CALEY (-) what about life ?

 Bien que je sois assez loin de la demeure familiale, je n’avais toujours pas coupée le cordon avec ma mère et mes frères – ou tout du moins, ils ne l’avaient pas encore fais -. Je ne comptais plus les appels que j’avais d’eux tous les jours ainsi que les nombreux messages auxquels je me devais de répondre rapidement sous peine qu’ils ne fassent des attaques puisqu’au moindre doute, ils se mettaient à paniquer comme des idiots. Je n’étais plus une petite fille, mais c’était pourtant l’impression que j’avais continuellement lorsque je me trouvais au téléphone avec eux et je ne parlais pas des conversations skype que nous avions puisque ces dernières n’avaient que pour but de me remettre en garde contre tous les dangers que je courrais à l’université. À en croire mes frères, tous les étudiants étaient des prédateurs et je n’étais que la petite proie, aussi faible que frêle.

Cela aurait pu me faire sourire si je n’avais pas ici, sur le campus, une personne qui se prenait également pour un membre de ma famille et qui se prenait en réalité, pour le sixième frère que je n’avais pourtant pas. Colt, de son prénom, était un ami de James et s’était soudainement mit en tête d’être celui qui me protégeait de tout et de tout le monde. Mon frère n’était plus dans cette université, il en était parti pour différentes raisons, mais cela ne me permettait pas d’être plus libre pour autant, bien au contraire… Heureusement, le jeune homme était bien moins intrusif que mes cinq frères et c’était tant mieux ! Je pouvais bien tolérer quelques questions, quelques recommandations, mais ma patience avait aussi quelques limites.

Mais tout cela ne m’empêchait pas de me rendre à La Luna Caffe, où je devais rejoindre Colt pour je ne savais quelle raison. J’étais parfaitement emmitouflée dans des vêtements chauds qui se prêtaient bien aux températures auxquelles on faisait face. De toute façon, dès qu’on partait sous la barre des quinze degrés, j’étais un véritable glaçon – les températures froides n’avaient jamais été mon fort et ne le seraient probablement jamais -. Je marchais d’un pas rapide avec de la musique dans les oreilles - je ne sortais jamais sans mes écouteurs, cela m’évitait d’entendre des conversations inintéressantes – et je me demandais en même temps sur quoi allait porter ce ‘rendez-vous’ que j’appelais bien souvent des mises au point puisqu’il fallait sans cesse que je rassure le jeune homme, comme je le faisais avec mes frères. Je n’avais jamais fais autant de promesses que depuis que j’étais dans cette université.

J’entrais enfin dans le café et me sentais mieux grâce au changement de température. Je regardais un peu partout en me hissant sur la pointe des pieds puisqu’on ne pouvait pas dire que j’étais très grande, sans pour autant être une naine – Dieu merci -. Je repérais finalement Colt qui se trouvait un peu plus loin et dans un sourire, j’allais le rejoindre jusqu’à sa table. « HEY ! » Je me rendais compte un peu trop tard que je venais de parler un peu trop fort à cause de la musique que j’avais encore dans les oreilles. Je retirais alors rapidement ces derniers et m’installait sagement sur la chaise en face de lui. « Ça va ? » Demandai-je en retirant mon bonnet ainsi que mon écharpe en plus de mes gants – oui, j’étais aussi couverte que pour une après-midi au ski - « Qu’est-ce qui me vaut cette… non pas invitation parce que bon, c’en est pas vraiment une, c’est plutôt une… C’est quoi, au juste ? » J’ajoutai en arquant un sourcil. Je ne savais jamais à quoi m’attendre durant ces moments-là, même si je me disais au fond de moi que James devait le harceler pour qu’il veille sur moi.

Colton Bradford qui s'intéresse à une autre personne qu'à lui-même... Ouais je sais, c'est choquant mais c'est pourtant la vérité et c'est justement cette fameuse personne que je dois retrouver au Luna Caffe aujourd'hui. Non, ce n'est pas une ex ou une petite amie, ni même une fille que je souhaite mettre dans mon pieu ! Non, il s'agit tout simplement de ma petite soeur. Oui bon ce n'est pas vraiment ma soeur c'est plutôt... Hum... En fait c'est compliqué, disons juste que cette petite brune est l'une des seules femmes que je porte réellement dans mon coeur et que depuis le départ de son frère, j'ai l'objectif de remplacer ce dernier et protéger la petite des dangers de l'université. Amusant pas vrai ? Un dealer qui cherche à protéger une étudiante des dangers qu'il y a sur le campus... Mais c'est justement parce que je suis moi-même l'un des connards du coin que je suis bien placé pour protéger la belle. En parlant de Haley (parce que oui c'est son prénom), ça fait déjà plusieurs minutes que je l'attends à une table et je commence à me demander si elle n'est pas pire que moi lorsqu'elle doit se rendre à un rendez-vous... Mon dieu que les femmes sont longues quand il faut se préparer et ce n'est pas miss Montgomery qui va faire taire cette légende.

Je ne compte d’ailleurs plus le nombre de minutes que j’ai dû attendre pour qu’enfin la brunette passe la porte du café. Ouais je suis peut-être dans un coin de la salle et il y a peut-être pas mal de monde mais Haley est sûrement l’une des seules à mettre autant de fringues alors que les températures ne sont pas si extrême que ça. Sérieusement en la voyant débarquer comme ça j’ai l’impression qu’une tempête est en train de s’abattre sur la ville ! Bonnet sur la tête écharpe autour du coup, je ne peux m’empêcher de sourire en voyant la jeune femme me chercher du regard, pour finalement me trouver et venir dans ma direction. Et comme-ci elle n’avait pas été assez discrète, la brunette me salut d’une manière assez forte, en tout cas assez pour attirer l’attention de quelques clients qui regardent maintenant dans notre direction.

« Ça va ouais, mieux que toi en tout cas. » Lançai-je en prenant quelques secondes supplémentaires pour détailler sa tenue du regard.

« Tu reviens d’une expédition au pôle nord ? »

Amusé par la tenue de la jeune femme, j’observe maintenant celle-ci retirer sa couche de vêtement, pour finalement hausser les épaules et faire un petit signe à la serveuse qui se rapproche pour prendre nos commandes. Pour moi ça sera un café et j’attends que Haley fasse son choix avant de suivre du regard l’employée qui rejoint le comptoir pour s’occuper de nos boissons.

« Il me faut obligatoirement une raison pour avoir envie de passer un peu de temps avec toi ? »

Ouais bon d’accord, elle a peut-être raison de se poser la question, puisque souvent je ne cherche qu’à obtenir quelques informations pour rassurer James qui n’aime pas savoir sa petite sœur seule ici. Mais ça ne veut pas dire que chaque rencontre doit se transformer en interrogatoire ! Même s’il est vrai que j’aime savoir qui fréquente la petite brune, pour être sur que les personnes en questions ne sont pas des salauds qui cherchent à profiter d’elle.

« J’avais juste envie de t’inviter à prendre un verre, puisque ça fait quelques temps maintenant que tu n’es pas venue me rendre visite. A croire que tu n’as plus envie de traîner avec moi. »

J’esquisse un sourire et penche la tête sur le côté pour voir la serveuse apporter les boissons. Je la remercie d’un signe de la tête et dépose un sucre dans mon café avant de reporter mon attention sur mon amie.

 Il allait mieux que moi ? Je ne comprenais pas tellement pourquoi il pensait que je n’allais pas bien, ou tout du moins, moins bien que lui. Je fronçai alors les sourcils en lui lançant un petit regard qui se traduisait parfaitement par : mais qu’est-ce que tu racontes ? Je n’arrivais pas toujours à suivre les autres, cela n’était même plus un secret, mais il faut dire que parfois, ils ne m’aidaient pas franchement en balançant des choses qui venaient de je ne sais où. « Uh ? Le pôle nord ? » Demandai-je en plantant mes prunelles dans les siennes. J’allais encore lui poser une question stupide, mais l’information venait tout juste d’entrer en collision avec mes deux neurones encore connectés – j’étais épuisée, d’accord -. « Mais il fait vachement froid ! Tu n’imagines pas à quel point je suis frileuse. » Expliquai-je en croisant les mains sur la table. Je l’avais toujours été, depuis mon plus jeune âge, et cela faisait toujours rire mes frères et mes parents puisque l’hiver, je ne quittais jamais mon lit sans ma couverture dans laquelle je m’enroulai et à cause de laquelle je faisais quelques chutes dans toute la maison.

Une fois la serveuse à notre table, je commandais un chocolat chaud – rien de mieux que cette boisson – et demandais aussi à Colt le pourquoi de ce petit rendez-vous. Au fond de moi, je pensais bien qu’il y avait une raison puisque le jeune homme passait son temps à faire comme s’il était mon sixième frère. James me disait tout le temps qu’un de plus ne devait pas être trop perturbant, mais si un peu, quand même. Je n’aimais pas l’idée d’être surveillée. « Je n’en sais trop rien. Il faut dire que les trois quart du temps, tu m’invites pour que l’on discute de moi, de mes fréquentations et tu n’arrêtes pas de me mettre en garde comme si j’avais six ans et demi et que j’allais au parc pour la première fois. » Lâchai-je en esquissant un petit sourire. Je ne lui en voulais pas franchement… J’avais tellement l’habitude avec mes propres frères que cela ne m’étonnait plus vraiment. Seulement, j’apprécierais vraiment qu’on me considère un peu comme une adulte. J’allais avoir vingt ans, bon sang !

J’écoutai les propos de Colt alors qu’un sourire se glissait de nouveau sur mes lèvres. Je regardai en même temps la serveuse qui avait apporté nos boissons et la remerciai avant de me concentrer de nouveau sur l’ami de James, qui était aussi sans nul doute mon ami, même si j’avais parfois du mal à qualifier notre relation. Était-il un ami ou un substitut de frère ? Je n’en n’avais aucune idée et dans le fond, cela n’avait pas une si grande importance. « Hawn, je te manque alors ? » Demandai-je en croisant les mains contre mon cœur, de manière théâtrale. « Non mais tu me connais… Je passe mon temps à étudier et lorsque je n’étudie pas, je bouquine et puis, j’ai pas mal à faire aussi depuis que je tente mon entrée dans la Dunster House. » Expliquai-je en affichant de nouveau un sourire. J’étais plutôt fière de moi parce que je m’en sortais plutôt bien et j’arrivais aussi à me faire de bons amis parmi les membres de cette maison – je ne regrettais vraiment pas mon choix et j’espérais être un membre à part entière d’ici la fin de mon bizutage -. « Et puis, je me dis que tu as beaucoup à faire aussi de ton côté. Je ne suis pas le genre qui dérange les gens. » Ajoutai-je en posant mes mains en coupe autour de ma tasse afin que la chaleur se répande dans mes doigts.

Comment une fille aussi brillante que Haley fait pour ne jamais comprendre les remarques ou les plaisanteries du premier coup ? C'est vraiment une chose que je n'arrive pas à comprendre, pourtant elle est loin d'être bête, au contraire c'est une fille maligne qui n'a aucun mal à plaisanter et pourtant elle semble toujours choquée ou tout simplement ailleurs lorsque je lui fais une petite remarque. Mais dans le fond, c'est aussi ça qui fait son charme... Ouais, j'aime beaucoup voir ce petit air perdu lorsqu'elle ne comprend pas ce que je suis en train de lui dire et je dois bien avouer que par moment j'en profite un peu. Oui je sais ce n'est pas sympa ! Mais c'est tellement amusant ! Et puis, même si je l'embête par moment, Haley sait très bien que ça n'a rien de méchant. Je me demande même si je serais capable d'être méchant avec cette fille, ça reviendrait à être méchant avec ma petite soeur et ça c'est impossible.

« Frileuse ? A ce stade il faut même trouver un autre mot. J'ai l'impression que tu es à deux doigts de te glisser dans un four pour ne plus avoir froid. »

Enfin, avant d'utiliser le four, la petite tente déjà sa chance avec un chocolat chaud, l'une de ses boissons favorites si je me souviens bien. De mon côté, j'opte pour un café et observe quelques instants la serveuse partir s'occuper de nos commandes, avant de revenir poser mon regard sur Haley et lui donner quelques explications sur la raison de ce rendez-vous. C'est vrai habituellement je cherche surtout à la voir pour obtenir quelques infos sur elle et ses fréquentations mais ça m'arrive aussi de simplement vouloir passer un peu de temps avec elle et c'est justement le cas aujourd'hui.

« C'est vrai... Mais pour une fois je ne suis pas ici au nom de ton frangin. Mais, si j'apprends des choses intéressantes je pourrais toujours lui envoyer un petit texto. »

Mais non je plaisante bien entendu ! Ce n'est pas mon genre d'aller voir James pour lui raconter des saloperies sur sa petite soeur. Mais c'est vrai que si je découvre un truc important qui à mes yeux pour être dangereux pour la belle, c'est selon moi tout à fait normal de prévenir son grand frère. Enfin, inutile de s'attarder là-dessus, surtout que la serveuse fait déjà son retour, déposant les boissons devant nous. Je la remercie alors d'un petit signe de la tête, avant d'attraper un sucre et le glisser dans la tasse. En face, Haley me montre ses talents d'actrices qui à défaut d'être bons on au moins le mérite de me faire rire.

« Bien sûr que tu me manques ! Je ne dors plus, je ne mange plus ! Je ne suis plus capable de vivre depuis que tu ne viens plus me voir ! »

Ouais, la petite n'est pas la seule capable de dire ou faire n'importe quoi dans un endroit comme celui-ci et elle n'a pas eu besoin d'attendre longtemps pour le découvrir. Heureusement, la conversation redevient vite un peu plus sérieuse, puisque Haley m'explique les raisons de cette absence. Les études et une tentative pour rejoindre les Dunster... Voilà donc ce qui empêche la belle de venir passer un peu de temps avec moi. Bien... J'accepte cette excuse mais j'espère qu'elle en aura une meilleure la prochaine fois !

« Avec les fêtes tu peux laisser les cours de côtés quelques temps. Alors tu n'as plus d'excuse pour ne pas venir me voir de temps en temps. Sauf si bien sûr tu as trouvée l'amour ! Mais à ce moment là, je serais obligé de prévenir James... » Lâchai-je dans un grand sourire, avant de prendre mon café et en avaler une petite gorgée.

« Tu sais très bien que tu ne me déranges jamais, et même si c'est le cas je me débrouille toujours pour ne pas le montrer. »

Je termine la remarque par un clin d'oeil et prend une autre gorgée de ma boisson, avant de reposer la tasse sur la table et laisser mon regard se balader dans la salle qui comme souvent est loin d'être déserte.

 J’étais frileuse oui et j’étais certainement la pire de ma famille à l’être, mais je n’y pouvais rien ! Je n’étais pas faite pour les températures trop froides et je regrettais bien souvent de vivre dans un coin du pays où les hivers étaient particulièrement rudes – oui, dès que l’on descendait sous la barre des quinze degrés, j’en venais à me dire que l’hiver serait rude -. Cela faisait toujours bien rire mes proches puisque je ne sortais jamais sans de grosses couches de vêtements, mais au moins, je ne prenais pas le risque d’être malade comme un chien durant des semaines ! « Mais tu sais que ce n’est pas une si mauvaise idée ?! » Déclarai-je en affichant un mince sourire. « Ce n’est pas de ma faute si mon corps n’est pas fait pour vos hivers. » Ajoutai-je en faisant la moue. D’accord, cela n’avait probablement aucun rapport avec le fait que j’étais sud-africaine, mais ne sait-on jamais !

En attendant, je prenais un chocolat chaud, cela m’aiderait sans nul doute à être moins frigorifiée et comme il s’agissait de ma boisson chaude favorite, cela me faisait une petite gourmandise à boire. Je m’intéressai aussi aux raisons qui avaient poussées Colt à me donner ce petit rendez-vous et cette fois-ci, il affirmait que cela n’avait aucun lien avec James, mais qu’il n’hésiterait pas à lui envoyer un texto s’il apprenait des choses intéressantes. « Collabo ! » Lâchai-je en plissant les yeux avant qu’un sourire n’étire mes lèvres.

Une fois la boisson devant moi, je posai mes mains contre la tasse et écoutai les remarques de mon ami suite à ma petite démonstration théâtrale, bien que je ne possède aucun talent en la matière. Cela me faisait bien rire et je secouai la tête de gauche à droite, l’air dépité. « Mais tu aurais du me le dire ! Jamais je ne t’aurais laissé dans un tel état si j’avais su… Je provoque souvent cet effet de manque chez les gens. » Glissai-je alors qu’un soupir s’échappait de mes lèvres, comme si j’étais désespérée de tout l’amour que me portait les gens. Heureusement que j’avais un bon sens de l’humour.

Je lui expliquai quand même pourquoi je ne passais plus autant de temps en sa compagnie : les cours me prenaient tout mon temps, les révisions également et puis, je tentais mon entrée dans une maison qui me convenait plus que bien et j’avais très envie d’en faire partie alors je me donnais vraiment à fond. Cela faisait que j’avais bien moins de temps pour moi, mais je n’en oubliais pas l’essentiel pour autant. « Tu sais très bien que si cela arrivait, mes frères seraient les premiers au courant… parce que si ce n’était pas le cas, ils risqueraient de me faire une belle crise. » Je riais un instant parce que c’était vrai. Mes frères voulaient toujours être au courant de tout et lorsque ce n’était pas le cas, ils étaient capables de faire des crises parce qu’ils pensaient que je les tenais à l’écart de ma vie. La joie d’être la petite dernière dans une si grande famille. « Eeeeeh ! Ce n’est pas gentil, ça ! » Déclarai-je dans un petit rire avant de prendre une petite gorgée de ma boisson, mais celle-ci étant chaude, il fallait évidemment que je me brûle la langue.

Je poussai alors un petit cri en reposant la tasse avant de bouger ma main devant ma bouche, comme si faire du vent allait changer quelque chose à cela. « Ch’est chaud. » Ajoutai-je en faisant la moue. J’étais au moins sûre d’une chose : ma maladresse ne me quitterait pas de si tôt, ni mes capacités à faire un peu n’importe quoi. « Et toi alors, qu’est-ce que tu as fais depuis tout ce temps ? » Demandai-je pour oublier quelques instants à quel point j’avais mal.

Voilà que la nationalité entre en compte, je ne sais pas pourquoi mais j’aurais pu parier que la petite allait me sortir ça comme excuse ! Non mais franchement ! Et même si c’était vrai, je doute qu’un sud-africain meurt de froid lorsque la barre approche des quinze degrés ! Non, il n’y a tout simplement pas d’excuses possibles, Haley est frileuse et pour le coup je suis bien content de ne pas l’avoir comme coloc. Non mais vous imaginez la chaleur qu’il doit faire dans sa chambre ? C’est des coups à passer la journée à poil ou à finir aux urgences pour déshydratation ! Malgré tout, je dois bien avouer que la petite a le don de me faire sourire. Nous ne vivons pas vraiment dans le même monde et pourtant je sais qu’à chaque fois que je suis avec elle, je vais passer un bon moment. Ne me demandez pas pourquoi, je suis incapable de donner une réponse, j’aime passer du temps avec cette miss catastrophe, c’est aussi simple que ça. « Je vais mettre un peu d’argent de côté et t’offrir une maison au Brésil ! Tu n’auras plus de problèmes avec le froid comme ça. Bon à la place tu auras les gangs et la drogue mais puisque le froid est ton seul soucis, tu devrais t’en sortir. » Ouais, dans le fond le Brésil n’est peut-être pas une si bonne idée que ça… L’Italie peut-être ? Ouais, elle qui adore la bouffe italienne, je pense qu’elle serait aux anges si elle avait la chance d’avoir une maison là-bas.

« Collabo !? Je n'aime pas ce mot... Disons plutôt que je suis assez malin pour me ranger du côté du plus fort... » Et quand elle à tous ses frangins sur le dos, autant dire que Haley n'est pas la plus forte ! Bien sûr ce n'est qu'une plaisanterie, puisqu'en cas de problème, je serais toujours prêt à aider mon amie. Je pourrais même cacher des choses à ses frangins si elle me le demande mais à condition que ces choses ne soient pas trop graves. Oui, je souhaite protéger Haley mais je ne veux pas non plus qu'elle s'amuse à cacher des choses à sa famille. Ses frangins n'apprécieraient pas et je n'aimerais pas ça non plus. Heureusement, je fais assez confiance à la petite brune pour savoir ce que n'est pas son style. Non son style c'est plutôt d'en faire des tonnes, la preuve avec son petit speech qui me fait rire et qui par la même occasion attire quelques regards sur nous. Mais bon, avec Haley c'est une habitude alors je ne fais même pas attention. « Oui je sais, tous les gens sont dingues de toi ! C'est justement pour ça que je ne voulais pas te déranger, je sais bien que tu n'as pas une minute à toi avec autant de fans... » Qu'est-ce que l'on peut être bête et c'est justement ça qui est amusant, le fait de ne pas se prendre au sérieux et de plaisanter sur tout et n'importe quoi.

« Mais tu sais bien que je ne suis pas quelqu'un de gentil ! » Ouais, c'est assez bizarre de lui balancer ça alors qu'avec elle c'est plutôt l'inverse. Je pense même être un peu trop protecteur enfin non je ne le pense pas, je le suis ! Elle ne se gêne d'ailleurs pas pour m'en faire la remarque. Est-ce que ça change quelque chose ? Non pas du tout, ça me fait simplement sourire et de son côté, Haley doit faire avec. Toute cette histoire prend finalement fin lorsque miss catastrophe fait son retour ! Oui, ma belle a la bonne idée de prendre une gorgée de son chocolat chaud, sans attendre que celui-ci ne refroidisse... Sans surprise elle se brûle et la voilà en train de pousser un cri qui provoque chez moi un nouveau rire. Je parviens tout de même à secouer la tête alors que ma main vient se poser sur la tasse qui se trouve devant moi. « C'est un peu le but d'une boisson CHAUDE. » Et j'appuis bien sûr le mot "chaude" avant de retrouver le sourire et avaler une gorgée de mon café. Mon dieu, si cette fille n'existait pas, il faudrait l'inventer !

« Bof tu sais je ne fais pas grand-chose en ce moment. Quelques soirées, un peu de sport et les cours. La routine quoi... » Ouais, la routine... Quoi !? Je ne vais quand même pas lui dire que j'ai été parier sur des combats clandestins, que je me suis battu avec des mecs et que la soirée à terminée par une course poursuite avec les flics... Non ce genre d'histoire ça reste un secret entre moi et Shane, pas question de raconter ça à Haley. Déjà elle serait choquée et en plus elle n'accepterait sûrement pas que je fasse ce genre de conneries, et pourtant c'est bien ça ma vie, enfin la partie que j'essaie de cacher comme je peux. Non à ses yeux, je préfère rester le garçon ultra protecteur qui vend de l'herbe sur le campus, le reste elle n'a pas besoin de le savoir.

 « C’est très gentil de ta part, mais je ne connais personne au Brésil ! Certes, j’ai bien un ami Brésilien, mais je ne quitterai pas mes proches pour autant ! Par contre, je ne dirai pas non pour des vacances en Californie. » Déclarai-je dans un grand sourire. De toute façon, je crois que je ne pourrais jamais vivre loin de ma famille parce que je les aimais beaucoup trop et qu’on n’avait jamais fais cette expérience d’être loin des autres durant très longtemps. Mes frères qui ne vivaient pourtant plus à la maison, habitaient quand même à New York parce qu’il était impossible pour les Montgomery d’être séparés par des centaines de kilomètres. Déjà, rien que moi ici, c’était comme une grande avancée, bien qu’ils étaient tous angoissés comme des dingues. Je n’avais pas qu’une mère poule, toute ma famille avait héritée de cela. « Du côté du plus fort, vraiment ? » J’affichai un nouveau sourire alors qu’un soupir quittait lentement mes lèvres. « Tu sais… Il m’est très facile de mettre mes frères dans ma poche, alors… Tu te retrouverais facilement tout seul ! » Il faut dire que mes frères n’avaient jamais eu la capacité de me résister plus de quelques minutes. Dès que je faisais mon petit regard, ils étaient tous de mon côté et oubliaient généralement le pourquoi ils s’étaient ligués contre moi. Cela n’arrivait jamais, sauf lorsqu’on s’amusait tous ensemble. Quand je disais qu’on était incapable de vivre loin des autres, cela valait aussi pour les disputes… Incapable d’être plus d’une heure sans se dire un mot.

« C’est vrai que je n’ai plus une minute à moi ! Entre ceux qui veulent des photos, les autres qui demandent des autographes et les demandes en mariage, oh la la ! Je me sens tellement aimée. » Déclarai-je en faisant de grands gestes, comme une espèce de malade mental, et en cet instant, j’en donnais très certainement l’impression, mais cela m’amusait tellement que je m’en fichais royalement ! J’étais ainsi : naturelle en toutes circonstances et folle, aussi. Mais Colt devait l’être aussi, cela ne faisait aucun doute. Encore plus lorsqu’il balançait qu’il n’était pas quelqu’un de gentil. Je ne savais pas comment il se comportait avec les autres, mais en tous les cas, avec moi, il était adorable et cela suffisait à me dire qu’il était un mec sympathique qui ne me voulait aucun mal. D’autant que pour me faire du mal, j’étais bien placée pour le faire toute seule ! Une boisson chaude et bam, je me brûlais la langue en seulement quelques secondes. Cela me ressemblait bien et n’était plus vraiment étonnant. J’étais une catastrophe ambulante.

À la remarque du jeune homme, je tapai dans mes mains, comme si je le félicitai de la meilleure manière qui soit. « Bravo ! Tu viens de résoudre un mystère : les boissons chaudes sont chaudes parce qu’elles sont sensées l’être. Tu mérites un prix ! » Déclarai-je, presque émue, mais surtout très amusée de ma connerie. Je n’avais pas pu faire autrement, il fallait que j’en sorte une et voilà, c’était à présent chose faite ! « La routine ? C’est marrant, je ne te voyais pas vivre dans une sorte de routine. » Je lui adressai un mince sourire alors que cette fois-ci, je soufflai sur le liquide chaud avant d’en prendre une petite gorgée. Je n’allais pas faire deux fois la même bêtise, je n’étais pas à ce point – quoique -. « Et que comptes-tu faire pendant les fêtes ? » C’était un peu la bonne période pour cette question, chacun avait des petites choses de prévues ou alors, certains prévoyaient à la dernière minute : chose que je n’aurai jamais pu faire, j’étais bien trop organisée pour cela.

Bien, on oublie donc l'idée du Brésil, dans un sens tant mieux parce que le pays du football... Je ne supporte déjà pas de voir ces types se rouler par terre comme des gamins de maternelle, alors j'ai encore moins envie de traîner dans le pays où il n'y a que ça. Bon d'accord les mannequins sont super jolie ! Mais la plupart ne vivent même plus là-bas donc bon... Non je suis sûr qu'il y a mieux, la Californie par exemple, puisque c'est l'endroit où la petite brune souhaite passer des vacances. Bien dans ce cas je vais garder cette petite idée dans un coin de ma tête, après tout ça peut être sympa de prendre quelques jours de vacances non ? Enfin il faut d'abord trouver la bonne période parce que Haley n'est pas le genre de fille à sécher les cours ! Quoique, je suis sûr que si vous lui donnez un bon bouquin, elle serait largement capable d'ignorer les cours simplement pour continuer à le lire. Si je suis assez salaud pour faire l'expérience ? Hum... Oui ! « Bien, je prends note... Et si l'idée t'intéresse toujours après les fêtes, on ira faire un tour en Californie... De toute façon avec tes notes tu peux bien te permettre de louper quelques cours, c'est pas toi qui risque de foirer ton année ! » Tu parles elle risque même de faire mieux que les profs... Et si ce n'est pas le cas, elle peut toujours essayer de prendre son regard triste et faire craquer le professeur... Non en fait cette méthode ne fonctionne que sur ses frangins comme elle vient d’en faire la remarque. C’est vrai que cette petite brune peut devenir une véritable peste et surtout utiliser des moyens qui à mes yeux sont interdits pour s’en sortir ! Non mais c’est vrai, je connais son petit regard et pour moi c’est tout simplement de la triche d’utiliser celui-ci pour esquiver une leçon de moral ! Mais mon avis qu’est-ce qu’elle peut en avoir à faire hein ? Au contraire elle abuserait de se fameux regard simplement pour m’embêter un peu plus. Oui je sais c’est étrange parce qu’elle donne l’impression d’être une petite fille fragile et sage, mais quand on apprend à la connaître…

« Et bien je trouve ta technique très limite ma petite ! Tu devrais avoir honte de manipuler tes frangins avec un simple regard. » Lançai-je en attrapant ma tasse et en avalant une gorgée de café. Ouais elle devrait avoir honte sauf que cette façon de faire lui donne plutôt envie de rire et dans un sens je peux la comprendre. Tout comme bizarrement j'arrive à comprendre son envie de faire de grands gestes lorsqu'elle se fait passer pour une star qui n'arrive plus à faire un pas dans la rue sans avoir des fans sur le dos. Ouais cette fille a le don pour créer ses propres délires et bien souvent je suis assez dingue pour l'accompagner dedans. En fait, je pense que Haley fait partie de ces personnes qui pourraient s'amuser une journée complète rien qu'avec un bout de papier... Ouais un peu comme les chats ! Cette fille a tellement d'imagination qu'elle n'aurait aucun mal à se faire un petit film et vivre dans ce petit monde pendant plusieurs heures. « C'est normal, tout le monde t'aime ! Et je ne peux rien faire pour toi désolé... Enfin si, je pourrais me transformer en garde du corps mais tu me trouves déjà trop collant en tant qu'amis, alors en garde du corps... »

Je hausse légèrement les épaules, avant de rire en voyant mon amie se brûler avec sa boisson. L'histoire pourrait alors s'arrêter là mais la belle n'a pas de meilleures idées que de me provoquer, alors que dans l'histoire c'est bien elle qui enchaîne les catastrophes et pas l'inverse ! Mais ça ne l'empêche pas de se moquer, au contraire c'est même une raison supplémentaire pour elle. Quand je dis qu'elle est loin de ressembler à un ange... Sale petite peste ! « Ouais va-y fous toi de ma gueule ! Mais dans l'histoire c'est toi qui te crame la langue et pas moi ! » Et j'espère qu'elle va recommencer ! Ça lui apprendra à vouloir faire la maligne ! Malheureusement ce n'est pas le cas puisqu'elle prend maintenant le temps de souffler sur sa boisson... Tant pis, je vais devoir attendre une autre occasion pour lui lancer quelques pics ! A la place, je lui explique je ne fais pas grand-chose en ce moment, un mensonge que la belle a du mal à croire et qu'elle va pourtant devoir accepter puisque je ne compte pas lui dire ce que je fais vraiment. Oui, j'ai le droit à quelques secrets surtout quand c'est pour son bien « Vraiment ? Et tu me voyais comment alors ? » En voilà une bonne question non ? Savoir comment me voit la petite brune, ouais pour le coup j'avoue que ça m'intéresse pas mal. Et de son côté, Haley préfère s'intéresser à ce que j'ai prévu pour les fêtes. Hum... Comme tout le monde je vais rejoindre le Canada pour cette fameuse sortie, d'ailleurs je ne sais même pas si Haley va y participer et c'est maintenant l'occasion d'avoir la réponse à cette question. « Lake Louise pour le voyage, tu y participes aussi non ? On devrait pouvoir se retrouver là-bas si tu veux. Ça ne sera sûrement pas aussi bien qu'avec James, mais je suis sûr que je peux être aussi chiant que lui si je me concentre bien. »

 Étais-je vraiment capable de sécher les cours ? Je ne le croyais pas franchement. Je crois que de toute ma vie, je n’avais manqué l’école que lorsque j’étais malade et même lorsque c’était le cas, je me plongeais dans des bouquins tous les jours parce que je ne voulais pas prendre de retard et je n’aimais pas l’idée de ne rien faire. Alors du coup, même si l’idée d’être en Californie me tentait vraiment, je ne me voyais pas prendre des vacances alors que j’avais des cours importants et que j’aurai vraiment la trouille d’être absente alors que j’aurai du être présente. Mon Dieu, j’étais vraiment trop sérieuse comme fille… mais je voyais cela comme une qualité et non pas comme un gros défaut ! « Mui… Pendant un week-end, alors ? Ou lors de prochaines vacances ? » J’affichai une petite moue avant de reprendre la parole. « L’idée de sécher les cours me donne déjà des palpitations. » J’ajoutai dans un petit rire. Certes, je n’étais pas sérieuse, mais cela aurait pu. Je n’étais pas de ces personnes qui faisaient n’importe quoi : j’avais bien l’intention de mettre toutes les chances de mon côté pour être dans les meilleurs.

« Honte ? Pourquoi devrais-je avoir honte ? » Demandai-je en affichant un sourire. Je n’avais pas honte de ma technique parce qu’elle était vraiment excellente et je faisais d’ailleurs ce que je pouvais ! Même si j’affirmai toujours que vivre avec des grands frères était génial, il y avait aussi des périodes où ces derniers avaient en tête de m’en faire voir de toutes les couleurs et il fallait bien que je me défende ! Je me savais trop faible face à cinq hommes, alors j’avais mis au point cette technique du regard adorable et du menton qui tremble, comme si j’allais fondre en larmes à tout moment : c’était la victoire assurée ! « Chaque être humain se bat avec ses propres armes ! Les miennes sont mon regard et ma capacité à faire de mes frères ce que j’ai envie. » Ajoutai-je dans un petit rire. Et dire que c’était facile pouvait être un euphémisme. Je n’avais jamais eu besoin d’en faire des tonnes pour qu’ils soient tous dingues de moi. Mais je risquais aussi de rendre dingue les personnes de ce café puisque je faisais de grands gestes en racontant tout et n’importe quoi. Je me demandais même parfois si certains ne voulaient pas contacter un asile, mais je sortais toujours librement des lieux publics où je me rendais – amen -.

« Non mais je crois que ça ira très bien ! Il faut juste que je m’y habitue, tu comprends ? » Demandai-je en papillonnant des yeux. Oui, lorsque j’étais dans un délire, j’avais tendance à y être jusqu’au bout et je donnais même l’impression de croire en mes âneries. En fait, je n’avais besoin de personne pour rire, j’étais bien capable de le faire toute seule… Je ne devais pas être complètement seule dans ma tête, mais tant que les autres l’ignoraient, tout irait bien. « Mais ce n’est rien ! Les blessures forgent le caractère ! » Déclarai-je sérieusement. Ok, j’allais un peu loin dans mes conneries, mais Colt avait l’habitude depuis le temps. Il ne devait plus être complètement étonné par mes conneries légendaires.

« Je ne sais pas ! Je pensais que tu étais du genre à faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ! Le genre hyperactif qui ne s’arrête jamais. » Affirmai-je en faisant encore des gestes amples avec mes bras. Il fallait que j’arrête de faire cela puisqu’un jour, j’étais sûre que j’allais blesser quelqu’un. Cela ne serait pas franchement étonnant venant de moi, mais il fallait quand même que j’évite parce que ce serait embarrassant. Mais j’apprenais rapidement que Colt allait aussi se rendre à ce voyage à Lake Louise et j’en étais plutôt heureuse. « Oui, j’y vais aussi ! Cela me fait d’ailleurs bizarre… Ce sera la première fois que je fêterai Noël et mon anniversaire loin de ma famille… » Soupirai-je avant de prendre une nouvelle gorgée de mon chocolat chaud. C’était un peu le désavantage à être née le jour de noël, je ne pouvais pas me couper en deux. Si j’étais quelque part, je ne pouvais pas être ailleurs pour le second événement. « Et au passage, tu es aussi chiant que James. C’est pour cela que vous vous entendez si bien. » Ajoutai-je en lui adressant mon sourire le plus charmant.

Haley qui sèche les cours, si ça arrive je vous jure que je fais une croix sur le calendrier et je ne touche plus à une goutte d'alcool pendant deux mois ! C'est pour vous dire à quel point je connais bien cette petite brune. Non, les études ça fait partie de sa vie et je me demande si elle ne croit pas qu'à la moindre absence elle risque de se faire virer. Hé bien je peux vous dire qu'elle a tort ! Je ne compte plus le nombre d'heures que j'ai raté et pourtant je suis toujours ici, en train de pourrir le campus avec mon herbe. Enfin bon, s'il y a bien une chose impossible à faire, c'est de convaincre miss Montgomery d'esquiver deux ou trois cours. Je me demande même si elle ne serait pas dû genre à y aller même avec quarante de fièvre... Enfin pour son bien j'espère qu'elle est quand même capable de s'arrêter quand elle est dans cet état, mais j'ai quand même des doutes et je ne le cache pas. Et ce que je ne cache pas non plus, c'est cette envie de prendre quelques jours de vacances avec mon amie. C'est vrai, ça fait maintenant un bout de temps que nous n'avons pas eu l'occasion de nous retrouver seul loin de cette université, alors pourquoi ne pas essayer d'organiser un petit séjour en Californie, puisque c'est le coin que Haley souhaite visiter. « Impossible de te faire changer d'avis si j'ai bien compris ? » Oui j'essaie quand même, avec un petit miracle ça peut passer ! Ouais non bon d'accord j'oublie ça et j'attends les prochaines vacances. « D’accord, d’accord, aux prochaines vacances alors mais je te préviens, interdiction de foutre des livres de cours dans ta valise ! On va là-bas pour se marrer et pas pour réviser. » Ne vous moquez pas, avec Haley il faut prendre ses précautions, je n’ai pas envie de me retrouver seul toutes les après-midi parce que la miss préfère rester dans la chambre d’hôtel à réviser les cours qu’elle aura à la rentrée. « Et bien sûr pour le trajet, JE m’occupe de la musique ! » Pas question de me faire avoir avec des chansons bizarres… Bon je sais qu’avec Haley je n’ai pas grand-chose à craindre mais encore une fois, je préfère ne pas prendre de risques.

Des risques, Haley n'en prend pas beaucoup non plus, puisque de nombreuses années, la petite utilise toujours la même technique pour échapper à ses frères et parfois même à d'autres personnes. Oui, elle prend son petit regard triste, use de son talent d'actrice et voilà elle passe toujours entre les mailles du filet ! Mon dieu je déteste ça ! Non pas parce que je trouve ça nul ou méchant, mais surtout parce que c'est une technique qui approche facilement les cent pour cent de réussite. Ce qui veut dire vous l'aurez compris, qu'en cas de problème, je n'ai tout simplement aucune chance face au regard de chien battu de cette petite peste ! « C'est de la triche et tu le sais très bien, tu ne veux simplement pas l'avouer. » Lançai-je finalement avant de sourire et reprendre ma tasse entre mes mains pour profiter un peu de la chaleur qu'elle dégage.

« Je comprends oui, il faut toujours un petit temps d'adaptation, mais pense quand même à des gardes du corps, un chauffeur et pourquoi pas des femmes de ménage... Parce que ouais je me souviens de l'état de ta chambre lors de ma dernière visite... » J'esquisse un léger sourire et approche la tasse de mes lèvres pour avaler une nouvelle gorgée de café. Et pendant ce temps, la petite essaie de ne pas se montrer ridicule en trouvant une excuse à la connerie qu'elle vient de faire. Malheureusement la remarque qu'elle balance n'arrange rien mais à tout de même le mérite de me faire rire et d'attirer encore une fois le regard de quelques clients. Je pense que c'est la première fois qu'ils tombent sur une fille comme Haley qui entre aussi rapidement dans son jeu et qui n'hésite pas à faire de grands gestes et hausser le ton quand elle parle. Je suis d'ailleurs étonné qu'elle n'ait toujours pas mis un coup à la serveuse juste derrière elle fait le yoyo entre le comptoir et les tables.

« Désolé de te décevoir, mais je suis plutôt du genre à me poser devant la télévision et ne plus bouger, mais si tu venais me voir plus souvent, peut-être que l'on trouverait un moyen de bouger et rendre cette vie plus amusante. » Mon dieu qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour attirer l'attention de cette petite peste... Non vraiment j'espère qu'elle va comprendre que je n'ai pas envie d'attendre plusieurs semaines et de devoir lui proposer un café pour qu'elle ait la bonne idée de venir me faire un petit coucou. Enfin, notre prochaine rencontre devrait se faire un peu plus rapidement, puisque tout comme moi, Haley rejoint l'hôtel pour les vacances de fin d'année. Un endroit qui dans le fond ne m'intéresse pas trop mais avec la sud-africaine, le séjour risque d'être nettement plus intéressant. « C'est vrai que ça va te faire bizarre... Mais c'est que pour une année, tu pourras bien vite rendre visite à tes parentes. » Ça fait déjà plusieurs années que je fête mes anniversaires sans un seul mot de mes parents alors je connais ça enfin, à la différence de Haley, moi ça ne me dérange pas. « A la différence de James, je ne sais pas si j'aurais été capable de vivre aussi longtemps avec une petite peste comme toi ! » Lançai-je en répondant au sourire de la belle par le même petit sourire.