j7 - Je suis un clown dans un piteux état, je m'oblige à être drôle pour oublier que ma vie ne l'est pas. (emrys)

Il confirma que l’on parlait bien de la même Prue : l’ancienne dunster qui avait enflammé une foule d’étudiants masculins en faisant le show sur un bar en compagnie de Leyla l’an dernier lors de la soirée Hawai. Un petit sourire étira mes lèvres : « Elle avait l’air plutôt chouette, tout à fait ton genre de fille. » Un tempérament visiblement explosif et quelqu’un qui n’avait pas froid aux yeux. Burk, par contre, l’amusement céda la place à un petit air dégoûté, pas que j’approuve pas les relations homosexuelles, j’étais habitué à la bisexualité de mon aîné mais là il parlait de mon coloc : «Vous avez pas fait ça dans mon lit j’espère ? » Je secouais ensuite la tête, j’aimais pas trop l’idée que Charlie et Emrys se re-fréquentent car la première fois avait été un vrai fiasco. « Tu fais ce que tu veux tu es grand, mais sois prudent quand même. Ca serait con que les deux frères Zach’ se retrouvent le cœur brisé. » Fallait qu’au moins un de nous ait une vie sentimentale épanouie quoi !

J'aperçois clairement que mon frère ne me juge pas et j'apprécie ; a vrai dire, c'est justement pour ça qu'on s'entend si bien et qu'on ne peut se séparer. Je suis certaine qu'il ne me laissera jamais tomber et ne me jugera plus sans se renseigner et tenter de me comprendre. Un sourire, je suis satisfait que comme d'autres, il arrive à m'imaginer avec Prue et je ne relève pourtant pas surpris de sa question ; Mais non, il a un lit et puis merde c'est quoi cette question ...? dis-je choqué sans pour autant montrer de l'énervement. Je passe ma main dans mes cheveux, perplexe avant de comprendre qu'il ne peut pas s’empêcher de me dire clairement les choses. Il m'explique qu'il ne veut pas deux coeurs brisés et je ne sais quoi penser alors je me livre en disant ; Ouais, je sais mais j'ai beau vouloir m'éloigner ... c'est comme des aimants ! Dis-je soupirant, pleins d'émotions.

Je ne pus m’empêcher de me marrer en voyant le regard choqué d’Emrys après ma réflexion : « Je te taquines frangin… » Je rigolais certes, mais je repris mon sérieux : je voulais pas qu’ils se brulent les ailes à nouveau dans cette relation, ni l’un, ni l’autre, parce que je tenais à Charlie également, c’était pas qu’un coloc c’était aussi mon ami. « Et avec Prue alors, raconte, vous êtes aimantés aussi ? » C’était plus facile pour moi de le lancer sur ce sujet, j’voulais pas l’encourager à sortir avec Charlou, je pressentais rien de bon sinon que ça risquait de foirer entre eux comme la première fois…

Je rêvais : mon frère était entrain de se foutre clairement de ma gueule alors forcément, je le regardais avec de grands yeux, choqué. Je ne savais pas quoi lui dire de plus et je sentais que mon frère n'était pas vraiment pour alors ça encourageait pas vraiment à me battre pour Charlie. Surement étions nous plus fait pour être ami, qu'amoureux ? Je souriais tout de meme alors qu'il s'attardait sur le cas Prudence avec cet air coquin. Je rigolais face à son expression avant de répondre ; Elle m'a toujours fait un truc pourtant on n'a jamais été en couple ... mais elle me fait des trucs de fou ... on n'est très complémentaires et ressemblants sur certaines choses ! Je sais pas quoi... dis-je tout rouge.

Ca me faisait du bien : de voir Em remontait un peu la pente, s’attacher à quelqu’un. Je souhaitais que du bonheur à mon frère, ne voulant surtout pas qu’il revive une rupture compliquée comme ce qu’il avait traversé avec Charlie. Avec Prue, il semblait y avoir un très bon feeling. « Elle était pas avec un espèce de blond l’an dernier ? » Ouais je me rappelais qu’après son petit show distribution de boisson debout dansant sur le bar, un type jaloux était venu et s’était barré avec elle. Je voulais être sûr que mon frère s’embarquait pas dans un truc compliqué. Surtout je voulais lui épargner de vivre une trahison comme celle que je venais de vivre. « Mais et au fait, t’as évité mes questions sur la jeunette petit malin ! » ricannai-je. Et je m’étais fait avoir comme un bleu. « Allez raconte à ton petit frère… »

Punaise, mon frère avait vraiment le chic pour se rappeler des gens qui gravitent autour de moi et des evenements aussi. Je restais un peu sous le choc d'entendre qu'il se souvenait des scènes de ménages de mon ami Andrew et d'ailleurs, je pensais à lui et me disait qu'en tentant un truc avec Prudence, je risquais de le perdre. Je me contentais alors de répondre: Ouais, Andrew... Un de mes potes... n'en parlons plus ça me rend dingue ! Je mis alors mon visage enfoui das mes mains, bêtement. Là, amusé, mon frère ricana sur l'histoire de la jeunette et insista pour que j'en parle alors je me décidais prévenant d'abord : ne me juge pas s'il te plait ! tu le promet ? Je le regardais avec sérieux, vraiment trop de sérieux et de crainte.

Oui je me rappelais de tout, même si y’avait parfois certains trucs qu’il aurait mieux valu que j’oublie. Et si ma soirée à Hawaï n’avait pas été un pur cauchemar c’était grâce à mon frère et aussi grâce à Leyna et Prue qui avaient joué les animatrices de soirées en enflammant l’ambiance dansant sur le bar de la boite. Mais ça avait l’air d’être compliqué. « Ok, ok, je dis plus rien là dessus… » C’était dommage en tout cas si Em se privait d’une histoire à cause d’une vieille histoire. Si Prudence était célib désormais il devrait foncé, enfin je n’en rajoutais pas. Je préférais chercher à en savoir plus sur son histoire de jeunette : « Promis mon frère, vas y raconte je t’écoute. »

Je devais bien avouer que ça me pesait sur la conscience de me retrouver si proche de Prue car au fond, si ils n'étaient plus en couple, elle était l'ex de mon ami de toute les façons. Je grimaçais à cette pensée alors que Priape semblait comprendre un peu mon malaise mais plutôt dans l'optique que peu importe. Je passais une main dans mes cheveux, nerveusement, anxieux. Évidemment, j'aurai pu imaginer me sortir de s'te débilité mais non, je devais raconter l'histoire avec Alaska. Je me raclais la gorge et commença après sa promesse de ne pas me juger : Je connais Alaska, de la dunster depuis quelques temps, je la protège beaucoup mais sans cesse, elle jouait à un jeu chelou comme si j'étais son mari et ça me saoulait mais l'autre soir, j'étais seul et elle a un peu trop joué alors je sais pas... j'me suis laissé tenté ... mais le pire c'est que ... Je grimaçais, honteux.

Je n’étais pas du genre à juger mon aîné, surtout qu’en matière de filles je n’avais pas été le plus sage de tous fut un temps. Si aujourd’hui j’avais changé ma façon de faire, si je n’étais plus l’homme que d’une seule femme, ou en l’occurrence d’aucune femme à l’heure actuelle, cela n’avait pas toujours été le cas. Alors qu’Emrys hésite à se lancer avec Prue, qu’il dérape avec Alaska, cela me paraissait tout à fait humain. La dunster était une amie de Caly, alors je voyais très bien de qui il s’agissait. « Ouais je connais Alaska de vue, elle est mignonne… » Em’ me raconta comment cela c’était passé mais il se stoppa à un moment. « Elle est jeune c’est sûr mais elle était consentante Em, t’as rien fait de mal… » tentai-je de le rassurer avant de froncer les sourcils et de demander, intrigué : « Le pire c’est quoi ? »

Je gloussais presque tout honteux de ce que j'avais fait. Franchement, cela avait forcément tout changé entre cette demoiselle et moi. Comment avais-je pu faire ça ? Trop de désir, elle m'avait trop tendu la perche, c'est le cas de le dire. Il ne me jugeait pas et j'appréciais, réussissant meme à lui sourire comme pour le remercier. Il tentait de me rassurer et je ne fis qu’acquiescer car il avait pas tord, elle avait beaucoup plus dit oui, que s’être montré réservé. C'est clair qu'elle s'est pas montré du tout réticente ... dis-je perplexe et bien plus pensif que jamais. Là, il fut intrigué me demandant ce qui était pire et je tortillais mes doigts, anxieux avant de reprendre : Bah elle était vierge et on l'a fait sans capote... en fait, ça m'a troublé d'entendre qu'elle était vierge du coup j'ai demandé si elle était sur et au final, j'ai zappé la capote quoi... Je baissais les yeux comme si j'allais avoir une correction.