ALEXIA - Parce qu'on doit tous y passer.

C’était avec détermination qu’il avait décidé de monter jusqu’au dernier étage. Au pire, il crevait de trouille. Au mieux, il crève de trouille en silence. La main d’Alexia rejoignit la sienne, il sentit une étrange chaleur l’envahir, c’était réellement… rassurant. Une sensation encore inconnue à ce jour. Il se rassurait lui-même – ou pas -. Les paroles de la jeune femme le fit sourire un peu plus. Sacré duo. DUO. Ouais, on me l’a déjà dit. C’était dans son caractère. Un duo explosif. Une extraterrestre et un cinglé, très bon binôme. S’attendant au pire alors qu’ils s’approchaient de la rambarde, elle lui demanda de fermer les yeux. En bref, de lui faire confiance. Camille plongea son regard dans le sien, mille sentiments le submergeant. La scène pouvait sembler banale mais elle était bien plus complexe que ça. Serrant la main de sa bizutrice, il acquissa d’un signe de tête. Bon, ok. Pas d’connerie hein. Il lui faisait confiance. Camille ferma les yeux, étant totalement dépendant de la jeune femme. L’inconnu, entre inquiétude et excitation.

Explosif ouais. C'était le cas de le dire. Ca avait déjà bien commencé le jour de disneyland. Ils avaient mis le feu à l'ambiance dunster le jour là, y avait pas à dire. Avant que Camille ferme les yeux, il la regarda dans les yeux, et ça lui donna confiance en ce qu'elle allait faire. Elle sourit en le sentant serrer sa main. "Pas d'connerie. Fais moi confiance. Normalement tu devrais rester en un seul morceau." Normalement. Vachement rassurant Alex. Elle savait trouver les mots, y avait pas à dire. Il ferma les yeux, et elle avança d'un pas, sa main toujours dans la sienne. "Avance d'un pas." Comme ça, il se retrouvait pratiquement au bord. Elle se glissa juste devant lui, histoire qu'il ne soit pas au bord au bord. Elle attrapa ses mains et les fit glisser autour de sa taille à elle. En mode Jack et Rose quoi. Mais sur la Tour Eiffel. Elle faisait rempart entre lui et le vide, et il pouvait regarder par dessus son épaule."Ouvre les yeux. Doucement."

Normalement. Merci Alexia, je me sens vachement soutenu sur ce coup. Le moment qu’il ne fallait pour être maladroite. Sur le coup, le jeune homme fronça les sourcils mais avança d’un pas tout de même, fermant toujours les yeux – ce n’est pas comme s’il avait envie de regarder -. Camille se stoppa, sentant la jeune femme se retourner, enlaçant ses bras autour de la taille d’Alexia. C’était ça, la scène mythique du Titanic. Ce n’était tellement pas son style et pourtant, il se sentait terriblement bien. Suivant ses consignes, il ouvrit les yeux doucement. Par-dessus son épaule, il pu observer le… vide. Merde. Spontanément, Camille resserra son étreinte, se collant à elle. Au grand jamais il s’était senti aussi vulnérable. Par rapport à sa peur mais également par rapport à elle. Elle qui pouvait le faire souffrir. Cam contrôla sa respiration et osa regarder par-dessus la rambarde, ne se sentait toujours pas à l’aise mais rassuré par Alexia. Par sa présence si proche. Au bout de quelques minutes d’observation, montrant l’un ou l’autre moment, le jeune homme incita Alexia à se retourner. Il pu ainsi plonger son regard dans le sien. Sa main, plutôt assuré vu la situation, remonta au niveau de sa joue qu’il caressa doucement, murmurant quelques mots. .  T’es incroyable, tu le sais ça ? Il ne pu s’empêcher de continuer à la regarder.

Elle se sentit tout à coup à moitié étouffée par Camille - j'exagère, j'exagère, disons qu'il avait une emprise assez ferme - et en déduisit qu'il avait ouvert les yeux. Allez, franchement, c'était magnifique pas vrai ? On voyait la nappe de pollution, les bouchons ... Hum, je veux dire, Montmartre, la Seine, le vieux Paris. Là, elle comprenait pourquoi Paris était considérée comme magique. Cette vue là, en compagnie de Camille collé contre elle, était magique. Elle avait l'impression qu'ils étaient un peu hors espace temps et dans le fond, elle aurait pu rester là plusieurs dizaines de minutes. Contrairement à Jack et Rose, il n'était pas prévu que la Tour Eiffel coule, ils avaient donc tout leur temps. Mais Cam la fit doucement se retourner, tournant donc le dos à la vue. Elle se retrouva noyée dans son regard, frissonnant en sentant sa main caresser sa joue. Là, elle sentit carrément son coeur battre la chamade. Elle crevait d'envie de l'embrasser, voilà. Le truc impossible. Mais ça se produisait. Est ce qu'elle était prête ? Après ce qu'il s'était passé avec son ex, est ce qu'elle était prête à se livrer à lui comme ça, sans condition, sans arrière garde, sans rien ? Elle le connaissait vraiment depuis à peine quelques jours. Et il lui faisait perdre la tête. "Merci." Merci de lui avoir prouvé qu'elle pouvait de nouveau se sentir en confiance avec un mec. Merci d'être lui, en fait. Et elle restait là scotchée, à ne pas savoir quoi faire. Puis une phrase sortit de sa bouche sans même qu'elle le fasse exprès - si c'est possible. "Tu sais quoi, on devrait prendre une photo, on pourra l'accrocher à la dunster house en rentrant, ils seront tous jaloux !"  

Hors espace temps était le bon mot. Le temps semblait se figer, son regard s’éternisant sur le vieux Paris. C’était vraiment beau. Vraiment haut également même s’il allait beaucoup mieux. Il fallait dire que la présence d’Alexia y était pour beaucoup, se sentant réellement en sécurité. Le fait d’être collé à elle l’aidait sûrement… Un peu trop collé d’ailleurs. Ses os fragiles n’allaient jamais survivre à la masse de Cam. Une idée derrière la tête – ou plutôt une envie – elle se retourna comme il l’avait prévu et leurs regards se croisèrent, s’immobilisèrent, s’ancrèrent même. Tout ce qu’il avait envie de faire, c’était de l’embrasser. Malgré les risques. Malgré les interdits. C’était machinal, comment ne pas le vouloir ? Elle le remercia. Pour ce qu’il venait de dire bien sûr mais ce mot semblait beaucoup plus profond que ça. Ses mains continuèrent de caresser doucement sa peau et pourtant, il se stoppa, recula même d’un pas de stupéfaction – d’ailleurs, elle avait peut-être besoin de respirer -. En fait, Camille était tellement étonné de la proposition d’Alexia qu’il éclata de rire, ne comprenant absolument pas ce qu’il y avait dans la tête d’Alexia. Le bateau a coulé – bienvenue dans le monde réel, à des centaines de mètres d’hauteur -. D’ailleurs, il ne répondit pas de suite, encore surpris. Euh ouais, mais tu la gardes pour toi alors. S’afficher sur le mur Dunster, non merci. Après les gens s’imaginaient que t’étais leur pote. Camille sortit son portable et mis son bras en hauteur, se plaçant à côté d’Alexia, essayant d’avoir la plus belle vue. T’es prête ? Et c’est tout sourire qu’il attendit le feu vert de la jeune femme – et pitié, ne fais pas tomber le portable Alex -.

Voilà, elle avait ruiné le moment en parlant pour ne rien dire. Quelle empotée. Au moins il accepta pour la photo, c'était déjà ça, puis ça le faisait rire. Du coup, elle sourit aussi. "Promis, je la garde pour moi. Mais je ne te dis pas ce que j'en ferai !" Qui sait ce que l'avenir leur réserverait, elle la mettrait peut-être en fond d'écran dans peu de temps. Il se plaça à côté d'elle - sans aucune barrière ou presque face au vide - et brandit son portable pour prendre le selfie. "Prête !" Elle souriait jusqu'aux oreilles. C'est là qu'elle vit le portefeuille de Camille qui était en train de glisser de sa poche. Droit vers le vide. "CAMILLE" Bam réflexe Alexia se jeta littéralement sur le portefeuille, s'éclata à moitié contre la rambarde, mais elle récupéra miraculeusement le portefeuille. "Je l'ai !" cria-t-elle victorieusement, avant de rapatrier le précieux objet à l'abris. "La photo est bien ?" Comment passer du coq à l'âne en deux leçons. Elle allait se taper de sacrés bleus le lendemain matin. En espérant qu'il y avait des trucs qui en valaient la peine dans ce portefeuille.

Cette photo allait faire le tour de la Dunster House, mon dieu mais dans quel plan est-ce qu’il s’embarquait avec Alexia. Ils se placèrent pour faire la photo mais au dernier moment, Alexia hurla son prénom, prévenant d’un danger. Elle se jeta sur quelque chose, attrapant au vol son… portefeuille. D’ailleurs, elle venait de s’éclater sur la rambarde, la pauvre. Waouh, t’es une guerrière en fait ! J’ai intérêt à me tenir à carreau. Cam récupéra son téléphone portable et observa la photo. Elle était… originale. Il tendit le portable. Toi la bouche grande ouverte et moi souriant comme un con… Finalement, ça lui plaisait. Genre hyper spontané. On la garde ! D’ailleurs, il rangea le portable dans sa poche. On descend ? C’est genre vraiment haut quoi.

Tu parles d'une guerrière, la pauvre vice présidente dunster était juste spontanée au point de se jeter sur une rambarde et de s'exploser à moitié les côtes alors qu'elle aurait pu juste tendre la main comme tout le monde. "Promis, je ne suis pas une Amazone." Brr que non. Et voilà, la photo était spéciale. Camille tout beau tout parfait, et elle qui tournait à moitié la tête, la bouche ouverte comme si elle allait gober des mouches en plein vol. Y avait il une seule photo où elle n'était pas en train de faire le clown - involontairement en plus. "On la garde mais on la garde pour nous surtout." Finalement, tant mieux que les dunsters ne voient pas ça. Crédibilité de la vp, nulle. "Allez, on descend. T'as déjà dû battre ton record à cette hauteur." dit-elle amusée, prenant spontanément sa main pour reprendre l'ascenseur.