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En l'espace d'un instant, alors que tu croyais que tout allait se calmer, que la situation, que les larmes de Skyler s'étaient estompées, tout bascula. D'un extrême à l'autre. Un moment, elle était posée confortablement dans son canapé, au chaud sous les couvertures. Mais ce calme ne dura que brièvement. Trop brièvement. L'autre instant, c'est une Skyler pleine de force, si puissante, qui te repoussa du bout de son petit corps de femme fragile. Non dégage.. Laisse moi c’bon. Tu es sidéré, ne comprenant pas ce revirement de situation. Ça parce que tu lui as enlevé sa bière des mains? Parce que t'as joué au protecteur? Au gentil bonhomme, pour une fois? Ça t'apprendra, à essayer des trucs comme ça. Plus jamais tu ne t'adoucis. Ton regard se fait dur, incompréhensif. Il suit, sans la lâcher du regard, la jeune femme qui retourne à la cuisine, furibonde. La scène qui se déroule sous tes yeux, alors que tu te trouves encore dans le salon, est horrible. Horrifiante, même. Violemment, elle attrape la bouteille de bière ouverte que tu avais pris soin de re-déposer sur le comptoir, tout près du réfrigérateur. Elle en boit une gorgée, avant de... la lancer au sol. Elle éclate en mille morceau. La bouteille explose contre le sol, le liquide se déverse sur le plancher. Des petits et des gros morceaux partent dans tous les sens, avant de se poser un peu partout sur le sol. Tes yeux s'écarquillent, mais tu es là, comme un piquet, les bras croisés, croyant qu'elle s'calmerait, après son coup de folie, son moment de colère impromptu et spontané. Tu ne t'y attendais vraiment pas. Mais tu te rends rapidement compte que tu as tord de croire que ce serait terminé. En quelques secondes à peine, c'est un vase, qui a droit au mauvais destin, puis une autre bière. Au sol, c'est la fête. C'est le hangover des fleurs, la mort des bouteilles, du vase. Vraiment, tu ne comprends rien à rien. Tout à l'heure, elle pleurait presque devant tes yeux. Enfin, pas presque. Elle avait les larmes, c'tait assez évident. Et là... Furie. Une vraie folle. Est-ce que ce sont tes paroles qui l'auront poussée à bout? Là n'était pas le but... Tu vois du sang couler sur sa cuisse, où un morceau de vitre s'est logé. Putain, Skyler... ARRÊTE!, cries-tu de ta voix d'homme, rauque et insistante. Arrête tout, tout de suite! Calme-toi! J't'ai demandé de puiser dans tes démons, pas de les faire revenir à pleine surface! Délicatement, précautionneusement, avec minutie, tu pénètres dans la cuisine, faisant bien attention où tu mets les pieds. Tu as encore tes chaussures, mais il vaut mieux ne pas prendre de chance. Tu t'approches d'elle, la rattrapant ; tu es furax. Il faut qu'elle se calme. Elle n'a rien compris du tout. Tu cherchais pas à faire ça pour l'argent. Tu avais déjà bien assez d'argent. Mais tu faisais ça pour elle, parce que tu sais ô combien elle aime la musique. Ô combien elle aime chanter! Tes mains solides, fortes, attrapent ses deux poignets, sans même prévenir. Là, tu te calmes. TOUT DE SUITE., dis-tu en baissant le regard vers sa cuisse dénudée et où un filet de sang se glissait le long de celle-ci. On va désinfecter ça. Que tu le veuilles ou non. Et t'as intérêt à m'écouter, ou ça va barder. L'une de tes mains tiens ses deux poignets ensemble, l'autre passe sous ses genoux pour la soulever de terre. Elle est nue pieds, vaut mieux qu'elle ne prenne pas de risques. Tu marches cette fois sur le verre, les fleurs, au moins, ça ne transperce pas tes chaussures. Tu te diriges vers la salle de bains, après avoir fait quelques portes pour la trouver. Putain.. Tu déposes Skyler sur le comptoir, et la regarde directement dans les yeux, de ce regard à nouveau puissant, dangereux, pour la calmer. La pharmacie devait bien être dans sa salle de bain, hein. Tu restes là., souffles-tu, menaçant. Tu attrapes la première serviette qui se trouve sous tes yeux, tu la mouilles un peu sous l'eau, avec un peu de savon, pour nettoyer la plaie et le sang. Le verre n'était plus là, mais elle s'était coupée. Tu y mets de la douceur, de la minutie, pour ne pas trop lui faire mal. Tu es concentré sur ce que tu fais. Tu trouves, dans une trousse dans l'armoire, une compresse stérile pour re-nettoyer le tout avec un antiseptique. Tu soupires, au passage. C'est fini.., murmures-tu, alors que tu poses un pansement sur la plaie. Un pansement en tissu, avec un peu de ruban. "Tu t'es calmée, c'est bon?"
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