are you feeling good? | ft. skyler

Il avait fallu que tu lèves ton cul de cette chaise dans laquelle tu étais confortablement assis depuis près de deux heures. Journée maussade, samedi inintéressant et manquant de piment. Tu vérifiais quelques dossiers dans ton ordinateur, téléphonant à ton père, toujours en Russie, pour un conseil ou deux. Ils t'étaient toujours utiles. C'est grâce à lui que tu te trouves là où tu es actuellement, à un si jeune âge. De son côté, il n'y est pas parvenu avant la mi-trentaine, ce qu'il a longtemps regretté, puisqu'on lui a mis des bâtons dans les roues. Ta mère ne lui a pas aidé dans son avancement, non plus. Fatal, l'amour. Tu fermais tes dossiers, lorsque tu reçus le SMS de Skyler, l'une de tes artistes employées dans ta boîte. Il faut l'avouer, elle a du talent, celle-là. Au fur et à mesure, ses textos t'arrachent un sentiment d'inquiétude et d'incertitude. Que lui arrive-t-il, à la gamine enthousiaste et pleine de vie qui donne toujours son 110%, dès le moment où elle pose le pied dans le studio? Quelque chose ne va pas, et elle ne veut pas te le dire. D'ordinaire, tu ne cherches pas à insister, à savoir quels sont les problèmes des autres, surtout s'il n'y en a pas. Surtout que ce n'est pas de tes oignons. Mais cette fois, c'est Skyler. Tu la connais depuis un moment déjà, elle travaille pour toi depuis que tu as créé l'endroit et que tu en es propriétaire. Alors poser quelques questions ne fait pas de mal. Tête de mule qu'elle est, et peut-être réellement dans l'embarras, elle ne te répond que par des phrases évasives, vagues, qui ne te disent absolument rien sur la raison de son manque de motivation à venir au studio. C'est après lui avoir proposé de la rejoindre chez elle pour voir ce que tu peux faire, pour l'aider un peu, que tu lèves tes fesses de ton siège, enfilant ton veston, attrapant tes clés pour grimper dans ta voiture. En quelques minutes à peine, tu te retrouves devant son Duplex, sur Inman Square. Tu sors de la voiture, claquant la porte, et monte deux à deux les marches menant à la porte de chez elle. Tu toques, patientant sagement, jusqu'à ce qu'elle t'ouvre.

Un samedi après midi différent. Sans intérêts qui mérite même pas d’être vécu. J’aurai du rester au lit ce matin.. Pas me lever, dormir, et dormir. Non j’ai quand même pris la peine de m’extirper de mes draps, de me hisser sous la douche et d’essayer de me faire un p’tit déjeuné potable.. Mais le reste de ma mâtiné est devenu très vit e chiant. J’me suis vautrée sur le sofa. Etalée en mode larve. Un paquet de chips sur le bide, les yeux sur les émissions de téléréalité pourris. Bref.. Franchement pas cool. J’ai pris la peine d’envoyer un sms à Viktor pour lui dire que je serais pas la cette aprèm au studio parce que. . J’pas envie de bouger.. J’pas envie de chanter.. J’ai envie de rien. Il m’avait demandé de voir pour commencer à rédiger des chansons. Ouais j’ai commencé.. Après avoir rompu avec Sheffield. Ce qui fait que mes textes sorte absolument toute ma tristesse actuelle. J’ai trop honte de sortir ça quoi.. Il a dit qu’il allait venir me voir.. Ecoutes.. qu’il vienne, ca changera pas grand chose au fait que je ne bougerais pas de ce canapé. J’avais quand même oublié le laisser entrer faudrait que je me lève pour aller ouvrir la porte que je ferme à clé. Putaaain.. J’me suis difficilement levé, la tête dans le cul. Les pieds qui trainent. J’ai ouvert la porte pour le laisser entrer et refermer derrière lui. J’pensais pas que tu viendrais.. En général tu t’enfous des gens non ? J’suis retournée sur le canapé, les jambes contre mon ventre. J’suis désolée d’tavoir fait bouger le russe. T’étais pas obligé.

J’pensais pas que tu viendrais.. En général tu t’enfous des gens non ? Ah. Parce qu'elle te croyait incapable de tenir tes engagements? Parce qu'elle te voyait comme un homme sans coeur? C'est qu'elle ne te connaissait pas bien. Ou qu'elle ne voulait pas se donner la peine de te connaître. De faire l'effort. D'un sens, ça t'arrangeait, puisque tu détestes qu'on s'acharne sur toi, sur ta personne, et sur tes petits secrets. Tu as pour ton dire qu'il vaut mieux rester loin de tout ce qui se rapporte à toi. D'un ton froid, tu lui tends un café, que tu as été au préalable chercher. Rien que pour elle. "Tiens. Ça va t'aider, avec ta tronche de délabrée." Tu n'as même pas honte de lui répondre sur ce ton, sur cette réplique. Tu aurais pu ne pas venir, certes. Mais tu n'as rien fait de tel, et tu es passé la voir. J’suis désolée d’tavoir fait bouger le russe. T’étais pas obligé. Immédiatement, tu te radoucis un peu, poussant un soupir en levant les yeux au ciel. Le Russe, comme elle dit si bien, serait bien resté assis sur cette chaise toute la journée, si l'Écossaise ne t'avais pas fait chier avec son absence impromptue. "J'étais pas obligé, mais j'suis là. Alors sois donc contente un peu. Tu pourrais pas sourire, j'sais pas? T'as l'air d'une morte-vivante, accoutrée comme ça. Prends ton café.", lui dis-tu alors, te tenant debout devant le canapé, face à la demoiselle. "Bon alors, sérieusement, y s'passe quoi? Tu m'fais lire ces textes?"

J’suis pas maquillée, j’suis à peine coiffée. Faut dire qu’avec mes cheveux courts comme ça j’ai pas grand chose à faire hein. Un coup d’eau dans les cheveux, un p’tit moment ébouriffage et bam. J’suis coiffée. J’lui ai ouvert la porte, en trainant les pieds sur le parquet, sans grand enthousiasme enfaîte. Il m’a tendu un café que j’ai pris dans la main direction le sofa où je me suis de nouveau assise sans vraiment essayer de faire la meuf polie avec un invité. C’mon agent, on va pas taper dans les bonnes manières. Délabrée. On dirait tu parles d’une vieille coque de bateau qui traine en mer depuis des années quoi. Ouais j’dois avoir des cernes et tout mais au point de dire délabrée t’sais. J’ai tourné la tête vers le vieux Russe qui se trouve à côté de moi. J’ai fait un gros sourire, exhibant toutes mes dents bien blanches. Conteent ? J’ai pris une gorgée de son café, histoire de lui faire plaisir le pauvre. J’ai agrippé son bras pour le tirer vers le canapé. Le voir devant moi ca me stress quoi. T’asseoir et tu ne payeras pas plus cher hein. J’ai soupiré en me retournant vers lui, le visage décomposé. Des trucs pas cool qui doit pas forcement t’intéresser.. Et puis si il me le demande c’est que ca l’intéresse non ? J’me suis fait larguer. Enfin.. On s’est largué quoi. J’ai soupiré, en prenant une nouvelle gorgée du café. Donc autant te dire que tu verra pas mes textes remplis d’amour et de tristesse, j’ai trop honte.

Conteent ? Elle se la joue chiante - et elle l'est, ce n'est pas qu'un jeu, à te montrer ses dents blanches, d'un sourire qui te paraît faux comme les seins d'une femme ayant subi la chirurgie plastique pour passer de A à un bonnet FF. "Pas vraiment." Tu roules des yeux, légèrement déjà énervé, alors que tu n'es là que depuis deux minutes, si ce n'est pas moins. La blonde, elle te tire par le bras pour t'obliger à t'installer sur le canapé. Tu t'éloignes de trois-quatre centimètres d'elle, pour garder tes distances. Tu détestes être trop près des gens, sauf quand il s'agit de coucher avec une femme. Que l'on entre dans ta bulle, tu détestes, tu ne supportes point. Et tu ne supporteras probablement jamais. Tu es assis, un peu mal à l'aise sur ce canapé qui n'est pas le tien, mais qui est tout de même assez confortable. Elle a de l'argent, la Skyler, et ça paraît, dans son chez soi. Elle semble plus extravagante au niveau caractère que monétaire. Tu soupires également, un peu agacé par ce silence de mort. Des trucs pas cool qui doit pas forcement t’intéresser.. D'un coup, tu hausses un sourcil. Comment peut-elle dire ça? Si t'es là, c'est que ça t'intéresse un minimum. Et elle semble le réaliser aussi, car elle se lance dans de courtes mais claires explications. Elle n'est plus avec son copain. Comment s'appelle-t-il, déjà? C'est futile. Et tu t'en fous. "Ah ouais, je vois.. Désolé pour toi." Tu n'semblais pas sincère, mais tu l'étais, quand même. "Mais je veux voir ces textes. Allez, lève tes fesses et va m'les chercher. J't'ai dit que j'suis pas ton agent pour rien. Alors fais-moi les lire. Ou j'les cherche moi-même, et ton appart sera pas aussi propre qu'il l'est maintenant.", dis-tu d'un ton sévère, presque ordonnant. Allez Skyler, bouge tes fesses, et fais-moi lire ta déprime, putain. Comme tu venais de dire : tu n'es pas son agent pour rien. Et elle n'est pas douée pour rien.

Le truc, c'est que tu es comme ça. Tu as toujours été froid, glacial, distant, sévère, pour ne pas montrer tes faiblesses, les maladresses qui pourraient faire surface à n'importe quel moment. L'une de tes peurs est de paraître faible, de ne pas savoir contrôler n'importe quelle situation lorsqu'elle se présente à toi, alors que ton père t'as toujours appris à gérer à peu près n'importe quoi. Il n'en reste pas moins que tu ne pourras jamais contrôler tout et tout le monde. C'est un fait. C'est ainsi pour tout le monde. Non mais ne te fatigue pas. Tu t’en braaaanles. Je sais c’bon. Putain, mais c'qu'elle t'énerve à te répéter que tu t'en branles, alors qu'elle n'en sait rien. Absolument rien. Elle n'a aucune idée de ce qui peut te traverser par la tête. Tu es un livre fermé, un journal intime barré à clé. Elle, c'est pratiquement un livre ouvert, même si ce n'est pas c'qu'elle veut. Rah, oui, elle t'énerves. "Putain, oui Skyler, j'm'en branle. C'est pour ça que j'suis là, sur ton foutu canapé qui pue la déprime. Putain, j'te jure que parfois... C'pas parce que ton mec t'a largué, ou bien que tu l'as largué, peu importe, ce détail j'm'en contre-fou, c'pas à cause de ça que tout le monde se fout de toi.", dis-tu finalement, presque en crachant. Elle n'est pas comme ça, d'usuel. "Je sais, qu'tu sens la rose.", fais-tu alors, un petit rictus sarcastique accroché aux lèvres. Tu ne t'étais pas éloigné d'elle parce qu'elle pue, mais bien parce que tu réagiras toujours ainsi, devant une proximité trop...proche. Tu fronces les sourcils lorsqu'elle t'éclaire d'un indice nébuleux sur l'endroit où se trouvent ses textes. Parce que tu dois vraiment chercher toi-même? Tiens, c'est d'accord. S'il le faut. "Sympathique pour un mec? Pour moi c'qui est sympathique, c'est l'entrejambe et les seins d'une femme. C'tout de même pas là que tu as caché ça, pas vrai? Parce que j'hésiterais pas à aller chercher. ", fais-tu en soupirant, levant les yeux au ciel, puis lui faisant un clin d'oeil, un peu plus détendu.

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SKYLER & VIKTOR

J’suis un peu du genre Calimero parfois. Même beaucoup enfaîte. Mais bon la c’est pas vraiment du Calimeronage c’est juste parce que finalement j’ai toujours vu Viktor comme étant un mur. Le gars il n’exprime jamais rien. Il s’en fou.. Il est toujours sur son meilleur jour.  Finalement il peut toujours me gueuler dessus d’arrêter d’faire la meuf genre dont tout le monde s’enfou.. Ca ne changera pas grand chose. Eh, tu te calmes le Russe. Pour moi t’es juste le mec qui s’intéresse qu’a sa propre vie personnel.. J’ai soupiré. J’te connais pas aussi bien que toi tu te connais tu vois. Juuure. Franchement ce mec.. c’est comme un gros livre que personne arrive à ouvrir. Que personne n’arrive à découvrir. J’le connais pas très bien moi.. C’est juste mon agent au final. La rose ? C’est menthe inculte. J’aime tellement me laver à la menthe. C’est frais, ca réveille et ca sent bon. Finalement j’ai commencé à le taquiner sur les fameux textes qu’il a envie de lire et que je ne veux juste pas montrer à cause de toute cette faiblesse horrible réunit en autant de ligne sur une seule page blanche. Sauf que voilà.. J’suis pas du genre à mettre mes textes dans un tiroir ou sur une table tranquille. Non moi je les range plutôt dans mon soutif. Histoire d’avoir sous la main quand l’inspiration me vient. J’me suis marrée quand il m’a parlé de sein et d’entrejambe et qu’il serait prêt à le faire.. j’veux dire fouillé dans ses parties la si il fallait. Enfaite je sais pas vraiment si c’est sincère ou pas.. Mais c’est marrant. J’lui ai lancé un sourire en coin avant de me lever pour me mettre face à lui. J’ai désigné tout mon corps de mes mains. Et bien vas y le téméraire. N’hésite surtout pas a aller chercher !
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Eh, tu te calmes le Russe. Pour moi t’es juste le mec qui s’intéresse qu’a sa propre vie personnel.. La fille, elle y comprends rien. Et tu crois pas qu'elle comprendra l'homme que tu es seulement, un jour. Il faut être téméraire, persévérant et prêt à affronter bien des trucs, des démons, des trucs incompréhensibles, pour te cerner comme il se doit. Elle n'y arrivera pas. Pas Skyler. Pas que tu la crois incapable ; c'est une fille assez forte en soi. Mais personne n'y est jamais parvenu. À l'exception de Calvin. Évidemment, c'est ton jumeau. Elle te traite d'inculte, car tu as mélangé l'odeur de la rose et celle de la menthe. Tu ricanes. "Pardonnez-moi de vous avoir vexée, mademoiselle déprimée." Tu fronces les sourcils, ton regard invitant, amusé et à la fois dangereux plonge dans le sien. Tu es venu ici pour prendre de ses nouvelles, pour voir si elle est récupérable ou non, et pour lire ses textes. Car c'est ton employée. Elle travaille pour toi. Tu es son agent. Bref, sortez toutes les raisons qu'il faut, il est ce qu'il en est, de la situation. Tu es là, et voilà. Tu viens amener le fait que les seuls endroits sympathiques qu'un homme a envie de fouiller son les seins et l'entre-jambe d'une femme. Et sa réponse te laisse pantois, légèrement sur tes gardes. Plutôt... Indécis. Elle rigole, pas vrai? Rien qu'à voir son regard, tu en doutes. Et bien vas y le téméraire. N’hésite surtout pas a aller chercher ! Elle n'a pas besoin de te le dire deux fois. Que tu aies quelque chose à trouver ou pas, tu t'en fous. Ça reste une femme. Une femme désirable que tu as sous les yeux. Une femme déprimée qui ferait peut-être n'importe quoi pour un peu d'attention. Et tu aimes les femmes. Tu t'approches alors : c'est contradictoire, mais voilà les seuls moments où tu peux rompre, briser ta bulle et laisser les autres la pénétrer. Tu as le regard sévère. Tu romps la distance qui vous sépare, pour poser tes deux mains de chaque côté de ses jambes, allongées sur son canapé. Ton regard se fait charmeur et vraiment, très, très dangereux. "Tu en es sûre? Je n'ai pas envie de profiter d'une femme faible et triste." Quoique là-dessus, tu mens. Tu n'en as rien à faire, que ce soit correct ou pas. Tu vas aller les chercher avec tes dents, s'il faut.

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SKYLER & VIKTOR

J’ai l’habitude d’être franche.. De dire tout ce que je pense que ce doit gentil ou pas. J’ai l’habitude qu’on soit franc aussi avec moi.. Et la être en face d’un mec aussi fermé qu’une qu’une moule pas cuite.. Bah c’est chaud. J’avoue que j’ai pas vraiment compris pourquoi il est venu me voir directement à l’appart. Au début j’ai même pensé à une blague. Mais enfaîte non.. Finalement peut être que je me trompe sur mon sieur. Il est pas aussi huitres que je le pensais. Il y a peut être une petite perle bien cachée au fond de lui. Mais bon.. pour l’ouvrir tu peux toujours foutre ton bras à couper que t’y arriveras pas. J’me lance pas le défi de le faire hein.. C’pas la peine. J’suis pas assez patiente pour ça. J’me suis redressée en ricanant après qu’il m’est dit qu’il serait prêt à aller chercher ces fameux textes n’importe où.. J’me suis donc plantée en face de lui en lui désignant mon corps du bout des doigts. J’aimerais bien voir il compte vraiment aller chercher que ce soit dans mon soutif ou… mon p’tit boxer. Il s’est approché de moi, j’ai pas bougé malgré que je sois quand même un peu intrigué d’avoir autant de rapprochement de sa part. Attention Markov. Tu vas choper la galle à trop m’approcher comme ça. Un p’tit sourire en coin de bouche je l’ai laissé glisser ses mains le long de mes cuisses dénudées. –Elle est juste habillée genre avec un p’tit débardeur et un p’tit short de sport- J’suis tout à fait lucide. Et puis.. J’te rappelle que tu dois juste aller chercher un morceau de papier. J’ai pris ses deux mains pour les remonter un peu plus haut, un peu plus en bas que mes hanches. Depuis quand Viktor s’intéresse aux avis des autres ?
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