CARPENTER † du temps à rattraper

J'étais tombée enceinte. Enceinte comme, vraiment enceinte. J'allais dire, je ne comprends pas comment cela a-t-il pu se passer or, je le savais parfaitement. Troquer sa contraception pour de meilleures petites pilules et n'en faire qu'à sa tête. Coucher avec un homme qui en a vraiment envie, oublier de se protéger et bam, tomber enceinte. Tomber enceinte et faire des conneries. J'ai ravalé ma salive et toujours tête baissée, j'ai tenté de rejeter la faute sur moi parce que c'était clairement le cas. Jorden n'avais pas eu le choix puisque c'était pas au courant de ma grossesse avant que je décide d'y mettre fin par mes propres moyens. Aalyiah m'avait sauvé la vie ce jour-là, jamais je ne m'en remettrais. C'était vraiment une grande première pour nous deux, un rapprochement qui aurait pu être différent. C'est pas à cause de lui Jorden. J'ai couché avec lui parce que j'étais défoncée. Je suis tombée enceinte et j'ai failli crever parce que je suis pas capable d'assumer mes conneries. J'ai soupiré en passant mes mains dans mes cheveux. Jorden a beau être un abruti, il n'était pas non plus d'accord pour que je mette ma vie en jeu mais franchement Jeno, tu voyais autre chose à faire...? J'avais vraiment envie de pleurer mais, je me retenais. Je pensais réellement qu'il allait s'énerver, tout casser, me prendre la tête mais au final, il vint se mettre à genoux pour me demander comment j'allais. J'ai levé les yeux vers lui en haussant légèrement les épaules : Je viens à peine de sortir de l'hôpital tu sais... J'ai encore leurs saloperies de médicaments, des antidouleurs aussi et je dois continuer à aller voir le psy parce qu'apparemment, ça pourrait m'aider. Connards de médecins !

Qu'est-ce que je devais dire pour ma défense ? Qu'est-ce que je devais garder pour moi ? Je ne savais pas vraiment par où commencer. J'avais tellement de choses sur le coeur et encore cette boule au ventre qui ne voulait partir. J'avais l'impression d'être un monstre, une meurtrière et d'une certaine façon, c'était le cas puisque j'avais tué mon propre bébé toute seule. Je sais que j'aurais du en parler et peut-être que j'aurais dû appelé Jeno seulement, Aaliyah était première dans mon répertoire, j'étais sûre qu'elle allait fermer sa bouche et je n'avais pas eu envie d'inquiéter Jeno. Et puis imaginez que j'y sois restée hein ?! Je fermais les yeux quelques secondes et pris le temps de calmer ma respiration. J'ai eu la trouille... Je savais pas quoi faire et c'est les pilules je... J'ai pas réfléchi. Je suis vraiment désolée d'avoir fait ça... Bah ouais, les fameuses pilules. Celles qui je prenais depuis le départ de Zakhar pour paraître bien et dont j'étais tombée totalement accro. J'ai hésité avant de plonger mes yeux dans les siens. J'ai eu peur qu'il crie mais curieusement, il était plutôt calme. Je pense qu'il comprenait à quel point j'étais mal. D'ailleurs, je ne dis rien par rapport au psy, c'est pour dire par contre, je rectifiais certaines choses. J'ai déjà parlé avec Jorden... Il est venu s'installer à mes côtés pour me prendre dans ses bras et je l'ai serré contre moi alors qu'une larme a réussi à s'échapper de mes petits yeux fatigués. Je ne l'ai pas lâché et j'ai répondu : Il est venu à l'hôpital, il a appris pour... et je crois qu'il m'en a voulu d'avoir fait ça mais il a dit que c'était pas si grave parce que moi j'allais bien et... et il venait de quitter Alaska et il m'a demandé une autre chance, je crois. Enfin, je crois que c'est reparti...

Je pensais que mon frère allait m'engueuler parce qu'il le faisait souvent quand je faisais une connerie. Seulement là, ce n'était pas une petite connerie de rien du tout et je crois qu'il avait plus peur qu'autre chose. Enfin, moi aussi je flippais, c'était pas quelque chose à prendre à la légère et je comprenais qu'il s'inquiète parce que j'étais actuellement incapable de prendre la moindre décision du moins, j'étais pas capable de distinguer ce qui était bien ou mal. Je ne savais plus comment me comporter, vers qui me tourner. Ok, il y avait la psy mais sérieusement, qu'est-ce qu'elle allait faire pour m'aider ? M'écouter ? J'avais juste à me tourner vers Jeno si j'avais besoin de parler ou encore Maëlys ou je ne sais quel autre de mes amis. Malgré tout, je continuais à m'y rendre. Je crois que d'une certaine manière, ça me faisait du bien. Et puis bon, j'avais pris l'habitude parce qu'à l'hôpital, on ne me laissait pas vraiment le choix. En tout cas, une chose est sûre, Jeno refusait que je sorte de nouveau avec Jorden. Pourtant, il avait essayé de m'aider ces derniers jours du moins, je crois. J'étais touchée par ce qu'il me disait mais tout de même. J'ai ravalé ma salive, planté mon regard dans le sien et j'ai haussé les épaules. Justement, j'ai failli y rester. Peut-être que je devrais plus profiter de la vie non ? J'ai marqué une pause et j'ai repris. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Qu'est-ce que je pourrais lui dire ? Ces derniers temps, c'est plus moi qui l'ait détruit que l'inverse... J'ai soupiré. C'st vrai après tout, c'est moi qui suis tombée enceinte, c'est moi qui ai avorté seule, comme une conne, sans vraiment réfléchir à ce qu'il pouvait se passer par la suite. J'ai vraiment merdé.

J'avais besoin qu'il me dise ce qu'il pense de la situation dans laquelle je me trouvais, qu'il m'engueule parce que je faisais que des conneries puisque c'était le seul à pouvoir le faire et puis, j'avais aussi besoin qu'il me dise quoi faire avec les mecs parce que j'avais l'impression de ne plus rien connaître sur eux. Je pensais qu'avec le temps, ça allait passer mais, c'était tout le contraire, c'était de pire en pire. Je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire profiter, je ne savais même pas le sens du mot bonheur. Si ça se trouve, j'étais en plein dedans. Si ça se trouve le bonheur, c'était aussi merdique qu'être malheureux. Ouais, jamais je ne serais vraiment heureuse. C'est peut-être une malédiction. Peut-être qu'il a changé... Ouais le passé, c'est le passé. Seulement, ça fait quand même deux fois qu'on essaie et deux fois que je souffre. Je tentais juste de me trouver des raisons et il tentait de me contredire parce que c'est mon frère et son devoir, c'est de me protéger. J'ai souri une fois qu'il eut fini. Pas parce que c'était droit ou que je me foutais de sa gueule. Tu parles comme grand-mère ! C'est vrai, c'était une de ses phrases ça, j'en suis certaine. Elle me disait à chaque fois que je m'apprêtais à faire une connerie. Je voudrais juste... être heureuse pour une fois. Tu sais, moi aussi je commence à en avoir marre de courir après les mecs ou inversement. J'aimerais bien me poser je crois. Essayer de vivre quelque chose de... vrai. C'était un grand pas pour moi de dire cela. J'avais toujours refusé de l'accepter.

Je la connaissais la phrase à grand-mère hein, faut pas me prendre pour une conne non plus. Elle me l'avait répété encore et encore et je suis sûre qu'elle l'avait déjà dite à Jeno ou alors, il l'avait entendu c'est pas possible autrement. J'ai haussé les épaules d'un air innocent en souriant très légèrement. C'est vrai, je te promets qu'elle me l'a déjà sorti cette phrase et pas qu'une fois ! Bah peut-être que grand-mère, c'était le modèle à Jeno vu que papa n'avait jamais vraiment été là pour nous et que maman, c'était pas vraiment ça en ce moment. D'ailleurs, ça faisait des mois que je n'avais pas de nouvelles, faut dire que je ne répondais ni à ses appels, ni à ses textos. Je voulais qu'elle comprenne que Ted, c'était vraiment pas le gars qu'il fallait dans nos vies. je voulais qu'elle prenne conscience que ses enfants étaient plus importants mais, elle avait du mal faut croire. Bref, c'est surement pour ça que j'étais aussi perdue. J'avais besoin d'un modèle, j'avais besoin de conseils. Peut-être que maman aurait été du même avis que Jeno mais ça, je ne le saurais jamais puisque je ne comptais pas lui parler de tout ce qu'il se passait dans ma vie en ce moment. En tout cas, Jeno était super sérieux et je tentais de faire la même chose de mon côté. Toute façon, Jorden n'était pas assez mieux, Zakhar n'était pas assez bien, pas de winthrop, pas de student, pas d'eliot. En gros, il e fallait un mather ou rien aux yeux de on frère je crois bien. Je ne répondis rien et me contentais d'hausser les épaules jusqu'à ce qu'il me pose des questions. Le seul homme avec qui je me sens en sécurité Jeno, c'est toi. Je vais pas finir ma vie avec toi désolé. Ok, je suis conne. Je voulais juste que cette conversation soit un peu moins sérieuse. Je voulais détendre l'atmosphère. Je sais pas si c'est un mec fiable... Ouais, je pense vu qu'il dit qu'il a changé. Mais après, faut prendre des risques dans la vie non ? Ah bah ça des risques, j'en avais pris !