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Peut-être que ça aurait été une bonne idée que j'aille vivre chez Ricardo pendant un moment lorsque nous rentrerons à Cambridge. Mais je ne pouvais pas accepter sa proposition. Il fallait que je continue de vivre normalement, sinon je n'arriverai jamais à tourner la page. C'est gentil, vraiment. Mais je ne peux pas accepter. Il faut que j'arrive à vivre normalement, comme si rien ne s'était passé. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais il faut que j'essaye. C'est peut-être la seule chose censée et sage que j'étais capable de dire ce soir. J'étais bien trop bouleversée, et apeurée pour penser clairement. Je me demandais si j'arriverai à revivre normalement après ce qui m'était arriver. Parce que pour l'instant j'avais peur de sortir de ma chambre d'hôtel, et que je n'osais même pas aller m'amuser dehors. Comment ferai-je lorsque nous serons de retour à Harvard et que je devrai aller en cours ? Ça me faisait peur. Le retour à "la vraie vie" me terrifiait totalement. Presque autant que de me faire toucher par un homme d'ailleurs. J'avais peur que Ric me prenne dans ses bras alors que quelques mois plus tôt nous avions passé un moment merveilleux ensemble, l'un contre l'autre. Pourtant j'avais décidé de le laisser faire, parce qu'il n'y avait pas de raison qu'il me fasse du mal. Mais je en pouvais m'empêcher de me crisper alors qu'il passait lentement ses bras dans mon dos afin de me serrer contre lui. Il était prudent et délicat, et je lui en étais reconnaissante. Ce n'était pas si désagréable que ça. Étrangement, je me sentais même en sécurité dans ses bras. J'avais l'impression qu'il ne pourrait plus rien m'arriver. Et une telle sensation était vraiment agréable après avoir vécu dans la crainte pendant des jours. Restes avec moi cette nuit, s'il te plaît... Je voulais qu'il reste avec moi, qu'il veille sur moi, pour que je puisse me sentir en sécurité encore un peu plus longtemps.
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