MAXILLE ✱ There's nothing harder than seeing you and not being able to touch you

J'en pouvais tout simplement plus. J'étais tellement blessé et en colère, je ne pensais pas la moitié des mots qui pouvaient sortir de ma bouche, je les laissais cependant sortir parce que c'était le seul moyen de défense que j'avais. Elle était armée, très bien armée, et je devais en faire tout autant de mon côté. Je suis passé en mode passif agressif en si peu de temps, et ça m'faisait encore plus mal parce que j'avais aucune envie de la blesser. Mais j'en avais pas trop le choix. « Ouais t'as raison, je m'en fous. Je m'en suis toujours foutu pas vrai ? Je t'ai jamais prouvé que je t'aimais ni rien de tout ça. C'que tu comprends pas Max, c'est que quand t'en viens à m'faire plus de mal que de bien, j'peux bien t'aimer par dessus tout qu'il faut savoir dire stop. J'peux pas te laisser me détruire. » Ah, donc je la détruis, c'était ça le truc...? Et bien okay, qu'il en soit ainsi, je la détruis donc elle me jarte de sa vie comme un déchet. Nice. « Fallait juste demander à ton frère pour qu'il me détruise à son tour, je crois qu'il a un faible pour les coups portés à mon visage »

Ouais, voilà. Et ça, qu'il le veuille ou non, c'était la triste réalité. Il ne te détruisait pas dans le sens ou il cherchait à tout prix à te faire du mal mais plutôt dans le fait ou t'étais tellement dépendante à lui que ça en devenait nocif. Alors non, tu ne pouvais. Tu ne pouvais pas continuer comme ça. Pendant tout le long de votre relation, tu n'avais vécut que pour lui. T'avais mis tout le reste de côté parce que la seule chose importante à tes yeux était Max Florès. Et quand tu voyais tes réactions, tes façons d'agir à la moindre petite chose, il fallait être bête pour ne pas se rendre compte à quel point tu pouvais te rendre malade pour lui. Alors non, tu ne pouvais plus continuer comme ça. C'était pas possible. Tu ne pouvais continuer à vivre de cette façon. Et peut être que tu finirais par te rendre compte que c'était encore pire sans lui -d'ailleurs, c'était déjà l'impression que tu avais- mais c'était pour son bien à lui aussi. Tu l'empêchais de vivre pleinement en lui imposant tes crises à répétition et ton humeur massacrante depuis la prise d'otage. Tu pouvais pas continuer à lui infliger ça. « Fallait juste demander à ton frère pour qu'il me détruise à son tour, je crois qu'il a un faible pour les coups portés à mon visage » Sérieusement ? Il osait t'envoyer ça au visage ? Il osait reparler de Demyan alors que t'avais toujours pris sa défense face à ton frère ? C'était bas. « Peut être que j'aurais du l'écouter. Lui et tout les autres quand ils disaient que tu n'étais pas quelqu'un de bien. »

J'étais loin d'être au top, j'étais une vraie loque depuis qu'elle m'avait quitté hier soir. Et forcément, j'avais pas les répliques les meilleures, les plus gentilles. C'était la colère générée par ces récents événements en fait, qui me faisait agir comme ça. Après tout, quoi d'autre hein ? C'est pas comme si j'étais une fille et que je pouvais mettre la faute sur mes règles. Non, c'était simplement et purement la faute de la jeune femme qui avait décidé de mettre un terme à notre relation. « Peut être que j'aurais du l'écouter. Lui et tout les autres quand ils disaient que tu n'étais pas quelqu'un de bien. » Bim! Prends toi ça dans la gueule Max. Genre un bon uppercut dans la tronche, parce que tu l'as pas volé. Enfin, je suis quand même très intrigué de savoir qui pense que je ne suis pas quelqu'un de bien. « Tous les autres ? Vasy, qui pense ça de moi ? Je suis curieux de savoir ! » Après tout, on parlait dans mon dos et elle venait de le prouver. Restait plus qu'à savoir si elle comptait être honnête ou pas. Même si elle ne me devait plus rien, j'osais espérer qu'elle allait me dire des noms.

Et pourquoi t'avais dis ça, hein ? Parce que putain, tu te fichais de ce que disais les autres et d'ailleurs, tu restais toujours convaincu qu'il était quelqu'un de bien. T'avais pas le droit de lui sortir un truc pareil alors que tu n'en pensais pas un seul mot. Tu poussais un soupir comme pour relâcher la pression en espérant que peut être tu canaliserais mieux tes paroles suivantes. Gosh, c'était dingue tout ce qui pouvait sortir de ta bouche quand t'étais en colère. Surtout que t'en pensais pas la moitié. Tu regrettais pas ce que t'avais vécu avec lui. Et d'ailleurs, si t'avais pas cette putain de fierté beaucoup trop encombrante, tu serais certainement déjà en train de lui dire que tu voulais être avec lui. « Tous les autres ? Vasy, qui pense ça de moi ? Je suis curieux de savoir ! » Ouais ben bien entendu qu'il posait la question. Après tout, c'était normal non ? A sa place, t'aurais certainement voulu des réponses mais.. Tu voulais pas rajouter des gens dans cette histoire, t'avais déjà trop parlé et il était mieux que t'évites de balancer les trucs comme ça. T'inspirais une nouvelle fois cherchant comme dériver la conversation sur autre chose mais au final, tu savais que n'importe quoi serait source de conflit. Vous n'étiez plus ensemble et donc plus capable de discuter normalement entre vous. « Qu'est ce que ça change de toute façon ? Et puis merde, j'veux juste sortir d'ici j'ai un rendez vous. »

J'avais hâte que les techniciens prennent en charge le problème qu'il y avait actuellement sur l'ascenseur pour qu'on puisse s'en aller et vivre nos vies respectivement. Clairement, tant je l'aimais, tant je souffrais de cette proximité créée par l'espace exigu qu'est la cabine d'ascenseur. Sauf que je n'avais pas le choix, on était tous les deux là, on s'engueulait et ça ne prendrait fin que lorsque les portes s'ouvriront de nouveau. Ce qui n'avait pas l'air d'arriver malheureusement. « Qu'est ce que ça change de toute façon ? Et puis merde, j'veux juste sortir d'ici j'ai un rendez vous. » Je me raidis immédiatement, sentant alors la colère monter encore plus en cet instant précis. Disons juste que c'était étrange cette pointe de jalousie qui venait d'émaner de toutes les fibres de mon corps. C'était assez violent et ça me donnait des envies de meurtre. C'est grave docteur ? « Tu perds pas de temps à c'que je vois. Cool pour toi » Et après on dit que j'suis un coureur de jupons ? Et bien fuck you all. J'me sens pas vraiment prêt à passer la nuit avec une autre fille, c'était Vanille que j'aimais et.. Non, je me vois pas passer du temps avec une autre fille, c'est tout.

Est ce que tu pouvais dire que t'étais un boulet ? Parce que t'en étais clairement un pour le coup. T'avais pas forcément fait attention et c'était après avoir dit ta phrase que tu te rendais compte que ça pouvait être hyper mal interprété. Quoi que.. Non, il n'était pas stupide. Il saurait très bien que ça ne voulait absolument pas dire rendez vous galant ou une connerie du genre. Pas aussi rapidement. Bien évidemment qu'il ne pouvait pas croire un truc comme ça. « Tu perds pas de temps à c'que je vois. Cool pour toi » Et si, il l'avait totalement interprété de la sorte. Putain mais c'était pas possible. T'ouvrais grand les yeux comme si t'étais choquée de sa question avant de secouer la tête. « Attend, t'es sérieux là ? » Tes mains se refermait soudainement sur les accoudoirs de ton fauteuil alors que tu plissais les yeux attendant qu'il te dise que c'était une blague. Il croyait vraiment que t'étais de ce genre là ? Que t'étais en train de le remplacer en un claquement de doigt ? Génial. « J'pensais pas que t'avais aussi peu d'estime pour moi. Mais j'suis ravie de savoir que tu m'prends pour une connasse capable de te remplacer comme ça. »

« Attend, t'es sérieux là ? » Totalement. Elle parlait d'avoir un rendez-vous avec quelqu'un et moi, la première chose qui me venait en tête, c'était un rendez-vous avec un mec. Après tout, il suffisait qu'un des étudiants d'Harvard ait craqué sur elle, lui demandant alors de boire un verre ensemble genre dans un café ou au bar de l'hôtel, un truc du genre et voilà... Ca ferait limite comme Trung. Quelqu'un qui lui montre un certain intérêt et puis vu qu'elle est - apparemment - triste suite à notre rupture, il faut qu'elle se change les idées. Quoi de mieux qu'un nouveau mec pour ça ? « J'pensais pas que t'avais aussi peu d'estime pour moi. Mais j'suis ravie de savoir que tu m'prends pour une connasse capable de te remplacer comme ça. » Et bien ça, elle ne pensait pas si bien dire. J'étais tellement blessé par la situation que j'étais totalement aveuglé par le reste. Je me focalisais sur des trucs pas forcément importants et au final, ma vision était totalement biaisée. « Je pensais pas que t'allais un jour rompre avec moi, et pourtant.. faut croire que je me trompe assez facilement te concernant. » Je pensais que je lui plaisais assez pour qu'elle me choisisse, et elle a fini par aller avec Trung. Je pensais que nous deux ça allait durer, et elle finit par rompre de manière sale et déplorable. Je pensais que nos sentiments étaient suffisants, je m'suis bien mis le doigt dans l'oeil.

Non mais sérieusement putain. Il te connaissait pourtant, il savait que mine de rien t'avais vachement de valeur et il savait aussi que tu ne l'avaias pas quitté par manque de sentiment alors bien sûr que t'étais incapable de le remplacer aussi rapidement. Au final, tu pensais même que tu serais de toute manière incapable de le remplacer un jour mais ça, t'allais le garder pour toi. Au final, t'étais blessée qu'il puisse penser un truc comme ça. Qu'il puisse se dire que ouais, tu pouvais déjà avoir un rendez vous au lendemain de votre rupture. C'était affreux non ? Non mais sans déconner, t'étais pas comme ça. T'avais l'impression d'halluciner pour le coup. « Je pensais pas que t'allais un jour rompre avec moi, et pourtant.. faut croire que je me trompe assez facilement te concernant. » Bien envoyé. Merci Max. Merci beaucoup. Tout ce qu'il allait gagner était de réussir à te faire pleurer. Tu détournais le regard pour ne plus avoir à le regarder cherchant ce que tu pourrais bien lui dire. « Ouais, t'as raison. J'ai rompu avec toi et ça fais de moi une salope qui s'trouve un mec dès le lendemain de sa rupture. Peut être même qu'en rentrant du spring break j'pourrais établir un livre des records tellement on me sera passé dessus. » Ouais, puis qu'il aille s'faire foutre tiens.

J'avais mal, je ne réfléchissais pas correctement et maintenant, je venais de la blesser encore plus. Mais c'était pas pour autant que j'allais m'excuser, au contraire. Tout ce que je voulais, c'était l'avoir de nouveau comme ma petite amie. Sauf que, haha, c'était pas vraiment possible. Donc je me protégeais de la meilleure façon que je connaissais : l'attaque. Elle voulait fréquenter d'autres gens ? Qu'elle le fasse, grand bien lui fasse. Mais qu'elle ne s'attende pas à ce que je sois un gentil agneau quand je peux être le grand méchant loup. J'avais pas envie de me faire avoir une nouvelle fois. « Ouais, t'as raison. J'ai rompu avec toi et ça fais de moi une salope qui s'trouve un mec dès le lendemain de sa rupture. Peut être même qu'en rentrant du spring break j'pourrais établir un livre des records tellement on me sera passé dessus. » Rien que l'idée qu'un autre homme couche avec elle me donnait des envies de meurtre, que je réfrénais en serrant la mâchoire, faisant à présent dos à la jeune femme alors que je ne cessais d'appuyer sur le bouton d'appel à l'aide de l'ascenseur. Putain sérieux, ils foutent quoi là dehors ? J'ai envie de sortir genre maintenant. Ouais maintenant c'est bien.

T'arrivais même pas à comprendre comment est ce qu'il pouvait penser un truc pareil. C'était dingue non ? Et puis ouais, bien sûr, il répondait pas par la suite. Il préférait laisser la conversation se terminer de la sorte. T'avais envie de le gifler pour la peine sauf que.. Bah tu le ferais pas. Et tu restais juste à ta place attendant que ce foutu ascenseur se remette en marche. Et d'ailleurs, les lumières se rallumaient d'un coup. Au moins une bonne nouvelle dans ça. Certes, il n'avait pas redémarré pour autant mais c'était déjà un bon début et cela signifiait que t'en avais peut être plus pour très longtemps à rester coincée avec lui. Peut être même qu'avec un peu de chance t'aurais pas trop de retard et Priape n'aurait donc pas de quoi raler. D'ailleurs, t'avais aucune idée depuis combien de temps tu étais bloquée ici. Trop longtemps à ton goût mais t'étais mauvais juge puisque la situation n'était pas des plus confortable. Bordel, qu'il se remette en marche cette ascenseur, tu pourrais pas supporter de rester ici encore pendant une éternité. C'était juste pas possible. Tu voulais même plus le voir en fait. Avec ses insinuations il avait juste gagné que maintenant, tu ne voulais absolument plus entendre parler de lui. Too bad.