MAXILLE ✱ There's nothing harder than seeing you and not being able to touch you

Putain j'étais mal quoi, genre vraiment mal. Elle me manquait, constamment, genre un manque si.. soudain. On me privait de ma drogue, de la femme que j'aimais. Comment je pouvais apprécier le Spring Break de cette façon ? Je ne pouvais décemment pas... Non, je pouvais juste pas. J'avais qu'une envie, c'était d'aller dans sa chambre, celle qu'on avait pris ensemble pour le séjour, et de l'embrasser et de la serrer contre moi. Dans mes bras, la sentir à moi. Mais elle en avait décidé autrement. Elle n'était plus mienne. Si un homme lui montrait une quelconque attirance, elle pouvait céder je ne pourrais rien dire... Mais non, j'étais obligé de dire quelque chose. Vanille Clayton était à moi et rien ni personne ne pourrait me dire le contraire. Rien que d'y penser, je me sentais une nouvelle fois mal et j'avais décidé de prendre l'air. Sauf que bon, j'étais quand même à un étage assez élevé et avec ma jambe qui faisait encore un peu des siennes, je préférais prendre l'ascenseur. Appuyant sur le bouton, je l'attendais alors patiemment, avant que les portes ne s'ouvrent et me laissent découvrir... mon ex. Mon coeur se resserrait à sa vue et, autant le dire tout de suite, j'avais envie de me barrer en courant. Sauf que je restais planté là avant de me décider à pénétrer dans la cage métallique qui me permettrait d'atteindre le rez-de-chaussée assez rapidement.

T'avais beaucoup trop de mal à réaliser là. Ouais. En fait, c'était juste pas possible. T'aurais aimé que ce ne soit qu'un cauchemars et que rien de tout ça soit vrai. Comment pouvais tu ne plus être avec lui ? C'était une part de toi, t'avais besoin de sa présence et.. Non. C'était comme si t'étais morte intérieurement pour le cou. Tu ne pouvais pas supporter d'être sans lui, c'était impossible. Pourtant, c'était la triste réalité. Tu l'avais quitté hier soir après une dispute un peu trop douloureuse et maintenant, il allait falloir que tu t'habitues à ça. T'inspirais profondément avant de quitter ta chambre masquant du mieux que tu pouvais des cernes un peu trop présente et un teint blafard. T'avais rendez vous avec Priape et bordel, t'avais tellement pas la tête à ça. Pourtant, t'avais pas le droit d'annuler, tu ne pouvais manquer aucun jour de rééducation et ça, peu importait ton état d'esprit. Alors tu prenais cet ascenseur appuyant sur le bouton qui te conduirait au rez de chaussé mais un étage plus bas, les portes s'ouvraient laissant apparaître.. Max. Tu te décomposais sur place ton visage passant par plusieurs expressions. Et finalement, tu tournais la tête pour ne pas avoir à le regarder. Ça allait passer vite non ? Quelques secondes et ce serait terminé. Tu n'avais pas à paniquer.

Quelle est la probabilité que je tombe sur Vanille dans cet ascenseur ? Et bien pour moi, elle devait être de zéro. Sauf que là, beh... elle était là. Et mon dieu, mon coeur se brisait totalement. La voir me faisait mal. C'était bien pour ça que je m'étais posé dans un coin, silencieusement. L'envie de lui parler était grande... mais ça allait nous blesser plus qu'autre chose. Tout du moins moi. Après tout, c'était elle qui avait rompu, c'était elle qui ne voulait plus de moi. C'était elle qui avait mis un terme à la relation que nous avions. C'était... J'en pouvais tout simplement plus. Collé à l'une des parois de l'ascenseur, j'évitais tout contact visuel avec elle, pour éviter de souffrir encore plus. La tête baissée, les mains dans les poches, je regardais alors les étages défiler bien trop lentement sur le tableau de bord de la machine. C'était long, trop long. J'étouffais, j'en pouvais plus. Je savais que je pouvais certainement céder à l'envie de l'embrasser et de l'enlacer, mais non, je devais résister. Elle ne voulait plus de moi, fallait bien que je me fasse une raison.

Ouais ben tu paniquais quand même. Et qu'est ce que tu pouvais faire contre ça de toute façon ? T'étais juste en train de paniquer parce que t'étais seule avec lui dans cet ascenseur et t'avais la foutu impression qu'il mettait trois plombes à arriver au rez de chaussée. Ça ne mettait pas autant de temps d'habitude, pas vrai ? Fallait croire que c'était une espèce de conspiration contre toi ou un truc du genre mais t'aimais pas du tout ça. Limite, ça te rendais dingue en fait. Et d'un coup, y avait un drôle de bruit avant que les lumières s'éteignent ne laissant qu'une faible lueur et le choc. L'ascenseur se stoppait lui aussi. Non, non, non. C'était le genre de truc qui n'arrivait que dans les films ça. Et tu détestais les endroits confinés, surtout quand t'étais bloqués. Non, t'allais faire une vraie crise de panique là, c'était juste pas possible. Tes mains tremblaient affreusement et tu sentais que ta respiration prenait un rythme bien trop saccadé. « Sors moi de là.. Putain Max, sors moi de là.. » Ta voix tremblais affreusement et gosh, t'allais passer dans les vapes si tu continuais comme ça non ? C'était atroce, vraiment. Tu t'sentais vraiment pas bien pour le coup. Mais merde, pourquoi ça tombais sur toi ?

Autant le dire, je faisais pas le fier. Elle me manquait et je luttais contre chaque partie de mon corps pour pas la regarder, pour pas céder à l'envie que j'avais de la rejoindre et lui dire que je l'aime pour qu'elle me reprenne. Je le voulais ça, mais je savais que j’essuierai un refus. Après tout, je savais que j'arriverai pas à tenir le coup si c'était le cas. Alors je me taisais et j'attendais que l'ascenseur nous porte jusqu'au rez-de-chaussée mais il était anormalement lent. Jusqu'à ce qu'il vienne même à s'arrêter. Wait, what? Non, non, non ! Continue ta descente merde ! Serrant les dents, je tentais de rester calme, c'était juste sans compter Vanille qui se mit à paniquer. « Sors moi de là.. Putain Max, sors moi de là.. » Sans la regarder, je m'approchais du tableau de bord pour appeler à l'aide, en appuyant sur le bouton d'alarme. « J'peux pas faire grand chose, reste calme et.. on attend que quelqu'un réagisse à l'extérieur » Sa panique allait pas m'aider à garder mon calme, alors ouais, fallait qu'elle reste zen sinon, je ne donnais pas cher de nos deux peaux.

Au final, tu ne savais pas si tu paniquais à cause de l'endroit confiné et de cette légère claustrophobie ou si c'était seulement parce que tu étais avec lui. T'arrivais même plus à réfléchir correctement à vrai dire. Et pourtant, y avait rien de grave. C'était juste une petite panne qui allait vite se régler, fallait juste que tu penses à respirer et que tu restes le plus calme possible. Rien de bien compliqué. Mais le pire dans tout ça était le fait qu'il ne te regardais toujours pas. Il s'avançait vers le tableau, appuyait sur le bouton d'alarme mais à aucun moment il ne te regardais. Alors c'était ça ? Tu lui faisais ressentir une sorte de dégoût pour qu'il ne soit même plus capable de poser les yeux sur toi ?« J'peux pas faire grand chose, reste calme et.. on attend que quelqu'un réagisse à l'extérieur » Attendre.. Mais tu pouvais pas attendre calmement alors que t'étais avec lui. C'était un peu trop te demander. « J'veux pas rester avec toi, c'est trop dur. J'veux sortir. » Tu serrais les poings pour calmer un maximum tes tremblements essayant de garder sous contrôle chacune de tes émotions même si effectivement, c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

Fallait pas être claustrophobe ou se retrouver avec une personne qui pue dans ce genre de situation, parce que ça peut vite devenir problématique, aussi bien pour soi que pour l'autre qui se trouve en ta compagnie. Je savais que moi, je n'allais rencontrer aucun de ces deux problèmes. En fait, le seul souci, c'était la présence de Vanille. Je pouvais décemment pas la regarder, sans risquer de sentir mon coeur se briser encore plus. Alors j'évitais tout contact visuel avec elle et je me concentrais sur le tableau de bord de l'ascenseur, appelant à l'aide via le bouton d'aide. « J'veux pas rester avec toi, c'est trop dur. J'veux sortir. » Je me mis à rire nerveusement, sans pour autant la regarder. Je baissais juste la tête, le regard dirigé vers le sol, la tête inclinée légèrement vers elle mais pas assez pour que je puisse la découvrir. « Tu as trouvé la force de m'quitter mais t'es pas capable de rester là quelques minutes, le temps que les techniciens trouvent la solution, elle est bien bonne celle là » Je pouvais être cinglant ouais, mais c'était bien parce que j'avais le coeur brisé et qu'elle me manquait, même si ça faisait même pas 24h que nous n'étions plus ensemble.

Puis pourquoi tu disais ce genre de chose à voix haute han ? C'était pas comme s'il avait besoin de savoir à quel point t'avais mal ou bien même que t'étais incapable de te tenir au même endroit que lui sans avoir l'envie affreuse de pleurer. Ouais, il avait absolument pas besoin de savoir tout ça et t'aurais très honnêtement pu la fermer mais comme d'habitude, t'étais totalement conne quand tu te trouvais en sa présence. Et sa réponse ne tardait pas à claquer dans l'air. « Tu as trouvé la force de m'quitter mais t'es pas capable de rester là quelques minutes, le temps que les techniciens trouvent la solution, elle est bien bonne celle là » Niveau vacherie cinglante, il avait fait fort mais en même temps, il n'avait pas spécialement tord. Sauf qu'il oublait que t'étais Vanille Clayton et que t'avais une fierté à toute épreuve. Te rentrer dedans de la sorte signifiait prendre un retour magistral. « J'ai juste fais ce que t'as jamais eu le courage de faire m'sieur le lâche. » T'inspirais une nouvelle fois profondément calmant du mieux possible tes tremblements avant de reprendre. « D'ailleurs, vu la force et la conviction avec laquel tu t'es battu pour me garder, j'en conclus que t'en as strictement rien à faire. Donc tes piques à deux balles, tu te les gardes. »

Le lendemain, il a fallu que ce soit le putain de lendemain de notre rupture que ce putain d'ascenseur se mette à se bloquer, avec nous deux dedans. Sérieusement, le destin aurait pu tenter d'être plus clément... parce que là, il ne l'était clairement pas. J'en pouvais plus, mais je ne montrais rien, après tout, j'étais supposé être un homme fier et quand même assez pudique. Mystérieux on va dire. « J'ai juste fais ce que t'as jamais eu le courage de faire m'sieur le lâche. » Ahah, ahahaha. La grosse blague en somme. Parce que ça voulait bien dire ce que ça voulait dire. Si j'ai pas réussi, c'est bien parce que je l'aimais trop pour la laisser tomber, chose qu'elle a fait au final. « D'ailleurs, vu la force et la conviction avec laquel tu t'es battu pour me garder, j'en conclus que t'en as strictement rien à faire. Donc tes piques à deux balles, tu te les gardes. » Secouant la tête, je me risquais alors à me retourner pour planter mon regard dans le sien, m'électrisant alors à la seconde même où ses pupilles ont découvert les miennes. « Me battre pour quoi ? Tu voulais ta putain de liberté, j'suis désolé mais je vais pas à l'encontre de tes envies moi. Comme quand j'ai pas eu le courage de te quitter, parce que je t'aime trop pour ça. Sauf que ça bon, tu t'en fous toi, vu que t'as pas l'air de m'aimer assez pour ne pas rompre »

Et c'était affreux de lui parler comme ça, vraiment. A peine les mots avait-ils franchis tes lèvres que tu souhaitais t'excuser. Sauf que tu ne le ferais pas, question de fierté encore une fois. Tu préférais mille fois passer pour la méchante plutôt que lui avouer que le quitter était la pire chose au monde. Tu préférais souffrir des siècles entier plutôt que lui demander pardon. Et forcément que ça te portais préjudice puisque t'avais perdu l'amour de ta vie et qu'au final, tu te retrouvais seule avec ta peine. C'était con hein ? Tout ça parce que t'étais pas capable de revenir sur tes mots. Tu préférais ressentir toute la douleur possible que lui dire que tu voulais qu'il revienne. Et il te regardais pour la première. T'avais l'impression de mourir sous son regard et pourtant, tu soutenais celui ci sans broncher. « Me battre pour quoi ? Tu voulais ta putain de liberté, j'suis désolé mais je vais pas à l'encontre de tes envies moi. Comme quand j'ai pas eu le courage de te quitter, parce que je t'aime trop pour ça. Sauf que ça bon, tu t'en fous toi, vu que t'as pas l'air de m'aimer assez pour ne pas rompre » T'ouvrais la bouche puis la refermait un peu sur le cul. Ça faisait mal, vraiment. Parce qu'il remettait en doute l'amour que t'avais pour lui alors qu'il resterait toujours celui que t'aimais le plus au monde. Ça faisait mal, vraiment. Mais pouvais-tu réellement le blamer de penser ça ? « Ouais t'as raison, je m'en fous. Je m'en suis toujours foutu pas vrai ? Je t'ai jamais prouvé que je t'aimais ni rien de tout ça. C'que tu comprends pas Max, c'est que quand t'en viens à m'faire plus de mal que de bien, j'peux bien t'aimer par dessus tout qu'il faut savoir dire stop. J'peux pas te laisser me détruire. »