Il me semble avoir touché un sujet sensible en rappelant son départ, mais elle ne relève pas, et je décide de faire de même ne cherchant pas à la contrarier alors qu’on vient à peine de retomber l’un sur l’autre. Tomber l’un sur l’autre oui c’est à peut près ce qu’on a fait, enfin ce qu’on aurait put faire à quelques secondes près alors qu’on se croisait les pieds dans l’eau, mais revenons sur terre nous ne sommes pas dans un film, ni dans un roman à l’eau de rose. Je dirais bien hélas, mais non je ne le ferais pas, il n’y a rien de plus embêtant qu’un chemin tout tracer avec des péripéties plus ennuyeuses les unes que les autres.
Mais ce n’est pas le genre de chose qui m’arrête, comme d’ailleurs le fait que sa robe soit mouillée ne me fait ni chaud ni froid. Je sais pas si c’est un avantage ou un défaut –je m’en fou en fait- mais quand on a de l’argent, beaucoup d’argent comme il y a dans ma famille on en a rarement quelque chose à faire des biens matériels puisqu’après tout ça n’est rien d’irremplaçable pas vrai ?
-En y réfléchissant bien c’est pas une bonne idée, tu ferais faire faillite à des gens qui ont rien demandé…
Pas besoin d’être devin ou même d’être un génie pour savoir que les femmes et le shooping c’est une seule et même entité, surtout quand ladite femme hurle qu’il faut faire attention à sa robe.
-Et puis je préfère garder ce genre de cadeau pour plus tard, si je commence comme ça maintenant pour ton anniversaire je devrais t’offrir une ligne de vêtement, et là tu deviendras pourrie gâtée…
Ca aussi je pourrais le faire il suffirait que de quelques appels, mais comme on dit en France il faut pas pousser… Après je ne pourrais plus l’arrêter.
Je continue donc mon escapade marine avec Lizzie sur le dos, puisqu’elle ne trouve pas d’argument pour me faire arrêter d’avancer. D’ailleurs vu où on en est elle devrait se résigner à l’évidence et arrêter de se débattre, mouillée pour mouillée… Tout les gestes qu’elle fait ne servent qu’à envoyer encore plus d’eau dans toutes les directions et donc sur elle…
J’attends donc l’ultime menace tout en avançant. J’ai l’eau un peu plus haut que la taille quand elle annonce le premier argument intéressant, mais pas encore assez pour m’effrayer. Non disons que je suis assez intéressé par la tournure que pourrait prendre les évènements si jamais elle met son plan en exécution. Tout en marchant je lui réponds comme si sa trouvaille ne me faisait ni chaud ni froid.
-A poil ? Vraiment et dis moi comment tu vas faire sachant que je te tiens et que tu n’arrives pas à te dégager ? Parce que là il va t’en falloir des efforts pour arriver à faire descendre mon short… Mais je dois avouer que je suis assez curieux de voir comment tu t’y prendrais. Tiens pour la peine je te promet de ne pas lutter quand tu essaieras de mettre ton plan en exécution, je me contenterais de te tenir comme ça.
Moi me moquer ? Jamais voyons je ne suis pas comme ça.
Puis un sourire taquin se glisse sur mes lèvres et je ne peux m’empêcher de rajouter plus doucement juste pour elle :
-Et puis il ne faudrait pas que ça soit toi qui te retrouve… A poil la première.
Ca ne servait à rien de dire ça dans un murmure puisque personne autour de nous ne doit comprendre le français, mais je sais que ça ne fait pas le même effet. Alors à avoir maintenant si elle ose, ou si elle n’ose pas. Comme je ne vois pas son visage je ne peux que deviner les traits de son visage et je m’en délecte d’avance comme un chat jouant avec sa souris.