Tu as vu le ciel est blanc ...

Lun 5 Jan 2015 - 7:51

Y a du relâchement dans l'air dis moi Matt, c'est le manque de ma compagnie qui te fait te laisser aller, je ne savais pas que j'avais une telle emprise sur ta vie et tes envies ! Oui cette phrase était sortie toute seule, comme sans aucunes gênes, sans rien pour me dérober de mon humour débile, de mon auto dérision insupportable quelques fois, mais maintenant que les mots s'étaient enchaînés, je me trouvais con d'avoir dis ce genre de truc, comme si le malaise entre nous n'était pas assez grand ... comme si finalement oui entre nous il y avait un putain de truc qu'on ne voulait mais qui finalement avait peut être creusé un petit trou, j'étais con. Comme si de rien n'était ou du moins j'essayais, je revenais dans le salon pour poser les chips et les petits gateaux apéro, de la bonne bouffe en bref. Tu veux vraiment me briser ou quoi ... et tu crois que c'est comme cela que tu vas réussir à me faire revenir au bercail ? dis je en le toisant du regard avec mon petit brin de malice et de folie habituelle, la proximité soudainement me paraissait insupportable, je me mis alors à fixer l'écran tout en grignotant ce n'était pas possible, fallait pas faire de connerie, surtout que sur le coup on était loin d'être bourré, comme si ma vie n'était pas un bordel, comme si j'étais trop paumé pour plus savoir me contrôler ! Tu les envies elle avoue ... Non mais on verra bien avec le temps ... je me prends pas la tête !

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Ven 9 Jan 2015 - 19:20

Matthéo était donc parti dans la cuisine pour chercher quelques bricoles à grignoter. Des chips, des gâteaux... Ça, c'est la vie entre potes en tant que colocataires. Bon il manquait encore un peu d'ambiance avec des bières, de la musique et des filles, mais on était moins dans ce délire là. Avec les filles, chacun faisait ce qu'il voulait de son côté. On n'était pas du genre à en ramener à la maison en même temps pour se dire 'Hey, on fait la même chose en même temps, mais juste pour s'amuser'. Bref, vous m'avez compris. « Ah, tu n'es même pas responsable de ça ! Je dirai plutôt que ce relâchement est dû aux cours et à l'hôpital... » Bon, sur ce coup, l'ambiance se dégradait délicatement. Je ne savais même pas pourquoi... On a déconné lors d'un jeu après de longues heures d'alcool. Ça peut arriver à tout le monde, non ? Alors là, en étant complètement sobre, on ne risquait rien. Il se contrôlait, moi aussi. Tout allait bien. Et pourtant, rien n'était comme avant. C'est presque comme si j'étais aussi mal à l'aise que lorsque je suis avec une fille qui me plait - ok, c'est rare -. « Tu reviendras tout seul vivre ici. Ça te manque, c'est comme ça... » Dis-je en rigolant légèrement. Matthéo se mettait à fixer l'écran et je voyais que l'ambiance s'était autant dégradé de son côté que du mien. On tentait de rigoler, de faire comme si de rien n'était mais c'était faux. Pourtant, on était aussi entré sur ce sujet d'explication, pour savoir réellement ce qui n'allait pas ou plus entre nous et aucun de nous deux avait trouvé une réponse. En même temps, il n'y avait rien à en dire. C'est ce que je pensais mais je voyais bien que cet acte avait des conséquences sur notre relation aujourd'hui. Quelque chose de bizarre se passait entre nous mais je n'avais aucune idée de ce quoi il s'agissait. Je mangeais deux ou trois chips avant de lui répondre. « Oh, je suis très bien dans ma vie de pépé, tu sais... Personne ne me harcèle et je n'ai besoin d'harceler personne. C'est sympa aussi. » Dis-je en riant doucement. « Tu as le temps de toute façon, ça ne sert à rien de se précipiter... » Ah bon ? Pourtant, on n'avait pas hésiter à se précipiter lors de cette fameuse soirée. Et voilà le résultat. Matthéo et moi étions l'un à côté de l'autre, et pourtant, on fixait l'écran de télévision qui était devant nous. Comme si notre regard était figé et qu'on ne pouvait plus le bouger. C'était ridicule, d'ailleurs...

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Dim 11 Jan 2015 - 16:23

J'avais toujours eu la facilité de me mettre dans des situations totalement compliquées et bizarres, comme si j'étais un aimant pour les problèmes, pour les relations quelques peu ambiguë même si avec Matthias je l'espérais du moins rien de que ce petit défi, rien que cela entre nous, ou peut être que j'essayais tout simplement de me le répéter encore et encore pour tâcher de m'en persuader. Pffff ... je devrais de mettre KO à chaque fois que tu dis le mot hôpital, comment dire que tu serais tout le temps à terre ... Oui je sais je ne peux pas comprendre, ta passion pour les bistouri et tout ... une passion, une vocation ... t'as vu je t'écoute quand tu parles ! Oui peut être que cela était vrai, que cela me manquait de ne pas rentrer ici où j'avais mes petites habitudes, même si la MH était un peu comme chez moi, j'avais pris mon indépendance et le fait d'être épié à chaque coins de couloirs était quelque chose qui me gênait, j'aimais ma vie pépère, sans embrouilles, libre de faire ce que je voulais quand je le souhaitais, et pour le coup des fois il faudrait peut être que j'arrête de vivre de la sorte car aujourd'hui les conséquences étaient visibles. Ca te ferait trop de peine si je te disais que je n'étais pas totalement d'accord avec tes révélations ... L'ambiance était tendue, mais il fallait bien que le naturel revienne car après tout ce n'était pas commun ce qui nous arrivait, piochant chacun son tour inconsciemment ... avant que finalement nos mainss e frôlent, rien, rassurant, car je ne peux pas être attiré par un mec, non c'est juste pas possible encore moins Matthias, quoi que peut être qu'en fait ça pourrait être le seul .... le merdier dans la tête, je veux mourir ! Oui après tu ne pourras plus faire n'importe quoi dans cet appart sans que je te flique !

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Lun 12 Jan 2015 - 18:04

Nous étions confortablement installés sur notre canapé. On s'était fait un bon petit cocon. L'appartement n'était ni trop petit, ni trop grand. Assez moderne et assez ordonné. J'étais content d'avoir ce logement, ça permettait d'avoir son intimité. Parce-que soyons honnêtes, les chambres universitaires, ça va deux minutes. Il ne faut pas faire trop de bruit, éviter de se balader dans les couloirs entre deux chambres, tenir sa chambre propre et rangé... Bon, comme si on était à l'internat et qu'on avait douze ans. Après, effectivement, cela permet de rester au plus près de l'université et de sa confrérie. Quand on en a une. Car personnellement, cela ne m'a jamais attiré. Entrer dans un cercle et devoir tout faire pour y rester. Et se coller une réputation par les autres confréries. Non merci. Mais chacun a son opinion et heureusement que tout le monde n'a pas le même que moi : toutes les confréries auraient disparues depuis un bon moment. Mais la question ne se pose pas.

Sa remarque me faisait rire. C'est vrai que je parlais souvent de médecine, de ma filière de gynécologie et j'en passe. Mais comme il le dit si bien, pour moi, ce n'est pas juste un métier. C'est une passion. J'aime mes études et le fait que je sois en huitième année le prouvait bien. « C'est sûr que si tu devais être à terre à chaque fois que tu dis le mot 'études', tu serais toujours debout ! » Une petite taquinerie par ci, par là, il n'y a rien de mal. Le sourire aux lèvres, on prenait un petit apéro. Mais c'est vrai qu'être à moitié à poil comme je l'étais, n'était pas l'idéal. Je devrais bien finir par y remédier dans les prochaines minutes. « Han, c'est dégueul*sse ! Je vais faire un casting pour changer de coloc', alors... » S'il était mieux à la MH qu'ici, autant changer, non ? Bon, c'est vrai que ça me ferait ch*er de changer de colocataire et je n'en n'avais pas envie. Il s'agissait là aussi, uniquement d'une taquinerie. Nos mains se frôlèrent alors que nous cherchions uniquement à grignoter. Je ne réagissais pas, une simple respiration était utile pour éviter tout commentaire, et retomber sur LE sujet de conversation à éviter. « Tu comptes me fliquer ? Tu risques de vite t'ennuyer alors ! » Dis-je en riant légèrement. C'est vrai que ma vie semblait bien moins mouvementer que la sienne. Mais chaque chose viendrait en son temps j'imagine. « Je reviens. Manges pas tout, hein ! » Je souriais, me levais et me dirigeais vers ma chambre. J'enfilais un jogging et un t-shirt puis, me voilà de retour dans le salon. Je m'installais à ma place avant de dire. « Je me suis acheté des vêtements, t'as vu ça ? » Matthéo qui, précédemment, avait dit que je ne m'habillais jamais. Humour.

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Lun 12 Jan 2015 - 18:17

Finalement je ne pense pas que j'aurais pu trouver une meilleure colocation qu'avec Matthias, j'avais déjà donné avec des filles et Jorden mon ancien meilleur ami, mais trop de conneries avaient fini par avoir raison de mon innocence et pour le coup avec Matt, on s'éclatait sans réellement en faire trop, sauf lorsque les soirées bourrés on décidait de se jeter l'un sur l'autre pour un foutu défi. Sa petite blague car soit disant je suis un glandeur, il avait peut être raison et il est vrai que cette année si je ne m'y mettais pas cela serait dur pour ne pas repiquer, histoire de continuer encore mes études un peu longtemps, la peur de l'inconnu, de la vie d'adulte, le frisson. Oui je reste debout car en vrai j'essaye encore de grandir ! C'était comme un jeu de ping pong, l'un comme l'autre avions toujours réponse à tout, jamais on ne laissait un brin de vide peut être pour montre à l'autre qu'on était pleins d'esprits, des joutes de paroles pour faire marrer : notre jeu favori. Le fliquer, après tout être une petite souris pour voir tout et tout le monde c'était un peu mon rêve, surtout quand j'étais un peu possessif par rapport à certaine personne de mon existence ... Ah ben si ta vie est si peu passionnante que cela, il faudrait peut être que tu y remédies un peu, je vais te faire sortir moi ... Même si lui et moi dans une même soirée, dans un même état ce n'était peut être pas la meilleure solution pour crever l'abcès, même si on n'allait pas non plus arrêter de vivre tout de même. Alors qu'il se levait, peut être pour enfin prendre quelque chose sur lui, peut être que nos mains s'étant frolées il préférait protéger ses arrières ... Oui tu croyais que j'allais te sauter dessus ... pour le coup on dirait plutôt que tu as été à Erasmus quoi !

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Ven 16 Jan 2015 - 20:17

Cette colocation avait été comme une évidence. En arrivant ici il y a maintenant 8 ans - oh, le vieux -, j'avais vécu seul un petit moment, ne connaissait personne à cette époque. On ne se met pas en colocation avec le premier venu, sans le connaître, sans connaitre sa façon de vivre. Car malgré tout, c'est important d'avoir des principes identiques. Il n'y a aucune raison que l'un face plus les courses que l'autre ou que l'un soit complètement désordonné par rapport à l'autre. Bon, pour les courses, on peut dire que nous sommes actuellement dans une passe exceptionnelle. Matthéo passe beaucoup de temps avec sa confrérie, donc forcément, je suis l'unique maître des lieux. Sauf à ce moment même, où mon cher ami a décidé de prouver qu'il vivait toujours ici. Les conversations dérivaient fréquemment pour parler de tout et de rien, mais sans en oublier cette petite touche d'humour qui était en quelque sorte notre signature.

Lorsque Matthéo m'annonçait rester debout pour continuer de grandir, je rigolais. « Trouves une meilleure excuse la prochaine fois ! » Franchement, du haut de son 1m85 - c'est le net qui l'a dit. Ils font la même taille, hihi -, il n'a plus besoin de grandir. Alors pour le coup, l'humour, c'est bien de l'humour. On grignotait toujours sans vraiment faire attention à la télévision, lorsqu'il annonçait vouloir me surveiller. Ainsi, il m'était naturel de le prévenir du calme de ma vie. Il voulait me faire sortir. « Oh non, s'il te plaît. Tout mais pas ça. Tes copines alcooliques et droguées de la Mather, ça m'inspire peu. » Oui, on savait que les étudiants de cette confrérie étaient de bons vivants mais alcooliques et drogués, c'est un peu le cliché. Cliché qui m'amusait beaucoup, d'ailleurs. Je rigolais à ma remarque en le regardant puis, me revoilà habillé. Enfin, me voilà habillé tout court. À sa remarque qui disait que je pensais qu'il allait me sauter dessus, je ne répliquais rien. Pas des plus intelligentes vu les circonstances entre nous. « Erasmus ? T'es sérieux ? T'es jaloux, c'est tout ! Mon jogging, il a la classe. Il a coûté son petit prix tout de même ! Et ne me dis pas que je me suis fais roulé, parce-que c'est faux ! » Et hop, mission défensive. Je balance tous mes arguments avant qu'il continue à me lancer sur ma tenue actuelle. Je l'aime bien mon jogging, moi.

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Sam 17 Jan 2015 - 11:40

Merde comme quoi il était vraiment intelligent le Deschannel, ce n'était pas pour rien qu'il avait eu une place dans l'élite de Harvard en étant un étudiant en médecine, non bien joué le mec, il savait lorsque je me foutais de sa gueule, ce qui arrivait souvent il fallait l'avouer car j'avais énormément de mal à garder mon sérieux ! J'étais un petit rigolo avec des blagues pas drôle à foison mais finalement je m'en sortais plutôt bien même si dans mes cours j'étais un peu en train de sombrer, la motivation n'était pas là, je devenais un fêtard plus qu'un étudiant, tout ce qui pouvait me faire sortir de ma chambre pour bosser était un bon prétexte. Tu sais je n'ai pas que des amies Mather ... et puis les Mathers sont des gens bien sinon tu serais pas accroc à ton super pote Silver. Après tout à notre époque il fallait bien se lancer des fleurs car si on attendait que les autres nous en fasse, on pouvait toujours attendre. C'est vrai que les Mathers étaient un peu spécial dans leurs délires mais finalement nous étions comme une grande famille, vraiment proche ! Puis il partit pour revêtir un jogging, peut être qu'en fait il était mieux torse nu que dans cet accoutrement, je n'avais rien contre les jogging en soit même si ce n'était pas le plus classe non plus. Mais tu sais tout ce qui est cher n'est pas forcément beau ... Mais bon je vais être indulgent pour cette fois ! un petit clin d'oeil bien placé, avant de me lever du canapé, je ne tenais pas en place, il fallait que je bouge, que cela bouge, même si finalement la gêne pouvait un peu nous réfrener dans nos délires de batailles d'oreillers tel des gosses.

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