Les rôles sont inversés à présent et je me retrouve à l’embêter, à me comporter de manière très lourde à mon tour pour obtenir le dernier mot et lui imposer ma vision des choses. Si je ne tente pas de le séduire, pas du tout intéressé à l’idée de le mettre dans mon lit, j’insiste assez lourdement sur le fait qu’il veut reculer. Oh que oui, j’ai décidé il y a quelques secondes que mon compagnon de galère n’avait finalement plus le courage d’affronter sa destinée en sacrifiant la chaleur pour se baigner dans une eau complètement glacée. Il semble pourtant assez proche de réaliser ce défi stupide, tout comme moi d’ailleurs, je m’assure juste qu’il n’hésite pas davantage et qu’il fonce tête baissée comme je m’apprête à le faire. « C'parce que tu sais pas lire en moi. » Je pouffe de rire, et, sur un ton nonchalant, je ne tarde pas à répondre, prêt à avoir une nouvelle fois le dernier mot. « Normal, je ne te connais pas encore assez pour lire en toi comme dans un livre ouvert ! » Son doigt d’honneur me fait mourir de rire et je m’élance dans une réponse on ne peut plus provocatrice, la bouche en cœur, je ne tarde pas à lui envoyer un bisou fictif et à ajouter, pas le moins du monde perturbé par le majeur pointé qu’il vient de m’offrir. « Moi aussi je t’aime ! » Ouais bon, n’abusons rien, il pourrait se faire des idées si je continue à ne pas faire attention à mes propos Cela dit, ça ne m’empêchera pas d’être impulsif comme je le suis déjà en ce moment, à quoi bon jouer la carte de la prudence ? Il sait très bien qu’à la moindre tentative je le remballerais. Il n’y a pas besoin d’en dire plus ! Bon, le fait de me trimballer à poil devant lui n’est pas très malin, il vient seulement de diminuer les insinuations douteuses après tout… Ce n’est pas de ma faute, cela dit, si les règles d’un bain de minuit exemplaire imposent d’être entièrement dénudé. En attendant, je me laisse aller à une promesse, il pourra toucher mon torse et mes abdominaux à Noël pour le récompenser… Le récompenser de quoi d’ailleurs ? Aucune idée, ce sont des paroles sur un moment bien précis, je me demanderais probablement pourquoi j’ai dit cela demain matin mais tant pis, j’assumerais. « Pinkie promise ?! » D’accord, je l’admet, il a une moue innocente très mignonne, du genre qui me donnerait envie de le câliner comme on le ferait avec un petit chiot tout jeune et tout beau. Je tends mon annulaire pour pouvoir attraper le sien. « Promis ! » Heureusement que j’en ai terminé avec les promesses, surtout maintenant que l’on s’aventure sur notre membre faisant l’avion ou non, moi je ne l’ai jamais fait, il semblerait, si je ne m’abuse, que Nemo est passé pro dans la matière même si je ne tiens pas à avoir une démonstration quelconque de ses talents dans le domaine. Les pénis, il n’y a que le mien qui m’intéresse à vrai dire. « Très ! Mais dis-moi donc mister l'hipster rebelle, tu faisais quoi toi alors avec ton membre ? Le pistolet ? L'arrosoir ? Le club de golf !? » Je ris bêtement en le regardant faire, il me cite les uns après les autres toutes les options qui lui viennent en tête, quitte à me perdre en route. « Je peux savoir en quoi tout cela consiste ? Non parce que je me sers de mon membre pour ce qui est vraiment utile, je le garde pour les moments où il faut tout donner, tu vois ? » En deux mots, je ne suis pas du genre à éprouver le besoin insurmontable de me toucher en solitaire ni de faire « joujou » pendant de grands moments de solitude. J’ai tenu trois ans en prison les gars, je devrais être médaillé pour cela ! Toujours plus loin dans la stupidité de notre conversation, nous ne tardons pas à faire une incursion dans le monde fantastique des séries télévisées, de Supernatural à The Walking Dead, en passant par Charmed et Buffy Contre Les Vampires, tout y passe, même Angel. « Avec toi étant le seul mec dans les environs, il ne vaudrait mieux pas. » En effet, il ne vaudrait mieux pas. « Si t’as la dalle j’peux te trouver un bon steak, mais pas comme tu aimerais en avoir ! » Ouais parce que moi, je parle d’un steak bovin, pas d’un steak en forme de sexe humain ! « T'aurais peur d'un être si innocent que moi ? » J’acquiesce, positif. « Oh que oui, mon petit doigt me dit que tu es un être vicieux et manipulateur ! » Je suis certain de ne pas me tromper qui plus est, c’est mon instinct qui n’a de cesse de me mettre en garde contre lui, contre ses vilaines machinations. Je fonce tête la première dans l’eau, tant pis pour un éventuel choc lié à la différence trop importante entre la température de l’eau et celle de l’air. Tout va bien, je ne suis pas mort et j’en profite pour taquiner un peu Nemo, agacé par l’eau que je viens de lui envoyer dessus en courant. « Ouais bah t'as pas dû être major de ta promotion, désolé si je ne te confierais pas mes petits Grimaldi-Boreanaz. » Tant mieux, et il a bien fait de l’ouvrir tiens, puisque je lui saute dessus pour l’entrainer sous la surface, pas un poil intimidé par lui. Je le maintiens au fond quelques secondes à peine puis relâche mon emprise. Je ne veux pas lui faire du bouche à bouche moi… Il en rêve peut-être mais pas moi. « Tu as vu ton comparse de toujours ? » Je lui demande lorsqu’il remonte à la surface, en référence à son prénom. « Bon, c’est pas le tout hein… » Mais il fait vraiment trop froid et je commence déjà à trembler. « Mais si j’veux éviter de perdre l’usage de mes testicules je vais sortir d’ici au plus vite et me rhabiller ! »
PARTY ALL THE TIME (+) Rainier.
C'était normal qu'il ne sache peut-être pas te lire puisque vous ne vous connaissiez pas vraiment – même si, une chance pour lui, tu n'étais pas l'un de ces mecs tout mystérieux. Mais en tout cas, ça ne l'empêchait pas de continuer à te titiller sur tes capacités à aller dans l'eau ou non, malgré que tu aies répété déjà cinquante fois que tu le ferais. Il riait de ta réponse et de ton majestueux doigt d'honneur, et tu aimerais bien lui donner l'occasion qu'il puisse te lire comme dans un livre ouvert comme il le disait, mais la faute à qui si ce n'était pas possible ? A lui qui se trouvait trop hétéro pour toi. Bullshit. « Moi aussi je t'aime ! » Il te lançait face à ta marque d'amour du majeur, et tu riais, arquant un sourcil intéressé en le regardant. « Tu te prends pour Ted Mosby mon chou ? Il ne faut jamais dire «je t'aime» lors du premier rendez-vous voyons ! » Ouais, parce qu'apparemment, il n'y avait rien de mieux pour faire fuir la personne en fasse de vous – à part si vous tombiez sur la personne rare qui aimera ce genre de déclaration spontanée et avec qui vous vivrez toute votre vie. Tu voyais très bien Graham au premier rendez-vous à aller se cacher puis détaler sans payer si la femme en face commençait à lui faire de trop grosses déclarations. Tu souriais ensuite quand elle venait enlacer son annulaire du tien, le secouant doucement comme pour sceller la promesse – et quelle promesse ! Tu faisais un grand sourire, et t'allais devoir l'écrire quelque part pour pouvoir lui ressortir ses dires si un jour il a la mémoire trop courte. T'osais lui demander ensuite à quoi il jouait alors avec son membre – ouais, t'avais des discussions comme ça toi, en mode totalement cool et tranquille, comme si tu parlais de la pluie et du beau temps. Pas de tabou quoi. « Je sais pas, je te pensais vachement créatif, une sorte du Lowell du zizi ! » Tu disais avant de rire de ta connerie. Quoooi, il y en avait bien qui faisaient de la peinture avec son membre, t'étais sûr que ça existait ! Apparement, il n'avait pas autant d'imagination que toi, dommage, t'étais certain qu'avec sa belle gueule ça pourrait bien se vendre. « Non, si je suis vraiment en chaleur comme les animaux, ton steak ne me servira à rien du tout. » Bon en même temps, t'étudiais pas la biologie, tu n'en connaissais pas beaucoup au sujet des animaux. Le peu que t'avais lu sur les chaleurs, c'était grâce – ou à cause ? - des fan fictions sur internet, et c'était souvent par rapport aux loups-garous... Ouais, le peu que tu lisais là ne t'apprenais rien. Il acquiesçait ensuite quand tu lui demandais s'il avait vraiment peur d'un innocent comme tu l'étais, et tu riais de la manière dont il te voyait déjà. « Vicieux ? Manipulateur ? Ce sont des adjectifs durs et importants dont tu m'accuses. » Tu disais dans un petit sourire en coin, ton expression un mixte d'innocence incarnée et d'un soupçon de « mince, tu as trouvé mon secret ». Malheureusement pour lui, tu pensais qu'il faisait fausse route s'il te voyait réellement de cette manière – ou peut-être c'était toi qui n'était pas au courant de ce talent que tu avais, qui sait – mais pour toi, tu n'étais vraiment pas un gros manipulateur. Certes, tu ne te plaindrais pas si jamais tu avais cette capacité, car avoir quelques ficelles en la matière pouvait toujours aider dans la vie ou se sortir de situation difficile, mais tu ne pourrais jamais arriver à manipuler quelqu'un si tu en avais vraiment envie. Tu serais surement le manipulateur le moins subtil du monde, découvert en deux secondes chrono. Un peu après, vous voilà tout les deux dans l'eau, chacun d'une façon distinctement différente. Tu lui faisais remarquer que si c'était de cette manière qu'il apprenait aux enfants comment se préparer avant d'aller se baigner, tu ne risquais pas de lui confier tes magnifiques gosses. Pendant que tu maugréais, il en profitait pour te tirer dans l'eau, te maintenant quelques secondes au fond de l'eau pour que tu sois bien mouillé de partout. Tu gigotais, essayant de te sauver de son emprise – et c'est qu'il avait encore plus de force que tu le pensais. Quand enfin il te lâchait tu remontais à la surface, reprenant rapidement ta respiration alors que ton visage semblait pour ta part se transformer en glaçon. Tu lui faisais un grand sourire en mode « haha c'est pas drôle », même si t'étais toujours amusé par ses blagues, même si tu en avais entendu certaines toute ta vie. « J'sais qu'on est des poissons-clown mais faudrait que tu fasses attention, quand on s'en prend à l'un des notre on rigole plus ! » Fuck yeaaah, en mode troisième guerre mondiale. Tu riais ensuite, haussant tes sourcils suggestivement en t'approchant de lui. « Oh tu sais, il suffit de demander si tu veux que je te réchauffe ! »