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Crawling in my skin [Amalric]

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CRAWLING IN MY SKIN

with Amalric G. Prince

En tournant sa clef dans la serrure, Mallory essaya de faire le moins de bruit possible. Quand il ouvrit la porte avec la même précaution, Jett l'attendait déjà derrière. Son ouïe canine avait repéré son pas au moment même où il était sorti de l'ascenseur et son odorat avait déjà déterminé que quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas l'odeur normal de son nouveau colocataire. Il y avait quelque chose de plus. Quelque chose d'épais, de poisseux. Du sang. Jett savait que cette odeur-là ne présageait jamais rien de bon. En serrant les dents, le rouquin se déchaussa en silence dans l'entrée. Il habitait avec Amalric depuis deux semaines déjà et leur cohabitation se passait sans anicroche pour le moment. Il ne voulait pas gâcher ça. Comme d'habitude quand il rentrait après son travail – vers trois ou quatre heures du matin – le propriétaire des lieux avait tiré le rideau qui séparait sa chambre du salon pour avoir un peu d'intimité. Ce n'était pas un vrai mur en revanche, ce qui voulait dire que Mallory devait progresser dans le reste de l'appartement dans le noir – la lumière risquant de déranger celui qu'il supposait en train de dormir. Il donna une caresse au chien qui poussait des couinements plaintifs, comme si l'intelligent animal souffrait de voir le jeune homme dans un tel état. En effet, du sang coulait de son arcane sourcilière gauche explosée, lui cachant presque un de ses yeux si bleus, et il avait la pommette enflée. Sa lèvre également était fendue. Mais la blessure la plus impressionnante demeurait l'entaille au niveau de sa clavicule droite. Un coup de couteau avait percé sa peau jusqu'à la base de sa gorge. Même si le coup était superficiel et que l'endroit ne saignait plus beaucoup, son t-shirt blanc était maculé de rouge. Il avait l'air de s'être maquillé pour Halloween. Sauf que la douleur terrible associée était bien réelle.

« Chuuut, Jett » murmura-t-il en reniflant doucement. Mallory essuya les larmes qui avaient coulé dans l'ascenseur sur le dos de sa main tâchée de sang. Il s'était déjà pris une raclée. De nombreuses fois même. Seulement, il n'avait jamais craint que quelqu'un voit le résultat puisqu'il était soit avec ses frères (qui connaissaient la chanson) soit seul dans sa chambre de la Mather House. Dans le cas présent, il ne voulait pas éveiller Amalric. Pour peu que son petit-ami en ait quelque chose à faire de son sort, il ne supporterait pas de voir le jugement dans son regard quand il lui dirait que c'était un client du club qui lui avait fait ça, parce qu'il avait refusé de coucher avec lui à cause de leur contrat. S'il n'avait pas donné la parole de sa fidélité à Amalric en signant ce maudit papier, il se serait juste laissé faire. C'était mieux que de se faire battre (presque) à mort. Mais non, il avait résisté cette fois-ci et voilà le résultat.

Comme il ne pouvait pas accéder à la salle de bain - la porte étant de l'autre coté du rideau – il allait devoir se débarbouiller dans l'évier. En étouffant un gémissement de douleur, il ôta son t-shirt souillé l'abandonna par terre. Le mec l'avait également roué de coups. Sa peau si pâle marquait tellement facilement qu'il était possible que les bleus aient déjà commencé à apparaître. Jett renifla son vêtement sale et glapit, comme pour compatir. « Chuuut » murmura encore Mallory en donnant une caresse à la tête du chien qui s'était assis à ses pieds. La douceur de son pelage fut un tel réconfort que le jeune homme se laissa glisser sur le sol pour enlacer le chien et se mit à sangloter doucement contre lui. Jett se laissa faire, donnant de petits coups de museau contre la nuque de Mallory comme pour le consoler.
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« L'offense est plus facilement tolérée par les oreilles que par les yeux. » - Publius Syrus

Amalric n’était pas d’humeur. Le froid lui avait offert un semi rhume, il avait râlé toute la journée en ne rêvant qu’à retrouver son lit et quand enfin il s’y était blotti, des ennuis de respiration l’avaient empêché de trouver le sommeil pendant ce qui lui avait paru être une éternité. Autant dire qu’en entendant le boucan causé par Mallory, il n’avait pas eu comme envie première de sauter de joie. Au contraire s’était-il levé pour lui passer un savon, conscient qu’il ne réussirait de toute façon pas à se rendormir avant un bon moment, perdu pour perdu autant évacuer sa mauvaise humeur sur quelqu’un d’autre. Même si le résultat était contestable, son colocataire avait au moins tenté de ne pas le réveiller en n’allumant pas la lumière, ce fut la première chose qu’il fit en arrivant du côté salon de l’appartement. Les cheveux en bataille, la main devant les yeux pour lutter contre la soudaine luminosité, un pull trop grand qu’il réservait aux jours où il était malade sur les épaules, il n’avait probablement pas l’air très impressionnant, cela ne l’empêchait pas de vouloir imposer sa mauvaise humeur.

« Dis, quand tu rentres à cette heure-là tu pourrais quand même faire l’eff… » C’est à ce moment-là qu’il éloigna sa main, enfin habitué à la luminosité et que ses quelques neurones déjà éveillés prirent conscience de la situation. « Oh. » Il était bien incapable de savoir comment réagir, n’ayant pas grandi dans un milieu où la violence était monnaie courante. Tout ce dont il était certain, c’était qu’il était loin d’apprécier ce qu’il voyait. « Qui ? » Sa voix était froide, distante, ne sachant quoi faire il se rattachait à la rage qu’il ressentait, cela lui faisait oublier la peur qui l’avait saisie en voyant Mallory dans cet état. Quelqu’un s’en était pris à lui et il n’avait pas l’intention de laisser passer ça. Il devait pourtant se rendre à l’évidence, en l’état actuel des choses il ne pouvait pas faire grand-chose, pire, il n’était pas en train d’aider. Se rapprochant du rouquin, il essaya de cacher que la seule chose qu’il avait en tête était de faire payer le coupable pour adopter un air plus rassurant. Il se pencha à sa hauteur, posant sa main à distance raisonnable des blessures, mais assez proche pour qu’il puisse les constater. Ses connaissances en anatomie restaient basiques et de toute façon il n’était pas en état de réfléchir. « Tu… tu ne veux pas qu’on appelle quelqu’un ? » Quelqu’un avec un meilleur sang-froid de préférence. Il n’arrivait pas à quitter des yeux la blessure de Mallory, essayant de comprendre ce qu’il avait pu se passer sans pour autant avoir ne serait-ce que le début d’un indice. Il n’était pas sûr de vouloir demander des détails, voir les résultats de ce qui s’était passé le mettait déjà encore plus en rogne qu’il ne l’était déjà, les détails n’étaient de ce fait pas forcément une bonne idée.

« Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? » Il aurait râlé, plus que de raison, mais il serait allé le chercher. Où était le club ? Il n’en savait rien, ce n’était pas le genre d’endroits qu’il fréquentait, mais il ne l’imaginait pas particulièrement proche d’ici. Il ne savait pas où Mallory avait bien pu se faire agresser, avait-il traversé la moitié de la ville dans cet état ? C’était inconcevable.
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Quand la lumière jaillit du plafond pour inonder la pièce principale, Mallory se couvrit rapidement les yeux. Moins à cause de l'aveuglement que de l'orgueil qui le poussait à dissimuler ses larmes. Il renifla et les essuya avant de donner un baiser au museau de Jett qui s'inquiétait toujours, assis tout contre lui. La voix ensommeillée d'Amalric était déjà chargée de colère quand il lâcha ses premier mots. En réaction, le rouquin se recroquevilla un peu mieux sur lui-même - comme s'il avait peur de recevoir un nouveau coup. Il sut le moment exact où son colocataire le vit car ses grondements cessèrent au milieu d'une phrase pour mourir dans l'air. Et, quelque part, Mallory se sentit encore plus mal que si ce dernier l'avait frappé. S'il ne demandait jamais d'aide, c'était pour ne pas inspirer de la pitié. Parce qu'il était persuadé que prendre quelqu'un en pitié c'était la même chose que se considérer supérieur à lui. Ce qu'il ne pouvait accepter.
Il fut étonné par la première chose que dit Amalric après l'avoir vu. Il voulait savoir qui lui avait fait ça. Sans doute songeait-il au président des Eliot qui ne cachait ni ne bridait sa brutalité envers le Mather. Cela aurait été logique mais cela aurait été comme supposer qu'il n'avait qu'un seul ennemi mortel. Une douce illusion. Mallory vivait dans un monde dangereux. Même s'il partageait celui d'Amalric de tant en tant, il pouvait aussi descendre dans des bas-fonds tellement poisseux et délabrés qu'il peinait à chaque fois un peu plus pour en revenir. Un jour, il y resterait coincé pour toujours probablement. Mais pas aujourd'hui. Pas si le beau brun continuait de se pencher vers lui comme il venait de le faire, pas s'il continuait de toucher son épaule avec cette douce précaution et avec cet air inquiet au fond des yeux. A cet instant, Amalric était tellement sincère dans l'émotion dont il faisait montre que le voir annihila presque la douleur qui déchirait le corps de Mallory.
Presque. Car quand le propriétaire des lieux suggéra de prévenir quelqu'un, le Bellwether se redressa d'un bond. "Non !" La souffrance le fit se plier en deux et il cramponna le bord du plan de travail qui longeait le mur de la cuisine pour ne pas tomber. Jett sauta sur ses quatre pattes, gémissant aux pieds de son maître comme si c'était lui qui avait mal. "Je... Je ne peux pas aller à l'hopital. C'est trop cher et je n'ai pas d'assurance." Une quinte de toux menaça de l'étouffer. S'approchant de l'évier, il prit un torchon qu'il mit sous le jet d'eau froide pour le mouiller et commença à tamponner doucement sa clavicule en grimaçant quand il n'y allait pas avec la précaution suffisante. Ce n'était pas très pratique parce qu'il ne voyait pas ce qu'il faisait vu l'endroit et parce que le sang sur son visage le gênait aussi. Exposant son dos couvert de bleus à Amalric pour lui dissimuler son visage couvert le larmes, Mallory conssentit à répondre à sa dernière question. "Pourquoi aurais-je appelé ? Ce n'est pas ton problème. Et puis, en admettant que je pense que ça t'importe, tu dormais sans doute. Je ne voulais pas te déranger. Pas pour une connerie comme ça." Il avait honte de lui dire que ce n'était pas la première fois et que ce ne serait sûrement pas la dernière. Mais les cicatrices visibles sur son buste tellement pâle parlaient sûrement pour lui.
Mallory rinça le torchon et regarda avec dégoût le sang s'engouffrer par le trou de l'évier. Toujours dos à son petit-ami dont il n'avait pas la force d'affronter le regard, il lâcha d'une voix incertaine, brisée : "J'ai pas envie que tu me vois comme ça, Amal. Tu ne peux pas juste retourner te coucher et faire comme si tu n'avais rien vu ? S'il te plaît. Je vais essayer de ne plus faire de bruit."
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Il sut qu’il avait dit le mot de trop quand Mallory décida de subitement s’écarter de lui. Qu’il était chiant avec cette fierté si mal placée, même à moitié mort –sans exagération aucune- il préférait encore mourir dans son appartement plutôt que de se faire aider, cela finirait probablement arriver à ce rythme-là. Il ne bougea pas, restant accroupi et échangeant un long regard avec Jett qui ne semblait pas non plus tout saisir de la situation, mais comprenait qu’il y avait anguille sous roche. La pique du rouquin –car c’est bien comme cela qu’il l’avait interprété, comme l’attaque d’un loup blessé au pied du mur- le fit cependant se relever. Il laissa échapper un « T’es con ou quoi ? ». Pas son problème ? Qu’il aille se recoucher ? C’était dans des moments comme ceux-ci qu’il réalisait le dédain qu’avait Mallory pour lui et à quel niveau il le plaçait. Il pensait vraiment qu’il était un connard fini qui se fichait bien de tout quand quelqu’un se tenait dans sa cuisine en se vidant de son sang. Si le Mather se plaignait par moment qu’il continue à le considérer comme un pauvre drogué de seconde zone, il n’était pas le mieux placé pour faire des remarques.  « Ce n’est pas une connerie Mallo… tu as peut-être l’habitude, je ne veux pas savoir, mais moi je » "moi je", une formulation que son éducation avait pris soin de lui faire oublier et qui ne rassortissait que dans des moments où il parlait bien plus vite qu’il ne réfléchissait « ne l’ai pas. Tu ne veux pas m’en dire plus, d’accord, je l’accepte, je ne suis pas sûr de comprendre, mais je l’accepte. Tu ne peux pas me demander d’oublier l’état dans lequel tu es en revanche. » Il se rapprocha de son petit ami et le saisit par la taille dans une tentative pour le rassurer. Ils n’étaient pas proches, pas vraiment, il ne savait pas du tout quoi faire pour qu’il arrête de pleurer, pour qu’il le laisse l’aider. Ainsi avait-il utilisé l’une des seules techniques qui avait fait ses preuves, lors de leurs petits jeux il avait pu remarquer qu’un câlin apaisait bien souvent les tensions –quand, pour une fois, aucun des deux acteurs n’était à l’origine de la dite tension-. Il avait pris soin de garder une certaine distance entre eux pour s’assurer qu’il ne lui faisait pas plus mal que ce qu’il devait déjà être en train de supporter, mais à cette distance là il avait toujours la possibilité de n’avoir qu’à chuchoter pour se faire parfaitement entendre. « On est ensemble, tu le sais ? Tes problèmes sont mes problèmes, peu importe ce que tu peux bien penser de mon niveau d’implication. » Car il était clairement celui qui restait le moins à l’aise dans leur relation.

Prenant des mains de Mallory le torchon plus ou moins rincé, il s’essaya à nettoyer la plaie qu’il avait à la hauteur de l’épaule comme il l’avait vu faire quelques instants plus tôt. À moitié inquiété par la possibilité de lui faire plus de mal que de bien, il y allait tout doucement, songeant avec amertume qu’il avait fallu que ce soit celui des deux ayant des connaissances en médecine qui soit dans cet état. « Laisse-moi t’aider, tu es ridicule à t’acharner seul. Accepter de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, cela prouve simplement que tu as des gens prêts à t’aider. » Tournés comme ils étaient, le rouquin ne pouvait pas voir le semblant de sourire qu’il essayait de lui offrir. C’était tant mieux, il ressemblait de toute façon plus à une grimace qu’à autre chose alors qu’il tentait sans grand succès de supporter la vue du sang et l’implication de la présence de celui-ci en dehors du corps où il aurait dû se trouver.
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Quand les doigts d’Amalric effleurèrent sa taille, Mallory fut saisi par la différence de température de leurs deux corps. Son colocataire qui sortait juste du lit était tout chaud alors que lui qui avait marché plus d’une heure dans la nuit était glacé. Il savoura ce réconfort en fermant les yeux et en laissant échapper un soupir d’aise. Il eut honte en songeant que, si Amalric l’avait remarqué, ce dernier aurait surement fait un bond en arrière. Pas de contact s’il n’y avait pas témoins. C’était la règle qu’il lui avait imposé. S’il avait su qu’il ferait une exception s’il se faisait battre à mort, il aurait tenté le coup plus tôt. Quoi que. Non, quand même, ça faisait un mal de chien.
Mallory fut encore plus ému lorsqu’il se rendit compte qu’Amalric ne savait pas comment le prendre dans ses bras sans risquer de lui faire mal. Il avait envie d’abandonner son corps contre le sien, de poser son front contre son épaule, et de dormir pendant cent ans. Il l’avait bien mérité. C’était comme si tout son retard de sommeil se pressait à présent au bord de ses paupières pour les fermer. Ou alors c’était une illusion créée de toutes pièces par le fait qu’il avait quand même perdu beaucoup de sang. Le « on est ensemble » le surprit tellement qu’il ne se rendit pas tout de suite compte que le beau brun lui avait pris le torchon des mains pour continuer à nettoyer la plaie à la base de son cou. Ce n’était pas tant l’affirmation qui l’étonnait mais plutôt toute la sincérité qu’il avait perçu dans l’intonation. Comme s’il le pensait vraiment. Les joues du jeune homme rosirent et cela n’avait rien à voir avec l’hémoglobine qui les tachait déjà un peu.
Pendant qu’Amalric s’affairait avec précaution sur sa peau, Mallory étudia l’air sérieux de son visage. Il était tout prêt et tellement concentré. Il ne l’avait jamais trouvé aussi beau qu’à ce moment-là. Le grain parfait de sa peau. La ligne droite de sa mâchoire. Dieu savait qu’ils avaient eu envie de s’étriper un paquet de fois depuis qu’ils étaient ‘ensemble’ mais Mallory n’avait jamais autant apprécié la présence d’Amalric à ses côtés comme ce soir. En le réalisant, il sut qu’il allait commettre une faiblesse qu’il ne s’était jamais permis : craquer. Complètement et irrémédiablement. S’ouvrir en deux et jeter son cœur sur la place des émotions, là où tous ceux qui regardaient pourraient le voir.

Mallory fondit dans les bras d’Amalric, agrippant fermement le dos de son pull, et pleura comme il n’avait jamais encore pleuré dans sa vie. De manière absolue, comme le faisaient les enfants. Il abandonna tout son poids contre le Prince et se colla à lui comme s’il était en plein naufrage et que l’autre était une bouée de sauvetage. La seule chose qui le raccrochait encore à la vie. Ses blessures lui faisaient mal tellement il avait la poigne solide mais, pour le moment, ça ne lui importait pas. Seul le grand vide à l’intérieur de son corps lui causait de la douleur. Le visage enfoui dans le cou d’Amalric, il expirait lentement contre sa peau. C’était à peu près tout sauf sensuel – avec tout ce sang qui assombrissait le tableau – mais ils étaient tout de même beaux ainsi enlacés. Des figures dramatiques d’un théâtre au dernier acte funèbre.
Au bout d’une longue minute, Mallory desserra son étreinte mais son petit-ami put l’entendre murmurer des choses. « J’en peux plus… » Une respiration contre sa peau. « … Je ne vais jamais y arriver. » Une caresse involontaire de son nez alors qu’il bougeait légèrement la tête. « Mais ils comptent tous sur moi. Je ne peux pas… ne pas y arriver. Il faut que je… Il faut… » Il commençait à s’embrouiller. On sentait bien d’ailleurs, dans la frénésie de ses paroles, qu’il était perturbé. Eloignant sa tête du cou de son petit-ami, Mallory prit son beau visage en coupe et le fixa de ses yeux bleus remplis de larmes, largement écarquillés et complètement perdus. « J’ai besoin de toi, Amal’. Pardon, mais j’ai vraiment besoin de toi… »
L’avouer n’était pas aussi dur que ce à quoi il s’était attendu.
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La réaction de Mallory le paralysa. Il s'était attendu à beaucoup de choses, toutes restant dans la fourchette qui allait du "Laisse moi tranquille violent" au "Je vais simplement ignorer ce qui se passe." Le voir fondre en larmes n'était donc clairement pas dans ses prévisions. Au départ il resta planté là, se demandant bien pourquoi il s'était levé au lieu de rester tranquillement couché, puis, son côté humain reprenant le dessus s'efforça de rendre son étreinte à son petit ami, tentant en vain de le consoler -sans doutes dans le fol espoir d'y parvenir et de retrouver une situation normale entre eux-. Il n'en restait pas moins gêné par la situation, énormément, en temps normal les gens ne pleuraient pas comme ça devant des gens qu'ils connaissaient à peine, ils évitaient même de le faire en face des gens qui leur étaient proches. Ça ne se faisait pas, tout ce que se lâcher ainsi en public apportait c'était une gêne immense, personne ne savait vraiment comment conforter l'autre, alors sans trop y croire on lançait des phrases idiotes et sans grand intérêt "ça va aller", "tu as juste besoin d'un peu de repos". On n'y croit pas soi-même, l'autre non plus et cela l'énerve, il ne se sent pas compris -et combien a-t-il raison !- , alors forcément il en rajoute, il vous démontre avec un méthodisme alarmant à quel point il a raison de se laisser aller. On ne trouve pas plus intelligent à dire pour autant, mais cela nous empêche à jamais de le regarder de la même façon, voire de le regarder tout simplement.

Il écouta donc les confessions de Mallory sans trouver quoi dire de plus, ne pouvant s'empêcher de noter l'ironie dans tout ça. Le rouquin était le pilier dans sa famille, il s'en était rendu compte, il cherchait toujours à trouver un moyen de les aider, sachant qu'ils avaient tous besoin de l'argent qu'il rapportait et se nourrissaient presque autant de ça que de la fierté qu'ils ressentaient en constatant qu'il excellait à Harvard. Il avait tout ce dont Amalric rêvait, des gens qui comptaient sur lui, qui avaient besoin de lui et qui lui donnaient leur confiance absolue. Résultat de quoi il fondait en larmes dans ses bras se plaignant de sa vie, s'il avait eu un peu moins de tact il lui aurait fait remarquer que, de sa vie, certains rêvaient.

Quoi qu'il aurait eu l'envie de dire, les mots ne seraient pas sorti de sa bouche tant la dernière phrase le laissa sans voix. Il comptait sur... Il avait besoin de... Amalric commençait sérieusement à douter d'être seulement réveillé, il s'était couché malade, il avait mal à la tête, tout cela n'était peut-être qu'un mauvais rêve dû à la fièvre ? Cela signifiait qu'il rêvait que Mallory se faisait tabasser violemment dans une ruelle sombre et remettait en question le niveau de bonté qu'il s'estimait avoir. Et puis il y avait quelque chose dans la façon dont Mallory le regardait, une émotion dans ses yeux, c'était authentique, bien trop pour un rêve. En règle générale il avait une imagination consternante, il lui arrivait de faire quelques rêves, comme tout le monde, mais ce n'était jamais très haut en couleur et reprenait toujours quelque chose qu'il venait de vivre pour y ajouter des détails qui n'y changeaient pas grand chose -changer le parfum de la glace de la personne assise à côté de lui au cinéma par exemple-, ils n'avaient jamais cette force et il aurait été incapable d'inventer tout ça. C'était donc probablement un rouquin de chair et d'os qui regardait son air étrange qu'il se hâta de changer en en prenant conscience, commençant par fermer la bouche, c'était tout de même plus convenable.

« Je... » Il était bien parti pour gagner le cinquante deuxième concours d'éloquence avec un tel discours. « Je suis là, ne t'inquiète pas. » Cliché, il avait envie de se mettre des baffes tellement il se sentait ridicule, à croire qu'il avait éteint la moitié de son cerveau et que l'autre était partie en vacance, laissant sa langue travailler seule et sans mode d'emploi. « Ta famille, si elle compte sur toi,»  il ne réussit qu'à moitié à cacher une once de jalousie en prononçant ces mots « c'est parce qu'ils savent tous que tu en capable. Ils ont confiance en toi. J'ai confiance en toi. » et si tu étais à ma place tu comprendrais à quel point c'est important, ajouta-t-il en pensées. Cette situation l'énervait au plus haut point parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait se permettre de dire. Ils avaient eu leurs disputes, ils étaient trop différents pour ne pas en avoir, ils avaient tous les deux une fâcheuse tendance à s'emporter dès qu'un mot de travers était lancé, cela était d'autant plus vrai que lorsqu'ils avaient les nerfs à fleur de peau. S'il ne disait pas grand chose, ce n'était pas qu'il ne voulait pas réconforter Mallory, c'est simplement qu'il avait juste peur d'aggraver la situation.
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C'était vraiment stupide, mais Mallory se sentait tellement bien quand il entendait la voix d'Amalric lui glisser autre chose que des piques. Plus que tout, il apprécia ce que son petit-ami ne dit pas. Dans ce genre de situations, les gens ont tendance à lâcher de stériles 'ça va aller'. Mais merde ! Qu'est-ce qu'ils en savent ?! Le Bellwether ne supportait pas ces phrases toutes faites et dépourvues de sens ou de poids. C'était comme dire 'il pleut' en regardant par la fenêtre. C'était facile. Et la vraie vie, elle n'était pas facile. Au contraire.
Quand il sentit les bras d'Amalric lui rendre son étreinte, il ferma les yeux. Il aurait pu s'endormir comme ça. Bercé dans cette chaleur humaine. Ses frères n'avaient jamais été tactiles. Les seules fois où ils s'étaient étreints c'est quand ils quittaient leurs familles d'accueil respectives pour revenir à la maison où ils habitaient ensemble, quand leur mère sortait d'une désintox. Parce qu'ils étaient soulagés de se retrouver enfin. Ils avaient eu tellement d'occasions de ne plus jamais se revoir. Cette étreinte-là était différente de celles que le Prince et lui avaient déjà échangé. Il n'y avait personne pour les voir. Celle-ci, ce n'était pas du cinéma.
Les mains toujours sur les joues du beau brun, Mallory caressa doucement ses pommettes avec ses pouces tout en le regardant au fond des yeux. « Merci. Je ne trahirai pas ta confiance. Merci de croire en moi. Et merci de ne pas dire les débilités habituelles sur le fait que ça va s'arranger, etc... Parfois, ça ne s'arrange pas. En tous cas, pas par l'opération du Saint-Esprit. Il faut travailler pour ça. » Le rouquin libéra son partenaire de son emprise et essuya ses larmes avant de prendre une profonde inspiration. Il esquissa un sourire brisé avant de détourner la tête. « Bon, c'est pas mon genre de m'apitoyer. Pas publiquement en tous cas. Faut que j'aille soigner ça. » Il désigna d'un large geste son visage et son cou. « Tu permets que je squatte un peu la salle de bain ? J'ai besoin d'un miroir pour nettoyer correctement. » Sa voix avait retrouvé un semblant de stabilité. Il commençait à redevenir rationnel, à prioriser, à établir des diagnostics. Il commençait à s'aliéner de nouveau, pour se priver de lucidité quant à la laideur du monde. Un art dans lequel il était passé maître.

Mallory se tint les cotes du coté gauche en progressant vers la salle de bain. Il passa le rideau qui séparait la chambre d'Amalric de la partie salon et il alluma la lumière de l'autre pièce. En apercevant son reflet dans le miroir, il sursauta. Merde ! Le type l'avait vraiment amoché. Bizarrement, voir ses blessures les rendit encore plus douloureuses. Il ouvrit le robinet et commença par s'asperger le visage avant de gratter un peu le sang séché. Sa plaie à la tempe lui faisait vraiment mal. Il aurait sans doute besoin de quelques points de suture. Toutefois, ce n'était rien en comparaison de celle qui balafrait sa clavicule et sa gorge. Sur son torse nu et pâle, elle était encore plus terrifiante. Il prit la seule serviette-éponge qu'il avait, la mouilla et commença à rattraper les dégâts, usant de toute la précaution du monde pour ne pas aggraver sa condition.
En relevant les yeux vers le miroir, Mallory s'aperçut qu'Amalric l'avait suivi jusqu'à la salle de bain et l'observait encore. Son regard rencontra celui de sa réflexion. « C'était un client » lâcha-t-il en arrêtant de frotter. Comme si son petit-ami avait gagné sa confiance par ses mots doux tout à l'heure, il était prêt à répondre à la question qu'il lui avait posé en le trouvant dans cet état. « Un client du club. Quand je suis vraiment à court d'argent et que j'en ai besoin pour mes frères, pour une facture médicale ou parce qu'ils n'ont plus rien à manger par exemple, je... » Sa voix s'étrangla dans sa gorge, comme si son corps refusait catégoriquement de livrer ce secret à Amalric. Il allait être dégoûté, c'était sûr. Peut-être même qu'il ne voudrait plus jamais le toucher, lui parler et même rompre leur contrat. Pourtant, Mallory se força à poursuivre : « … je propose à certains clients un autre genre de prestation après la fermeture. » Il ne rentra tout de même pas dans les détails, espérant que son partenaire comprendrait tout seul. Pour cacher sa gêne, il s'éclaircit la gorge et ajouta : « Ce soir, un client est venu en réclamer une mais, comme on a un contrat de fidélité toi et moi, j'ai refusé. Et, comme tu le vois, il n'a pas vraiment apprécié. » Le jeune homme avait détourné le regard avant d'avouer cela. Ses yeux de nouveau posés sur la réflexion de sa blessure au cou, il y porta une nouvelle fois la serviette pour éponger le sang en murmurant : « Je crois bien... qu'il était parti pour me tuer. » Il se souvint en frissonnant du couteau posé contre sa peau.

Le rouquin se retourna vers Amalric, s'adossant à l'évier. « Tu es dégoûté, je suppose. Je comprendrais que tu veuilles me foutre dehors, tu sais. » Mallory lui sourit tristement. « Tu te demandes peut-être pourquoi je bosse encore là-bas alors que tu me paies bien. Je vais te le dire. » Désignant de l'index l'espace qui les séparait tous les deux, il commença : « Ça, notre relation, c'est que pour quelques temps. Quand ce sera fini, je devrais retourner à ce qui est mon quotidien, c'est-à-dire ce club pourri et ces clients douteux. Mais ne te méprends pas : je méprise moi-aussi cet environnement et, au fond, je rêverais d'avoir un vrai petit-ami, super canon et intelligent comme toi. »
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Amalric ne chercha même pas à se reculer en sentant les mains de Mallory devenir plus familières, il sentait bien qu'il en avait besoin, qu'il devait se calmer et que c'était sa seule manière d'y parvenir. Il le laissa aller dans la salle de bain et resta un moment en arrière pour essayer, à son tour, de rationaliser. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, n'arrivait pas à mettre un sens sur les mots qu'ils échangeaient, étaient-ils dus à la fatigue, au stress et à la douleur ? En partie, en partie seulement, il était bien placé pour savoir que les mots prononcés sous le coup de l'émotion reflétaient bien souvent plus ce que l'on pensait que ceux argumentés avec la raison et s'ils ne faisaient pas toujours sens c'est parce qu'ils n'étaient pas organisés, c'étaient des pensées à l'état pur et tout comme l'esprit fait parfois des liens incompréhensibles entre des choses paraissant totalement étrangères, les émotions pouvaient faire ce genre de raccourcis.

Finalement il se décida de la suivre, il avait besoin de le surveiller, pour s'assurer qu'il ne s'évanouisse pas dans sa salle de bain se dit-il. Il ne s'était pas attendu à ce que Mallory lui parle, ainsi ne comprit-il pas directement de quoi il lui parlait, ce ne fut qu'à la mention du club qu'il remit ses idées en ordre. Il serra la mâchoire et baissa la tête en l'entendant raconter son histoire, dans un mélange de colère et de culpabilité. D'un certain côté, s'il n'avait pas été là, le rouquin s'en serait sorti, avec une tâche de plus sur son honneur, mais en bon état. Il était rare qu'Amalric se sente coupable, ça ne lui ressemblait pas, en règle générale il trouvait toujours une bonne excuse et des gens à blâmer, ou des choses, n'importe quoi, mais pas lui, c'était donc étrange qu'il se sente aussi concerné par ce qu'il lui disait. D'autant plus que les coupables étaient tout trouvés, il lui avait bien dit de quitter ce travail, c'était de sa faute s'il s'était fait agresser, il n'avait qu'à pas les habituer à être comme ça aussi. Cela ne fonctionnait pas, il n'arrivait pas à poser la faute sur Mallory -son état ne devait pas aider-, tout ce qu'il retenait c'était qu'il était dans cet état parce qu'il n'avait pas voulu coucher avec un autre. Ils n'étaient même pas vraiment ensemble, il n'en aurait jamais rien su et pourtant il avait préféré se faire amocher aussi salement plutôt que de s'offrir, c'était... incompréhensible et touchant à la fois, mais touchant bizarrement parce qu'on parlait quand même de circonstances étranges.

Il releva la tête étonné en l'entendant parler après qu'il se soit retourné. Il ne comprenait décidément pas Mallory, il faisait preuve d'une telle dévotion envers lui et pensait ensuite qu'il était prêt à le mettre à la porte ? Comment pouvait-il s'attacher à ce point à respecter les souhaits de quelqu'un qu'il méprisait manifestement ? La dernière  phrase lui fit l'effet d'un coup de poing dans l'estomac -ou quelque part dans ce coin là-, voilà maintenant qu'il le complimentait, c'était à n'y rien comprendre. Depuis qu'il était rentré, Amalric avait ressenti bien des sensations, de l'énervement, de la colère, une envie de vengeance, de la peine, de la tristesse, un poil de réconfort, une once de culpabilité, un furieux besoin de protéger son petit ami... mais avec cette phrase il ne ressentait plus rien. C'était comme si, lassés de devoir jouer aux montagnes russes, ses émotions avaient décidé de se faire la malle. Partagé sur l'attitude à adopter il décida de faire ce qu'il connaissait le mieux, prendre la fuite. « Tu peux dormir dans mon lit cette nuit si tu veux. » Malgré la formulation, tout dans sa voix indiquait qu'il s'agissait d'un ordre, c'était ce qu'il faisait quand il était dépassé par les évènements, il se réfugiait derrière son masque de froideur et poussait les autres dehors.

Préférant s'éclipser, il alla s'asseoir sur le canapé, plongeant sa tête entre les mains. Mallory et lui étaient plus ou moins faits du même bois, ils s'enroulaient dans leur drap de fierté et s'assuraient que personne ne voit à travers, ils n'étaient pas du genre à étaler leur vie et leurs états d'âme. Voir, ou plutôt entendre, le rouquin se confier ainsi lui faisait peur, il se disait que dans ce genre d'ambiance il était tout à fait capable de craquer à son tour et n'avait aucune idée de ce qu'il raconterait si cela venait à se produire. Il savait simplement que ça faisait un bon moment qu'il ne s'était ouvert à personne, c'était dans ce genre de cas que c'était le plus dangereux, il y avait tout un tas de ressentiments qui se formait et on ne savait jamais lequel sortirait, ne pas savoir le terrorisait, il ne devait pas craquer, il ne pouvait pas se le permettre. Tout ce dont il avait besoin c'était d'un peu de temps pour tout remettre à plat et évacuer cette boule de culpabilité qui s'était figée dans son ventre depuis qu'il savait que tout ce qui était arrivé était de sa faute.
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Amalric ne commenta rien de ce qu'il lui livra. Rien du tout. Et pendant de longues minutes, Mallory crut qu'il l'avait définitivement dégoûté de lui et que leur aventure s'achevait là. Dans cette salle de bain trop propre alors qu'il était à moitié couvert de sang. Sans jeu de mots, il faisait tellement tâche dans cet endroit. Même quand son sang restait à l'intérieur de ses veines. Amalric était tellement beau, classe et mesuré. Un vrai prince dans son royaume. Mallory ne pouvait être que le paysan labourant ses terres en comparaison. Voilà, le prince et le pauvre.
Mallory était prêt à abandonner de se soigner et à partir sur le champ quand Amalric desserra soudain les lèvres. Ce qu'il dit fut encore plus important que toutes les consolations qu'il aurait pu inventer. Non seulement, il ne le chassa pas de son appartement mais, en plus, il le voulait au plus prêt de lui : dans son lit. Il n'était donc pas dégoûté. Mais quel sentiment pouvait bien motiver ce revirement de situation alors ? Les jeunes gens échangèrent un regard avant que le propriétaire ne se détourne pour sortir de la salle de bain et le rouquin crut y lire quelque chose d'inédit chez son partenaire, quelque chose qui ressemblait à s'y méprendre à de la culpabilité. C'était impossible, n'est-ce pas ? Amalric n'était pas du genre à se sentir coupable en temps normal alors pourquoi cela arriverait-il dans un moment où ce n'était même pas sa faute ? Parce que Mallory ne considérait pas une seule seconde que le contrat signé avec le prince soit la raison de son agression. Il n'avait pas besoin d'une rallonge d'argent ce mois-ci – par pour l'instant – alors il n'aurait pas accepté de coucher avec le type. Ou peut-être que si, mais juste au moment où le mec l'aurait agressé, pour s'épargner d'avoir à panser des blessures. D'autant que maintenant, le propriétaire du club ne voudrait jamais qu'il danse avec cette balafre tant qu'elle ne serait pas refermée. Il allait donc perdre plusieurs jours de salaire. Merde ! Il n'avait pas pensé à ça.

Avec Amalric hors de sa vue, Mallory poursuivit le nettoyage de son torse pour retirer le sang séché qui avait coulé tout autour de la plaie et il ouvrit le tiroir du meuble de la salle de bain pour prendre la boîte en fer qui contenait sa maigre pharmacie. Dans ce boîte se trouvaient trois cachetons de méthadone (qui pouvaient passer pour de l'aspirine même si le fait qu'ils soient à même la boîte était louche), un tube de pommade contre les bleus, deux compresses, un rouleau de scotch spécial tissu, une bobine de fil et une aiguille. Il prit cette dernière et fouilla la poche arrière de ses jeans pour trouver un briquet. Il la passa consciencieusement dans la flamme pour la stériliser et attrapa un bout de fil pour le glisser dans la chat. Bon sang comme il regrettait de ne plus avoir de morphine ! Il détestait se recoudre sans anesthésique. Car, oui, ce n'était hélas pas la première fois qu'il devait jouer à l'apprenti chirurgien sur lui-même. Mallory prit le gant de toilette d'Amalric sur le rebord de la baignoire et le plia en trois pour le glisser entre ses dents. A mordre là-dedans, il ne se couperait pas la langue au moins. Il commença son travail de couturière en gémissant chaque fois que l'aiguille se plantait dans sa peau et qu'il devait tirer dessus pour la faire traverser sa blessure. C'était une des sensations les plus horribles qu'il connaissait. Par réflexe, ses yeux se remirent à pleurer. Mallory ne savait pas encore s'il choisirait une carrière dans le droit ou dans la médecine mais il aurait eu de l'avenir en tant que chirurgien, réellement. Il avait une manière très précise de procéder, même sous l'aveuglement de la douleur. Sa main ne tremblait pas et il était assez serein.
Son office terminé, il coupa le fil, nettoya encore vaguement le tour de la plaie avec un angle de serviette-éponge mouillé et il appliqua une compresse qu'il fixa doucement à sa peau avec du ruban. Elle ne resterait pas blanche longtemps mais c'était mieux que rien et, comme Amalric l'avait autorisé à dormir dans son lit, il ne voulait pas risquer de tâcher les draps. Cela aurait été un piètre remerciement. Il acheva de nettoyer son visage pour retirer tout le sang et étudia la blessure de sa tempe pour voir si elle avait besoin de points de suture également. Comme il jugea qu'elle devrait pouvoir se soigner toute seule, il piqua quand même un petit pansement dans la pharmacie d'Amalric qu'il coupa dans le sens de la longueur et appliqua en travers de la plaie pour la maintenir fermée.

En sortant de la salle de bain, Mallory pensa trouver Amalric au lit mais il fut déconcerté de trouver les draps vides. L'avisant plus loin, assis sur le canapé, Jett assis par terre à coté, un air concerné sur son beau visage, le Bellwether décida d'aller le rejoindre. Il donna une caresse sur la tête du chien et posa sa main sur le genou d'Amalric. Pendant les première secondes, il ne dit rien. Il posa sa tête contre l'épaule du Prince et sa main commença à caresser doucement sa cuisse, machinalement. Pas d'une manière suggestive, non. C'était plutôt comme s'il voulait le consoler. Mallory écrasa un baiser sur l'épaule d'Amalric et lui glissa : « Tu ne voudrais pas me dire pourquoi on fait ça ? La vraie raison. C'est pas juste pour embêter tes parents, n'est-ce pas ? »
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Il n'était pas sûr du temps qu'il passa à ruminer seul sur le canapé, il lui sembla juste qu'il aurait pu y rester toute la nuit si Mallory n'était pas venu le chercher. En sentant sa tête contre lui il passa un bras dans son dos, posant sa main sur la taille du rouquin pour l'approcher un peu plus de lui, dans des moments comme ceux-là, il appréciait toujours d'avoir un peu de compagnie. Même celle de Mallory. Il tenta un regard vers son petit ami, il avait l'air un peu mieux, pas forcément plus en forme, mais déjà plus propre, ça comptait, ça aidait à se remettre en forme pensait-il, tout en sachant qu'il n'était pas vraiment un expert dans ce domaine. S'il avait eu le moindre doute sur sa sexualité, il aurait été troublé par la main de Mallory, par son baiser discret, il n'en fut rien, dans l'état actuel des choses, il aurait fallu que le rouquin soit à moitié nu tout en lui disant qu'il avait envie de lui pour qu'il commence à se poser des questions. Heureusement pour lui, ce genre de chose n'était pas prêt d'arriver, dans un cauchemar à la limite, mais il n'y croirait pas. Il haussa les épaules d'un air si calme qu'il lui fit douter lui-même de son état. Il était triste pourtant, il aurait dû avoir un air désespéré, mais alors qu'il était assis sur son canapé, ressassant à quel point sa vie était insignifiante et essayant de cacher qu'il se sentait coupable à l'idée que son petit ami soit obligé de se recoudre l'épaule dans sa salle de bain, il se sentait tranquille. Rien de pire ne pourrait lui arriver dans la soirée, au pire il allait décéder en se levant, les probabilités étaient suffisamment minces pour qu'il ne les considère même pas. Oui, peu importe qui il avait bien pu offenser dans sa journée, l'équilibre de son karma était rétabli. Ou du moins en était-il convaincu, car en s'entendant parler il se rendit compte qu'il n'aurait pas dû être aussi confiant. « C'est juste que... je suis désespérant tu sais ? Je n'ai jamais eu de copine, je ne voulais pas m'engager de toute façon, mais j'imagine que même si j'en avais eu une... enfin tu commences à me connaitre, comment aurais-je pu garder une fille avec moi ? Même toi tu n'es là que parce qu'on a un contrat, c'est tellement ridicule de ma part... Bref, ils voulaient que je trouve une copine, ils pensaient que j'en avais besoin, ils m'ont plus ou moins forcé la main , alors je t'ai trouvé... Ils n'avaient pas tout à fait tort cependant, c'est pas si déplaisant d'avoir une co... un copain, enfin on n'est pas vraiment comme ça, mais tu vois ce que je veux dire, non ? Je pense juste que... ça peut être bien d'avoir quelqu'un sur lequel on peut compter; et qui compterait sur moi aussi. Peut-être que j'ai besoin de quelqu'un comme ça ? Je ne parle pas tant que ça alors... quelqu'un qui comprendrait ça ? Quelqu'un que je pourrais protéger, que je pourrais câliner, que je pourrais regarder sans avoir besoin de dire tout haut ce que je pense, sans passer pour un pervers de préférence. C'est ça le genre de fille dont j'ai beso... Attends, pourquoi je te raconte ça ? Ca ne répond même pas à la question. Je devrais juste, je devrais juste arrêter de parler en faire, oui, je vais faire ça, je vais arrêter de parler. S'il te plait, fais moi taire. »

Il avait ponctué sa phrase avec un regard suppliant vers Mallory, sans la pointe d'humour qu'on aurait pu attendre dans une telle situation, il avait simplement... en fait il n'avait aucune idée de ce qu'il venait de faire, tout ce dont il était certain c'est que sa journée venait encore de l'enfoncer. Il aurait dû continuer à se taire comme il en avait si bien l'habitude, c'était beaucoup plus sûr. Il quitta Mallory des yeux et se fixa sur le coin de la table basse devant lui, la trouvant soudainement très intéressante. « On peut... On n'a qu'à dire que cette soirée n'a jamais eu lieu.»
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