MATYA ☼ everything to make us stronger?

Putain ! Non je ne pouvais pas croire ce qu'il s'était passé il y a quelques jours avec Aurore, pourquoi tout dérapé autant durant ce SB, pourquoi tout partait en lambeau, ma vie m'échappait à un tel point que je ne savais même plus comment la reprendre en main. Je ne savais même plus par quel bout commencer, par où reprendre le chemin à l'envers pour retrouver un semblant d'équilibre, mais c'était certainement trop tard. Me voilà marié avec une femme que je ne connaissais même pas, et le pire était encore peut être à venir. Assis à une table pour déjeuner, à l'heure ou trop en avance c'était surtout pour profiter par la suite de l'après midi qui allait s'offrir à nous.

Il était l'heure de manger et comme tout le monde à l'heure de manger j'avais pris la direction du restaurant pour me ravitailler. Remplissant mon plateau du mieux que je pouvais au vue de ma petite faim pour ne pas dire qu'une faim complètement absente je pris rapidement la direction d'une table pour m'installer, au soleil en terrasse. Mais je ne vis pas la petite marche qu'il y avait et je m'étalais comme une crêpe. C'était bien ma chance ça, en même temps, il ne pouvait pas se passer pire que tout ce qui se déroulait dans ma vie actuellement. Je n'avais pas assez dormi et j'avais les idées trop perturbées pour faire cas des gens qui se moquaient de moi autour. Finalement je rassemblais ce qui était tombé, ne prenant que ma pomme et me dirigeais entre les tables pour m'éloigner au plus vite de cet endroit. Je ferais mieux de rester dans ma chambre. Ne faisant attention à personne, je ne vis pas la personne qui me prit la main avant de me retourner. Matthéo. Que me voulait il ? Non je n'avais vraiment pas la tête à me prendre une nouvelle fois la tête avec lui.

Piquant machinalement dans mon assiette avec mes couverts, je regardais un peu partout autour de moi, mon regard était vague, comme une brume devant mes yeux qui me protégeait du monde extérieur qui ne m'apportait que conneries et me donnaient envie de partir en courant à la moindre occasion. Puis, une chute, une chute magnifique en soit, j'aurais pu rire, me foutre d'elle si seulement cette personne n'avait pas été TALYA. Ma meilleure amie, même si tout était trop compliqué ces derniers temps, je me levais alors d'un bond pour lui prendre la main, elle paraissait perdue, elle voulait prendre ses jambes à son cou. Tu ne t'ai pas fais trop mal ? Ca va ? dis je en descendant inconsciemment mon regard sur son ventre.

Je venais de m'étaler devant tout le monde et pourtant je m'en foutais bien. Ouai avec tout ce qui se disait sur moi ces derniers temps une gamelle de plus ou une de moins pour qu'on se moque de moi je n'étais pas à ça près loin de là. Sauf que ma main avait été saisie par quelqu'un et ce quelqu'un était à ma grande surprise Mattheo.  J'étais surprise qu'il puisse me témoigner encore de l'attention de la tendresse mais peut être était ce juste parce que je pouvais porter son enfant, parce que je portais son enfant le médecin a Sydney me l'avait dit. Ma main se porta sur mon ventre comme pour me rassurer mais je savais que tout allait bien. « Je vais bien Matt merci. Je veux juste sortir de la vue de tous ces gens qui se moquent et me jugent. » Allait il venir avec moi? Me proposer de nous éloigner ? Tous les deux ? Parce que oui je le voulais j'avais besoin de retrouver mon meilleur ami prévenant et attentionné mais surtout j'avais besoin de retrouver ma place à son côté celle d'une confidente d'une fille a qui il peut tout dire sans retenue.

Les regards se faisaient alors insistants sur nous, je me sentais subitement épié comme si finalement nos petites embrouilles et nos vies pouvaient intéresser bien du monde. Je lâchais finalement sa main, esquissant un sourire à ses mots, avant de la prendre alors par la nuque comme si finalement rien n'avait changé. On a qu'à sortir ... tu fais peur en plus il faudrait que tu prennes le soleil ! J'étais toujours de bonne humeur et de bonnes remarques, alors que nous nous dirigions vers la sortie du restaurant de l'hôtel sans même finir de manger, comme quoi quelques fois il y avait des urgences. Et puis de toute façon tu t'en fous ... tu vis ta vie, y a que les no life pour s'occuper de la vie des autres. Tu as fais quoi ces derniers jours ? avant de lui faire signe de s'installer sur un banc en fer forgé qui se trouvait dans les jardins de l'hôtel, trop la classe.

Je me dirigeais avec lui vers l'extérieur, laissant tous les regards indiscrets derrière moi et surtout laissant nos soucis à tous les deux à l'intérieur pour profiter de ce moment d'acalmie. Je m'installais sur un petit banc et il prit place à mes côtés me demandant ce que j'avais fait ces derniers jours, alors peut être que lui aussi avait remarqué mon absence finalement... « J'ai été prendre le soleil de l'Australie... J'avais besoin de m'éloigner et d'en savoir plus sur mon état... D'ailleurs il faut que je te dise que la date de début de ma grossesse correspond à quand on a ... » Je baissais les yeux sur mes mains qui se tripotaient dans tous les sens ne sachant pas quoi dire, comment le dire, comment faire au mieux, enfin c'était dit... Je relevais la tête tentant de faire comme si mon annonce n'était rien : « Et toi tu as fait quoi ? T'as profité un peu ? »

Une fois assis l'un à côté de l'autre tranquillement sur le banc, le visage au soleil car oui on ne pouvait pas passer une journée sans bronzer, sans faire le plein de vitalité et de vie. Je l'écoutais tout en essayant de ne pas paniquer trop rapidement, alors qu'elle emmêlait ses doigts d'un va et vient permanent. Elle ne l'avait pas clairement dit mais cela sonnait déjà comme la sentence, la pire chose qui puisse arriver pour Talya, qui avait toujours voulu un autre enfant mais pour le coup mauvais choix. Et l'Australie c'était comment ? Les Wapitis et tout ? Euh ... tu veux dire que je pourrais réellement être le père de cet enfant ? La blague, le naufrage, la chute vertigineuse vers le no man's land. Je ne savais pas trop quoi dire pour le coup, ni faire, si cet enfant était réellement de moi je ne voulais pas avoir un enfant avec Talya, avec ma meilleure amie c'était étrange, glauque carrément. Profiter à fond je dirais, soirées, encore et encore, je comble le vide des gens qui ne sont plus là dans ma vie ces derniers temps, et ceux qui sont restés à Harvard ! Et au passage je me maries avec une inconnue, normal !

« Magnifique, on y retournera un jour si tu veux ! » Cette petite phrase pleine d'entrain me permettait aussi de savoir si mon meilleur ami jouait la comédie actuellement ou s'il ne se forçait vraiment pas et qu'il avait envie d'être là avec moi. Lorsqu'il me demanda s'il pouvait vraiment être le père du bébé, je n'eus pas vraiment le coeur à lui confirmer, j'étais en couple avec Priape, alors ouai j'aurais préféré être enceinte du dunster... C'était normal. « Prend moi dans tes bras s'il te plait. » Je ne demandais pas l'autorisation d'ordinaire mais au vue de la situation entre nous en ce moment il valait mieux on ne savait jamais. « T'es sûr que tu me dis tout Matt ? On dirait que quelque chose te tracasse ? Outre le fait que j'attends un petit poids de toi. »

Comme si c'était à l'ordre du jour que l'on fasse de nouveaux des voyages ensemble, je ne saurais pas trop dire mais peut être qu'il valait mieux tourner la page et voir comment cela pouvait bien avancer, qui sait peut être que finalement tout pouvait encore rentrer dans l'ordre. Tu me donnes un rendez vous à l'opéra de Sydney ou je rêve ! dis je en affichant un ravissant sourire taquin sur les lèvres. Qui ne dit rien qu'on sente, alors oui c'était bien ça, j'allais être le père de cet enfant, elle voudrait le garder ou pas après tout ce n'était pas réellement le but de tomber enceinte de son meilleur ami, plutôt glauque comme situation. La prenant dans mes bras, comme avant, je posais une main sur son dos commençant à le caresser pour la soutenir et la rassurer, finalement je serais toujours là pour elle, c'était plus fort que moi malgré tout ce qu'elle avait pu pensé sur mes intentions. Aby me manque ! Elle est restée à Harvard, et c'est vrai que depuis la prise d'otage j'ai pas été là pour elle entre Londres et maintenant le SB ! Et puis j'ai fais une connerie ... enfin ma vie se barre en cacahuètes !

« Devant l'opéra si tu veux, à l'intérieur ca ferait un peu trop romantique et je crois qu'il vaut mieux éviter. » Je souris, ce n'était pas méchant mais il valait mieux couper court aux discussions de romance entre nous, de rendez vous, d'avenir en fait. Il fallait profiter du moment présent sans penser au fait que tout pourrait dégénérer à nouveau en un claquement de doigt, en un mot mal placé. Les bras de Matthéo vinrent s'enrouler autour de moi et un instant je fermais les yeux pour en profiter n'y croyant pas, nous avions tellement passé les derniers jours à se déchirer que le retrouver même brièvement c'était du bonheur. Qu'on le veuille ou non, nous étions de vrais aimants en amitié. « Tu veux rentrer la retrouver ? Et qu'est ce que tu as fait ? Je suis sûre que ça ne peut pas être aussi grave que concevoir un enfant avec ton ancienne meilleure amie. » Dis je avec ironie.