VIKEY | let me be your hero

« Oui, bien sûr. » Elle aime les fleurs. C'est une bonne chose pour toi, déjà. Car, bien que pas réellement romantique, du moins c'était à voir, tu n'avais jamais eu l'occasion de l'être, tu aimais attirer l'attention des femmes et leur arracher ne serait-ce qu'un sourire. Quand ce n'était pas un vêtement. Enfin.. Ta question l'avait prise par surprise, elle ne s'attendait certainement pas à ce que tu lui poses une question de la sorte, non plus. Mais.. pourquoi pas? « Tu comptes m’en offrir? » T'arrêtant de marcher, tu croises les bras sur ton torse, alors que tu fais une fausse moue troublée et déçue. "Alors là.. tu viens de briser toute la magie de la surprise.", fais-tu en levant les yeux au ciel. Puis, comme par magie, puisque c'est est, en quelques sortes, tu penches tes bras, l'une de tes mains se glisse derrière ton short long, juste au bas du dos, et tu en sors là une fleur. Plus précisément une magnifique osiria rose. Certains sortent les fleurs de leur manche, toi, tu la sortais d'ailleurs. Tu préférais faire dans l'originalité, plutôt que dans le banal. Tu la lui tends, t'inclinant gentiment vers elle. "Pour vous, mademoiselle."

Après ma question, Viktor fut prompt à prendre un air faussement outré et déçu –je savais bien qu’il me menait en bateau là. Il voulait me faire sentir coupable, c’est tout. "Alors là.. tu viens de briser toute la magie de la surprise." Je ris doucement en secouant la tête. Oui, oui, c’est ça. Comme si sa question ne l’avait pas trahi lui-même. M’enfin, les chances étaient minces pour qu’il trouve quelque fleur que ce soit ici, sur la plage. La surprise serait donc pour une autre fois, non? Il se pencha en marchant et je le regardai, curieuse, du coin de l’œil. Lorsqu’il se redressa avec une rose très particulière dans la main, je m’arrêtai net, bouche-bée. "Pour vous, mademoiselle." J’ouvris la bouche pour parler, mais aucun son n’en sortit. Au lieu de quoi, mon regard alterna entre lui et la fleur à plusieurs reprise. Je la pris finalement doucement entre mes doigts et souris franchement. « T’es magicien, c’est ça? » Je ris nerveusement avant de passer la fleur dans mes longs cheveux brun. « Merci, elle est magnifique. » Je posai doucement la main sur son épaule et m’hissai sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue, près du coin de ses lèvres.

« T’es magicien, c’est ça? » Cette fleur, ce tour de magie, elle ne s'y attendait pas, non plus. C'est que tu es rempli de surprises, mais peu de gens le savent. Peu de gens ont la chance de voir sous ta carapace endurcie. C'est peut-être parce que cette demoiselle t'intrigue et t'intéresse à la fois, que tu te permets de te détendre un peu, en sa compagnie. "On peut dire comme ça.", murmures-tu, en lui faisant un clin d'oeil, au même moment où elle glisse la rose dans ses cheveux. Le rouge et blanc de celle-ci ressort vivement, ça lui donne un air adorable, elle est tout particulièrement jolie. « Merci, elle est magnifique. » Et elle se lève sur la pointe des pieds pour t'embrasser le coin des lèvres. Tu te mords l'intérieur de la joue. Ayant été une fille que tu aurais aimé provoquer, ou avoir dans ton lit en fin de soirée, tu aurais certainement été super entreprenant, et tu l'aurais embrassé direct là. Mais bien que ce ne soit pas l'envie qui manque de poser tes lèvres sur celles de cette demoiselle que tu ne connais pas vraiment encore, tu te retenais. "Magnifique, comme toi." Faut que tu arrêtes avec les compliments, vraiment, sinon elle va te trouver éreintant. Ta main se glisse dans ta nuque, légèrement nerveux. "Ça ne t'énerve pas trop, mes compliments, dis-moi?" Par précaution, tu préfères demander.

"On peut dire comme ça." Je souris avant de me hisser pour l’embrasser. Bon sang, mais qu’est-ce qui me prenait d’être aussi… entreprenante? Dieu merci, il n’avait pas décidé de tourner la tête à ce moment parce qu’il n’en aurait pas fallu bien plus pour que nous nous embrassions. Non pas que ça m’aurait déranger… du moins, je crois. "Magnifique, comme toi." Je souris, me sentant rougir alors que je reculai un peu, m’éclaircissant la gorge stupidement en regardant ailleurs. "Ça ne t'énerve pas trop, mes compliments, dis-moi?" Je reportai mon attention sur lui et ris une fois de plus. « Non, pas vraiment… enfin, pas obligé de m’en faire autant. » Je souris sincèrement. Ça ne me dérangeait réellement pas, ça faisait changement. Seulement s’il continuait, j’allais prendre la grosse tête! Sans ajouter quoi que ce soit d’autre, je repris notre marche dans la direction où nous allions précédemment, heureuse d’avoir droit à une si belle journée et à une si belle compagnie.

Tu ferais peut-être comme les groupies, lors d'un show de leur chanteur favori : s'il venait à leur toucher ne serait-ce qu'un poil du bras, jamais plus elles ne se laveraient le bras. Et si toi tu faisais pareil? Pour garder ce parfum agréable sur le coin de tes lèvres, cette sensation douce et vivifiante.. Non, t'es stupide, Viktor. Tu te moques intérieurement de toi-même, tellement tu es ridicule. « Non, pas vraiment… enfin, pas obligé de m’en faire autant. » Ouf! Enfin, tu restes tout de même quelque peu mal à l'aise. Tu ne te rends pas vraiment compte de tous les compliments que tu lui fais. Tu la suis alors en silence, comme elle s'éloigne. Tu ne vas pas rester planté là comme un con, non plus. Tu souris, dans son dos, agissant sur le coup pour dire une bêtise que tu ne calcules même pas, car en fait, tu l'penses. Et pourquoi cacher la vérité, lorsqu'on pense un truc qui ne peut faire de mal à personne? Au pire, elle te recalera. "Je t'aurais bien embrassée, là.", dis-tu assez fort pour qu'elle t'entende de là où elle était, à une courte distance de toi, mais pas si proche non plus.

Je n’attendis pas vraiment de savoir s’il me suivait, j’étais pratiquement certaine que c’était le cas de toute manière. Pourtant, lorsque sa voix s’éleva dans mon dos, je m’arrêtai net. "Je t'aurais bien embrassée, là." J’ouvris les yeux grands, très grands, me retournant pour le regarder. « Tu quoi? » Allez Torrey, en fait pas l’innocente. Tu as très bien entendu. Il a simplement dit tout haut ce que tu pensais tout bas. Je savais bien qu’il en avait eu envie, je n’étais pas dupe et c’était visible dans sa façon de réagir. L’idée m’avait aussi traversé l’esprit, mais le visage de Wyatt s’imposait à moi en permanence et, bien que je me doute qu’il ne pense pas à moi présentement, je ne pouvais m’empêcher de penser à lui. Viktor qui avouait avoir envie de m’embrasser ne me surprenait pas. Ce qui me surprenait en revanche, c’était qu’il ne l’ait pas fait. N’avait-il pas l’habitude de faire ce qu’il voulait avec qui il voulait? Toutes les filles devaient tomber à ses pieds et ne demander que ça, non? Je me mordillai la lèvre inférieure et ris doucement. « Ne dis pas d’bêtise. » me repris-je pour détendre l’atmosphère.

« Tu quoi? » Un sourire niais apparaît en gros plan sur ton visage qui ressemble probablement à celui d'un gamin qui demande à une fille de sortir avec lui pour la toute première fois. Mais ce n'est pas du tout la même chose. Tu as dis tout haut ce que tu avais ressenti comme envie de faire, mais tu avais retenu l'envie pour ne pas faire de bêtise. Tu préférais en dire plutôt que regretter d'agir. Tu hausses les épaules, innocemment, glissant tes mains dans les poches de ton short. C'est silence, tu prends enfin la décision de te rapprocher d'elle, pour rompre la distance. « Ne dis pas d’bêtise. » Fronçant les sourcils, tu secoues alors la tête de gauche à droite. "Ce n'est pas une bêtise.", finis-tu par dire en haussant les épaules. "Oublie ça.", reprends-tu, retrouvant un sourire, pour détendre toi aussi l'atmosphère. "C'est juste que... je mens rarement, Torrey."

Viktor s’avança vers moi et j’inspirai un coup, gardant toute mon air à l’intérieur, comme incapable de l’évacuer. "Ce n'est pas une bêtise." Je le fixai en silence, attendant pratiquement qu’il se penche vers moi pour m’embrasser, prouvant son point. Geste qui n’arriva jamais. "Oublie ça." Il sourit et je relâchai toute cette air que j’avais accumulé. Je lui retournai son sourire, tentant de faire abstraction de mon imagination bien trop développée. "C'est juste que... je mens rarement, Torrey." Je me mordillai inconsciemment la lèvre, hochant la tête lentement. « C’est une qualité tu sais. » Et une que j’apprécie d’ailleurs. L’honnêteté était une chose très importante pour moi et, bien que je ne m’étale pas sur le sujet, j’étais contente de voir qu’il comptait être franc avec moi. « Si tu ne mens pas alors… je peux te poser une question? » osais-je avant d’en perdre le courage.

C'est vrai qu'à bien y penser, tu t'étonnais toi-même de t'être retenu à tes pulsions, celles de l'embrasser. Au moins pour goûter, pour essayer. C'était peut-être différent? Toutes les femmes que tu rencontrais rien que pour le plaisir te semblaient avoir le même "goût". Elles te semblaient toutes identiques. Et pourtant, Torrey sortait du lot. Bah oui, quoi? « C’est une qualité tu sais. » Une qualité que tu respectes le plus possible, du mieux que tu le peux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, tu n'as jamais menti à tes parents. Sauf lorsque ton frère faisait une bêtise, pour ne pas qu'il se fasse gronder, tu prenais sa place, et c'est toi qu'on grondait. « Si tu ne mens pas alors… je peux te poser une question? » Tu hausses un sourcil, étonné, mais hochant tout simplement la tête, tu réponds : "Bien sûr..?" Laissant le mystère planer une nouvelle fois, tu attends sa question.

Il haussa un sourcil, visiblement surpris par ma question. Ouais, eh bien il n’était pas le seul surprit. Qu’est-ce qui me prenait quand j’étais près de lui pour être aussi téméraire? "Bien sûr..?" J’inspirai un coup et me lançai : « Pourquoi ne pas l’avoir fait alors..? » Allez, j’étais curieuse après tout. J’avais du mal à comprendre pourquoi il ne l’avait pas fait s’il en avait eu envie. Parce qu’honnêtement, j’aurais pu croire que je n’étais pas son genre de fille, limite, qu’il me faisait tous ces compliments juste pour la forme et, qui sait, peut-être arriver à me mettre dans son lit. Mais si tel était le cas, alors il n’aurait eu aucune raison d’être aussi charmant avec cette fleur. Pire encore, il n’aurait, justement, eu aucune raison de se retenir de m’embrasser. J’avais une envie folle de m’enfuir en courant maintenant que la bombe était lâchée. Pourtant, je restais sur place et le fixais, pleine d’anticipation.