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Surprise, surprise

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Austin & Bethany

Surprise, surprise  - Page 3 Bedbedroomblondegirlhai

A
ustin ne réagit tout d’abord pas à ma main posée sur lui, comme s’il ne la sentait pas. Puis il sembla tout doucement en prendre conscience, d’abord en posant juste son regard dessus, comme s’il l’étudiait, puis en posa sa propre main par-dessus la mienne, entremêlant ses doigts aux miens, avant de les rapprocher de son visage, près de sa joue, les yeux fixées sur l’union de nos mains. Je le laissais faire, n’osant bouger. D’un point de vue extérieur, on aurait presque pu passer pour deux adolescents maladroits, aucun n’osant faire le premier pas. Je le vis fermer les yeux, comme pour se concentrer avant de prendre la parole, sauf qu’il se contenta de libérer ma main, sans un mot, les yeux toujours clots. Au lieu de la reposer où elle était quelques instants auparavant, sur l’un des genoux d’Austin, je préférais la ramener en arrière, m’en servant comme d’un appui pour me pencher et rendre ma position plus confortable. « Je n'ai rien d'autre à ajouter […] y'a pas de mots pour décrire ça. » Ca ? Qu’entendait-il par là ? Oui, il avait pris la parole, mais ses mots n’en restaient pas moins énigmatiques pour autant. Ils ne voulaient même carrément rien dire à mes yeux. S’il n’avait pas parlé, j’aurai ressenti la même chose. Il continuait de me regarder, me donnant à nouveau cette impression d’être transparente, que ses yeux fixaient quelque chose que je ne pouvais pas voir. Je m’étais presque habituée à ça dans un sens. « Je me sens seul. » Dit-il d’une voix que je sentais comme brisée. Sans vraiment savoir pourquoi, son aveu me déchira le cœur. Comment pouvait-il se sentir seul ? Les Winthrop avaient la réputation d’être toujours bien entourés, et en toute circonstances. Mais peut-être évoquait-il une autre sorte de solitude. Si seulement il était plus fragile à déchiffrer…. Il me surprit une fois de plus, en approchant sa main de ma joue, la caressant délicatement.

Dans un élan, et sans vraiment sans réfléchir aux conséquences, je posais cette fois-ci mes deux mains sur ses cuisses. Je restais quelques secondes sans bouger, cherchant une approbation ou une interdiction de me rapprocher d’avantage en le fixant droit dans les yeux. Il ne me donna aucun indice, je m’en doutais. Je pris appui sur mes mains, et approcha mon visage du sien, les yeux ouverts jusqu’au dernier moment. Je n’avais jamais été du genre à prendre ce genre d’initiative, j’avais tour eu une peur bleue d’être rejettée, mais aujourd’hui, l’envie, le besoin de bien faire surpassait cette peur qui m’avait trop souvent clouée sur place. Mes paupières ne se fermèrent qu’au tout dernier moment, une fois que mes lèvres eurent frôlé les siennes. Je priais pour ne pas avoir pris la mauvaise décision, car si c’était le cas, ma position était vraiment délicate. Et il serait en droit de me mettre à porte, capable de marcher ou non.


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L'aveu inavouable et blessant pour sa propre fierté sembla suspendre le temps autour d'eux. Accablé, Austin préféra ne pas penser au fait qu'il venait de se montrer particulièrement faible en admettant la chose de vive voix. Par chance, la fatigue l'aidait à accepter de ne pas réfléchir plus qu'il ne le faisait déjà ; mais il y avait aussi le caractère inhabituel de la scène qu'il était en train de vivre qui s'imposait comme éclipse au reste de ce qui faisait d'ordinaire de lui un homme froid, distant et imperméable, quoiqu'il advienne. Comme aimanté à la joue de Bethany, sa main ne semblait pas vouloir lâcher prise et lorsque la jeune femme répondit à ce geste hasardeux - qu'il n'avait pas l'impression de contrôler - par la pose de ses propres mains le long de ses cuisses, Bundy sentit bon nombre de ses interrogations perdre le fil de leur tourment pour laisser place à une seule et unique question, plus conséquente et plus obsédante que les autres : " et maintenant ? ".

Qu'allait-il se passer ? Qu'allait-il arriver ? Qu'est-ce que cet aveu allait bien pouvoir changer dans sa vie et que pouvait bien signifier les mains que la jeune femme venait de poser sur lui ? Il n'en savait rien, n'aurait absolument pas pu prévoir ne serait-ce que la seconde à venir. Tout ce qu'il parvint à faire fut de ne pas bouger tandis que le visage de la Cabot se rapprochait inexorablement du sien. Sans qu'il sache pourquoi, son rythme cardiaque s'accéléra et sa respiration se transforma en une espèce d'apnée angoissée. Le fait qu'aucune violence et aucune précipitation n'accompagne les gestes de la jeune femme le déstabilisa ; il n'avait pas l'habitude qu'on le regarde dans les yeux de si près, il ne laissait jamais personne pénétrer si loin les défenses de son espace personnel ... Puis ce qui devait arriver arriva : le souffle de Bethany se confronta au sien et il sentit la douceur infinie de ses lèvres à l'orée des siennes. Son cœur rata un battement. Il y avait dans l'attitude de la jeune femme beaucoup trop de tendresse et d'hésitation pour qu'il ne soit pas complètement désarçonné. Jamais personne ne s'était comporté de la sorte face à lui. Comme sa réputation le précédait, il n'était pas rare qu'il ait plutôt à faire à des murs rendus le plus solides possible par ses interlocuteurs avertis qu'il était du genre carnassier, requin, pourriture et sans scrupules. Il aurait fallu être fou pour accepter d'être tremblant et hésitant face au monstre d'égoïsme et d'individualisme qu'il savait être lorsqu'il entrait en mode " je suis un winner, vous n'êtes que des résidus de merde de l'humanité, je vous écraserai tous un par un pour être le meilleur ". Et pourtant, force était de constater que cette attitude inconsciente que Bethany était la première à oser face à lui le laissait complètement démuni, impuissant, presque soumis. Le temps d'un instant, il eut l'impression de n'être qu'une poussière dans l'immensité de l'univers et se sentit complètement dépassé par les notions d'affection, de compassion et d'attirance plus ou moins aléatoires qui rythmaient la vie des hommes sans qu'il se soit jamais senti concerné par tout ça auparavant, trop insolent et trop méprisant qu'il était pour croire que lui aussi disposait d'une sensibilité cachée tout au fond de lui, derrière l'épaisseur de sa détestable personnalité. Et les tremblements des mains de Bethany contre ses cuisses firent précisément vibrer la corde sensible dont il était question. Submergé par une nouvelle vague d'émotions qu'il n'avait pour ainsi dire jamais ressenti (car c'était bien ça d'être un Bundy : ne se laisser dépasser par rien, pas même par ses propres ressentis, ses propres émotions), Austin perdit pieds.

Sans qu’il ne puisse rien y faire, ses yeux se fermèrent et ses bras se tendirent vers Bethany pour la faire prisonnière de son étreinte. Leurs lèvres se scellèrent de nouveau et le désespoir du premier baiser laissa place à un véritable chambardement qui lui retourna aussi bien le cerveau que l'estomac. Complètement dépassé par le fait qu'on lui manifeste de l'affection (son éducation était peut-être parfaite en tous points, mais le point faible de la sévérité de cette dernière venait d'être percé à jour : il savait réagir à tout, sauf aux marques d'attention aussi sincères que celle-ci), il sentit son esprit chavirer et ne réalisa qu'il avait physiquement chaviré également que lorsque son dos rencontra la dureté du plancher. Entrainée par le mouvement, Bethany se retrouvait allongée sur lui, mais il se moquait bien - pour une fois - d'être à même le sol et susceptible de se faire surprendre par quiconque ouvrirait la porte sans frapper. La seule chose qui comptait, là, tout de suite, c'était que l'impression d'apesanteur ne cesse jamais. Que le temps se fige et qu'il reste dans cet état de béatitude durant des siècles, quitte à ne plus jamais reprendre sa respiration.
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Austin & Bethany

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J
'avais essayé d’imaginer ses réactions, de les anticiper en quelque sorte, dans la mesure où elles pouvaient l’être. Est-ce qu’il allait se reculer, me repousser, arrêter le tout gêné et proposer de finalement me raccompagner ? Je venais de prendre des « risques », de faire le premier pas sans doute pour la première fois de ma vie, je m’étais collée à un homme que je connaissais depuis même pas une heure, et je n’étais sure de rien, ni de lui, ni de moi. A tel point que, comme j’étais penchée vers l’avant, mes bras tremblaient légèrement. Il du surement s’en rendre compte, et se demander quel genre de fille j’étais, je me jetais sur lui sans vraiment savoir ce que je faisais. Juste parce qu’il m’avait avoué se sentir seul.

Il ne semblait pas répondre à mon baiser, restant stoïque alors que mes lèvres écrasaient les siennes. J’avais tout compris de travers, encore une fois, apparemment. Et je sentais déjà que je commençais à rougir, à avoir les joues qui chauffent. Je m’apprêtais à me reculer, à faire marche arrière, peut-être même tenter de remonter sur le lit, m’enfouir sous les couvertures et faire semblant de dormir pour ne pas avoir à affronter son regard. Sauf que ses bras m’encerclèrent, se posèrent dans le bas de mon dos, et nous firent nous rapprocher encore d’avantage. Et il entrouvrit ses lèvres, rendant ce simple baiser beaucoup plus profond. Je me rappelais pendant un instant mon premier petit ami, ici à Harvard, le premier qui m’avait embrassée, et je me rappelais comment au début j’avais détesté ses baisers, comme j’avais trouvé dégoûtant le fait qu’il essaye de passer la barrière de mes lèvres avec sa langue, avant de m’y habituer, comme tout le monde, et même de rechercher ces baisers dès que j’en avais l’occasion. Je ne savais pas pourquoi les lèvres d’Austin m’avaient fait penser à cet épisode de cette soirée, mais quand je repris mes esprits, j’étais allongée sur lui, mes seins pressés contre son torse et l’une de mes mains entremêlée dans ses mèches brunes. Je n’avais aucune idée qui avait pris l’initiative de quitter la position assise pour celle d’allongés sur le parquet. Sans vraiment savoir pourquoi, j’ouvris les yeux. Il avait l’air plus serein que toutes les fois où je l’avais dévisagé, mais moi, je ne l’étais pas. Pas tout à fait.

A tel point que je me redressais, rompant le contact que j’avais moi-même établi en premier.
« Je … je ne sais pas ce qui m’a pris … ce n’est ma vraiment mon genre … de faire … ça … » Oui, je me sentais gênée, pas vraiment à ma place, comme surprise en train de faire une bêtise. Pourtant rien n’indiquait qu’embrasser Austin, ou plutôt répondre à son premier baiser, l’était. « Si ça se trouve, tu préférerais même surement être seul en ce moment … » Je me mordis les lèvres, pour la troisième fois consécutive. Non, il ne voulait pas être seul, et c’est justement ce qui m’avait poussée à me rapprocher de lui. J’étais toujours allongée au-dessus de lui, seuls mes bras tendus séparaient mon visage du sien. C’était à lui de faire le prochain pas s’il le souhaitait, à lui de me montrer que je n’avais juste pas imaginé qu’il avait besoin de compagnie, et que malgré son appréhension première lorsque je m’étais approchée de lui, il était « consentant ».



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L'échange avait pu durer une heure comme une fraction de seconde, Austin - qui avait perdu toute notion de temps - aurait était bien incapable de mettre un nombre de minutes sur le temps qui s'était écoulé au rythme de cette impression d’apesanteur tout simplement délicieuse. Tout ce qu'il avait ressenti de rationnel se résumait au concerto de palpitations anarchiques ayant secoué son muscle cardiaque dès lors qu'il avait répondu aux avances de Bethany. Et il était encore complètement subjugué par cette impression de course folle dans sa cage thoracique lorsqu'il sentit, à son grand damne, que la jeune femme mettait fin à l'étreinte, qu'elle s'écartait, qu'elle cassait le lien et qu'elle faisait voler en éclats la magnificence de l'instant.

Le son de sa voix presque paniquée, ses bégaiements, son regard troublé, chaque détail le gifla avec la force d'une rafale d'arme lourde. Violemment ramené à la réalité - la chambre, son costume de sorcier qui lui donnait toujours aussi chaud, la flaque d'eau à côté d'eux, le fait qu'il ne connaissait pas cette fille et qu'elle ne le connaissait pas non plus - il resta figé, muet, déconfit, paralysé. Mais il n'était pas encore totalement KO avant qu'elle commette l'indélicatesse de supposer à haute voix qu'il aurait peut-être préféré être seul en cet instant. C'est cette réplique qui l'écrasa comme l'aurait fait un semi-remorque et qui le blessa d'autant plus qu'il n'avait pas pris conscience de s'être ouvert et livré à ce point en un seul et unique baiser peut-être un peu trop demandeur pour ne pas lui avoir fait prendre le risque de se manger le retour de bâton en plein dans les dents, comme c'était présentement le cas.

Comme s'il avait raté une marche dans l'escalier qui menait au bonheur insensé qu'il avait cru goûter du bout des lèvres, Austin se vit subitement rattrapé par les réflexes quasi innés qui seyaient à son patronyme synonyme d'agressivité et de repli systématique dès qu'une attaque avait le malheur et l'audace de l'atteindre en plein cœur. Si peu habitué à la douleur - car s'entendre dire qu'il voulait sûrement être seul de la bouche d'une personne qu'il avait cru à même de comprendre son besoin presque vital de compagnie était une douleur indescriptible pour son petit cœur d'ordinaire toujours si bien protégé - il eut l'impression de se faire brûler au fer rouge et repoussa vivement Bethany, révolté, courroucé, choqué qu'une seule de ses phrases ait pu lui faire mal à ce point. Incapable de s'imaginer qu'il s'agissait en fait de rhétorique, et qu'elle savait très bien, au fond d'elle-même, qu'il ne voulait pas être seul, mais qu'elle avait besoin qu'il le lui montre par des gestes pour ne plus se sentir perdue, Austin fit alors tout ce qu'un homme avisé en amour n'aurait pas fait s'il avait voulu préserver la sensibilité d'une femme. Tout d'abord, il se redressa et s'éloigna le plus possible d'elle, comme si elle avait pu le brûler de nouveau, comme s'il avait peur qu'une nouvelle maladresse de la part de Bethany l'électrise une nouvelle fois. Sa panique intérieure - décuplée par la douleur de la déception venue s'ajouter au trouble de l'élévation provoquée par le baiser - sembla anéantir tout le tact dont il était d'ordinaire capable pour paraître plaisant et courtois à souhait. Uniquement tourné vers lui-même et la peur qui commençait à grimper en flèche, comme tout droit stimulée par une paranoïa qui lui faisait redouter d'être la victime des mauvaises intentions d'une personne qui venait d'avoir le dessus sur lui, il négligea la sensibilité de Bethany, oublia qu'il était brusque dans ses mouvements et l'attrapa par le bras pour la traîner jusqu'à la porte de la chambre. Là, il la claqua dehors sans autre forme de procès et se retrouva dos à la porte, complètement ravagé par le trop plein d'émotions qu'elle venait de lui faire endurer. Puis ses yeux se posèrent sur les chaussures et le sac de la jeune femme qu'il attrapa avant d'ouvrir de nouveau la porte et de les lui claquer dans les mains, sans rien ajouter d'autre. Dès qu'il eut refermé le battant, il se traîna jusqu'au lit et s'y laissa tomber à mi-chemin entre la colère (aussi bien envers elle de lui avoir fait mal qu'envers lui-même de s'être laissé atteindre) et la tristesse de se dire qu'il avait fallu qu'il se montre naïf pour avoir la preuve qu'on ne pouvait décidément faire confiance à personne, surtout pas à une femme.

Des concepts aussi ridicules qu'impromptus se mélangèrent dans son esprit, tous articulés d'une voix qui ressemblait désagréablement à celle de son père, tant et si bien qu'il finit par se planquer sous l'oreiller pour faire taire les éclats de rires moqueurs qu'il avait l'impression d'entendre dans sa tête. Mais l'odeur de l'étudiante qu'il venait de foutre à la porte embaumait les draps et le fit grogner de rage. Il ne savait plus du tout où il en était. Il ne savait plus du tout ce qu'il convenait de faire. Il était complètement perdu. Complètement. Pas une seule seconde l'idée d'avoir mal réagi ou d'avoir mal compris la jeune femme ne lui traversa l'esprit. La subtilité des sentiments, ça le dépassait totalement ...

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Austin & Bethany

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J sus à peine avoir prononcé ma dernière phrase que je n’aurai pas du, et que j’aurai mieux fait de réfléchir avant de parler. Son visage se ferma, et je sus encore moins comment réagir. M’excuser ? J’aurai peut-être du, même si j’étais certaine qu’il était déjà et malheureusement trop tard pour ça, Bethany la maladroite avait encore frappé et venait apparemment de gâcher un moment que j’appréciais sans vraiment l’oser à cause de mon fichu manque de confiance en moi. J’aurais voulu revenir en arrière, ne rien dire, ne pas rompre le contact avec Austin, garder mes lèvres collées contre les siennes, et les yeux fermés, juste profiter du moment. Comme au ralenti, je vis et senti Austin me repousser sur le côté, comme si je n’étais qu’une vulgaire poupée de chiffons. Cette fois-ci, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, je l’avais cherché, et c’était à moi de m’excuser et de réparer mes erreurs, pour essayer de lui faire oublier mon manque de tact.

J’ouvris la bouche, pour essayer de parler, placer un désolé, expliquer que c’était uniquement parce que je voulais être sûre qu’il était d’accord avec ce qui était en train de se passer avant de continuer, avant de me faire des idées et de tomber de haut ensuite. Juste vérifier que je n’avais pas péché par naïveté. Mais il ne me laissa pas le temps. Il quitta sa place à demi-allongée sur le sol, à quelques centimètres de mes jambes, et se releva d’un coup, provoquant un mouvement de recul de ma part. Le Austin que j’avais devant les yeux me fit presque peur, il me rappeler celui qui dans un élan de violence avant jeté cette bouteille sur le miroir, qui gisait maintenant en morceaux à terre, à quelques centimètres de moi. Instinctivement, je me recroquevillais sur moi-même, me calant pas la même occasion sur le mur derrière moi pour avoir un appui. Je le regardais tourner en rond à l’autre bout de la pièce, le voyant se dégrader, perdre l’humanité que j’avais décelé en lui et revenant cet être asocial qui avait assisté à mon réveil.

Puis, il fondit sur moi sans me crier gare et attrapant le bras, me forçant à me lever. De peur, je n’osais réagir, et me laissait faire, même si sa main serrée autour de mon poignet me faisait mal. Une fois debout, et malgré mes jambes un peu chancelantes, il me tira et me traîna à travers la pièce, me forçant à marcher aussi vite que lui. Toujours comme au ralenti, je le vis ouvrir la porte, me pousser dehors et la refermer sur moi. J’étais dans le couloir, à au moins 9 heures du matin, en robe de soirée un peu courte, sans chaussures. Je n’avais même pas remarqué que mon sac à main était aussi resté à l’intérieur, trop préoccupée par mes pieds nus. J’étais à deux doigts de craquer. La porte se rouvrit derrière moi, je me retournais, pensant qu’il s’était rendu compte qu’il avait eu une réaction un peu démesurée. Sauf qu’il se contenta de me rendre mes escarpins et mon sac, sans prononcer le moindre mot, sans me regarder, et claqua à nouveau la porte.

Ca a été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase, et qui fit chanceler mes jambes une fois de plus. Je lâchais tout ce que je portais dans les bras, chaussures et sac à main, qui s’écrasèrent par terre. Et je me laissais glisser le long de la porte, découragée de la distance entre la porte du jeune homme situé à un bout du couloir, et l’escalier, tout à l’autre bout. Mes yeux s’humidifièrent, avant de laisser s’échapper une larme qui roula le long de ma joue. Je levais le bras, et toqua deux fois à la porte. « Ouvre moi … s’il te plait ... »
Aucun bruit ne se fit entendre. Je ne savais même pas s’il m’avait entendu. Ou s’il voulait m’entendre. Je l’avais blessé, j’en étais maintenant persuadée. J’avais du voir une partie de lui que peu de personnes avaient eu l’occasion d’apercevoir, et j’avais manqué de tact, handicapée par mon manque de confiance. Me sentant seule au monde, je passais les mains sur mon visage avant de remonter mes jambes contre mon buste, de croiser mes bras sur mes genoux et d’y enfouir mon visage. Et je laissais libre cours au larmes qui ne demandaient qu’à rouler sur mes joues.

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Après avoir jeté l'oreiller au loin (qu'il sente bon ne l'aidait pas à se calmer), Austin resta étendu sur le dos, le regard meurtrier, à contempler le plafond en tentant vainement de faire se calmer le rythme de ses pulsations cardiaques désormais plus affolées par la colère que par les sentiments plus nobles (et, paradoxalement, plus dégoutants à ses yeux) qu'il avait ressenti lorsque Bethany était encore présente dans la pièce. Bouillonnant de rage, il entendit à peine les coups frappés à la porte et la supplique de la Cabot. L'état de trouble dans lequel il se trouvait l'agaçait, son agacement l'isolait et de cet isolement découlait une incapacité grandissante à penser à autre chose qu'à lui-même. La douleur avait engendré la colère ; une colère qui se voulait réparatrice pour les plaies de son cœur mis à nu et qui prenait un plaisir sauvage à détruire et rejeter en bloc tout ce qui venait de se passer, comme s'il était vital qu'il oubli tout, tout de suite, et qu'il tire un trait radical sur cet évènement gênant pour ne plus jamais se laisser atteindre de la sorte. Replié sur lui-même, ténébreux, il assistait, impuissant, à l'entreprise de destruction massive qui remettait en place tout ce que le baiser échangé avec Bethany avait réussi à chambouler. L'orgueil, la fierté, la rigueur, l'intransigeance ... Tous ces aspects de lui que la jeune femme avait, par on ne savait quel tour de sorcellerie, fait taire du bout des lèvres revenaient sur le devant de la scène d'un pas revanchard, comme pour finir d'enfoncer et d'écorcher vive l'infime part de lui qui, le temps d'un instant, avait été assez bête pour se montrer naïve et se laisser surprendre.

Il lui fallut de longues minutes pour retrouver toute la dignité et toute la force qu'on lui connaissait en temps normal ; de longues minutes pour anéantir purement et simplement l'envie de pleurer qu'il avait ressenti un peu plus tôt. Lorsqu'il se redressa sur un coude et qu'il se débarrassa sans ménagement la cape de sorcier qui lui serrait la gorge, son visage avait retrouvé toute son l'impassibilité habituelle. Déterminé, il se releva et décida de prendre une douche pour mettre un point final à cette page de sa vie qu'il voulait tourner aussi vite qu'il l'avait commencé. Mais lorsqu'il passa devant la porte d'entrée de la chambre, les sanglots étouffés en provenance du couloir l'interpelèrent et le firent cesser sa marche. D'humeur massacrante, il ouvrit une nouvelle fois la porte et toisa la silhouette de Bethany qui, à ses pieds, sur le seuil, pleurait à chaudes larmes. Amer, il décida de ne surtout plus se laisser atteindre et d'attaquer plutôt que de prendre le risque qu'elle ne le blesse encore une fois ou, pis, qu'elle parvienne de nouveau à le réduire à l'état de sous-merde qu'il avait été un peu plus tôt (sous-merde étant la façon dont le recul et l'intransigeance dont il faisait toujours preuve envers lui-même lui faisaient considérer son comportement lors du quart d'heure précédent) : « Tais-toi ! » Ordonna-t-il, sévère. « Arrête de pleurer ! » Son regard n'avait absolument plus rien de doux, de troublé ou de tendre. Il était redevenu dur et glacé, comme celui de son père lorsque ce dernier lui disait d'arrêter de faire l'enfant et de se montrer ridiculement faible. En fait, et sans s'en rendre compte cette fois-ci, Austin était ni plus ni moins qu'en train de reprocher à Bethany de se montrer vulnérable, comme s'il fallait qu'elle paye de l'avoir fait se montrer fragile, lui aussi. Et tant pis pour la mauvais foi sidérante que cette attitude tendait à démontrer. Tant pis pour elle, tant pis pour lui, tant pis pour l'impression de liberté. Plutôt que de miser sur l'inconnu et l'incertain, Bundy préférait miser sur ce qu'il maîtrisait et connaissait par cœur : l'insensibilité. C'était, quoiqu'on en dise, beaucoup moins risqué que de se faire broyer le cœur par des broutilles.
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e me sentais seule dans ce couloir désert, pas vraiment éclairé, limite sordide. Assise par terre, à même le sol, en robe de soirée en pleine milieu de matinée. Je me sentais sale aussi, après avoir passé la nuit dans le lit d’un presque inconnu, ce qu’il était redevenu après m’avoir mise à la porte de sa chambre, juste à cause d’un mot en trop. Je rêvais d’un bon bain, d’une baignoire pleine de mousse, de l’eau parfumée, comme ma mère avait l’habitude de me préparer quand je rentrais passer le week-end chez mes parents. Je devrais me contenter d’une simple douche lorsque j’aurai réussi à réintégré ma chambre. En priant pour qu’il reste de l’eau chaude. Rien qu’en y pensant, de nouvelles grosses larmes inondèrent mes joues, laissant surement d’horribles marques sur mon fond de teint. Puis un autre sentiment me submergea, de la colère. Une montée de colère contre la personne responsable de son état actuel, du fait qu’elle était assisse partout, celui qui l’avait embrassée en premier, puis traitée comme la pire des garces en la trainant dehors. Sans un mot. Austin.

A l’évocation de son prénom, mes yeux redevinrent secs. Du dos de la main, j’effaçais les dernières larmes qu’il restaient sur mes joues. Même si je prenais des heures à regagner ma chambre, même si je devais faire des pauses tous les trois mètres, il était hors de question que je reste assisse devant sa porte en attendant qu’il se décide à m’ouvrir. Puisque de toute façon, je l’imaginais mal s’excuser. J’avais enfin réussi à rassembler assez de courage pour me mettre debout, quand la porte derrière moi s’ouvrir. Austin surgit de sa chambre, aussi taciturne que lors de leur premier contact. « Tais-toi ! Arrête de pleurer ! » Le ton qu’il venait d’employer me laissa bouche bée, choquée, incapable de prononcer le moindre mot pendant les trente prochaines secondes. Puis, je secouais la tête, et je repris mes esprits. Hors de question de le laisser ma traire comme ça !

En me tenant au chambranle de la porte, je réussi à me mettre debout. Certes, j’étais bien plus petite que lui, surtout sans mes talons, mais au moins, je ne me tenais face à lui, à peine un peu vacillante. « Il est hors de question que je laisse un homme me parler comme ça ! » Il avait réussi à m’énerver, et Dieu que j’étais calme d’habitude. « Je n’aurai pas du dire … ce que j’ai dit, mais ce n’est pas une raison pour me traiter de la sorte ! » De la fumée aurait presque pu sortir de mes oreilles. Je me sentais d’un coup bien plus sûre de moi, plus femme, loin de la petite Beth naïve et timide. Je me sentais fière de moi, mais mon corps choisit ce moment précis, où je me sentais « puissante » pour me trahir. Non, mes jambes ne flanchèrent pas, je me serai écroulée en plein milieu de cet horrible couloir sinon. Bien pire. Un haut-le-cœur me fit trembler. Il semblait que j'avais tenté le diable, j'étais restée bien trop longtemps debout. Instinctivement, je portais une main à ma bouche et posa l’autre sur mon ventre. Austin n’allait pas avoir le choix, soit il me laissait entrer, soit j’allais vomir ici, en plein milieu du couloir, voire sur ses chaussures. Je devrais peut-être faire ça pour me venger. Sauf que la nausée était plus forte, et ma bonne éducation aussi. De ma main posée sur mon ventre, je le repoussais, pour entrer précipitamment dans la chambre, puis dans les toilettes. Je me laissais tomber à quatre pattes devant les toilettes, et rendit tout ce qui me restait dans l’estomac, ma fierté laissant place à un goût amer en bouche et l’impression d’être lamentable.

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Le début de discours féministe que lui servit Bethany en réponse à ses directives laissa Austin de marbre. S'il n'était pas question, pour elle, de se laisser parler sur ce ton, il n'était pas question, pour lui, de changer d'attitude et elle devrait faire avec, du moins c'était ce que semblaient vouloir dire ses bras qu'il avait croisé avec détermination sur son torse comme pour lui faire comprendre qu'il se contrefoutait qu'elle puisse ne pas apprécier son comportement. « Je n’aurai pas du dire … ce que j’ai dit, mais ce n’est pas une raison pour me traiter de la sorte ! » « JE T'AI DIS DE TE TAIRE ! » Répliqua-t-il, plus incisif que jamais, estimant probablement que sa parole était d'or et qu'il était impensable qu'on lui désobéisse dès lors qu'il avait exigé clairement quelque chose. Par ailleurs, il lui semblait plus qu'approprié d'obtenir - à coups de hurlement(s) s'il le fallait - le silence de Bethany, car il n'avait pour rien au monde envie qu'elle revienne sur l'épisode tragique qui venait de se produire et qu'il avait du faire tant d'efforts pour oublier.

Mais le conflit dut s'en tenir à ce dernier éclat de voix, car un évènement imprévu vint couper court à l'affrontement. D'abord perplexe face au mutisme soudain de la jeune femme (quelque chose lui disait qu'elle n'était pas encore assez terrifiée pour se taire et qu'il était étrange qu'elle obéisse après seulement deux sommations), Austin finit par comprendre qu'ils avaient ici à faire à un haut le corps sur le point de la faire vomir partout. Incapable de se décider entre le fait de la laisser passer (et donc d'accepter qu'elle pénètre de nouveau l'intimité de sa chambre pour se servir de la salle de bain) ou bien celui de prendre le risque de se faire asperger en campant farouchement sur ses positions afin de la maintenir à distance, Bundy se fit prendre de vitesse par la main de l'étudiante qui l'écarta pour se frayer un chemin à l'intérieur. Aussi blasé qu'agacé, il la suivit du regard tandis qu'elle s'engouffrait dans la salle d'eau et ferma les yeux tout en frémissant des narines lorsqu'un bruit d'éclaboussures contre la faïence confirma que le trop plein de la veille venait d'être évacué de la manière la moins glamour qui soit. Résigné, Austin referma la porte de la chambre. Mieux valait que personne d'autre que lui n'assiste à ce spectacle ; il connaissait assez ses condisciples Winthrops pour savoir qu'on lui raconterait durant des mois cette mésaventure avec la Cabot régurgitante si, par malheur, un étudiant de la confrérie venait à surprendre la scène depuis le couloir.

Indifférent à la détresse de Bethany, il refusa obstinément de lui proposer son aide et retourna s'asseoir, plus renfrogné que jamais, sur le siège de son bureau. Mais lorsque 5 ou 6 minutes furent passée sans que la jeune femme ne revienne dans la chambre, Austin finit par perdre patience, retira les mains de ses poches, se releva et entra sans toquer à l'intérieur de sa salle de bain. « C'est fini ? » Questionna-t-il, aussi froid qu'un glaçon. « Il y a tout un tas d'endroits autres que ma salle de bain dans lesquels tu pourrais aller vomir tes tripes, tu sais. J'estime avoir fait preuve de plus d'hospitalité que nécessaire à ton sujet jusqu'à présent. Sois pas ingrate : dégage. »
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Austin & Bethany

Surprise, surprise  - Page 3 Bedbedroomblondegirlhai

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E T'AI DIS DE TE TAIRE !» Oh que oui, je l’avais bien entendu, et bien compris. Et je serai surement partie immédiatement, pour ne plus le voir ou l’entendre si j’avais pu. Mais l’alcool que j’avais ingurgité ne comptait pas me laisser filer si vite. J’eus encore plus honte de m’être laissée allée le soir précédant, quand une main sur les lèvres, je dus pénétrer à nouveau chez lui, le bousculant au passage. Je m’écroulais dans sa salle de bain, le corps secoué de spasmes qui me faisaient trembler. J’avais toujours détesté être dans cet état, il me faisait sentir sale, dégoutante. J’avais même pris « l’habitude »de prendre une douche chez moi dès que cela m’arrivait. Une fois que plus rien ne sortait de mes lèvres, je posais quelques secondes mon front sur le carrelage froid de la pièce, le temps de faire diminuer les battements de mon cœur, et la chaleur qui me prenait la tête. Puis j’actionnais la chasse d’eau. Dans quel pétrin je m’étais fourrée ? J’évitais d’imaginer la haine grandissante qu’il devait avoir envers moi, qui avait osé pénétrer à nouveau dans son sanctuaire, pour profaner sa salle de bain. J’en esquissais même un léger sourire. Me mettant ensuite à genou, je réussi à ouvrir le robinet de l’évier et fit couler un peu d’eau pour me rincer la bouche, et humidifier ma nuque et mon front, avant de fermer la tuyauterie et de m’asseoir à même le sol, bien calée contre le mur. Juste le temps de faire diminuer un peu ce mal de tête qui était revenu et qui me vrillait les temps. Je fermais même les yeux pour empêcher que la lumière un peu crue de la pièce ne les agresse de trop.

J’entendis des pas s’approcher, il venait surement voir si j’avais fait des dégâts. « C'est fini ? » Je ne pris même pas la peine de lever la tête vers lui, ni même d’ouvrir les yeux. Je n’avais pas envie de me battre. Je me sentais bien trop mal pour ça. « Il y a tout un tas d'endroits autres que ma salle de bain dans lesquels tu pourrais aller vomir tes tripes, tu sais. J'estime avoir fait preuve de plus d'hospitalité que nécessaire à ton sujet jusqu'à présent. Sois pas ingrate : dégage. » J’ouvris enfin les yeux et le regarder, se dressant tel un géant à l’embrassure de la porte. « Si tu est un tel homme asocial, pourquoi est-ce que tu t’es préoccupé de la pauvre petite blondinette qui avait bu la mauvaise boisson et qui commençait à dire et à faire n’importe quoi ? Rien ne t’y obligeait. Tu n’aurais même pas eu de remords si tu m’avais laissée je pense. » L’amertume que j’avais au fond de la gorge venait de passer dans mes paroles. Je ne comprenais plus vraiment ce qui l’avait poussé à me venir en aide, si son vœu le plus cher était d’être seul, à l’abri du monde extérieur. Je me demandais pendant quelques secondes ce qui l’avait poussé à être comme ça, surtout que j’avais cru déceler une vraie part d’humanité dans certains de ses gestes, certains de ses mots. Soit je m’étais lourdement trompée, soit il cachait bien son jeu et effrayait les rares personnes qui le perçaient à jour. Pour ne pas le trouver totalement ignoble, je choisis la dernière solution. Je ne pouvais de toute façon m’empêcher de penser qu’il y avait du bon dans chacun d’entre nous.

Voyant qu’il était toujours debout dans la pièce, les bras croisés et l’air menaçant, je pris sur moi pour exaucer sa demander. Tout en prenant appui sur le mur, puis sur l’évier, je me mis debout, chancelant les premières secondes. La tête me tournait toujours, mais il valait apparemment mieux que je fasse une pause dans le hall plutôt que dans ses appartements. Lentement, un pas après l’autre, j’avançais. Arrivée à sa hauteur, je m’arrêtais. Prise d’un soudain accès de folie, je ne voyais que ça pour expliquer mon geste, je me dressais sur la pointe des pieds et déposait juste un baiser sur sa joue un peu rugueuse. Puis j’avançais vers la porte, me baissant pour récupérer mes escarpins que j’avais laissé tombé en me précipitant vers sa salle de bain.

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Mettre en exergue qu'il aurait très bien pu la laisser boire et se faire violer par une bande de sauvages la nuit précédente (excusez du peu) n'eut pour effet que de renfrogner d'avantage Austin et de lui faire taper du pied faute de répondre à Bethany qu'il commençait justement à sérieusement regretter son geste et qu'il aurait peut-être mieux valu qu'elle se fasse ramener par quelqu'un d'autre ; quelqu'un de bien moins attentionné que lui ! Versatile, il perdait de vue tout ce qu'il avait trouvé d'attirant chez la demoiselle pour ne plus se focaliser que sur les détails qui faisaient désormais d'elle un élément indésirable dans sa chambre. Finies l'odeur enivrante de ses cheveux, la douceur de sa peau et la fragilité de tout son être qui ne demandait qu'à être protégé par la partie de lui dont il avait honte et qui avait crevé de se faire rejeter lorsqu'elle avait montré son hésitation. Depuis qu'elle l'avait mis en colère, Bethany n'était plus qu'une épave qui salissait le sol immaculé de sa salle de bain. Une épave qui se payait le luxe de lui répondre, par dessus le marché ! Mais la trop bonne éducation d'Austin le dissuada de se montrer plus acide qu'il ne l'était déjà vis à vis de la jeune femme. Par ailleurs, rendu méfiant par la désillusion qu'il avait vécu à peine quelques minutes auparavant, il estima préférable de ne pas lui cracher au visage qu'elle aurait mieux fait de finir à moitié morte dans un buisson du campus plutôt que de se réveiller dans sa chambre et de lui chambouler l'existence comme cela avait été le cas à son réveil. La plus élémentaire des suspicions le retint de donner à Bethany matière à déformer ses propos si, comme il le prévoyait, elle était amenée dans un futur proche à le traiter de sale con et de parfait salaud auprès de ses amies Cabots, toutes plus disposées les unes que les autres à la croire sur parole car il était de notoriété publique qu'Austin West-Bundy, malgré ses bonnes manières et sa belle gueule, ne brillait pas par son amabilité au sein du campus ...

Comme c'était à prévoir, il n'aida pas l'étudiante à se relever et la laissa batailler avec les supports divers et variés auxquels elle dut s'accrocher pour remonter jusqu'à lui. Impassible, Austin la toisa d'un air sombre lorsqu'elle s'arrêta à ses côtés mais n'eut pas le réflexe de se reculer lorsqu'elle le surprit en ayant l'incroyable obstination de l'embrasser avant de partir. Choqué malgré ses airs d'indifférence profonde, Austin la regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'elle soit presque arrivée dans le couloir. La chaleur qui se répandait sur sa joue à l'endroit où Bethany avait posé ses lèvres l'incommodait, il détestait cette impression de contamination niaise semblable à un virus dont la prolifération explosait tous les records de vitesse ... Puis, d'un pas rendu hésitant par le conflit intérieur qui le ravageait (son orgueil l'incitait à reculer tandis qu'une force qu'il n'était pas capable d'identifier - mais qu'il soupçonnait d'être liée aux picotements sur sa joue - le poussait à rattraper Bethany), il la suivit et tendit la main comme pour l'attraper par le bras afin de mieux la retenir ...

Ce n'est qu'au dernier moment, alors que ses doigts qui venaient d'effleurer la peau de la jeune femme auraient du la ramener vers lui et la supplier de rester, qu'une piqûre de rappel de la douleur ressentie précédemment le fit se raviser. Ainsi, plutôt que de la garder avec lui, il justifia son geste de la seule action qui pouvait encore préserver toute crédibilité : la pousser ; faire croire que ce bras tendu n'était rien d'autre qu'une façon de s'assurer qu'elle dégageait pour de bon, cette fois-ci. Sans ménagement - et pour la deuxième fois de la matinée - il la chassa et tâcha de ne pas ciller en refermant la porte derrière elle, même si la main qu'il garda sur la poignée une fois le battant refermé était plus hésitante que jamais.
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