J6 - La vérité c'est que tout le monde finira par vous blesser. Il faut seulement trouver ceux qui valent la peine qu'on souffre.(Talya)

Jour 6

Heure : 22h
Lieu : une chambre de l'hôtel
Contexte : Chase a tout fait pour retarder le départ de Talya. Il a également chargé Léonora de trouver un moyen de ramener Priape à l'hôtel. Finalement Leo et Chase ont enfermé les deux ex ensemble dans l'une des chambres.
Participants : Talya et Pripri avec Chase et Léo en guest stars

Léonora, il lui arrivait toujours des trucs de dingues, mais c’était l’une de mes meilleures amies, je ferais n’importe quoi pour elle et malgré les vodkas que j’avais enchainé depuis le début de soirée, lorsque la brune débarqua paniquée au bar où j’avais élu domicile, s’époumonant en me racontant qu’elle avait assommé un type dans sa chambre, qu’il fallait que je l’aide et tout, j’avais fini par me laisser traîner dans les couloirs de l’hôtel. Elle ouvrit une porte, me poussa dans une chambre et la porte claqua derrière moi. J’entendis un bruit de clé dans la serrure et je me retournais lentement, mon temps de réaction étant complètement augmenté, pour constater alors que ma meilleure amie ne m’avait pas suivi. « A quoi tu joues Léo ? C’est pas drôle ! » ronchonnai-je. En plus je voyais pas clair, ma vision était floue, j’avais les idées ralenties parce qu’après le coup de fil de Talya, j’avais descendu mes verres encore plus vite. J’entendis ensuite un bruit et je fis volte face à nouveau, constatant que je n’étais pas seul. Mon regard se posa alors sur mon ex petite amie, que je pensais dans l’avion direction Cambridge à l’heure qu’il était. Je restais figé, la surprise se peignant sur mon visage. Je la dévorais des yeux : c'était un mirage? « Je crois que j’ai trop bu… » laissai-je échapper dans un souffle. Oui voilà, l’alcool c’était surement ça. Je rêvais éveillé et quel meilleur rêve que celui où je retrouve ma petite amie, où elle me dit que ces derniers jours n’étaient qu’un cauchemar et que rien de tout cela ne s’était réellement produit ?

Comment est ce que Chase avait il réussit à me faire remonter dans cette chambre. Il ne voulait pas que je parte il voulait que je me batte pour Priape et je l'aurais bien fait si j'en avais eu la force bien que ce ne soit pas l'envie qui m'en manque. J'avais lu tellement de déception et de haine dans les yeux de Priape quand je lui avais annoncé que les dites de Mattheo n'étaient pas une douce blague, une jolie hallucination de la part du beau mather que je ne voulais pas combattre ce même regard car il avait raison sur moi. Ces derniers jours n'avaient pas été beaux à voir enchaînant nausées sur nausées, crise de larmes sur crise de larmes j'étais une vraie loque. Sauf aujourd'hui ou j'en avais profité.  Heureusement que je n'avais pas dit à Sienna où nous allons et que je n'avais pas dit à Alexia que j'étais enceinte avant de faire ce saut à l'élastique car elles m'auraient découragée toutes les deux et elles auraient eu raison c'était complètement inconscient de ma part... mais perdre une chose de plus ou une chose de moins m'importait peu du moment que Priape n'était pas là pour la partager avec moi. J'étais donc dans cette chambre attendant je ne sais qui, je ne sais quoi. Chase avait appelé Priape qui n'avait plus de batterie puisque son téléphone avait coupé après avoir dit qu'il m'aimait au passé et finalement c'était Leonora que j'avais vu débarquer. Impossible de partir maintenant que j'étais enfermée dans cette chambre et encore plus avec Priape. Je m'asseyais sur l'un des lits en espérant que le temps passerait vite pour qu'ils rouvrent la porte, j'avais bien fait de prendre un billet échangeable même si je l'avais payé cher. Priape se rendit rapidement compte que nous étions enfermés ensemble ici et sa petite réflexion me fit sourire. Si il croyait qu'il avait trop bu moi j'en étais sûre. Je me relevais me dirigeant vers la salle de bains pour prendre un verre et y verser de l'eau fraîche. « Tiens ca te fera du bien.» Est ce que les mirages apportaient à boire ? Sûrement pas il fallait bien qu'il se rende compte qu'il était dans la réalité outre ça je ne savais pas quoi dire ne pensant pas que lui annoncer ma grossesse alors qu'il était complètement saoul était la meilleure des solutions. J'attendis un moment de voir comment il évoluait,  ce qu'il pouvait dire... mais comment lui dire que je suis enceinte mais que je ne sais rien de plus parce que je n'ai rien compris et Sienna non plus ? Comment lui dire que je suis sûre que ce bébé est de lui et non pas de Mattheo avec qui j'ai couché quelques semaines avant comme il le sait maintenant... la était belle et bien la question mais nous ne serions convaincus que c'est bien lui le père qu'à mon retour aux États unis en faisant plus de tests.

Je regardais Talya avec un air ahuri, ne sachant pas très bien si elle était véritablement dans la pièce avec moi ou si c’était une vision due à mes abus d’alcool. Mais la jeune femme se leva et m’apporta alors un verre. « Merci. » fis-je en l’attrapant et en l’amenant à mes lèvres. Je grimaçais après la première gorgée. «C’est gentil, mais je bois plus d’eau. J’ai arrêté ça me réussit pas...» plaisantai-je en lui rendant le verre, avant d'être à nouveau gagné par le malaise, la honte d'être là, complètement saoul et mal au point devant elle. Je mis à parcourir la chambre des yeux comme si je m’attendais à trouver quelqu’un d’autre ici mais on était que tous les deux là, et cette perspective ne me plaisait pas, pas du tout. Surtout vu comment j’avais déconné, comment je m’étais dévoilé, rien qu’avec un coup de fil, un peu plus tôt dans la soirée. « Ecoute Talya, c’est pas que j’ai pas envie de te voir, mais Léo m’a demandé de l’aide là, elle a assommé un type ou je sais pas quoi… » Oui après les vodkas que j’avais bu, j’avais pas la jugeote pour faire 1+1=2 et comprendre que Léonora avait manigancé tout ça. « Alors euh, je reste pas. » Je fis demi tour direction la porte pour retenter ma chance et essayer de l’ouvrir mais niet, elle était toujours verrouillé. « Oh oui merde, j'avais oublié. » soupirai-je en me retournant à nouveau vers mon ex petite amie. « Y'a pas d'autre sortie ? » Question idiote, mais j'étais pas en état de réfléchir intelligemment.

Il était complètement ivre devant moi et cela me faisait mal au coeur encore plus lorsqu'il m'avoua ne plus boire d'eau. Très drôle. Je n'aimais pas ce qu'il était devenu à cause de moi pas du tout mais maintenant je devais faire face et ne pas fuir puisque c'était de ma faute, tout était de faute... il tentait de sortir de la pièce ne voulant pas être la avec moi il me fuyait et croyait dur comme fer au plan de Leonora car oui c'était bien un plan je l'avais compris et nous étions coincés la pour nous expliquer. « Je pense que tu devrais vraiment boire ce verre ou te le vider sur la tête pour que tu te rendes compte que Leo t'as dit une connerie et qu'il n'y a pas de mec assommé et que tout ça est une machination. » Il se précipita tout de même vers la porte tentant de sortir en vain. Il me demanda si il y avait une autre sortie et ma réponse fut complètement différente de ce qu'il attendait.« Assis toi s'il te plait. J'ai quelque chose à te dire. » Oui il fallait qu'il soit assis pour ne pas tomber de trop haut en m'entendant. Calypso avait tenté de lui faire un bébé dans le dos moi je ne lui faisais pas un bébé dans me dos mais je me retrouvais enceinte après l'avoir trompé.

Je voyais bien comment elle me regardait. J’avais beau être saoul, ça ne m’échappa pas. Elle avait ce même regard que tous ceux qui était désormais au courant de ma situation, ce regard mélangeant la pitié, la condescendance et le dégoût et qui semblait dire pauvre alcolo cocu, saoul et malheureux… « Garde le ton verre d’eau… » répondis-je d’une voix dure. Les paroles de Talya concernant Léonora me firent néanmoins réfléchir. Oui, ça expliquait pourquoi Léo n’était plus là et pourquoi il n’y avait aucun mec KO sur le parquet de cette chambre. Mais je fronçais les sourcils, ne saisissant pas le pourquoi de cette machination. « Je vois pas pourquoi elle m’aurait raconté des salades, Léonora elle ne me ment pas, elle. » J’insistais sur le elle, ayant toujours les bobards de Talya sur sa prétendue amitié avec Matthéo en travers de la gorge. Elle avait été capable d’endormir mes soupçons avec ses belles paroles rassurantes et à présent que je connaissais la vérité, c’était encore plus dur à digérer. « J’ai pas envie de m’asseoir à côté de toi Talya. J’ai pas envie de te parler non plus. Je croyais que quand on avait décidé de rompre c’était assez claire que je n’avais plus envie de te voir ! » L'alcool ne m'aidait pas à garde mon calme. Copiner avec une ex était compliqué déjà, j’avais notamment eu du mal à trouver un équilibre avec Caly, alors quand l’ex en question vous avait trahie comme Talya m’avait trahi, c’était juste impossible.

Dupé par ses propres amis voilà ce qu'il était et il n'aimait pas cela. Mais en même temps la situation valait peut être la peine que l'on s'explique un minimum quand même je n'allais pas rester avec un petit poids dans le ventre sans savoir quoi en faire. Il refusa mon verre d'eau, refusa de s'asseoir, et me répéta qu'il ne voulait plus me voir. « Quand ON a décidé de rompre ? » J'accentuais bien le ON, bien sûr j'avais compris sa décision mais elle n'avait pas été la mienne, elle avait été un crève coeur et je ne pouvais pas le laisser dire qu'on avait décidé de rompre, non ça aurait été trop facile. Très bien il ne voulait pas s'asseoir alors j'allais me lever. Je le fis directement profitant qu'il soit près d'un mur pour le chopper au passage et le bloquer contre le mur pour qu'il n'ait d'autre choix. « Ecoute moi Priape. Tu fais ce que tu veux, tu te trouves une nouvelle copine si tu veux et tu te bourres la gueule tous les soirs en sautant une nouvelle nana chaque soir si tu le veux jusqu'à la fin du Spring Break et même jusqu'à la fin de ta vie mais tu vas écouter ce que j'ai à te dire parce que je suis enceinte et que ça nous concerne tous les deux. » Voilà le boulet était lancé et ce n'était pas du tout le moment d'évoquer le fait que je ne savais pas du tout depuis combien de temps j'étais enceinte et qu'il y avait donc une chance sur mille que Matthéo soit le père. « Et je n'ai pas plus envie d'être là que toi, je devrais être à l'aéroport à l'heure qu'il est. » Je le lâchais, détournant mon regard du sien. Je pris le verre d'eau qui était posé là et je le bus. J'avais besoin de me rafraichir sérieusement.

Ma phrase sembla la surprendre, enfin surtout l’utilisation du –on-. Je laissais échapper un rire mauvais avant de me corriger : « T’as raison, je ferais mieux de dire quand TU as décidé de rompre. C’est toi qui a condamné notre couple à la séparation dès le moment où tu t’es abandonnée dans ses bras… » lançai-je sur un ton accusateur et plein de dégoût, comme à chaque fois que j’évoquais ce rapprochement entre ma petite amie et son prétendu meilleur ami, une scène que je voulais surtout pas imaginer mais qui hantait mon esprit malgré tout. Mais Talya n’abandonna pas, elle se leva précipitamment et se planta devant moi avec détermination. Mon manque de réactivité m’empêcha de me dérober et je n’eus d’autres choix que de l’écouter. Alors qu’au début, je pensais que j’allais avoir le droit à un sermon sur la manière plutôt chaotique dont je passais mes vacances, ce fut la fin de son speech qui retint finalement mon attention, étouffant d’un coup et temporairement ma rancœur à son égard. « Tu… Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? » demandai-je. Le sol tanguait dangereusement. J’avais l’impression d’être sur un navire en pleine tempête, je savais pas trop si cette sensation était du à l’excès de vodka ou à l’annonce que mon ex petite amie venait de me faire.

« J'assume l'énorme connerie que j'ai faite mais assume d'être celui qui a mis fin à notre couple. Je veux bien être la cause de la fin mais je ne suis pas celle qui a décidé. » Est ce qu'à sa place j'aurais pu lui donner une seconde chance ? Je ne savais pas en fait mais j'aurais peut être tenté de l'écouter, de comprendre... Enfin il était facile de dire si si si parce que tant qu'on n'est pas face à la situation il est impossible de savoir comment on réagirait... En attendant j'étais enceinte oui et ça je ne pouvais pas l'assumer toute seule, il fallait que je l'assume soit avec mon petit ami, soit avec mon meilleur ami, que je prenne une décision, qu'il se passe quelque chose quoi mais pas qu'on ignore l'existence du petit poids dans mon ventre comme le dirait si bien Léo. Alors que je m'étais éloignée de lui, il venait enfin de réagir. Je ne pris pas la peine de me remettre face à lui, restant de dos, cela me permettait de cacher mes émotions même si ma voix les trahissaient surement. En même temps, en ce moment je ne savais faire qu'une chose : pleurer. « Je suis enceinte... Je l'ai découvert hier parce que Sienna m'a trainé à l'hôpital parce qu'elle avait des doutes alors que je n'y pensais pas le moins du monde comme j'ai un stérilet. » Pourquoi est ce que je lui disais tout cela ? J'avais ce besoin de me justifier, de lui montrer que je n'avais pas voulu lui faire un bébé dans le dos comme Caly... Mais allait il me croire ? Tout ce que je disais devait surement lui paraitre des mensonges après la tromperie.

J’étais pas prêt à pardonner, pourtant j’avais également beaucoup de mal à me dire que c’était fini, bien que comme le disait Talya avec raison, j’étais celui qui avait décidé de cette rupture. « Ouais, ok, t'as raison. J’assume aussi la connerie que j’ai faite aussi… » J’avais dit –la connerie-, lapsus révélateur probablement du à mon alcoolémie. Je m’en rendis compte et me repris précipitamment : « Le choix. Le choix que j’ai fait. » Mais pas le temps d’épiloguer sur ça, parce que ce que Talya venait de m’annoncer me fit l’effet d’une bombe. La jeune femme me tournait désormais le dos alors que de mon côté j’étais resté figé, avec l’impression étrange que tout tanguer autour de moi… Si j’avais su que j’allais apprendre une telle nouvelle, j’aurais probablement pas bu autant ce soir. Sa voix trahissait ses sanglots. Je l’écoutais m’expliquer que oui elle était enceinte, j’avais donc bien entendu. Elle l’avait su la veille, grâce à Sienna, ou à cause de, je n’étais pas sur de la préposition la plus adéquat. Du coup, moi, ça me faisait douter un peu parce que la miss Rose je lui faisais pas trop confiance, je ne pus donc m’empêcher de demander, mes restes de gynéco-obstétrique en tête : « Mais t’es sûre du résultat ? Ils t’ont fait quoi là bas ? Test urinaire, prise de sang, écho ? » Je me risquais à faire un petit pas vers elle parce que malgré tout, après tout ce qu’on avait traversé ces derniers jours, j’avais une terrible envie de la serrer dans mes bras. Je ne le fis pas, me contentant de poser doucement une main sur son épaule. Je savais pas vraiment quoi dire alors je lui servis le refrain classique : « Ca va aller Talya… »

Il venait de dire qu'il avait fait une connerie... La lueur dans mes yeux de s'alluma pas même si cela me faisait plaisir puisqu'il se reprit aussitôt enfin il l'avait quand même dit et je ne pouvais pas m'empêcher de penser que peut être il pouvait regretter d'avoir mis un terme aussi rapidement à notre relation. Oui enfin cela faisait que cinq jours que nous n'étions plus ensemble, même pas alors je doutais tout de même qu'il ait eu le temps de pardonner mon infidélité. Il pouvait le faire, surement, je croyais en lui, mais pas si vite, c'était impossible, il avait été trop blessé pour cela. La grossesse devint rapidement le principal sujet de conversation et il demanda si le résultat était sûre. Je ne lui répondis que par petits bouts de phrase. « Pas d'écho. Juste une prise de sang. On ne comprenait rien. Sienna n'a pa de doute. » Ma meilleure amie m'avait trainé à l'hôpital en faisant comme si elle ne se doutait de rien pour me dire finalement qu'elle imaginait la grossesse depuis plusieurs jours lorsque j'avais été sur le brancard. Je l'aurais tuée à ce moment là mais ça avait été trop tard pour m'enfuir. « Elle pensait à une grossesse depuis quelques jours déjà, à me voir nauséeuse et d'humeur changeante, elle se disait juste que j'avais la gastro et que mes humeurs venaient de ce qu'il se passait entre nous.. Mais la gastro ne dure pas près d'une semaine à vomir sans cesse. » Ou alors c'était vraiment une gastro coriace et personne d'entre nous ne la connaissait. Lorsqu'il déposa sa main sur mon épaule, ce fut mon tour d'avoir un mouvement de rejet, je me dégageais rapidement pour aller faire quelque chose d'improbable, ranger quelques affaires qui trainaient là, des affaires qui n'étaient même pas les miennes mais je me sentais mal de m'être dégagée comme ça de Priape sans raison. Cependant je ne voulais pas de sa pitié. « Je ne veux pas que tu aies pitié, et que tu te rapproches de moi à cause de ça. Je ne veux pas que ça soit une obligation pour toi... Je ne sais même pas de combien de temps je suis enceinte. » C'était ma manière de lui dire qu'il n'était peut être pas le père en fait, même si non ça ne pouvait pas être autrement que lui. C'était aussi ma manière de me justifier sur pourquoi j'avais voulu rentrer en Amérique, pour avoir la réponse à toutes ces questions.