Eugio; instaure un froid, que je revienne vers toi

Il avait essayé de passer une bonne soirée l'allemand, entouré de sa meilleure amie qui était vite venue le rejoindre et d'Alexia qui avait un don particulier pour le faire vibrer, ça aurai presque été le cas. Mais jeter un coup d'oeil toutes les cinq minutes à Elio et sa pétasse blonde n'aidait pas à profiter au maximum de la veillée. Eugene avait enchaîné coupes jusqu'à ce qu'il sente qu'il ne pouvait plus rien avaler. Il faisait chaud, méga chaud maintenant, il suffoquait et avait grand besoin d'air frais. Dans sa précipitation, il en oublia veste et bonnet, et se retrouva penaud une fois dehors. « T'en manque pas une, Gégène » se dit-il à lui-même, en commençant à marcher dans cette neige poudreuse. Un tronc gisait non loin de là, un des nobreux bûcherons du Canada n'avait pas fini son travail en le laissant planter là. Mais cela pourrait servir de bon repose-fesse le temps de se reposer et de retrouver un état plus normal. Réguler sa température n'avait rien de facile, et l'allemand se maudissait déjà d'avoir eu cette belle idée d'aller grelotter dehors. il allait couvrir un rhum au moins, si ce n'était pas la crève.

La réaction d’Eugene m’avait clairement fait chier, il m’avait tout de même ignoré pendant toute la soirée et cela me fit chier honnêtement. Je le regardais tout de même de temps en temps en espérant croiser son regard mais rien à faire monsieur était entêté et ne voulait rien savoir. Alors bien sûr quand il sortit de la salle, je ne pus m’empêcher de le suivre surtout vu la façon dont il était habillé. Il allait finir par mourir de froid s’il continuait ainsi ! Un vrai gosse, je vous jure ! Je pris son bonnet et son manteau après m’avoir habillé chaudement à mon tour. Je m’aventure dehors à la recherche de cet abruti et le vit finalement au loin assis sur un tronc d’arbre. Je sais qu’il a beaucoup bu et bien sûr, il ne tient pas l’alcool donc j’imagine bien toutes les conneries qu’il va me sortir en ce soir de réveillon. Je viens me poser à côté de lui et lui enfila son bonnet sur la tête d’une façon assez brutale comme pour le punir de son comportement. Tu es clairement un gros gamin Eugene ! Pourquoi tu m’ignores comme ça ! dis-je en grondant de mécontentement. Je viens ensuite lui foutre son manteau et mon écharpe en plus parce que voilà, je suis trop gentil ! N’essaye même pas de refaire cela sinon je t’explose Venteiheimer ! Surtout que je ne connais même pas la raison de ton ignorance. Ouais, je voulais savoir pourquoi il faisait la gueule ce mec.

Sa respiration créait de véritables amas de fumée, Eugene était un dragon chaque fois qu'il expirait. Un dragon énervé car il fut une nouvelle fois victime de sa jalousie maladive, et il aurait bien craché un peu de feu sur toutes les personnes présentes afin de se calmer. Au final, l'air congelé du Canada venait remettre un peu de bon sens dans l'esprit révolté du jeune homme. « Fais-toi une raison, tu te gâches la vie à être jaloux de toutes ces connes qui lui tournent autour » se parla-t-il à lui-même, essayant d'engager une conversation avec sa tête, afin qu'elle le laisse tranquille en évitant de lui envoyer des images d'Elio à chaque minute où ils se trouvaient dans la même pièce. L'esprit humain était pleines de complications et adorait jouer des tours. Il se racla la gorge, sentant déjà le froid engourdir ses cordes vocales et il fut arrêté par des bruits de pas provenant de derrière lui. Si la personne se voulait discrète, c'était perdu avec toute cette neige. Comme à son habitude, il allait renvoyer chier la personne avant d'entendre sa voix. Nan, c'est pas vrai, lui encore. Il s'installa à côté de lui et lui mit son bonnet sur la tête. Comme hypnotisé, le Mather s'était laissé faire. C'était une attention délicate, ça lui plaisait .. Voilà qu'il retombait dans le panneau, merde. « J'aurai voulu mon bonnet, je l'aurais pris » mentit-il, histoire de garder un peu de dignité. La vérité était qu'il se sentait mieux avec sur la tête. Mais bien que ses gestes étaient fins et beaux, ses mots étaient plus contrariants. « Je t'en prie, fais pas l'innocent » pesta l'allemand en détournant la tête. Voilà qu'il se comportait comme une pétasse furieuse à l'idée que son mec parle à une fille. La même que lors du Thanksgiving en plus. Un jour, il allait devoir l'éliminer celle-là, histoire d'être tranquille.

Honnêtement, je voyais Eugene comme un gamin ce soir. Il avait des réactions complètement débiles et cela m’énervait plus qu’autre chose. Il a osé sortir dehors sans rien sur le dos, il est totalement inconscient ce n’est pas possible. Je l’avais suivi avec ses affaires en main, je n’allais pas le laisser ainsi alors qu’il pourrait tomber gravement malade. Je m’installe à côté de lui n’hésitant pas à lui dire clairement qu’il était un gros gamin avant de lui foutre son bonnet sur la tête d’une façon tout sauf douce. Joue pas ton gamin et remercie moi au lieu de faire ta tête de con. dis-je totalement désespéré de son comportement. Nan mais c’est vrai quoi, il m’ignorait sans même que je sache la réponse et moi cela me préoccupais alors il a plutôt intérêt à ouvrir sa bouche s’il ne veut pas que je lui ouvre de force. Je joue pas mon innocent et toi évite de jouer ton débile veux-tu et dis moi ce qui se passe. dis-je en attrapant son visage pour qu’il me regarde enfin. Il n’avait pas intérêt à fuir parce que j’allais finir par m’énerver. J’avais déjà assez de problème comme cela au niveau sentimental pour qu’il me perturbe encore plus que maintenant. Pourquoi tu m’as ignoré alors que tu savais très bien que j’étais là puisque tu es passé à côté de moi ?! Et surtout pourquoi tu as bu abruti alors que tu ne tiens pas l’alcool ?! dis-je en le questionnant du regard. Il n’allait pas me faire dégager ainsi de toute façon j’aurais ma réponse parce que je voulais le comprendre !

Il y avait tant de raisons d'être énervé actuellement. D'abord, Eugene s'énervait tout seul, à faire le gamin, comme le qualifiait si bien l'italien. Témoin d'un même genre de comportement, il aurait été le premier à apporter sa critique, pas toujours constructive. Puis Elio l'énervait, à se douter de rien, à jouer avec, l'embrasser, ne plus en reparler et au final venir demander ce qu'il se passe. Eugene se demandait s'il y avait vraiment quelque chose ou si tout était dans sa tête. Un peu fou l'allemand, un peu comme toutes les composantes de sa famille. Elio réclamait explication, et d'un côté il en avait tous les droits. De l'autre, il pouvait juste la fermer, ça le rendait moins idiot. « Tu m'énerves, voilà ce qu'il se passe » lâcha à demi-mot le Mather, une fois obligé de le regarder dans les yeux. Ces yeux bleus là, qui illuminent tout un regard, qui donne tant d'importance à l'image que renvoie l'italien. C'était hypnotisant, et Eugene se sentit obligé de poser ses lèvres sur celle de l'italien, histoire d'être plus proche encore de ce bleu parfait. « Voilà, on s'embrasse et ensuite tu me zappes, tu parles à la blondasse à Thanksgiving, tu revois Siam, tu reparles à la grognasse de Thanksgiving, je sais pas où est ma place dans tout ça » tenta-t-il d'articuler, alors que le froid représentait un obstacle plus terrible encore que la honte de parler de ses sentiments. « Tu me rends fou, j'sais pas si on est pote, si on aime juste se taquiner ou si on s'aime bien, mais bien bien bien » termina-t-il, histoire d'exposer tout ce qu'il avait à dire, en insistant bien sur ses derniers mots. Comme à son habitude, il allait continuer sur autre chose de moins sérieux, histoire de cacher son embarras. « Et j'tiens bien, raconte pas n'importe quoi » fit-il en se redressant, avant de tomber en arrière.

Au fond, je m’en doutais de la raison de son énervement, je le connais depuis des années, j’avais compris comment il fonctionnait. Il était tout simplement jaloux que je ne lui porte pas toute mon attention. Je ne réagis même pas quand il me dit très clairement que je l’énervais et j’en avais bien conscience vu la tête qu’il a fait toute la soirée. Ce que je voulais savoir c’était la raison de cet énervement. Je le regardais dans les yeux croisant son regard pour la première fois depuis un petit moment. J’essayais de lire dans ses yeux pour comprendre ce qui se passait chez lui et ne fuis-je pas surpris quand je sentis ses lèvres se poser sur les miennes une nouvelle fois. Mais ce fut trop court pour que je puisse faire quoi que ce soit. Je me contentais de mordre ma lèvre inférieure doucement tout en écoutant ce qu’il a à me dire. Je soupire en l’entendant dire que je le zappais pour d’autres filles, que je ne m’inquiétais même pas de notre ancien baiser échangé dans sa chambre. Gegene, je te signale que c’est toi qui t’es barré à Thanksgiving… le fait que je leur parle ne veut pas dire que je couche avec voyons ! Et puis tu sais très bien ce que tu es pour moi… Tu me connais nan ?! Je n’embrasse pas quelqu’un sans un minimum de sentiment abruti. dis-je en secouant la tête accentuant bien sur le dernier mot. Je ne savais pas moi-même ce qu’on était tous les deux. C’était beaucoup trop compliqué en ce moment, je ne savais pas quoi faire avec tous les sentiments qui m’envahie de jour en jour. On est plus que des amis tous les deux, on a toujours été plus que des amis et tu le sais très bien. C’est juste qu’on ne s’en souciait pas à l’époque. dis-je en passant une main dans mes cheveux en soupirant une nouvelle fois. Puis cet abruti avait bu comme un con qu’il est, il ne tient pas l’alcool alors pourquoi se met-il en tête de boire ? Il fit son malin mais n’empêche si je n’avais pas été là pour le rattraper, il aurait finit le dos au sol. On est d’accord, tu ne tiens absolument pas l’alcool Eugene. dis-je en affichant un sourire sur mes lèvres. Il était presque assis sur mes genoux, je pouvais le regarder de plus près et je souris en abaissant son bonnet sur son visage juste pour le faire chier. Eugene, je te le dis, je crois que je suis le seul mec sur terre qui est capable de te supporter. dis-je en lui prenant la main doucement. Je le pensais en plus, son caractère de diva était insupportable pour tout le monde sauf pour moi.

Il n'y avait plus rien de très clair en fait, surtout avec un peu d'alcool dans le sens. Déjà qu'Eugene était doué pour se mettre dans des situations délicates sobres, une fois éméché cela ne s'arrangeait guère. Ses sentiments étaient décuplés, ses illusions de même et les personnes autour de lui ne savaient jamais à quoi s'attendre. Comme le baiser qu'il venait d'offrir à Elio, ce n'était pas prémédité mais spontané, comme tout ce qu'il faisait une fois dans cet état. Sinon, il réfléchissait, se torturait l'esprit et s'empêchait de faire ce que parfois il voulait vraiment faire. Grincheux et vexé, il présentait à présent une bouche grande ouverte et une expression pensive. Depuis tout ce temps Elio était intéressé ? Il s'en était bien caché en tout cas, toujours au bras d'une nana différente et à faire croire que seul Eugene avait envie de lui sauter dessus. Au fond, Eugene avait espéré avoir raison, puis pensait avoir tort et là il se rendait compte qu'en fait il avait vraiment raison. « T'es con de faire ça, depuis McDonald's j'me sens comme ça, avant j'men fichais mais plus maintenant, ça me fait chier de te voir avec d'autres .. J'ai même pris des coups pour toi » se mit-il à déclarer dans un demi-rire, en repensant à Calypso lui mettant des coups lors d'Halloween. Waow, Halloween et là c'était Noël, ça datait son obsession tout de même. Il manqua de tomber l'ivrogne, et comme dans un film, le beau brun vint l'empêcher de toucher le sol. Et ils étaient bien plus proches par la suite, Eugene limite sur les genoux de l'italien, un bras derrière sa tête. Il faisait froid, mais il se sentait confortable. Plonger dans l'immense océan présent dans chacune des pupilles de son bourreau, il fut surpris par l'attaque surprise dont il fut victime: bonnet descendu jusqu'au nez. « Mais ! » lâcha-t-il avant de le repositionner comme il fallait, sur ses oreilles et laissant ses cheveux apparaître sur le devant. Nerveux, il sourit. Et certainement il ne cessera plus de sourire après avoir entendu ce qu'il avait envie d'entendre depuis un temps. Mais certes, il tenait pas beaucoup l'alcool, donc il reposa son front contre celui du jeune homme et ferma les yeux. « Je dois faire de l'ordre là, on pense à pleins de trucs quand on est ivre » se marra-t-il, les yeux fermés, profitant un maximum du contact frontal qu'il avait avec son beau Elio.

Je n’étais pas quelqu’un de facile à comprendre et puis quand on parlait de sentiment amoureux, j’étais le mec le plus aveugle du monde. Je n’avais même pas remarqué les sentiments qu’avaient Eugene pour moi, ou peut-être simplement une attirance, je ne savais pas vraiment en fait. Il était jaloux de toutes celles qui s’approchent de moi, mais je n’allais pas non plus me rendre insociable pour les beaux yeux de mon gegene. Puis ce n’est pas comme si je les faisais espérer à ces filles, ce n’est même pas le cas –sauf siam peut-être. J’arque un sourcil surpris d’entendre qu’il s’est pris des coups pour moi. Comment ça tu t’es pris des coups ? T’as fais quoi comme bêtise ? lui demandais-je curieux de savoir dans quel merde il s’est encore mis, surtout que c’était pour moi d’après lui. Monsieur avait trop bu et il ne tient pas l’alcool, il se ramassa à moitié en essayant de me montrer le contraire. Il se retrouvait sur mes genoux comme un bébé qu’il peut être par moment. Je me moque de lui et abaisse son bonnet qui fit gronder le gamin en lui. A dire qu’il a quatre ans de moins que moi, cela fait de moi un presque pédophile la majorité est de vingt-un ans aux Etats-Unis mais je crois que c’est chose fait. Je le regarde finalement se rapprocher de moi, son front se posa sur le mien ce qui me fit sourire. Par moment, il pouvait se montrer vraiment mignon quand il le voulait. C’est sûrement parce que je lui ai dis que j’étais le seul mec à pouvoir supporter son caractère de merde et je le pensais honnêtement. Je souris et passe un bras autour de ses hanches pour le tenir bien, il est bourré on n’oublie pas. Tu penses à quoi alors ? Vas-y je t’écoute. dis-je avec un sourire au coin. J’ai hâte de voir ce que monsieur était en train d’imaginer car ce mec à une mentalité débordante tout de même.

Maintenant que tout était bien entre eux, plus que bien, harmonieux même !, il pouvait sans trop de réticence lui avouer ce qu'il s'est amusé à faire le fameux soir d'Halloween. Fallait juste tourner à la rigolade, qu'il n'ait pas à subir de ton ou regard trop sévère de sa part. Un main derrière la tête, se grattant le crâne en signe d'embarras, il osa enfin à parler. Au pire quoi ? Il serait plus sur ses genoux, c'est tout. « Disons qu'à Halloween j'ai essayé de te faire passer pour un gros dégueulasse envers Calypso et qu'elle m'a bien mis la misère une fois la supercherie découverte ! » expliqua-t-il, le plus rapidement possible afin que le trop pleins d'information vienne empêcher le bel italien d'éprouver la moindre colère. « Mais j'suis mignon, non ? » essaya-t-il déjà de se rattraper, en faisant des yeux ronds et un sourire angélique à celui qui le rendait aussi taré. Mais déjà, de savoir qu'ils en étaient là, à se câliner gentiment, sans se presser, ça rendait déjà plus crédible les actions d'Eugene. Il n'avait pas fait ça pour rien et c'était une merveilleuse récompense que de se sentir tenir aussi fort près de lui. Certes, il ne voulait peut-être pas qu'il tombe, mais il ne pouvait plus s'inventer d'excuses: il le voulait près de lui lui aussi. Puis, le front contre le sien, on lui demanda à quoi il pensait. Quelle question ! « Je pense que c'est Noël et que j't'ai fait aucun cadeau » se confia-t-il, ses mains venant caresser les joues congelées du rital.

Je pense qu’il avait beaucoup de chose à me dire, puisqu’il avait pris cher à cause de moi d’après lui. Ne fuis-je pas surpris en l’entendant dire qu’il s’était fait passé pour moi devant Calypso en utilisant un côté inexistant de ma personne, un côté dégueulasse ? Tu m’as fait passer pour quoi ?! Imagine la réputation que j’ai maintenant, déjà qu’elle n’est pas géniale ! dis-je en soupirant avant de secouer la tête doucement. C’était sûrement à cause de sa jalousie, c’est toujours à cause de sa jalousie qu’il agit sans réfléchir. J’arque un sourcil quand il me dit qu’il était mignon tout de même, il est mignon mais totalement diabolique en plus de cela. J’avoue que tu es moins mignon à mes yeux maintenant… Elle a vraiment cru que c’était moi ? Je suis plus grand que toi ! dis-je en secouant la tête. Faut dire qu’elle a beau être ma fiancé, on se voit jamais tous les deux. Faudra remédier à cela pour éviter tout problème avec ce mariage de merde. Je n’allais pas lui en vouloir pendant quinze ans non plus, surtout qu’on était dans une position des plus tendres n’est ce pas ? Je souris doucement profitant de la proximité d’Eugene. Autant le dire, on ressemblait clairement à un couple, pourtant on ne l’était pas… Du moins pas pour l’instant, je pense qu’il faudra un peu de temps avant que cela n’aille jusqu’à l’officialisation. Je souris quand il me dit que c’était Noël mais qu’il ne m’avait acheté aucun cadeau. Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un rire. Tu ne m’as vraiment rien offert ? Je suis triste maintenant… Je n’ai pas besoin de cadeau, après tout on a tous les deux ce qu’on veut en général. Mais un peu de ta tendresse pourra être un très joli cadeau. lui dis-je à son oreille alor que mon sourire était toujours scotcher à mes lèvres.