#Il n'y a que dans tes bras que je me sens en sécurité. || PV READ

"Tu as mal à l'intérieur? Est-ce que tu sens que t'as envie de vomir?" Je le trouvais mignon de s'inquiéter à ce point pour moi, mais il ne devrait pas pourtant. Cela faisait trop longtemps que je subissais la colère de mon époux et à la longue, on s'y faisait ... à croire que c'était normal. Personnellement, je préférais me faire taper dessus, me faire insulter, me faire mettre profondément par mon mari que par un inconnu comme il avait connu auparavant. Un homme violé cela doit plus pénible à supporter que tout ça ...

GEMMA _ « Tout ce que je ressens en ce moment, c'est une folle envie de t'embrasser » ajoutais-je en le regardant les yeux avant de me rendre compte la connerie je venais de dire. En fait, j'avais pensé un peu trop fort. « Ce n'est pas ce que je voulais, je voulais juste .... Je vais bien d'accord ? » À force de se faire défoncer, on s'y habituait non ? Alors qu'il me disait que je ne pouvais pas retourner chez moi, c'était justement la plus grosse erreur à ne pas commettre. Si j'osais faire fourbons à Maxwell ce n'était pas un coup dans le ventre que j'allais recevoir, mais bien autre chose. Je déposais ma main sur sa joue et j'ajoutais tendrement « tu sais bien que je ne peux pas rester... » j'affichais un léger sourire, le premier sourire de la journée « Je dois juste attendre qu'il se calme et après tout ira bien, ne t'en fait pas » ce jeu durait depuis longtemps que c'était limite une routine. Je me promenais et j'entendais qu'il se calme avant de re-franchir la porte de la maison... C'est tout, aussi simple que bonjour.

Read avait froncé les sourcils et il regardait à présent Gemma avec énormément d'inquiétude. Il attendait sa réponse, mais ce qui sortit de la bouche de son interlocutrice fut bien différent de ce à quoi il s'attendait. Il fut très étonné et lui lança un regard intrigué. Mais il ne répondit rien à ce qu'elle venait d'affirmer, il ne l'embrassa pas non plus. "Tu ne vas pas bien, je le vois..." déclara-t-il. Read passa une main dans les cheveux de Gemma, lui souriant tendrement, tout en lançant un oeil à Calvin qui s'était dressé pour jouer avec un magazine traînant sur la table basse. D'ailleurs, en le regardant, Read se demandait si sa tante avait déjà les résultats du test de paternité pour lequel elle lui avait prélevé un cheveu quelques temps plus tôt. "Remets ton haut avant de prendre froid..." déclara-t-il simplement en lui tendant le pull qui traînait à côté d'elle et qu'elle avait enlevé pour lui montrer les traces. Les bleus étaient déjà présents et cela n'avait l'air d'être que superficiel malgré tout. Il déposa un baiser sur la joue de Gemma, pour la rassurer. "Depuis combien de temps ça dure?" demanda-t-il ensuite. Son corps bouillonnait. Il était déçu, en colère, sentait une injustice et une tristesse le saisir.

J'aimerais tant qu'il cesse tout ça, qu'il change de sujet de conversation ou alors, qu'il aille s'occuper de Calvin, je ne sais pas mais, je voulais s'arrête là. Je n'étais pas ici pour parler de toute la souffrance que j'éprouvais depuis tellement longtemps que j'avais cessé de les compter. Je sais qu'un jour, j'allais devoir faire face à Maxwell, mais pour le moment, je ^préférais laisser couler et attendre ... Peut-être qu'un jour, Maxwell se rendra compte de ses actes et qu'il arrêtera... Je l''espèrais du moins.

GEMMA _ « Merci de t'inquiéter pour moi, petit coeur » Je retirais ma main et je le déposais sur ma cuisse. En fait, je restais assisse droit comme un I, mes mains étaient posés sur mes cuisses et j'attendais jusqu'au moment où je recevais l'ordre de remettre mon haut. Sans ronchonner, je me rhabillais silencieusement. Voyant le regard que Read posait sur mon enfant, je me doutais bien à quoi il pensait. Le test de paternité. Ce fameux test. « Ça va changer quoi que tu saches ou non ? » ajoutais-je en me levant doucement pour prendre mon sac à main. « Tu ne pourrais rien faire, tu sais !! » J'ouvrais mon sac à main et je sortais une enveloppe. Je ne l'avais pas encore ouverte, car en toute franchise, j'hésitais encore. Je lui tendais, tout en ajoutant « Je pensais qu'il l'avait lu, qu'il l'avait ouverte, mais, je pense que si c'était le cas, je crois que je ne serais pas ici à te tendre cette lettre. » Je sentais mon coeur battre à vive allure ... Une fois qu'il aura ouvert cette lettre, tout allait changer. MA vie, sa vie, notre vie entière. « Je n'ai pas peu l'ouvrir, mais promet moi, quel qu'il soit le résultat, tu m'abandonneras jamais, hein ? ... »


 

Read ne savait vraiment pas comment réagir, que faire pour l'aider sans l'exposer encore davantage au courroux de on époux. Mais s'il ne faisait rien, toute cette histoire risquait de finir dans un drame. Il fut sorti de ses pensées, tandis qu'il observait Calvin jouer avec les pages d'un magasine, par la voix de sa tante, qui le rappela à la réalité. Elle avait raison, qu'il sache ou non la vérité, il ne pouvait rien faire, mais il attrapa tout de même l'enveloppe qu'elle lui tendait. Si Calvin était son fils biologique, cela lui donnerait une nouvelle raison de protéger Gemma envers et contre tout. Une chose était sûr, si le test était positif, sa vie changerait pour la énième fois. Mais surtout celle de Gemma ne serait plus pareil. Car il ne pourrait jamais se ranger et faire comme si de rien était. Surtout à présent qu'il savait ce que Maxwell faisait subir à son épouse. Avant, il l'aurait laissé à ses "vrais" parents, dont son oncle qui l'élevait depuis sa naissance. Mais à présent, la situation était bien plus complexe. "Je ne sais pas, j'en ai vraiment aucune idée..." souffla-t-il en la regardant, tout en gardant l'enveloppe dans une main. Il finit par lui sourire, encore hésitant. "Bien sûr que je serais toujours là pour toi, toujours de ton côté, quoi qu'il se passe. Tu le sais ça, non? Pourquoi tu demandes?" déclara-t-il simplement, avec sincérité, comme si c'était un axiome mathématique. Il finit par déchirer le haut de l'enveloppe et sortir les résultats. "T'es prête?" demanda-t-il sans encore les déplier.

Dans très peu de temps, notre vie allait changer du tout au tout et pas uniquement, la sienne ou la mienne, mais aussi ceux de mes enfants. Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ? Je ne voulais pas qu'ils pensent que leur mère couche à gauche et à droite. Je n'étais pas ce genre de femme et je ne le serais jamais. Je respectais bien trop mon corps pour aller jouer la salope du quartier. Et puis en toute franchise, à part mon époux, Read et les quelques mecs et femmes que Maxwell m'avait forcé à avoir des rapports, c'était tout. Je n'avais pas une liste énorme, avec qui j'avais fait des folies.

GEMMA _ « On ne sait pas ce que la vie peut nous réserver tu sais... Qui dit que tu ne vas pas me haïr un jour ? » c'était un homme après tout et je dois l'avouer que même si, j'étais marié depuis plus de 22 ans, je ne connaissais rien aux hommes. Ils étaient tellement durs à les comprendre, que par moment, j'aurais mieux fait de devenir lesbienne... « Si je suis prête ? Bien sûr que je le suis... Dépêche-toi avant que je ne fasse un arrêt » mince, mais pourquoi traînait-il autant que cela ? Avait-il peur de connaitre la vérité concernant la paternité ? Alors qu'il l'ouvrait, je voyais son visage changer... Mauvais signe ou bon signe ? « Alors ? Dis quelque chose, s'il te plait. » J'aurais bien aimé lui arracher la lettre des mains, mais en toute honnêteté, je n'osais pas, soit par peur d'avoir la réponse définitivement, ou alors qu'il me colle son poing dans ma figure. Read n'était pas Maxwell, mais peu importe, cela ne changerait rien du fait, que j'avais la frousse des hommes et de leurs comportements. LA dernière fois que j'avais osé prendre  une feuille entre les mains de mon époux,  j'avais eu droit à une gifle alors, maintenant je réfléchissais à deux fois avant d'agir. 

Read en donnerait sa main à couper: s'il était certain d'un truc, c'était qu'il ne haïrait jamais sa tante. Il n'avait jamais haï personne en vérité, à bien y penser. Il était très conciliant et avait souvent -trop souvent? - pardonné les erreurs de ses proches. Ce devait être parce qu'il voulait qu'on lui pardonne également les siennes. Qu'on lui pardonne aussi bien ses erreurs que ses fautes. C'était étonnant comme la vie l'avait changé. Il tenait l'enveloppe entre les mains et fronça les sourcils. "Ca ne risque pas d'arriver..." déclara-t-il simplement, avant de soupirer. Ca y est, il ouvrait l'enveloppe et dépliait le papier. Gemma le regardait comme on regarde un funambule faire son oeuvre avec le stress de la voir chuter à tout moment. Read n'osait pas, mais il devait le faire, il devait lire ces quelques lignes qui changeraient peut-être sa vie à tout jamais. Les traits de son visage changèrent lorsqu'il apprit la vérité. Il posa avec attention son regard sur Calvin. A bien y songer cet enfant avait pas mal de traits physique en commun avec lui, mais son oncle était aussi de la famille alors... Mais là, il les voyait encore plus. Il reposa ses yeux sur Gemma qui semblait proche de l'apoplexie tant elle voulait connaître la réponse. Tout en lui tendant la feuille, où figurait des pourcentages proches des 100%, il déclara: "Je suis le père biologique de Calvin." Voilà, les choses seraient complexes à présent. Car non seulement il voudrait protéger sa tante et les enfants de celles-ci de Maxwell, comme tout filleul aimant, mais il voudrait protéger sa tante et SON fils. Drôle de vie. Et maintenant? Que dire? Que faire?

"Je suis le père biologique de Calvin." Il est le père biologique de Calvin ? Il est le père biologique de Calvin ? Ces mots ne cessaient pas de tourner en boucle dans ma tête. Il est le père de mon enfant ? Seigneur aidez-moi... Non seulement cette découverte me coupait littéralement la voix, mais également, je venais de signer mon arrêt de mort. Maxwell allait me massacrer... Qu'est-ce qu'il m'avait pris de vouloir savoir cette vérité ? Alors qu'il m'avait tendu le papier, je lui prenais pour vérifier de mes propres yeux et effectivement, c'était lui le père.

Sous l'émotion, je chiffonnais le papier et je le balançais à travers la pièce.

GEMMA _ « Oh mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait ? » Disais-je en tenant ma tête de mes deux mains. « Il va péter un câble... Il va ... oh mon dieu ... il va me tuer s'il apprend ça... » Je paniquais et il avait de quoi paniquer, non ? Je faisais les cent pas à travers le salon avant de m'agenouiller à côté de mon enfant. « Je t'aime tellement » Je prenais le petit Calvin dans mes bras « Je ne peux pas l'abandonner, je ne peux pas quitter mon mari, qu'est-ce que je dois faire Read ? Dis-le-moi... Qu'est-ce que je dois faire ? » Toujours en tenant mon fils dans mes bras, je regardais Read qui avait l'air d'être perdu.

La nouvelle était tombée comme un couperet. La situation était vraiment bizarre, et même si aucun des deux n'était obligé de dire quoi que ce soit à qui que ce soit, les choses ne seraient jamais plus pareilles. Read posa un bisou sur la joue de sa tante, finalement, pour la calmer. "Chut... T'inquiètes, il ne le saura pas..." Pas pour le moment du moins, il était plus intelligent de garder bouche close sur ce genre de secrets. Mais Read se demandait vraiment quand est-ce qu'il avait pu changer autant en mal, quand est-ce qu'il avait pu devenir ce mec qui faisait des enfants aux femmes sans pourtant être leur petit-ami ou mari. Quand avait-il commencé à coucher avec des femmes mariées? C'était affreux, il se sentait mal et il posa le regard sur Calvin. C'était si étrange. Et avec cette histoire de femme battue qui n'arrangeait nullement la situation, au contraire. Que devait-elle faire? Bonne question, il n'en savait rien. Son regard se posa dans celui de Gemma, et délicatement, il prit la parole. "Reste avec moi ce soir." Read ne savait pas comment la protéger, mais voilà qu'il l'embrassait simplement contre les lèvres, comme elle le lui avait demandé plus tôt... Avant de s'écarter brusquement. Certainement la bourde de sa vie.

"Chut... T'inquiètes, il ne le saura pas..." Et pourtant, je ne pouvais pas éternellement lui cacher la vérité et tôt au tard, il apprendra la vérité. Et quand cette vérité éclatera, j''imaginais le pire scénario possible. Read avait beau être le fils de son frère, il ne fera pas la différence. Un amant reste un amant, peu importe la personne. Cependant, fuir ne sera pas la meilleure des solutions et lui cacher non plus alors que faire ? L'affronter ? Peut-être ou peut-être pas. Dans tous les cas, j'avais peur, peur du pire.

GEMMA _ « Tu serais prêt à fermer les yeux sur l'existence de ton fils ? »

Serait-il prêt à renier son fils ? Venant de lui, cela m'étonnerait fortement. Alors que je tenais mon fils dans mes bras, épuisait par cette journée, qu'il sommeillait. Je regardais mon petit « neveu » et celui-ci me demandait ou me suppliait presque de rester avec lui ? Comment ? Je ne pouvais pas et il le savait très bien. Seulement, il ne me laissait même pas le temps d'y répondre qu'il m'embrassait. Si on pouvait appeler cela : un baiser. Tellement qu'il m'avait prise au dépourvu, je n'avais pas répondu à son baiser. Rapidement, il se rendait compte de sa bourde et il s'écartait. Je ne savais pas quoi dire, ni faire. Je me redressais et je déposais mon fils sur le canapé. Je n'allais tout de même pas laisser mon fils dormir comme un chien à terre. Le silence régnait un long moment dans la pièce, mais rapidement, je coupais net à ce silence.

GEMMA _ « J'aimerais tant rester avec toi et tu le sais très bien. » Je m'approchais de lui et je saisissais sa main tout en le regardant fixement dans les yeux « Pourquoi m'as-tu embrassée ? »

Read était complètement dans un autre monde. Il ne savait pas trop quoi faire, quoi dire, comment réagir exactement. Il venait de découvrir qu'il avait un quatrième enfant. Bon sang! Comment cela avait-il était possible. La voix de Gemma retentit de nouveau et le sortit de sa torpeur. Read resta muet un instant, observant sa tante. "Je ne sais pas..." Evidemment, c'était dur. Il l'aurait fait sans hésiter quelques minutes plus tôt, mais maintenant qu'il savait que Maxwell n'était pas l'homme bon qu'il avait toujours cru, la situation devenait difficile. Il savait également que de dire la vérité au grand jour le ferait sans doute couper les ponts avec sa propre mère. Il déglutit bruyamment.
Et soudain, ce baiser, venu de nulle part. C'était comme s'il répondait subitement à ce qu'avait dit Gemma plus tôt. Il lui caressa la joue avant de s'écarter presque trop brutalement. "Alors reste..." continua-t-il doucement. Il devrait prendre les choses en main. Lui dire de divorcer, de porter plainte que savait-il encore! Mais pour le moment, il était juste gêné, les joues complètement rouges. "Je... je sais pas... je suis désolée..." déclara-t-il en baissant les yeux. Pourquoi l'avoir embrassé ainsi, si langoureusement. Peut-être parce qu'il s'était rendu compte qu'elle l'attirait. Et à présent, ils avaient un lien très fort: un fils.