Pas besoin de cadeau à Noël, juste des gens qu'on aime

Noël était passé, et avec lui son lot de surprises. Le brunet n'avait pas passé un Noël comme les autres. c'était le deuxième qu'il passait depuis la mort de sa mère, et donc loin de sa famille. C'était pour le mieux puisqu'il ne se voyait vraiment pas retourner au Brésil pendant cette période, c'était trop badant. Le jeune homme n'avait pas forcément fait la fête avec les autres et n'avait pas réveillonné trop tard. Il considérait tout de même cette fête comme familiale à la différence du nouvel an. Le brésilien se dirigea dans le salon où il se posa sur le canapé en regardant les décorations autour de lui. Ce lieu avait quand même de la gueule, dommage que le voyage était gâché par toutes ces agressions à répétition. Ricardo ne savait même pas s'il connaissait l'une des victimes. Il espérait tout de même que les personnes auxquelles il tient le plus ne tombe pas entre ses griffes. Le brunet bu une gorgée de sa canette de Red Bull lorsqu'une jeune femme, plutôt séduisante d'ailleurs, s'installa près de lui et commença à lui parler. Le brésilien lui répondit par politesse, mais il avait la tête dans ses pensées et s'en foutait un peu de ce qu'elle lui racontait.

Pas une hystérique de Noël, ça n'avait même pas le don de l'attendrir. Bien sur, Maxym aimait les décorations, l'odeur de sève et ces lumières. Mais chez elle, cette fête n'avait jamais eu ce côté familial et plein de valeurs. On s'en moque des valeurs chez les McAllister, on en joue. Les repas tournaient souvent au débat, quand Max rêvait de juste regarder un film sous une couverture. Alors, s'éloigner de ses parents pour Noël était loin de la déranger. Sa vraie famille, au sens attachement, était ici. Elle avait passé un excellent réveillon, et désormais ne restait que cette ambiance douce-heureuse. Pleine de bonne humeur donc, Max descend dans le salon pour se faire un chocolat. Ses billes se posent sur Ric, qu'elle reconnaît de profil, et sur sa compagnie. Charmante. Ouais, j'sais pas ce que tu croyais Max. La presque imperturbable file tout de même en cuisine pour sa boisson, et en revenant, fait ce détour obligatoire par le canapé. Arrivant derrière, elle glisse sa main sur l'épaule masculine, et l'autre, tenant la tasse bouillante, se pose en toute négligence sur l'épaule nue de la blondasse. Une mather sûrement, ouais. « Riiiic.. tu sais où je peux trouver une cuillère ? Y en avait plus.. » Qu'elle s'exprime comme une de ces dindes de cabot, n'en faisant pas du tout quatre tonnes. Un peu la même cuillière qu'elle venait de balancer dans un vase avant de faire son détour, tu vois. Pendant ce temps, t'as l'autre qui beugle car elle vient de se brûler, et dans son agitation, renverse le chocolat sur elle. Comme quoi, y a des plans qui marchent parfaitement. « Putain mais tu pourrais faire gaffe ! » S'énerve la manipulatrice. « En plus ça doit brûler.. » Elle grimace, mais ses lèvres laissent percevoir un fin sourire narquois en coin. De ces sourires que les filles comprennent entre elles.

Le brunet termina sa canette qu'il posa sur la table basse située près de lui. Il y avait du monde dans le salon, c'était un peu l'endroit pour se retrouver, du coup il y avait toujours un brouhaha incessant. Ricardo écoutait la jeune femme lui parler, et même littéralement raconter sa vie. Il était trop gentil et poli, sinon il l'aurait déjà envoyer chier depuis bien longtemps. Il hochait la tête de temps en temps en rajoutant quelques fois des petits "oui oui" ou "je vois". Cependant sa tête était déjà ailleurs. Il n'allait probablement pas tarder à se rouler un petit joint, au moins ça serait un bon prétexte pour sortir dehors et s'éloigner du pot de colle. Finalement, c'est autre chose, ou plutôt quelqu'un d'autre, qui allait le sauver. Sentant une main sur son épaule, le visage de Ric se tourna vers Maxym. "Riiiic.. tu sais où je peux trouver une cuillère ? Y en avait plus.." Le brésilien n'eut pas le temps de répondre que la blonde en face de lui se plaignait de la chaleur du bol de Maxym sur son épaule. Finalement, dans un geste brusque, elle renversa le liquide sur la belle brune. "Putain mais tu pourrais faire gaffe ! En plus ça doit brûler.." Ric remarqua néanmoins le sourire sur le visage de l'Eliot, comme si la situation la satisfaisait. "On parlera plus tard d'accord ?" dit-il à la blonde avant de prendre la main de Maxym pour l'attirer vers lui. "Tu aimes les entrées fracassantes" dit-il avec un sourire avant d'aller lui chercher un torchon.

C'est pas bien. Autant d'ébouillanter la pauvre demoiselle qui n'avait rien demandé à personne, et se rendait juste coupable de parler à la mauvaise personne, devant les mauvaises billes, que d'avoir envie de le faire. Pire, Maxym s'en réjouissait d'un sourire malsain. Merci à ses gènes, à l'éducation. On a ce qu'on veut, quand on veut, et on écrase ce qui perturbe le chemin. Sur le coup, elle n'avait vu que l'épaule rougit de la blonde, et même pas que ses propres doigts avaient reçu du liquide. "On parlera plus tard d'accord ?" Arquant un sourcil, ses lèvres s'écartent à nouveau dans un sourire discret. « Voilà, vous parlerez plus tard. » Ca suinte le dédain, et l'Eliot la suit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse du paysage en pestant. "Tu aimes les entrées fracassantes" Qu'il lui dit en l'attirant vers lui, tandis que Max jetait un œil sur son autre main, un peu douloureuse à cause de la chaleur. « Ne fait pas comme si ça te dérangeait.. Je t'ai sauvé de la discussion la plus chiante de l'année. » Ouais, elle avait rien entendu mais elle avait la tête d'une fille complètement ennuyante. Ouais, c'est totalement subjectif et certainement guidé par un sentiment étrange qui se rapproche de la jalousie.

Maxym l'avait certainement sauvé d'une conversation très ennuyeuse, même s'il n'allait pas tarder à se débrouiller pour le faire lui même. Mais ce n'est pas ça qui retenait le plus l'attention de Ric. Non, c'est plutôt le fait que se soit Maxym qui le fasse. Après tout, elle n'en savait rien qu'il se faisait royalement chier en l'écoutant, alors pourquoi venir tenter de le sauver ? "Voilà, vous parlerez plus tard". Ricardo regarda la jeune femme s'éloigner avant de porter son attention sur l'Eliot, un sourire mesquin dessiné sur le visage, plutôt fière d'elle apparemment. "T'es incorrigible toi.." Il lui sourit avant de prendre sa main pour essuyer le liquide présent avec le torchon. En tout cas, il avait vite décidé la personne qu'il allait aider. "Ne fait pas comme si ça te dérangeait.. Je t'ai sauvé de la discussion la plus chiante de l'année". Ric jeta le torchon plus loin avant de sourire suite à ses propos. "Je vois pas de quoi tu parles, c'était plutôt intéressant". C'était surtout très faux, mais ça lui ferait trop plaisir que d'admettre qu'elle avait raison. Il arqua un sourcil sans la quitter du regard. "Si je ne te connaissais pas aussi bien, j'aurais tendance à croire que tu l'as surtout éloigné parce que tu es jalouse.."

"T'es incorrigible toi.." Ce qui n'avait pas l'air de le déranger, soit dit en passant. La pauvre demoiselle en détresse était partie en râlant, Ricardo ne se préoccupant pas de sa petite brûlure chocolatée. Maxym 1, Dinde 0. Autant dire que l'Eliot aurait relativement mal prit s'il s'était mit à soigner l'autre plutôt que sa main, qu'elle laissait d'ailleurs sagement entre les doigts du garçon.  "Je vois pas de quoi tu parles, c'était plutôt intéressant" Hum, menteur. Du moins, c'est ce qui l'arrange de croire. « Oh pitié, t'étais à deux doigts de bailler, je l'ai bien vu ! » S'amuse-t-elle avec un sourire en coin, récupérant sa main intacte. Elle s'assit ensuite sur le canapé, à la place chauffée par la présence précédente.  "Si je ne te connaissais pas aussi bien, j'aurais tendance à croire que tu l'as surtout éloigné parce que tu es jalouse.." Levant les yeux au ciel, Max est encore loin d'accepter d'avouer ce genre de choses. Déjà car elle n'en est pas vraiment consciente. Elle voulait juste.. faire déguerpir cette conne qui se comportait avec Ric comme si c'était le dernier homme sur terre et qu'ils étaient chargés de repeupler la planète. « Heureusement que tu me connais bien, et que tu sais que ce n'est pas ça. » N'est-ce pas ? Elle essaye de se persuader, la pauvre. Mais lâche tout de même un : « Et c'était qui c'te fille ? » Genre, l'air de rien.

"Oh pitié, t'étais à deux doigts de bailler, je l'ai bien vu !" Ricardo ne pu s'empêcher de lâcher un petit rire. Oh, c'était si flagrant que ça ? pourtant il avait le souvenir d'être un excellent acteur. Il pensait plutôt que Maxym se cherchait des excuses. Il l'a connaissait par cœur, comme si c'était le genre à avouer une quelconque jalousie de toute façon. Elle s'assit dans le canapé et Ricardo en fit de même, ne laissant qu'une courte distance entre eux. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il souligna le fait qu'il pourrait s'agir d'une pointe de jalousie de sa part. "Heureusement que tu me connais bien, et que tu sais que ce n'est pas ça". Ric se contenta de hocher la tête. "Oui, exactement" dit-il, vraiment pas convaincu. "Et c'était qui c'te fille ?" Le brésilien haussa les épaules avec un sourire. "Franchement, j'en sais rien". Il sourit en regardant la belle Eliot dans les yeux. "Mais je suis pratiquement sûr que je n'ai pas couché avec" plaisanta t-il. Nan, parce qu'il se rappelait quand même de toutes les filles avec qui il avait couché, et il avait quand même un minimum de goût.

S'installant à son aise sur le canapé, Maxym appréciait le fait qu'ils arrivent à nouveau à se côtoyer, un peu comme avant. Pas totalement, mais presque. "Oui, exactement" Il n'y croit pas, elle peut le voir à ses traits dubitatifs. Faut dire qu'elle agit typiquement comme une jalouse. Et.. oui, elle est jalouse. Possessive, aussi. En amitié, en amour, dès qu'on donne plus d'attention à une autre. Une certaine peur d'être laissée sur le côté, aussi. "Franchement, j'en sais rien.  Mais je suis pratiquement sûr que je n'ai pas couché avec. " Balacant la tête de droite à gauche, doucement. « Pratiquement sûr ? » Elle hausse un sourcil, soutenant son regard. « T'es un vrai gentleman dit donc, tu te rappelles même de leur visage ! » Un brin de sarcasme dans la voix, mais ses lèvres se scindent en un sourire. Plus de reproche sous-jacent, elle essaye. Il lui fallait une sacrée mémoire tout de même, non ? Bon, ça elle va pas lui dire. « Enfin, les vacances ne sont pas finies.. » Reprend-elle avec humour. Après tout, elle était d'une fadeur absolue, mais ça se saurait si ça arrêtait les hommes.

En faisant cette blague, Ricardo savait qu'il remettait sur le tapis un sujet plutôt tabou puisqu'il était à l'origine de leur éloignement. Mais maintenant, il préférait en rire. En plus, Maxym n'était pas non plus la fille la plus prude qui soit et Ric le savait, même si évidemment il ne lui avait jamais balancé ça à la figure. Il s'en fichait, de toute façon, c'est pas comme s'il avait son mot à dire. Elle ne lui appartenait pas, après tout. Lui voyait bien au delà de ça, Maxym avait peut-être quelques défauts, mais elle avait d’innombrables qualités. "Pratiquement sûr ? T'es un vrai gentleman dit donc, tu te rappelles même de leur visage !" Il sourit en l'écoutant. "Les visages oui. Par contre les prénoms, une vraie galère !" C'était une blague évidemment, et il fallait vraiment être con pour ne pas s'en rendre compte. "Enfin, les vacances ne sont pas finies.." Il haussa les épaules. "Arrête. Tu sais très bien que je m'amuse, mais ça ne m'empêche pas d'avoir d'autres priorités.." Il la regarda dans les yeux avec un petit sourire au coin des lèvres.

Le thème était hasardeux, puisqu'ils savaient que propice à de nouvelles disputes. Sauf que Maxym avait décidé d'avancer, de passer outre. Oh, ça la dérangeait toujours, mais après tout, son comportement était loin d'être exemplaire. Et elle tenait à sa liberté, comme lui. Elle n'avait pas le droit de lui reprocher quoique ce soit, mais ça ne l'empêchait pas d'éloigner celles qu'elle pouvait. Surtout quand ça se déroule devant ses yeux noisettes. "Les visages oui. Par contre les prénoms, une vraie galère !" Secouant la tête d'un air consterné, Maxym rit quand même, un peu malgré elle et derrière ses lèvres fermées. « Me fait pas croire que tu tiens pas un calepin avec tous les prénoms de tes conquêtes ! » Elle est quasi sûre d'avoir vu ça chez Marshall. C'est un truc de mec ça, non ? "Arrête. Tu sais très bien que je m'amuse, mais ça ne m'empêche pas d'avoir d'autres priorités.." Sondant son regard de ses billes sombres, ses lèvres cèdent en un sourire malicieux. « Et c'est quoi, ces autres priorités ? » Elle se tourne d'avantage vers lui, s'accoudant au dossier du canapé et recroquevillant ses jambes pour plus de confort.