un cupcake, mais plus maintenant. Bref, tu pensais pour rien en fait. T’as une vision des choses très intéressante. réponds-tu finalement, plantant tes yeux dans les siens. Toi, tu t’étais inventé un pacman sur les fesses et tu l’avais dit plus sérieusement que jamais hein. Du coup.. Intéressant.. J’taurais bien proposé de me le montrer étant donné que toi tu as vue bien des parties d’mon corps mais.. Mais quoi ? Mais quoi ?! J’ai pas de tatouage. Par contre, j’ai de la musique. dis-tu en sortant ton téléphone de ta poche. T’attrapes son téléphone à elle pour débrancher les écouteurs et les brancher sur ton portable. Ecoute moi un peu ça.. dis-tu en cherchant dans la longue liste de chanson un titre bien précis.
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