tu veux mourir comment ? (maxime)

Je marchais rapidement dans la rue, main dans les poches, tête baissée, je savais où j'allais et rien ne me ferait changer de direction. Même pas la plus belle fille de la planète. J'étais énervé, sûrement parce que mon côté protecteur que je n'avais pas réellement pu exercer pendant deux longues années était précipitamment ressorti sans que je ne puisse le contrôler. Mais je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'apprendre. J'avais du mal à me dire que c'était réel. Maxime et Cora ensemble. Mon ami et ma soeur ensemble. Mon ami coureur de jupon et ma soeur beaucoup trop naïve. Bon, peut-être qu'il avait changé en deux ans mais.. Ca m'étonnerait tellement. Je ne pouvais pas laisser faire ça, je ne voulais pas qu'il brise le coeur de ma soeur en lui faisait croire qu'il est amoureux d'elle et tout ça si ce n'est pas vrai ! Jamais de la vie. J'arrivais enfin à l'adresse qu'on m'avait donnée et je toquais violemment à la porte. Il avait intérêt d'être là, parce que je comptais bien fouiller tout Cambridge et Harvard pour le trouver et lui dire ce que je pensais de cette relation bidon.

Je devais vraiment parler à Maxime. Je ne supporterais tout simplement pas qu'il fasse souffrir ma petite soeur. Jamais de la vie. J'étais donc arrivée chez lui et j'avais toqué violemment, alors qu'il ouvrait enfin la porte. Je restais bouche bée. Il était en fauteuil ? Depuis quand ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'était passé bordel ! Je fronçais les sourcils à ses paroles. Un frère jumeau ? Oh merde, il savait pas que j'étais revenu, que j'étais en vie, j'avais oublié, quel con. « Je.. C'est moi. J'ai fait croire à ma mort, j'suis finalement en vie, surpriiiise ! » disais-je sur le ton de l'ironie, légèrement gêné. Décidément, aucune de mes retrouvailles ne se passera normalement. Je n'étais définitivement pas doué pour ce genre de choses, c'était clair et net maintenant. « Je peux rentrer ? Faut qu'on parle du fait que tu te tapes ma soeur. » m'exclamais-je sur un ton bien plus froid que je l'aurais voulu. J'étais beaucoup trop protecteur, mais je n'y pouvais rien, Cora était ma seule famille, ça me paraissait quand même normal que j'sois comme ça. « Et aussi du fait que tu es en fauteuil.. » rajoutais-je sur un ton plus doux.

Je rentrais à l'intérieur alors qu'il me demandait si c'était une blague. Bien évidemment que non, ce n'était pas une blague. Tout ça était malheureusement bien réel. « Je suis désolé, d'accord ? J'ai dû faire croire à ma mort si je voulais avoir une petite chance de pouvoir vivre vieux. » répondais-je simplement, en haussant les épaules. J'expliquais cela comme si c'était normal, comme s'il n'y avait rien de grave, alors que c'était grave. Même si je ne voulais pas réellement l'admettre, j'en avais bien conscience. La prise d'otage ? J'étais bien content de n'être dans aucun des endroits où ça se trouvait. Imaginait, je reviens en ville, tout le monde apprend que je suis en fait vivant et je meurs deux semaines après pour de vrai ? Ca aurait vraiment été horrible. « Merde, j'espère que ça ira vite mieux alors. » disais-je en me mordant légèrement la lèvre inférieure. Comment voulez-vous que je lui fasse la morale, que je l'engueule, alors qu'il est en fauteuil et qu'il a vécu un horrible moment ? Ca me compliquait clairement la tâche. « Je te connais Maxime, ou du moins je te connaissais et t'es pas le genre de mecs qui se posent avec une fille. J'veux pas que tu la prennes comme un de tes coups d'un soir ou je ne sais quoi, tu vois ? » rajoutais-je calmement, essayant de ne pas trop m'énerver et hausser le ton.

Et bam. Prends toi ça dans la gueule Adriel. Je sentais qu'on allait me le sortir un jour, je le savais et j'en avais conscience. Mais le fait qu'on m'le dire clairement, ça me plaisait pas, vraiment pas. « Ouais, je sais. Mais si j'étais restée, je serais réellement mort et je l'aurais abandonné pour toujours dans ce cas, donc je préférais ce soit pendant deux ans plutôt que pour toujours. Que ça te plaise ou non. » répondais-je sur un ton sec. Je n'avais pas eu le choix et on dirait qu'il ne comprenait pas. Il comprenait pas que j'allais crever si je restais ? Que j'allais me faire assassiner ? Et puis merde, j'ai fait une erreur, on en fait tous. Mais cette erreur m'a sauvé la vie et c'est tout ce qui compte au final, non ? Je soupirais après ses paroles. Effectivement, je pouvais pas dire que je le connaissais, je pouvais plus dire ça. « D'accord. Je veux bien te croire, après tout, je peux pas dire que tu me mens.. Je peux plus rien dire. Mais si tu l'as fait souffrir, j'te tue. » rétorquais-je en haussant les épaules, tout simplement. C'était la seule chose que j'pouvais dire et ça, au moins, il pouvait au moins le comprendre. J'espérais du moins..

J'avais toujours été le mec qui détestait les reproches et en quelques semaines, je m'en étais pris tellement ! J'étais refait pour le reste de ma vie, sérieusement. « Oui et tant que Cora me pardonne, c'est le plus important pour moi. » disais-je simplement. C'était la vérité. Si je voulais qu'une personne me pardonne, c'était bien elle. Je l'aimais tellement et je m'en voulais tellement de l'avoir fait souffrir, que je ferais mon maximum pour me faire pardonner par ma petite soeur. Même si je savais que ça n'allait pas être simple. « Okay, je te crois. Je suis content si tu n'es plus ce mec alors. » rétorquais-je en lui souriant. J'étais sincère, vraiment. Je me sentais quand même assez mal à l'aise face à lui. On était si proches avant et maintenant, c'était comme si tout avait réellement changé. Comme si tout était fini. Je savais bien que la situation était étrange, mais j'espérais réellement qu'avec le temps, tout ça, ça irait mieux. Qu'on arrêtera de me regarder comme le mec mort. « Alors.. Il s'est passé quoi dans ta vie pendant deux ans ? » demandais-je simplement. J'étais curieux, j'y pouvais rien, c'était plus fort que moi.